Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi

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post-traumatiques, les diverses modélisations du TSPT, la prise en charge thérapeutique en ellemême, et l’étude de l’efficacité des stratégies thérapeutiques. Tout au long de l’ouvrage, le texte fait l’objet d’illustrations par des vignettes cliniques régulières. La première partie propose un aspect descriptif de la symptomatologie du TSPT, des données épidémiologiques, et les éléments critériels de son diagnostic en considérant également ses relations avec l’état de stress aigu et avec diverses autres comorbidités. L’auteur présente ensuite les différents modèles théoriques du trouble en discutant leurs implications, leurs limites et, de façon très aidante pour construire son analyse fonctionnelle, elle souligne les multiples éléments associés à la problématique des patients (facteurs prédisposants, déclenchants et de maintien). Partie la plus conséquente (300 pages), la troisième section correspond véritablement au cœur de l’ouvrage. Pascale Brillon met ici en lumière le thérapeute, son travail et sa personne. Forte de son expérience, elle présente de façon très pratique les stratégies thérapeutiques, bien sûr, mais également – et surtout – les spécificités du traitement et les difficultés que peut rencontrer un thérapeute dans la prise en charge d’une victime. Les diverses étapes de la thérapie sont présentées de façon détaillée, avec moult outils pratiques (articulation des évaluations clinique-qualitative et standardisée-objectivante, travail thérapeutique sur les émotions, restructuration cognitive des pensées spécifiques liées au traumatisme, détail des modalités d’exposition). De manière privilégiée, de nombreuses situations complexes ou d’impasse thérapeutiques sont également considérées : comorbidités, troubles émotionnels ou de la personnalité, comportement à risque ; mais aussi, complications relationnelles entre patient et thérapeute, obstacles pouvant revenir directement au professionnel. Ces nombreux points de discussion sont un enrichissement et autant d’éléments très profitables pour le thérapeute de terrain. La dernière partie, succincte, aborde l’efficacité des traitements proposés aux patients souffrant de TSPT. Si les techniques cognitivo-comportementales sont évidemment présentées, l’auteur rend compte également des discussions qui existent autour du débriefing, de la pharmacologie, et de l’EMDR. « Artisane » de la psychothérapie, Pascale Brillon souligne elle-même la volonté de proposer aux thérapeutes une aide « pratico-pratique ». Elle le

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fait dans un ouvrage qui met en valeur la place et le rôle direct du professionnel, en évitant l’écueil d’une présentation « techniciste » froide. Finalement, l’association complémentaire de cet ouvrage au self-help, présenté ici, offre un intérêt essentiel dans la perspective d’une prise en charge favorisant la collaboration entre le patient et son thérapeute. R. POINSOT Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi Christophe ANDRÉ, Éditions Odile Jacob, Paris, 2006, 470 pages. Les problèmes d’estime de soi reviennent souvent dans nos bilans fonctionnels, initiaux ou après des étapes de travail symptomatique réussies. Sous l’effet de la vulgarisation psychologique, ils deviennent aussi de plus en plus des motifs directs de consultation (« je voudrais travailler sur l’estime de soi »). D’assez nombreux ouvrages existent sur le thème, avec des bonheurs divers : en phase avec nos évaluations et avec la demande des patients, cet ouvrage pratique accompagnera vraiment utilement vos prises en charge. Un livre à prescrire. Comme dans une thérapie bien menée, le Dr Christophe André décrit d’abord en détail les blessures découlant du manque d’estime, et organise les constatations cliniques en les éclairant d’illustrations anonymes et célèbres. Grâce à de multiples références scientifiques, il tisse des ponts constructifs entre notre domaine privilégié de psychopathologie clinique et les psychologies sociales, expérimentales et positives (à savoir l’étude des composantes du bien-être), la philosophie et la spiritualité (en tant que travail de lien et de sens avec ce qui nous dépasse). Lecteur, nous voici peu à peu guidé vers des conclusions devenues évidentes, que sa délicatesse d’écriture laisse chacun s’approprier comme sienne. Voici quelques exemples pris dans chacune des principales parties du livre : — Prendre soins de soi, c’est notamment se traiter comme nous le ferions pour notre meilleur ami, avec tolérance, disponibilité constante et exigence (…) ; — Vivre avec les autres, passe entre autres étapes par une diminution des jugements, des comparaisons pour trouver sa juste place avec ses qualités et ses défauts (…) ;

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— Agir, ça change tout, selon de nombreux paramètres, tel que la progressivité, un peu chaque jour, et un travail personnel pour rendre utiles les échecs et accepter ses imperfections (…). D’avis de patients, la lecture en est éclairante, stimulante et constructive. Un livre à utiliser. Toute la complexité de l’ouvrage tient dans l’orientation vers la pratique : Comprendre, c’est bien ; se changer soi-même, c’est mieux. Amis comportementalistes, vous serez séduits par la clarté des outils concrets proposés dans la gestion des conduites et des relations interpersonnelles. Collègues cognitivistes, vous adhérerez aisément aux exercices proposés sur le discours intérieur pour la restauration de l’estime de soi. Frères humanistes, les techniques de méditation, les exercices de respect de soi et des autres, orientés vers l’humilité, et les questionnements spirituels, trouvent tout naturellement leur place ici et offrent une dimension existentialiste à cette problématique psychologique : Écrit, qui plus est de façon littéraire, ces pages contiennent aussi la trame de nombreux canevas de travail de thérapie. Un livre à vivre avec. Nul n’ignore l’immensité de ce sujet ; ce livre y répond réellement bien,

mais surtout, nous prend doucement par la main pour un chemin avec soi-même. L’ouvrage fut pour moi un livre de chevet : La plupart des quarante-six chapitres me furent l’occasion de retours sur moimême, d’interpellations vivifiantes. L’auteur nous incite à la critique des états d’esprit de concurrences, des modèles inaccessibles et des batailles avec soi-même. Il entre en rébellion contre les conditionnements sociaux, les polluants de l’attention et défend les valeurs désuètes de gentillesse, de gratitude, de confiance, de tranquillité, d’admiration pour les autres, de présence aux autres, à la vie… et à la mort. L’objectif final s’énonce presque en forme de paradoxe : Vivre mieux avec soi pour s’occuper moins de soi, s’aimer mieux en toute humilité, pour aimer plus les autres et s’effacer derrière le sens de nos actions. Vous dialoguez alors avec de nombreux penseurs, sages et philosophes convoqués pour nous par Christophe André, qui réalise alors l’exploit de relier harmonieusement les hauteurs de la pensée aux réalités de la clinique quotidienne. Un livre vraiment réussi, à déguster lentement. N. DUCHESNE