Environnement / Revue française d’allergologie 3 (2015) 234–236 antiallergiques est une des sources de données de santé possible [1]. Le projet OpenHealth.fr, qui a pour objectif de concevoir et publier des indicateurs de suivi de l’état de santé de la population franc¸aise, utilise des données de ce type. Cinq indicateurs sont actuellement publiés quotidiennement, dont un dédié au suivi de l’incidence des manifestations allergiques. Méthodes Les informations utilisées sont les données de ventes en officine de médicaments de traitement symptomatique, principalement les antihistaminiques. Elles sont transmises quotidiennement depuis 2009 par plus de 4600 pharmacies représentatives de France métropolitaine. Ces données sont utilisées pour construire un indicateur avancé sanitaire (IAS). L’IAS est standardisé au niveau local selon les valeurs observées en décembre de l’année précédente. La dynamique des manifestations allergiques est visualisée grâce à des cartes isodémographiques et des séries temporelles. Résultats Au niveau national, la dynamique temporelle se caractérise par une saisonnalité forte de l’IAS avec deux pics principaux : en mars–avril et en mai–juin. Au niveau local de nombreux phénomènes sont observés : une augmentation des symptômes dès fin janvier dans le pourtour méditerranéen, un pic d’activité fin août début septembre dans la vallée du Rhône. . . Aux pics, la valeur de l’IAS est 50 à 100 % plus importante qu’hors période d’activité pollinique. Discussion Les pics de manifestations allergiques décrits par l’IAS sont concomitants des principaux pics d’activité pollinique : Cyprès en fin d’hiver sur le pourtour méditerranéen, feuillus puis graminées au niveau national au printemps, ambroisie dans la vallée du Rhône en fin d’été. Conclusion Ces résultats pourraient permettre de mieux appréhender l’importance relative des différents allergènes en termes de santé publique. Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de conflits d’intérêts. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Caillaud D, et al. Rev Mal Respir 2014;31:142–9. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.02.076 Env-4
Un angiœdème de topographie bilatérale suite au contact avec une plante (Thapsia garganica)
O. Boudghene Stambouli ∗ , N. Amrani Faculté de médecine, universitie Aboubakr Belkaid, laboratoire Toximed 32, service de dermatologie, CHU, Tlemcen, Tlemcen, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : oma
[email protected] (O. Boudghene Stambouli) Introduction Thapsia garganica est une plante de la famille des apiacées présente sur le pourtour méditerranéen (Turquie et la Grèce), l’Afrique du nord et la péninsule hispanique. Connue pour sa toxicité. Nous rapportons une observation d’un angiœdème bilatéral facial et génital suite à un contact direct avec une plante (T. garganica). Méthodes Un patient BA âgé de 67 ans sans antécédents particuliers consultait en juin 2014 pour une éruption erythemato-œdémateuse prédominant sur les paupières le front et les organes génitaux externes, sans atteinte muqueuse associée évoluant depuis moins de 24 heures. Aucune prise médicamenteuse n’était retrouvée à l’interrogatoire. Mais le patient rapportait la notion de contact avec une plante DERIESSE (T. garganica), le patient était apyrétique et en bon état général. L’hémogramme était normal, cependant, il y avait une élévation du taux des IgE, le patient était traité par double antihistaminique et l’évolution était favorable au bout de 5 jours. Discussion T. garganica est une plante de la famille des apiacées endémique au pays du MAGHREB appelée localement DERIESS ou ADERIESS à l’origine de la drogue G202, actuellement testée avec de bons résultats contre les cancers de la prostate, du sein et du foie. La plante est réputée de provoquer des réactions cutanées à type d’eczéma de contact, de dermite d’irritation, de réactions anaphylactiques à types d’urticaire aiguë ou d’angiœdème et dernièrement des cas de pustuloses exanthematiques aiguës ont étaient rapportés. Notre cas illustre parfaitement la toxicité de cette plante par l’apparition rapide d’une urticaire aiguë à type d’angiœdème sans participation muqueuse, la sueur, et la toilette génitale ont probablement facilité la pénétration de l’allergène ce qui explique
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la topographie. L’angiœdème de notre patient est histaminique aigue médié par les IgE et les tests epicutanés sont dangereux à reproduire. Le traitement repose sur les antihistaminiques per os ou en IVL. Conclusion Le T. garganic est une plante très répandue au pays du MAGHREB largement utilisée à des fins médicinales reste très dangereux comme le montre notre observation. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
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Importance de la communication sur les enjeux santé–environnement liée à la végétation en ville M.A. Cuny 1 , D. Cuny 2 , L. Davranche 1 , M. Thibaudon 3,∗ , G. Oliver 3 , J.M. Devoisins 4 1 APPA, Loos, France 2 Faculté de pharmacie, Lille, France 3 RNSA, Brussieu, France 4 ACAA49, Cholet, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Thibaudon) Introduction Les villes concentrent une multitude de sources de pollution atmosphérique. Les surfaces et agencement des bâtiments et des rues contribuent à créer des îlots de chaleur urbains. La pollution de l’air comme la chaleur ont des effets sanitaires avérés sur la population. Il est aujourd’hui nécessaire de repenser la ville pour offrir aux citadins un environnement sain et durable. Les végétaux font partie des stratégies développées pour atténuer les températures, piéger les polluants de l’air et améliorer la santé de la population. Méthodes Des études montrent que la diversité de la végétation offre le plus de bénéfices environnementaux et sanitaires. Toutefois, des points nécessitent une certaine vigilance comme le potentiel allergisant des végétaux. En effet, la pollinose touche 10 % de la population franc¸aise et la prise en compte du facteur allergisant des espèces implantées dans les zones végétales urbaines permet de limiter les allergies de proximité en ville. Discussion À la demande des ministères de la Santé et de l’Écologie, le RNSA a édité en 2008, un guide électronique « végétation en ville » (http://www.vegetation-en-ville.org) qui a pour objet d’informer les décideurs publics ou privés sur la nécessité de prendre en compte la composante santé dans le choix et l’entretien des espèces végétales plantées en zones urbaines ou périurbaines. De plus, la mise en place de polliniers sentinelles naturelles permet, d’une part, de sensibiliser la population à la reconnaissance des espèces végétales allergisantes et, d’autre part, de fournir une information sur l’évolution des étapes phénologiques de ces espèces, permettant une mise en œuvre prévisionnelle du risque allergique lié aux pollens (ex. : le jardin des pollens à Villeneuve d’Ascq, le pollinier pédagogique à Cholet). Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
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Pollution, pollen et données OpenHealth M. Thibaudon 1,∗ , S. Monnier 1 , N. Michelot 2 , V. Auvigne 3 RNSA, Brussieu, France 2 MEDDE, Paris, France 3 EKIPAJ, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Thibaudon)
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Introduction Depuis la fin du XIXe siècle, les pollinoses (allergies aux pollens) semblent régulièrement progresser, au même rythme que la pollution globale de l’air. Là où cette pollution atmosphérique physico-chimique apparaît ou augmente, notamment en ville, la prévalence des pollinoses se renforce. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe les maladies allergiques au quatrième rang mondial des affections et depuis les années 2000, les