Influence du psychotraumatisme au cours d’un protocole de TCC pour le sevrage de sujets alcoolo-dépendants

Influence du psychotraumatisme au cours d’un protocole de TCC pour le sevrage de sujets alcoolo-dépendants

20 35es JOURNÉES SCIENTIFIQUES DE THÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE SYMPOSIUM 4 SYMPOSIUM 4 PTSD et alcoolo-dépendance : une relation complexe...

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35es JOURNÉES SCIENTIFIQUES DE THÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE

SYMPOSIUM 4

SYMPOSIUM 4

PTSD et alcoolo-dépendance : une relation complexe

Influence du psychotraumatisme au cours d’un protocole de TCC pour le sevrage de sujets alcoolo-dépendants

D. ERALDI-GACKIÈRE, A.-H. BOUDOUKHA Université Lille 3 Charles-de-Gaulle – Rue du Barreau - 59650 Villeneuve d’Ascq Cedex. La conceptualisation cognitive du stress pose en son cœur l’idée de transaction entre un individu et son environnement qui dépasse ses capacités de coping et met en danger son bien être. Elle considère également que selon l’activation de ses schémas cognitifs, un sujet aura des modes de réaction différents devant une situation. Coping, c’est-à-dire efforts cognitif ou comportementaux visant à modérer l’impact d’un événement et schéma cognitif, défini comme une structure et un processus d’organisation des connaissances et des expériences sont des éléments qui permettent une compréhension de l’étiologie des troubles mentaux et de leurs comorbidités. Sur le plan clinique, il est souvent malaisé pour le praticien de déterminer un diagnostic parmi l’ensemble des signes du tableau clinique, notamment lorsque l’anamnèse fait apparaître des événements traumatiques ou des situations de stress chronique et que le patient vient consulter dans le cadre d’un problème avec l’alcool. Notre objectif vise donc à étayer, à partir de cas cliniques, la complexité de ce phénomène. Nous voulons montrer qu’il s’avère important de bien préciser la présence ou l’existence d’événements traumatiques ou chroniquement stressants dans le cas de troubles addictifs, notamment chez les patients alcoolodépendants, en raison de l’usage fréquent de l’alcool qui vient agir comme stratégie de coping. En effet, l’action pseudo-anxiolytique recherchée dans la consommation d’alcool permet dans un premier temps de pallier les difficultés et la détresse ressentie et la consommation chronique génère progressivement une dépendance qui va par la suite altérer les facultés cognitives et émotionnelles et peut provoquer des perturbations sociales (conflits relationnels, ruptures, divorces…) Pour cela, nous illustrons notre propos à partir de vignettes clinique de patients ayant vécus des situations traumatiques, rapportant un trouble de stress post-traumatique et une dépendance à l’alcool. Nous discutons des implications de ce repérage dans la prise en charge thérapeutique cognitivocomportementale. En particulier, nous nous focalisons sur l’importance de l’exposition aux stimuli phobogènes et « addictogènes » mais aussi leurs indices de rappel.

P. LOUVILLE, S. KINDYNIS, N. VAN BAREN, D. CHARTIER, P. FEIDT, Q. DEBRAY Service de Psychiatrie Universitaire Hôpital Corentin Celton (GHU Ouest, AP-HP) BP 66 – 4, parvis Corentin Celton 92133 Issy-les-Moulineaux Cedex. On retrouve dans la littérature une association marquée entre la dépendance à l’alcool et les syndromes psychotraumatiques. De même, on a pu montrer l’association fréquente entre les troubles de personnalité et les troubles addictifs. Enfin, les relations entre les syndromes psychotraumatiques et certains troubles de personnalité sont fréquentes. Dans le cadre d’un protocole de thérapie comportementale et cognitive proposé à des patients alcoolo-dépendants hospitalisés en psychiatrie pour sevrage, nous avons recherché chez 100 sujets les antécédents d’exposition à des événements traumatogènes. Pour ceux qui avaient été significativement exposés (38 sujets), nous avons recherché l’existence d’une dissociation péritraumatique au moyen de la PDEQ de Marmar et d’un état de stress posttraumatique (ESPT) en utilisant la PTSD Checklist Scale de Weathers. Tous les sujets de l’étude ont par ailleurs bénéficié en début et en fin de thérapie d’une évaluation de la dépression par le Beck Depression Inventory, d’une évaluation de l’anxiété par l’inventaire État-Trait de Spielberger, et d’une évaluation des croyances liées aux comportements addictifs à l’aide de deux questionnaires de Beck. Tous les patients ont passé un entretien structuré d’évaluation de la personnalité (SIDP-IV de Pfhol). 22 sujets exposés à un événement traumatogène ont un score à la PCLS indiquant l’existence d’un ESPT au moment de leur hospitalisation. Deux tiers de ces patients ont de plus un trouble de personnalité, notamment des groupes B et C, ce qui rejoint les données de la littérature. Ces patients ont un score de dissociation péritraumatique (PDEQ) significativement plus élevé que ceux qui n’ont pas d’ESPT. Un tiers des patients sans ESPT ont un trouble de personnalité au SIDP-IV. Les sujets ayant un ESPT ont des scores de dépression et d’anxiété significativement plus élevés à l’entrée dans le protocole. Au cours de la prise en charge, les variables anxio-dépressives évoluent dans le même sens pour tous les sujets. Nous discutons l’intérêt du repérage et du traitement spécifique des troubles psychotraumatiques chez des patients alcoolodépendants, car ces troubles, souvent méconnus par les professionnels de santé mentale, peuvent retentir négativement sur l’efficacité d’une prise en charge comportementale et cognitive qui se limiterait à la seule gestion des problèmes liés à l’alcoolo-dépendance.