Intérêt de la mise en évidence par immunohistochimie de l’héparanase dans les carcinomes mammaires

Intérêt de la mise en évidence par immunohistochimie de l’héparanase dans les carcinomes mammaires

1S158 Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S135-1S164 Application de la technique de tissue microarray (TMA) à 46 cas de carcinomes invasifs du sein colligés à l...

146KB Sizes 0 Downloads 144 Views

1S158

Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S135-1S164

Application de la technique de tissue microarray (TMA) à 46 cas de carcinomes invasifs du sein colligés à l’INO avec étude immunohistochimique des récepteurs hormonaux, de Her2/neu, de l’Ecadhérine, de la béta-caténine, de PTEN et de p53 AMRANI M (1), KADIRI H (1), KABBAJ R (1), MEMEO L (2), MANSUKHANI M (2), WU R (2), BELABBAS MA (1), MARBOE C (2), ABBAOUI S (1), MIKOU A (1), KAMOUNI M (1), REGRAGUI A (1), GAMRA L (1) (1) Service d’Anatomie Pathologique, Institut National d’Oncologie, Rabat, (2) Service de Pathologie moléculaire, Département d’Anatomie Pathologique, Columbia University Medical Center, New York. Objectifs : Dans le cadre du transfert de technologie en coopération avec l’AIEA et en collaboration avec Columbia University, il nous a paru pertinent d’appliquer la technique de TMA, pour la première fois à notre connaissance, à des cas marocains de cancer du sein pour étudier l’expression par ces tumeurs de 7 marqueurs biologiques. Matériels et méthodes : Les 46 cas de carcinomes invasifs du sein ont été colligés à l’INO et se répartissent en 37 carcinomes canalaires infiltrants, 6 carcinomes lobulaires, 1 carcinome mixte canalaire et lobulaire, 1 carcinome médullaire et 1 carcinome colloïde. Les 2 lames de Tissu Microarray ont été réalisées avec l’arrayeur manuel de la société Beecher. Chaque cas est représenté par 3 cylindres d’1 mm de diamètre et de 5 mm de long. L’étude immunohistochimique, selon la technique péroxydase-antipéroxydase, a intéressé les récepteurs hormonaux, l’Her2/neu, l’E-cadhérine, la béta-caténine, le PTEN et la p53 (DAKO). Résultats : Le nombre de lames analysées est de 16, dont 2 colorées à l’hémateïne-éosine, comme coloration standard (au lieu des 368 lames). Les marqueurs étaient exprimés comme suit : 26/46 RH+, 2/46 Her2/neu+, 45/46 béta-caténine+ dont 40 sont également E-cadhérine+, 5/46 surexpression de p53 et 5/46 perte d’expression de PTEN. Conclusion : Dans la série étudiée, un peu plus de la moitié des cas expriment les récepteurs hormonaux œstrogénique et/ou progestéronique confirmant ainsi la place prépondérante de la recherche de ces récepteurs dans la décision thérapeutique, Her2/neu n’étant exprimé que dans 2 cas. Le rôle des 2 gènes suppresseurs de tumeur p53 et PTEN ne semble pas primordial dans cette série ; en revanche, tous les cas sauf un expriment la béta-caténine ce qui indique l’existence d’altérations sur la voie de signalisation Wnt. La technique de Tissue Microarray présente de nombreux avantages (rapidité des analyses, économie de temps et d’argent, optimisation des conditions d’immunomarquage, analyse de matériel archivé et obtention d’une information morphologique sur l’origine cellulaire de la cible). L’application de cette technique permet de contribuer à la recherche en cancérologie et de déterminer, éventuellement, des caractéristiques moléculaires pouvant avoir des retombées sur les choix thérapeutiques.

Expression d’EGFR et son implication pronostique dans les carcinomes mammaires : étude de 62 cas KHABIR A, KALLEL I, ELLOUZE S, ABDENNADHER R, SELLAMI A, MAKNI S, GOUAA N, BAHRI I, AYADI L, REBAI A, BOUDAWARA T Laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques EPS Habib Bourguiba, Centre de Biotechnologie, Sfax, Tunisie. Introduction : Le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) appartient à la famille des récepteurs à activité tyrosine kinase, son expression a été rapportée dans différents types de cancers et elle est souvent associée à un mauvais pronostic. Notre objectif à travers cette étude est d’évaluer par étude immunohistochimique

l’expression d’EGFR et d’étudier sa corrélation avec les différents paramètres anatomo-cliniques. Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective de 62 cas de carcinomes infiltrants du sein diagnostiqués dans notre service pendant 3 ans. L’étude immunohistochimique de l’expression d’EGFR, bcl2 et des récepteurs d’œstrogène était réalisée sur des coupes en congélation et celle de l’expression de la progestérone sur coupes en paraffine. Un score sémi-quantitatif d’immunomarquage était déterminé par le pourcentage de cellules tumorales marquées et par l’intensité d’immunomarquage. Une étude de corrélation entre l’expression d’EGFR, de Bcl2, d’œstrogène et de progestérone et d’autres paramètres anatomocliniques (âge, taille tumorale, grade SBR et métastases ganglionnaires), était réalisée en se basant sur une analyse statistique utilisant les tests de Chi 2 et de Student. Résultats : Le pourcentage d’expression d’EGFR, Bcl2, œstrogène et progestérone était respectivement de 31, 65, 65 et de 50 %. Il existait une corrélation statistiquement significative entre l’expression d’EGFR et le grade SBR (P = 0,02), le récepteur d’œstrogène (p = 0,002), le récepteur de progestérone (p = 0,002), le pourcentage et la moyenne d’expression étant nettement plus faible dans le groupe des tumeurs ER+, PR+ et SBR I et II. Conclusion : L’expression d’EGFR dans les carcinomes infiltrants du sein est corrélée avec un mauvais pronostic, la possibilité d’un traitement inhibiteur de l’activité tyrosine kinase de ces récepteurs pourrait bloquer la transduction du signal au sein de la cellule tumorale et donc la croissance tumorale.

Intérêt de la mise en évidence par immunohistochimie de l’héparanase dans les carcinomes mammaires ZANCHETTA P, MARCORELLES P, UGUEN G, CONANCHARLET V, LAGARDE N Laboratoire d’Anatomopathologie, CHU Morvan Avenue Foch, 29200 Brest. Introduction : L’héparanase est une enzyme impliquée dans la lyse de la matrice extracellulaire. Son expression marquerait un caractère malin accru des clones tumoraux et un passage du stade in situ à un stade invasif après passage de la basale. Nous avons utilisé un sérum monoclonal antihéparanase par immunohistochimie sur des tumeurs in situ et invasives du sein. Matériel et méthode : Des tumeurs (3 canalaires et 3 lobulaires) in situ et invasives du sein ont été traitées en utilisant un sérum antihéparanase selon le protocole fourni par le fabricant (Anticorps monoclonal antihéparanase 1 (HPA1) clone HP3/17, Insight Biopharmaceutical, Israël). Les résultats ont été évalués avec un microscope optique et les clichés réalisés avec une caméra numérique. Résultats : En accord avec les données de la littérature les marquages sont sélectifs et bien individualisés dans les tumeurs. Les tumeurs canalaires in situ présentent un marquage au sein des proliférations tumorales avec une différence d’intensité entre la partie luminale et les cellules basales. Les cellules envahissant le tissu conjonctif sont uniformément marquées. Les tumeurs lobulaires expriment moins l’héparanase et de ce fait les marquages sont plus faibles ou absents. Les canaux ou lobules non tumoraux n’expriment pas l’antigène. Conclusion : L’expression de l’héparanase est sans doute une étape essentielle dans le passage du stade in situ au stade invasif. L’enzyme permet une dégradation des constituants de la membrane basale et de la matrice extracellulaire. En dehors du fait que les cellules infiltrent ainsi le tissu conjonctif, cette dégradation libère les facteurs de croissance cellulaire contenus dans la matrice ce qui augmenterait la prolifération des cellules tumorales et une accélération du processus invasif et l’apparition de cellules tumorales circulantes. La recherche de l’expression de l’héparanase par IHC pourrait permettre d’évaluer la malignité potentielle des processus invasifs et ce en association avec d’autres marqueurs spécifiques dans le cadre d’une recherche statistique.

© 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.