Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101 (2015) 446–450
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Mémoire original
Influence de facteurs préopératoires sur le gain de mobilité en flexion après arthroplastie totale de genou夽 Influence of preoperative factors on the gain in flexion after total knee arthroplasty G. Pasquier a,∗,b , B. Tillie d , S. Parratte e,f , Y. Catonné g , J. Chouteau h , G. Deschamps i , J.N. Argenson e,f , M. Bercovy j , J. Salleron c a
Université de Lille-Nord-de-France, 59000 Lille, France Service d’orthopédie, hôpital Roger-Salengro, CHRU de Lille, 59037 Lille, France c Laboratoire de biostatistique, CHRU de Lille, 59037 Lille, France d Clinique des Bonnettes, parc des Bonnettes, 2, rue du Docteur-Forgeois, 62012 Arras, France e Aix-Marseille université, 58, boulevard Charles-Livon, 13284 Marseille, France f Hôpitaux Sud, AP–HM, 249, boulevard Sainte-Marguerite, 13274 Marseille, France g Hôpital de la Pitié-Salpétrière, 83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France h Clinique d’Argonay, 685, route de Menthonnex, 74371 Pringy, Haute-Savoie, France i Centre orthopédique, 71640 Dracy-Le-Fort, France j Espace médical Vauban, 2A, avenue Ségur, 75007 Paris, France b
i n f o
a r t i c l e
Historique de l’article : Rec¸u le 4 septembre 2014 Accepté le 27 juin 2015 Mots clés : Prothèse de genou Gain de mobilité en flexion Obésité Déformation du membre inférieur
r é s u m é La mobilité finale en flexion, après la mise en place d’une place d’une prothèse totale de genou (PTG), est un facteur important pour le confort du patient. Certains patients ont un gain de flexion, d’autres non. Existe-t-il des facteurs propres au patient qui permettent de prévoir le gain de flexion ? Matériel et méthode. – Une étude multicentrique rétrospective de la Société franc¸aise de la hanche et du genou a regroupé 1601 cas de PTG ayant au moins 2 ans de recul. Un gain de mobilité en flexion (GMF) a été recherché par la différence entre la flexion finale et la flexion préopératoire. La variation du GMF a été appréciée sur 8 facteurs : âge, sexe, étiologie, index de masse corporelle (IMC), déformation frontale, flessum préopératoire et 4 secteurs de mobilité préopératoire : « < 90◦ », « 90◦ –109◦ », « 110◦ –129◦ », « ≥ 130◦ ». Résultats. – Un GMF moyen de 8,4◦ ± 14◦ a été retrouvé sur la série globale. Dans 66 % des cas, il y a eu gain ; dans 19 % diminution. En cas d’IMC élevé, de déformation en varus avec un angle HKA < 166◦ , de flessum de plus de 5◦ , le GMF a été significativement plus élevé. Les 4 secteurs de flexion préopératoire ont eu une différence significative (p < 0,0001) avec un GMF plus important dans le groupe « < 90◦ », puis en diminution avec dans le groupe « ≥ 130◦ », une perte de flexion dans 51 % des cas. Certains facteurs comme l’âge, le sexe, l’étiologie n’ont pas eu d’influence sur le GMF. Discussion. – La mise en place d’une PTG est plus souvent accompagnée d’un gain de mobilité. L’importance du GMF était fonction de la flexion préopératoire, plus elle était faible plus le GMF était grand. La présence d’une déformation en varus, d’une obésité morbide, d’un flessum se sont accompagnés des GMF les plus élevés. La recherche de ces facteurs cliniques permet de prévoir un GMF et de l’annoncer au patient. Niveau de preuve. – Niveau IV. Série rétrospective multicentrique. © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
1. Introduction DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.otsr.2015.06.008. 夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc¸aise de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Pasquier). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.06.014 1877-0517/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour qu’un genou porteur d’une prothèse totale de genou (PTG) fonctionne de fac¸on « normale », il doit permettre une flexion de 130◦ et avoir une extension complète [1–3]. Ces 2 critères sont nécessaires pour avoir une vie quotidienne facile ou effectuer certaines activités soutenues [4–8].
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La mobilité postopératoire influence le degré de satisfaction finale des patients [5], elle reste une question fréquente de la consultation préopératoire [9–11]. La flexion du genou [12] est fréquemment diminuée en préopératoire [13,14]. Pour plusieurs auteurs, la mobilité préopératoire en flexion est le facteur le plus important [15–17]. L’augmentation de l’index de masse corporelle (IMC) aurait un retentissement sur la mobilité finale en flexion qui serait moins bonne [18,19]. Pour Lizaur et al. [20], la sévérité de l’arthrose aurait une influence péjorative sur la mobilité finale, pour Matsuda et al. [21] une déformation en varus ou valgus pourrait influencer la mobilité finale. Pour de nombreux auteurs, la mobilité finale en flexion est augmentée par rapport à la flexion préopératoire [1,3,9,10,13,14,17] pourtant ce gain en flexion n’est pas constant. De même, la valeur de la flexion préopératoire est d’importance variable et serait influencée par des facteurs cliniques [4,7,8,11,12,18–21]. Nous avons donc retenu comme critère principal dans notre analyse la différence de mobilité en flexion entre la flexion postopératoire et la flexion préopératoire que nous avons nommée « gain de mobilité en flexion » (GMF) : valeur qui était un gain si le résultat était positif, ou une perte si elle était négative. Notre hypothèse principale était que ce GMF était influencé par des facteurs propres au patient, notre hypothèse secondaire était que la mise en place d’une PTG augmente la mobilité en flexion.
2. Matériel et méthodes Dans le cadre de la Société franc¸aise de la hanche et du genou (SFHG), une étude multicentrique rétrospective a regroupé 1601 genoux opérés d’une PTG dans 5 centres. Les PTG incluses étaient posées entre 2000 et 2010 sur des cas de première intention avec un recul minimum de 2 ans (recul moyen de 51 mois [24 à 221]). Les critères d’exclusion étaient les prothèses contraintes ou à charnière ainsi que les cas ayant présenté des complications pouvant influencer la mobilité : infection, fracture, instabilité, descellement ou malposition. La mobilité en flexion était appréciée en degrés en préopératoire et au dernier recul. La présence d’un flessum était évaluée de la même fac¸on. Tous les patients inclus avaient eu en préopératoire une mesure de l’angle HKA sur une téléradiographie des membres inférieurs faite de face en charge pour apprécier une déformation frontale. A été recherchée l’influence de facteurs cliniques préopératoires sur la variation du GMF : l’âge, le sexe, la pathologie préexistante, l’IMC, la déformation frontale, la présence d’un flessum préopératoire et la valeur de la mobilité en flexion préopératoire. L’arthrose était différenciée en essentielle, post-rhumatismale, post-traumatique, post-nécrotique ou de cause autre. L’IMC préopératoire était divisé en 5 groupes : sujet maigre (< 20), normal (20–24), surpoids (25–29), obésité (30–34), obésité morbide (> 34). La présence d’une déformation préopératoire frontale était quantifiée par l’angle HKA calculé sur la téléradiographie. Cinq groupes ont été distingués selon la valeur de l’angle HKA : inférieur à 166◦ , compris entre 166 et 176◦ , compris entre 177 et 183◦ , compris entre 183 et 193◦ et angle HKA > 193◦ . La présence d’un flessum préopératoire était classée en fonction de son importance : ≤ 5◦ , 6–10◦ , 11–15◦ , 16–20◦ , > 20◦ . La mobilité préopératoire en flexion était divisée en 4 groupes : « raideur » avec une flexion ≤ 90◦ , « flexion limitée » avec une flexion comprise entre 91◦ et 110◦ , « flexion normale » entre 111◦ et 130◦ , « grande flexion » > 130◦ .
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Différents modèles de PTG ayant été utilisés, nous avons recherché une différence de GMF entre prothèse postéro-stabilisée à plateau tibial fixe ou mobile, prothèse à grande flexion fémorale, prothèse à géométrie concave-convexe et prothèse avec conservation du ligament croisé postérieur. L’analyse statistique a été faite par le centre de biostatistiques de Lille sur SAS 9.3 (SAS, Cary, NC). La normalité des items quantitatifs a été vérifiée par le test de Shapiro-Wilk. Pour les analyses comparant des données qualitatives, le test de Mac Nemar a été appliqué. Pour la comparaison de données numériques, les tests de Student ou de Wilcoxon ont été employés. En cas de comparaisons multiples, un ajustement de Bonferroni a été effectué. Le risque de première espèce a été fixé à 5 %.
3. Résultats L’âge moyen de la série était de 71 ± 8 ans (22–96 ans) ; l’indice de masse corporelle moyen était de 29,11 ± 5,36 (17, 51) ; il y avait 71 % de femmes et 29 % d’hommes. La mise en place d’une PTG s’est accompagnée d’une augmentation de la mobilité en flexion. Le GMF de la série globale était de +8,4◦ ± 14◦ (–40◦ , 95◦ ) (p = 0,0001) avec une flexion finale à 123◦ ± 12◦ (75◦ , 155◦ ) pour une flexion préopératoire de 114,6◦ ± 15◦ (30◦ , 150◦ ). Le GMF était positif dans 66 % des cas (1058 cas) avec un GMF moyen de 16◦ ± 14◦ (5◦ , 95◦ ), il était nul dans 15 % des cas (237 cas) et négatif dans 19 % des cas (306 cas) de –10◦ ± 7,1◦ (–5◦ , –40◦ ). L’âge, le sexe, l’étiologie n’ont pas eu d’influence significative sur le GMF (Tableau 1). L’IMC a influencé de fac¸on significative le GMF : une augmentation du GMF était parallèle à celle de l’IMC, le groupe « IMC > 35 » avait un GMF statistiquement différent. Mais plus l’IMC était important, plus la flexion préopératoire était basse, malgré ce GMF plus important la flexion à la révision restait en dessous de la moyenne des autres groupes (Tableau 2). L’existence d’une déformation préopératoire en varus « HKA ≤ 165◦ » était liée à un meilleur GMF par rapport au groupe « HKA entre 166 et 176◦ » (p < 0,0026) ou au groupe « HKA entre 177 et 183◦ » (p < 0,01) (Tableau 3). Les patients porteurs d’une déformation importante en varus avaient une flexion préopératoire plus basse. Un flessum préopératoire (> 5◦ ) (29 % – 467 cas) influenc¸ait le GMF qui était meilleur. Le GMF augmentait avec l’importance du flessum préopératoire. Il existait une différence significative pour le groupe sans flessum (≤ 5◦ ) avec chacun des autres groupes. Il existait une différence significative entre le groupe (> 20◦ ) et les groupes (6–10◦ ), (11–15◦ ) et (16–20◦ ). Au recul, un flessum (> 5◦ ) persistait dans 5 % des cas (83 cas) (Tableau 4). Un comportement différent était noté pour les 4 secteurs de flexion préopératoire (Tableau 5), avec un GMF statistiquement différent entre chaque groupe (p < 0,0001). Le groupe de « genou raide » (68 cas) avait le GMF le plus important : 35◦ ± 17◦ (0◦ , 95◦ ). Ce groupe partait de la plus faible flexion préopératoire : 75◦ ± 16◦ (30◦ , 80◦ ). Le GMF était toujours positif sauf un cas. Il n’y avait jamais de perte de flexion au final. Malgré ce GMF plus élevé, la mobilité moyenne en flexion à la révision (110◦ ± 13◦ [85◦ , 135◦ ]) était moins élevée que celle obtenue dans les autres groupes. Les genoux de ce groupe gagnaient 1 ou 2 groupes de mobilité. Le groupe de « genou à flexion limitée » (368 cas) avait un GMF de 17◦ ± 12◦ (–15◦ , 45◦ ) avec une flexion préopératoire moyenne de 99◦ ± 5◦ . Dans 87 % des cas (319) un gain de mobilité était noté, dans 9 % (35) une stabilité et dans 4 % (14) une perte de flexion. La flexion moyenne à la révision était de 117◦ ± 11◦ (75◦ , 145◦ ). Dans plus de 8 cas sur 10, les patients de ce groupe avaient un GMF positif et retrouvaient une flexion satisfaisante.
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Tableau 1 GMF de la série, influence du sexe et de l’étiologie sur le GMF. n
Moyenne GMF ± SD
Flexion préopératoire
Flexion à la révision
Valeur p < 0,0001a
Série globale
1601
8,5◦ ± 14◦ (−40◦ ; 95◦ )
114◦ ± 15◦ (30◦ ; 150◦ )
123◦ ± 12◦ (75◦ ; 155◦ )
Sexe Femmes
1141
113◦ ± 15◦
122◦ ± 12◦
Hommes
460
9◦ ± 14◦ (−40◦ ; 85◦ ) 8◦ ± 13◦ (−35◦ ; 95◦ )
116◦ ± 14◦
124◦ ± 12◦
8◦ ± 14◦ (−40◦ ; 95◦ ) 10◦ ± 16◦ (−25◦ ; 45◦ ) 12◦ ± 17◦ (−15◦ ; 60◦ ) 9◦ ± 15◦ (−30◦ ; 55◦ )
115◦ ± 13◦
123◦ ± 11◦
110◦ ± 12◦
120◦ ± 10◦
103◦ ± 17◦
115◦ ± 15◦
116◦ ± 15◦
125◦ ± 12◦
0,08b
0,55c
Étiologie Arthrose primitive
a b c
1451
Post-rhumatismale
56
Post-traumatique
20
Secondaire à une nécrose
54
La comparaison entre la flexion préopératoire et la flexion à la révision est significativement différente (p < 0,0001). Il n’y a pas de différence significative du GMF entre les sexes féminin et masculin. Il n’y a pas de différence significative du GMF entre les différentes étiologies.
Tableau 2 Influence de l’index de masse corporelle (IMC) sur le GMF. IMC
n
Groupe « maigre »
(IMC < 20)
26
Groupe « normal » (IMC ≥ 20 ; < 25)
271
Groupe « surpoids » (IMC ≥ 25 ; < 30)
652
Groupe « obèse »
426
(IMC ≥ 30 ; < 35)
Groupe « obésité morbide »(IMC ≥ 35)
224
Moyenne GMF ± SD
Flexion préopératoire
Flexion à la révision
6◦ ± 18◦ (−35◦ ; 45◦ ) 6◦ ± 14◦ (−30◦ ; 50◦ ) 8◦ ± 14◦ (−40◦ ; 95◦ ) 9◦ ± 14◦ (−35◦ ; 80◦ ) 12◦ ± 14◦ (−30◦ ; 65◦ )
114◦ ± 21◦ (60◦ ; 140◦ ) 118◦ ± 15◦ (70◦ ; 145◦ ) 116◦ ± 15◦ (40◦ ; 150◦ ) 113◦ ± 14◦ (30◦ ; 140◦ ) 107◦ ± 15◦ (60◦ ; 140◦ )
120◦ ± 17◦ (80◦ ; 150◦ ) 124◦ ± 13◦ (80◦ ; 155◦ ) 124◦ ± 11◦ (75◦ ; 150◦ ) 122◦ ± 11◦ (85◦ ; 150◦ ) 119◦ ± 12◦ (80◦ ; 145◦ )
Valeur p
< 0,001a
Il existe une différence significative de GMF entre les 5 groupes d’IMC différents (p < 0,001). a Le groupe « obésité morbide » a eu un GMF significativement plus élevé que les autres groupes (p < 0,001).
Le groupe de « genou à flexion normale », comprise entre 110 et 129◦ , représentait la moitié de l’effectif (832 cas). Le GMF était de 7◦ ± 11◦ (–35◦ , 45◦ ) pour une flexion préopératoire moyenne de 117◦ ± 6◦ . Dans 71 % des cas (594 cas) un gain de mobilité était noté, dans 14 % des cas (114 cas) elle restait identique, dans 15 % des cas (124 cas) la flexion finale était diminuée. À la révision, la flexion moyenne était de 124◦ ± 10◦ (80◦ , 155◦ ). Dans ce groupe, un GMF positif était présent 7 fois sur 10 mais dans 15 % il y avait une perte de flexion.
Le groupe de « genou à grande flexion » regroupait les genoux ayant une flexion préopératoire de 130◦ et plus (333 cas). Le GMF était négatif : –3◦ ± 9◦ (–40◦ , 20◦ ). Un gain de mobilité était observé dans 23 % des cas (78 cas), la flexion restait identique dans 26 % des cas (86 cas), elle était diminuée dans 51 % des cas (168 cas). À la révision la flexion avait une valeur moyenne de 130◦ ± 8◦ (100◦ , 150◦ ). Le type de prothèse à flexion augmentée, à plateau tibial mobile, à plateau fixe n’avait pas d’influence significative sur le GMF.
Tableau 3 Influence de la déformation frontale préopératoire sur le GMF. Déformation préopératoire
n
Moyenne GMF ± SD
Flexion préopératoire
Flexion à la révision
Valeur de p
HKA < 166◦
121
109◦ ± 14◦
122◦ ± 15◦
HKA entre 166 et 176◦
736
115◦ ± 14◦
122◦ ± 14◦
< 0,0026a < 0,01b < 0,0026a
HKA entre 177◦ et 183◦
337
116◦ ± 17◦
125◦ ± 15◦
< 0,01b
HKA entre 184◦ et 194◦
309
13◦ ± 14◦ (−25◦ ; 55◦ ) 8◦ ± 14◦ (−40◦ ; 65◦ ) 8◦ ± 15◦ (−35◦ ; 95◦ ) 9◦ ± 13◦ (−30◦ ; 45◦ ) 10◦ ± 14◦ (−25◦ ; 45◦ )
116◦ ± 14◦
125◦ ± 13◦
NS
◦
HKA > 194
98
◦
◦
111 ± 14
Il existe une différence significative entre les groupes : p = 0,0024. a Il existe une différence significative entre le groupe « HKA < 166◦ » et le groupe « HKA entre 166◦ et 176◦ » (p = 0,0026). b Il existe une différence significative entre le groupe « HKA < 166◦ » et le groupe « HKA entre 177 et 183◦ » (p = 0,01).
◦
◦
121 ± 14
NS
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Tableau 4 Influence de la valeur du flessum préopératoire sur le GMF. Flessum préopératoire
n
Moyenne GMF ± DS
Flexion préopératoire
Flexion à la révision
≤ 5◦
1133
7◦ ± 14◦ (−40◦ ; 95◦ ) 11◦ ± 13◦ (−25◦ ; 45◦ ) 11◦ ± 13◦ (−25◦ ; 45◦ ) 14◦ ± 14◦ (−10◦ ; 50◦ ) 20◦ ± 16◦ (−20◦ ; 65◦ )
117◦ ± 14◦
124◦ ± 11◦
111◦ ± 13◦
122◦ ± 11◦
0,002a
109◦ ± 12◦
120◦ ± 11◦
0,03a
104◦ ± 14◦
118◦ ± 11◦
0,005a
98◦ ± 16◦
118◦ ± 12◦
< 0,0001a
6–10◦
211
11–15◦
149
16–20◦
54
>20◦
53
Valeur de p
Il existe une différence significative entre les groupes : p < 0,0001. a Il existe une différence significative entre le groupe (≤ 5◦ ) et les 4 autres.
Tableau 5 Influence du secteur de flexion préopératoire sur le GMF. Secteur de flexion préopératoire
n
Moyenne GMF ± SD
Flexion préopératoire
Flexion à la révision
Évolution de la flexion
Valeur p
Raideur (< 90◦ )
68 (4 %) 368 (23 %)
76◦ ± 11◦ (30◦ ; 80◦ ) 99◦ ± 5◦
110◦ ± 13◦ (85◦ , 135◦ ) 117◦ ± 11◦ (75◦ , 145◦ )
Flexion normale (110◦ –129◦ )
832 (52 %)
7◦ ± 11◦ (−35◦ , 45◦ )
117◦ ± 6◦
124◦ ± 10◦ (80◦ , 155◦ )
Grande flexion (≥ 130◦ )
333 (21 %)
−3◦ ± 9◦ (−40◦ , 20◦ )
133◦ ± 5◦
Données globales
1601
8,5◦ ± 14◦ (−40◦ ; 95◦ )
114◦ ± 15◦ (30◦ ; 150◦ )
130◦ ± 8◦ (100◦ , 150◦ ) 123◦ ± 12◦ (75◦ ; 155◦ )
Gain 67 cas (98 %) Identique 1 cas (2 %) Gain 319 cas (87 %) Identique 35 cas (9 %) Diminué 14 cas (4 %) Gain 594 cas (71 %) Identique 114 cas (14 %) Diminué 124 cas (15 %) Gain 78 cas (23 %) Identique 87 cas (26 %) Diminué 168 cas (51 %) Gain 1058 cas (66 %) Identique 237 cas (15 %) Diminué 306 cas (19 %)
a
Flexion limitée (90◦ –109◦ )
35◦ ± 17◦ (0◦ , 95◦ ) 17◦ ± 12◦ (−15◦ , 45◦ )
a
a
a
< 0,0001
Le GMF est statistiquement différent entre chaque groupe (p < 0,0001). a Chaque groupe est statistiquement différent de l’autre (p < 0,001)
4. Discussion Notre étude a confirmé l’influence de certains facteurs cliniques préopératoires sur le GMF et n’a pas retrouvé la notion classique d’une mobilité finale en flexion égale à la mobilité préopératoire après la mise en place d’une PTG. Notre étude rapporte un comportement différent du GMF selon la flexion préopératoire. Le GMF est influencé par certains facteurs préopératoires du patient. Comme Harvey [4], Kotani [9] et Lizaur [20], notre série ne retrouve pas d’influence de l’âge. Contrairement à Ritter [1] et Harvey [4], il n’y a pas de différence de GMF entre les 2 sexes. L’étiologie n’influe pas sur le GMF contrairement aux séries de Ritter [17], Kotani [9] ou d’Harvey [4] qui observent un gain plus important en cas de polyarthrite rhumatoïde. Mais notre série comporte une surreprésentation de l’arthrose primitive. L’existence d’une obésité morbide (IMC > 35) s’accompagne d’un GMF significativement plus important, mais la flexion préopératoire et donc la flexion finale était inférieure à celle des autres groupes. Nos résultats sont en accord avec Dennis [10] pour qui l’obésité est un facteur de moins bonne flexion finale. La présence d’une déformation préopératoire importante en varus (HKA < 166◦ ) du membre inférieur a une influence sur la mobilité finale [17] en augmentant le GMF, mais elle n’augmente pas la flexion à la révision [9]. Par rapport à Ritter et al. [17], nous observons une influence du varus en préopératoire sur le GMF, le GMF augmentant avec l’importance du varus. Notre étude retrouve un comportement différent selon la flexion préopératoire. Le GMF est le plus important pour les genoux à faible flexion préopératoire, au contraire des genoux ayant une flexion
préopératoire de 110◦ et plus. La mobilité en flexion finale n’est pas le reflet de la flexion préopératoire. Un genou avec une flexion préopératoire de moins de 90◦ est toujours amélioré, alors qu’un genou avec une flexion préopératoire de 130◦ risque une diminution de celle-ci dans la moitié des cas. Un genou avec une flexion préopératoire comprise entre 110 et 129◦ qui représente la moitié des patients a une augmentation de sa flexion de moins de 10◦ dans 7 cas sur 10. Nous n’avons pas retrouvé d’influence significative sur le GMF du modèle de prothèse malgré la diversité des modèles utilisés. Les composants fémoraux à grande flexion qui augmenteraient la flexion pour Kim et al. [22] faciliteraient la récupération de la flexion naturelle [23,24] Notre étude n’a cependant pas mis en évidence de différence significative du GMF contrairement à l’étude de Massin [25]. Par ailleurs, comme l’ont souligné Banks [26], Mont [27], Matsuda [28], Ishii [29] et Russell [30], la mobilité du plateau tibial n’a pas d’influence sur la flexion finale. Les résultats de cette étude multicentrique rétrospective, regroupant un nombre important de sujets, montrent le caractère bénéfique sur la flexion d’une prothèse totale de genou sur les genoux ayant moins de 130◦ de flexion en préopératoire.
5. Conclusion Notre hypothèse a été confirmée : le GMF est influencé par des facteurs préopératoires. Le gain en flexion n’est pas le reflet de la flexion finale, un genou raide a un gain supérieur à un genou avec
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G. Pasquier et al. / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101 (2015) 446–450
flexion préopératoire importante. La connaissance de ces facteurs peut permettre une information plus précise. Déclaration d’intérêts Gilles Pasquier déclare être consultant éducation et recherche pour Zimmer. Bruno Tillie déclare être consultant éducation et recherche pour Symbios. Sébastien Parratte déclare être consultant éducation et recherche pour Zimmer. Yves Catonné déclare être consultant éducation et recherche pour Symbios. Jean Noel Argenson déclare être consultant éducation et recherche Zimmer et Symbios, concepteur Zimmer. Gérard Deschamps déclare être consultant éducation et recherche pour Tornier, concepteur Tornier. Michel Bercovy déclare être consultant éducation et recherche pour Biomet, concepteur Biomet. Julia Salleron déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Ritter MA, Lutring JD, Davis KE, Berend ME. The effect of postoperative range of motion on functional activities after posterior cruciate-retaining total knee arthroplasty. J Bone Joint Surg Am 2008;90:777–84. [2] Yoo JH, Chang CB, Kang YJ, Kim SJ, Seong SC, Kim TK. Patients expectations of total knee replacement and their association with sociodemographic factors and functional status. J Bone Joint surg Br 2011;93:337–44. [3] Park KK, Chang CB, Kang YG, Seong SC, Kim TK. Correlation of maximum flexion with clinical outcome after knee replacement in Asian patients. J Bone Joint Surg Br 2007;89:604–8. [4] Harvey IA, Barry K, Kirbu J, Johnson R, Elloy MA. Factors affecting the range of movement of total knee arthroplasty. J Bone Joint Surg Br 1993;75:950–5. [5] Mancuso CA, Sculco TP, Wichiewicz TL, Jones EC, Robbins L, Warren RF, et al. Patients’ expectations of knee surgery. J Bone Joint Surg Am 2001;83:1005–12. [6] Argenson JN, Parratte S, Ashour A, Komistek RD, Scuderi G. Patient-reported outcome correlates with knee function after a single design mobile-bearing TKA. Clin Orthop Rel Res 2008;466:2669–76. [7] Kim TK, Chang CB, Kang YG, Kim SC, Seong SC. Causes and predictors of patient’s dissatisfaction after uncomplicated total knee arthroplasty. J Arthroplasty 2009;24:263–71. [8] Gatha NM, Clarke HD, Fuchs R, Scuderi GR, Insall JN. Factors affecting postoperative range of motion after total knee arthroplasty. J Knee Surg 2004;17:196–202. [9] Kotani A, Yonekura A, Bourne RB. Factors influencing range of motion after contemporary total knee arthroplasty. J Arthroplasty 2005;20:850–7. [10] Dennis DA, Komistek RD, Scuderi GR, Zingde S. Factors affecting flexion after total knee arthroplasty. Clin Orthop Rel Res 2007;464:55–60.
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