Lettres gtla rOdaction
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Indications des protections dento-maxillaires Henri LAMENDIN Institut de Recherches AppliquOes au Domaine de la Santo (Ddpartement Biologie), Universitd d'OrlOans, BP 6759, 45067 OrlOans Cedex 02 Tout accident dentaire entra~ne des cons6quences fonctionnelles, estMtiques, psychologiques et financi6res importantes. De plus, en mati6re dentaire, il n'y a jamais restitution ad integrum. L'accident6 sportif demeurera donc ~
, en quelque sorte, et ne pourra reprendre son activit6 que diminu6. Dans la pratique sportive le segment c6phalique, souvent en avant, est fr6quemment menac6 et pourtant, il est g6n6ralement consid6r6 que le port de <~protections dento-maxiUaires >>(prot6ge-dents) est exclusivement r6serv6 ~t quelques rares sports. Rien n'est moins vrai. En effet, leur prescription d6coule de plusieurs indications : l'obligation r6glementaire, les risques encourus et l'6tat bucco-dentaire des int6ress6s. L'obligation rdglernentaire n'existe, en France, que pour deux disciplines : la boxe et la boxe frangaise. Les risques encourus sont plus grands, ou plus fr6quents, pour diverses disciplines, telles que le rugby, le jeu/~ XIII, le hockey sur glace ou sur gazon, le karat&.. Pour celles-ci, le port de protections dentomaxillaires est donc tr6s vivement conseill6. Pour ce qui concerne le karat6, il existe quelques r6serves pour la comp6tition car il est craint que, sachant l'adversaire prot6g6, les coups soient <>, alors qu'ils doivent atre ma~tris6s et que donc la pratique se d6nature en full-contact (boxe am6ricaine). L 'Otat initial de la denture des int6ress6s constitue, en fait, l'indication majeure et pourtant elle est tr6s g6n6ralement ignor6e ou oubli6e. En effet, quel que soit le sport pratiqu6, d6s lors qu'il y a risque de coups de tate, de coude, de poing, de genou, de pied..., toUte personne pr6sentant une denture fragile ou une reconstitution proth6tique ant6rieure, sup6rieure, devrait ~tre dot6e d'une protectiori dento-maxillaire.
Par denture fragile, il faut entendre surtout les dents d6pulp6es (d6vitalis6es) mais aussi porteuses d'obturations multiples ou d6chauss6es (parodontolyses). Parmi les reconstitutions proth6tiques, il faut comprendre tout autant les proth6ses fixes (dents /t tenon, bridges) que mobiles (proth+ses amovibles), qui doivent m~me ~tre d6pos6es pour la pratique de certains sports, car elles cr6ent des dangers suppl6mentaires en cas de bris. Darts ce cas, le port d'une protection dento-maxillaire, avec comblement des espaces (laiss6s libres par pose de la proth6se), est alors imp6ratif. I1 existe aussi de v6ritables provocations g l'accident que sont certaines malformations maxillaires ou/et malpositions dentaires. Elles peuvent constituer une contre-indication pr6alable g la pratique de certains sports. Cependant les appareils orthodontiques cr6ent des risques nouveaux, ~tleur tour. Des ~ prot6ge-muqueuses >>thermoformables, doric facilement modifiables, peuvent, dans ce cas, ~viter les blessures des parois internes buccales et des 16vres, dont la r6p6tition entra~ne, malheureusement trop souvent, une d6cision d'arrat de sport. Faire porter des protections dento-maxillaires est donc indispensable, n6cessaire ou souhaitable pour une partie de la population sportive, encore faut-il qu'elles soient r6alis6es selon les r6gles de l'art, par un stomatologiste ou un chirurgien-dentiste.
Bibliographie Garuet A., David J. & Lamendin H. (1985) Enqu~te sur 600 protections dento-maxillaires des sportifs. Ch. Denl. Ft. 286, 49-50 Lamendin H. (1985) Quelques aspects m6dico-16gauxde la traumatologie dentaire des sportifs. CinOsiologie99, 52-53