Colloque Santé et Société / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S97–S110 engagement dans la durée participe-t-elle à lutter contre les inégalités sociales de santé ? Discussion Pour répondre nous nous appuierons sur l’outil de catégorisation des résultats suisse, qui permet de montrer son impact sur les différents déterminants de la santé. Une collaboration est également menée avec une recherche interventionnelle évaluant l’impact de l’atelier santé ville sur les inégalités sociales de santé. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.07.029 5.8
Impact des incitations financières sur l’accès aux services et la qualité des soins : le programme d’accès à la chirurgie N. Ghali a,b,∗ , B. Fortin c Université Laval, Québec, Canada b Ministère de la santé et services sociaux, Québec, Canada c Centre inter-universitaire sur le risque, les politiques économiques et l’emploi (CIRPÉE), université Laval, Québec, Canada ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Ghali)
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Introduction La volonté d’offrir un meilleur accès universel dans un système public se voit souvent confrontée à un désir du gouvernement à maîtriser ses dépenses dans le système de la santé. Les listes d’attente sont perc¸ues comme un mécanisme de rationnement des soins, qui se substitue au rationnement fondé sur les prix, afin d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande. Nous cherchons à mesurer l’impact d’une politique financière incitative (un financement à l’activité) pour les hôpitaux sur l’évolution de l’accès aux services ainsi que la qualité des soins offerts. Méthodologie En prenant l’exemple des délais d’attente des chirurgies de la hanche et des chirurgies du genou au Québec, nous estimons le hasard de passer d’un état d’attente à un état d’opération et d’un état d’hospitalisation à un état de sortie de l’hôpital. En se basant sur une approche de différence en différence, nous utilisons un modèle de durée à hasards proportionnels avec hétérogénéité non observée. Notre groupe de contrôle est basée sur les données similaires d’une autre province canadienne. Résultats Nous démontrons que chaque 1 M$ injecté dans le financement des hôpitaux réduit le délai d’attente moyen de 9,8 jours pour la chirurgie du genou et de 5 jours pour la chirurgie de la hanche. De l’autre côté, la durée de séjour moyenne diminue de 1,14 jour et de 1,18 jour respectivement pour la chirurgie du genou et de la hanche. Discussion Cette expérience montre que la mise en place d’une incitation financière positive permanente pour un hôpital apporte des résultats positifs plus soutenables sur les délais d’attente et les durées de séjour, et ce même dans le contexte où le médecin est un travailleur autonome. Cependant, cette stratégie semble moins fonctionner à long terme lorsque la diminution des délais s’accompagne d’une augmentation de la demande. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.07.030 5.9
Un outil pour mieux appréhender les inégalités sociales de santé, à destination des professionnels médico-sociaux
G. Bazier , A. Borighem ∗ Office de la naissance et de l’enfance (ONE), Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Borighem) Introduction L’office de la naissance et de l’enfance est l’organisme de référence en fédération Wallonie Bruxelles pour tout ce qui touche aux matières relatives à l’enfance. Il est organisé en deux grands départements : l’accueil de l’enfant hors de son contexte familial et l’accompagnement médico-social de
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l’enfant et de ses parents. L’office dispose d’une banque de données médicosociale (BDMS) permettant un monitoring de la santé de l’enfant au regard de différents critères et indicateurs. Depuis plusieurs années, nous constatons, via la BDMS, une augmentation et une diversification des inégalités sociales de santé. Méthodologie Face à ce constat, nous avons mené une recherche action de type qualitatif sur base d’un échantillon de six consultations pour enfant et en utilisant la méthode des « focus groups » avec les travailleurs médico-sociaux, permettant d’une part d’identifier les situations d’inégalités auxquelles ils étaient confrontés et d’autre part de comprendre les obstacles et les éléments facilitateurs qui, dans leur pratique professionnelle, influenc¸aient la prise en compte de ces inégalités. Résultats Les résultats de cette recherche ont notamment mis en évidence la nécessité de créer un outil d’intelligibilité des situations d’inégalités pouvant aider le professionnel à mieux prendre en compte les situations d’inégalités sociales de santé. Pour ce faire, notre choix s’est porté sur la lentille ISS – outil de support à tout professionnel réalisant un projet de réduction des ISS – ainsi que sur le modèle écologique de Witehead et Dahlgren et également sur le guide de catégorisation des résultats, tel qu’adapté pour la France par l’INPES. Ces outils ont permis d’alimenter la réflexion et l’élaboration de l’outil demandé par les professionnels. Discussion Nous souhaitons présenter dans cette communication une synthèse de la recherche que nous avons menée ainsi que l’outil qui a été créé, son processus d’implémentation ainsi que l’évaluation de son utilisation par les professionnels. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.07.031 5.10
Implanter une nouvelle approche pour le dépistage du cancer du sein : comment assurer l’inclusivité et l’accessibilité ?
J. Hagan , E. Lévesque ∗ , B.M. Knoppers Centre de génomique et politiques, université McGill, Montréal, Canada ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Lévesque) Introduction Bientôt, la stratification des femmes en catégories de risque (faible, moyen, élevé) selon des facteurs génomiques et cliniques permettra d’optimiser les programmes de dépistage du cancer du sein. Comment assurer l’inclusion de toutes les femmes avec l’implantation de cette nouvelle approche ? Méthodologie Cette question a été explorée à partir d’entretiens semi-dirigés effectués auprès de 17 décideurs et gestionnaires impliqués à différents niveaux dans la mise en œuvre, l’évaluation et l’administration du programme québécois actuel de dépistage du cancer du sein. Les entretiens ont englobé les enjeux de nature organisationnelle et systémique associés à l’implantation de programmes de dépistage. Les transcriptions des entretiens ont fait l’objet d’une analyse qualitative et thématique élaborée à partir des enjeux préalablement identifiés dans la littérature récente. Résultats La majorité des répondants a souligné la nécessité d’assurer la continuité de l’accès au programme actuel. À cet égard, il importe de considérer l’inclusivité de la stratégie de dépistage en s’assurant notamment que les moyens de recrutement (envoi postal, publicité, médecin, etc.) permettent de rejoindre le plus grand nombre de femmes visées par le programme. Compte tenu de la complexité des facteurs de risque (ex : profil génomique), plusieurs répondants soulignent l’importance de se doter de ressources humaines et d’outils de communication adéquats pour répondre aux questions des participantes, peu importe leur niveau de littératie, leur langue et leur accès (ou non) à un médecin de famille. Discussion L’implantation d’une approche par stratification du risque vient complémenter les approches de dépistage habituelles (populationnelle, « casefinding », etc.). Cette approche a le potentiel de réduire les inégalités en ciblant plus efficacement les interventions chez les femmes plus à risque. Son implantation devra cependant mettre en œuvre des stratégies pour rejoindre l’ensemble des femmes visées et favoriser leur compréhension de l’information, et ce, dans un système de santé aux ressources limitées.
S108 Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Colloque Santé et Société / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S97–S110 Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.07.032
Session 6 – Mercredi 13 mai 2015 6.1
Inégalités sociales de santé périnatale des mères migrantes en Belgique J. Racapé a,∗ , S. Alexander a,b , M. De Spiegelaere b a Centre de recherche épidémiologie, biostatistique et recherche clinique, école de santé publique, université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique b Centre de recherche politique et systèmes de santé, école de santé publique, université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Racapé) Introduction Les inégalités sociales de santé sont présentes dès la naissance en termes de mortalité périnatale, d’issues de grossesse et de santé maternelle. Certains groupes spécifiques, comme les migrants présentent des risques de santé plus importants en période périnatale. L’objectif de cette recherche consistera donc à analyser les liens entre précarité, migration et santé périnatale en Belgique. Méthodologie Les données sont issues des bulletins statistiques de naissances et de décès des enfants âgés de moins de 1 an dont la mère réside en Belgique, pour les années 1998 à 2010. La mortalité, la prématurité et le petit poids de naissance ont été estimés en fonction des caractéristiques sociodémographiques et de la nationalité de la mère. La régression logistique a été utilisée pour estimer les odds-ratios pour l’association entre les indicateurs de santé périnatale et, la nationalité d’origine et actuelle de la mère. Résultats Au total, 1 568 849 naissances ont été enregistrées entre 1998 et 2010 en Belgique. Malgré un taux de prématurité et des poids de naissance favorables, les mères maghrébines et turques présentent un excès significatif de mortalité périnatale comparativement aux mères belges, indépendamment de leur statut socio-économique. Pour les femmes d’Afrique sub-saharienne, l’excès de mortalité périnatale s’explique par une fréquence supérieure d’accouchements prématurés et un niveau socio-économique plus défavorable. Cet excès de mortalité ne persiste pas lorsque les mères ont acquis la nationalité belge. Discussion En Belgique, la santé périnatale varie en fonction de la nationalité des mères mais la relation avec le statut d’immigration n’est pas claire. L’accès et les modalités de recours aux soins pourraient contribuer à ces différences. Des analyses pour comprendre comment les trajectoires migratoires et le statut socio-économique interagissent sont actuellement en cours. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.07.033 6.2
Inégalités sociales de santé parmi les nouveau-nés bruxellois. Évolution de 2000 à 2011 D. Hercot ∗ , D. Mazina , M. Deguerry Observatoire de la santé et du social, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Hercot)
Introduction Les inégalités sociales de santé parmi les nouveau-nés en région bruxelloise sont décrites depuis plusieurs années. À travers les bulletins statistiques de naissance, il est possible de dresser un tableau de la santé périnatale, des inégalités sociales et de leur évolution depuis plus de dix ans. La mortalité fœtoinfantile représente le sommet de l’iceberg des nombreuses issues défavorables de la santé périnatale et infantile.
Méthodologie À partir des bulletins de naissance et de décès, une base de données reprenant pour chaque naissance entre 2000 et 2011, les données biomédicales et socio-économiques a été constituée (n = 205 336). Les liens entre mortalité et revenus du travail du ménage et l’éducation des mères ont été analysés de manière bivariée puis multivariée pour deux périodes : 2000–2003 et 2008–2011. Résultats La mortalité fœto-infantile diminue entre les deux périodes pour les différents groupes de revenus et d’éducation à l’exception des ménages disposant de deux revenus. Les ménages sans revenus ont une mortalité fœto-infantile qui passe de 12,3 ‰ à 10,4 ‰ entre les deux périodes tandis qu’elle passe de 5,1 ‰ à 5,6 ‰ pour les ménages à deux revenus. Les mères avec un niveau d’éducation secondaire inférieur ou moins ont une mortalité fœto-infantile qui passe de 11,1 ‰ à 4,8 ‰ alors qu’elle passe de 4,3 ‰ à 3,3 ‰ pour les mères plus éduquées (pour mille naissances totales). Discussion Malgré les limites propres aux données administratives et le petit nombre de naissances observées, les tendances sont significatives. Les mortalités fœtale, néonatale et post-néonatale n’évoluent pas à la même vitesse. Les hypothèses pour expliquer cette amélioration de la mortalité fœto-infantile et la réduction des inégalités sont à rechercher à différents niveaux : les facteurs biomédicaux et démographiques, l’évolution de la migration et l’évolution des politiques sociales et de santé doivent être explorés. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.07.034 6.3
Rupture conjugale et santé : un rôle des facteurs socioéconomiques différencié selon le sexe
A.-L. Biotteau ∗ , C. Bonnet , E. Cambois Institut national d’études démographiques, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A.-L. Biotteau) Introduction Les ruptures ont des répercussions sur la santé différentes chez les hommes et chez les femmes. La littérature suggère un effet direct et immédiat de la séparation sur la santé et un rôle indirect et plus durable lié à ses conséquences socio-économiques, particulièrement pour les femmes. Cette étude vise à mieux décrire les effets directs et indirects des ruptures sur la santé en France, en tenant compte des histoires individuelles passées. Méthodologie L’enquête santé et itinéraire professionnel (SIP) comporte deux vagues (2006–2010) permettant de caractériser les situations aux deux dates et les histoires passées (rétrospectif). On utilise les modèles d’analyse causale (« path analysis ») pour quantifier les effets des ruptures entre 2006 et 2010 sur la santé perc¸ue (SP) et sur les épisodes dépressifs majeurs (EDM), notamment les effets indirects transitant par les changements de situation socio-économique (revenu, soutien social, situation professionnelle), en contrôlant l’ancienneté de la rupture et les histoires familiales et professionnelles. L’étude porte sur des personnes âgées de plus de 20 ans, en bonne santé en 2006 (n = 7309 en bonne SP et n = 10 238 sans EDM), parmi lesquels 7 % connaissent une rupture. Résultats Entre 2006 et 2010, 16 % des hommes et 17 % des femmes connaissent une dégradation de la SP et 4 % des hommes et 6 % des femmes l’apparition d’un EDM. Parmi ceux qui ont rompu, ces chiffres s’élèvent à 18 % et 20 % pour la SP et 13 % pour l’EDM ; l’effet significatif de la rupture pour les deux sexes sur l’EDM ne l’est que pour les femmes sur la SP. Les variables de médiation étudiées contribuent différemment selon le sexe à l’effet de la rupture sur la santé. Discussion On confirme des effets différents de la rupture sur la santé pour les deux sexes, liés à la durée du processus et aux mécanismes transitant par le changement de situation socio-économique. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.07.035