Rev. E.E.G. Neurophysiol. clin., 17 (1987) 259-270
259
© Elsevier, Paris
Article original INTERET DANS
DE L'ETUDE
LES MIGRAINES
DE LA VCN
ET LES CEPHALEES
M . T I M S I T 1, M . T I M S I T - B E R T H I E R et A . M A E R T E N S
DE TENSION
1, J . S C H O E N E N
de N O O R D H O U T
2
2
ILaboratoire de Neurophysiologie clinique et de Psychopathologie, Universitd de Libge, Bd de la Constitution, 153, 8-4020 Libge; 2Clinique des COphaldes, H6pital de Bavi&e, Bd de la Constitution, 66, B-4020 LiOge, Belgique (Recu le 2-2-1987; accept~ le 22-5-1987)
R6sum6 - Cette 6tude a pour but de pr6senter les r6sultats obtenus chez des sujets c6phalalgiques A l'aide de l'enre-
gistrement de la variation contingente n6gative (VCN) et de les confronter ~ des donn6es psychologiques et biologiques. Elle a port6 sur 85 sujets, 59 migraineux (M) et 26 pr6sentant des c6phal6es de tension (CT). Elle a permis de mettre en 6vidence chez les M une configuration bien particuli~re de VCN avec amplitude exag&6e (>22 ~V) et aucune habituation. Par ailleurs, chez 42 patients (31 M e t 11 CT) qui pr6sentent 6galement au test de Rorschach le profil r6pressif caract6ristique de l'alexithymie, l'amplitude de la VCN reste significativement augment6e dans les cas de M (-25/zV vs -19/~V). Enfin, chez les 28 patients (17 M e t 11 CT) dont on a mesur6 les taux plasmatiques de cat6cholamines, une corr61ation positive est retrouv6e entre l'amplitude de la VCN et le taux de noradr6naline (r =0,58; P<0,01). De tels r6sultats qui plaident en faveur de l'existence de m6canismes cat6cholaminergiques dans la d&ermination du pattern VCN des migraineux constituent une aide pour le clinicien dans sa d6marche diagnostique et dans le choix d'une strat6gie th6rapeutique appropri6e. VCN / migraine / c~phal~e de tension Summary - Relevance of CNV recording in migraine and tension headache. The aim o f this study was to display the result obtained by the contingent negative variation (CNV) recording in patients suffering from headache. Eightyfive patients were taken into account : 59 with migraines (M) and 26 with tension headache (TH). A typical C N V pattern (high C N V amplitude with no habituation) differenciated M from TH. Moreover, psychological data were collected through Rorschach ink blot test among 42 headache sufferers (31 M and 11 TH). The typical Rorschach repressive pattern o f alexithymia was found as well in M as in T H while CNV amplitude was significantly higher in the 31 M ( - 2 5 # V) than in the 11 TH ( - 1 9 ~ V FP < 0,04). Biochemical data collected among 28 patients (17 M and 11 TH) revealed a positive correlation between C N V amplitude and plasma level o f noradrenaline, regardless o f the type o f headache (r = 0,58; P < 0,01). Thus, besides psychological factors, catecholaminergic mechanisms seem implicated in the determination o f the C N V pattern in migraine. C N V may help the clinician both to specify diagnosis and to decide between the many therapeutic strategies available. CNV I migraine I tension headache
de t e n s i o n en s o n t les f o r m e s les p l u s h a b i -
Introduction
tuelles. C l a s s i q u e m e n t , si l ' o n se r6f~re a u x Les c6phal6es c h r o n i q u e s essentielles, sans
critbres a d o p t 6 s p a r la C o m m i s s i o n A d H o c
cause organique d6celable, repr6sentent une
(1962), la d i s t i n c t i o n e n t r e ces d e u x g r a n d e s
affection fr6quente, souvent dommageable,
cat6gories
parfois invalidante.
( T a b l e a u I). D e fait, u n d i a g n o s t i c d i f f 6 r e n -
M i g r a i n e s et c6phal6es
devrait
&re
des
plus
ais6es
260
M. TIMSIT et al.
tiel pr6cis est d'autant plus requis que des progr~s n ' o n t cess6 d'Stre accomplis, ces derni~res d6cennies plus particuli6rement, tant dans le domaine pharmacologique qu'au plan psychoth6rapique, permettant de plus en plus d'esp6rer, sinon une gu6rison d~finitive, du moins des r6missions suffisamment prolong6es et confortables. Ainsi, dans une approche pr6ventive, souligne-t-on la pr6dilection des migraines pour un traitement par b~ta-bloquants alors que les c6phal6es de tension seraient plus sensibles /tune m6dication antid6pressive et plus pr6cis6ment ~t des cures de clomipramine (Pfaffenrath et al., 1986). En fait, m~me s'ils sont g6n6ralement en mesure de diff6rencier eux-m~mes les acc6s qui se rapporteraient ~t la migraine des douleurs permanentes qui proc6deraient des c6phal6es de tension, les patients pr6sentent dans leur majorit6 des formes combindes, tant6t A pr6dominanee de migraine, tantBt /~ pr6dominance de c6phal6es de tension. Dans ces conditions, on comprend que l'on soit A la recherche d'outils diagnostiques performants qui permettent, au-delfi de cette symptomatologie clinique d6concertante, d'approcher davantage les processus en cause, qu'ils soient physiopathologiques ou psychopathologiques. A cette fin, la cr6ation de cliniques sp6cialis6es offre de r6els avantages dans la mesure off de telles institutions rendent possible une fructueuse collaboration entre praticiens et chercheurs des disciplines les plus diverses. C'est dans un tel contexte que nous avons mis au point une proc6dure clinique syst6matique permettant l'approche conjointe de patients c6phalalgiques d'un point de vue neurologique, biologique, neur o p h y s i o l o g i q u e , p s y c h o s o m a t i q u e et psychologique. Le but de ce travail est de pr6senter les principaux r6sultats que nous y avons obtenus dans le domaine de l'61ec-
trophysiologie et de les confronter aux donn6es psychologiques et biologiques. L ' a p p r o c h e 61ectrophysiologique des c6phal6es chroniques a d6j~ permis de mettre l'accent sur l'individualisation dans cette affection d ' E E G <
> (Rieger et Seyfeddinbur, 1975), d'anomalies de l'activit6 61ectrique musculaire (EMG) (Sainsbury, 1964), du d6bit circulatoire c6r6bral (Bakal, 1982) et des potentiels 6voqu6s visuels (Richey et al., 1966; McLean et al., 1975; Gawel et al., 1983; Puca et al., 1985). Les potentiels endog6nes, en revanche, n'ont suscit6 qu'un tr~s faible int6r~t jusqu'A pr6sent; c'est le cas, en particulier de la Variation Contingente Ndgative (VCN), potentiel lent n6gatif enregistr6 au niveau de la r6gion frontale a u c o u r s d'une simple 6preuve de temps de r6action avec stimulus annonciateur (Walter et al., 1964). C'est /~ l'6tude de la VCN que ce travail a 6t6 tout particuli6rement consacr6.
M~thodes
Procddure dlectrophysiologique Le paradigme de la VCN consiste en un stimulus avertisseur (S1 = un ton de 1 000 Hz, d'une dur6e de 50 msec) suivi 1 sec plus tard d'un stimulus imp6ratif (S2=s6rie de flashs lumineux que le sujet a, comme consigne, d'interrompre en appuyant sur un bouton poussoir). Les couples de stimuli sont s6par6s par des intervalles al6atoires de 7 ~ 25 sec. Les sujets re9oivent un bloc ininterrompu de 60 ~t 80 couples de stimulations dont sont extraits 48 couples non art6fact6s. Chaque s6ance d'enregistrement dure environ 30 ~ 40 min. Trois 61ectrodes non polarisables sont plac6es en Cz, au niveau de la r6gion sous-orbitale gauche et au niveau de
VCN D A N S M I G R A I N E S E T C E P H A L E E S
l'oreille gauche (A1). L'activit6 E E G est enregistr6e ~ l'aide d ' u n appareil Grass 8 canaux; l'analyse des donn6es s'effectue l'aide d ' u n P D P 11/40. Le p r o g r a m m e d'acquisition permet, grace ~t une visualisation continue, de contr61er la qualit6 des 6chantillons successifs et de supprimer les signaux art6fact6s. L'6tude de l'amplitude est obtenue selon deux modalit6s diff6rentes: la premi6re consiste en la mesure de sa valeur moyenne obtenue sur 48 essais par le calcul de la diff6rence de voltage entre la moyenne des points situ6s 200 msec avant l'arriv6e de $2 et la ligne de base, calcul6e durant la seconde qui pr6c+de S1; la seconde permet d'appr6cier, sur un mode qualitatif, son 6volution dynamique tout au long de l'enregistrement par l'6tude s6quentielle de 6 courbes successives, chacune d'elles corresp o n d a n t ~ une m o y e n n e p a r t i e l l e de 8 essais. Normalement, l'amplitude de la VCN diminue d'environ 25% de sa valeur entre la premiere et la sixi~me s6quence et l ' o n parle alors d'~ habituation ~ de la VCN ( T i m s i t - B e r t h i e r , 1976). D a n s le cas contraire, lorsque cette diminution n'est pas observ6e, on conclut ~ une ~absence d'habituation ~. Chez t o u s l e s patients, les enregistrements 6taient effectu6s, en dehors des p6riodes d ' e x a c e r b a t i o n douloureuse, et chez les migraineux en particulier, ils l'6taient au moins sept jours apr~s la derni6re crise. Les donn6es 61ectrophysiologiques 6taient analys6es par l'un des auteurs qui n'avait aucune c o n n a i s s a n c e des donn6es cliniques et psychologiques.
Exploration psychologique Le jour m~me de l'enregistrement EEG, un entretien clinique de type psychosomatique et le test de Rorschach 6taient pratiqu6s et
261
analys6s de faqon aveugle, sans connaissance des donn6es cliniques et 61ectrophysiologiques. Nous avons choisi ce test projectif car son application aux c6phal6es chroniques a permis de d6gager un profil caract6ristique, associant une forte activit~ pulsionnelle, essentiellement en r a p p o r t avec des tendances agressives et un important processus de contrOle et de contention. L'activit6 pulsionnelle s'exprime par une pr6valence des r~ponses d6termin~es par la Couleur, par le type de R6sonance Intime et par le Choc-Couleur concentr6 aux Planches II et I I I ; les processus de contr61e sont caract6ris6s par le haut niveau de pourcentage des ~ bonnes Formes)) (F + %), t6moin de l'exactitude de la pens6e et par une distorsion des rdponses kinesth~siques (pour plus de d6tails, se r6f6rer aux travaux de M. Timsit, 1972, 1985). Ce profil Rorschach particulier, ~r6pressif)), est relev6 aussi bien dans les formes migraineuses que dans les c6phal6es de tension (Longhi et Tognazzo, 1983; Timsit, 1985), observation qui s'accorde avec les r6sultats des recherches psychosomatiques qui ont mis l'accent sur les difficult6s rencontr6es lorsqu'on se propose de discriminer ces deux modalit6s d ' u n point de vue psychologique (Raskin, 1982).
Etude neurobiologique La mesure des taux plasmatiques de noradr6naline, d'adr6naline et de dopamine, p e r m e t t a n t l'6valuation de l'activit6 du syst6me nerveux sympathique a 6t6 effectu6e sur des 6chantillons de 10cc de sang veineux h6parin6, pr61ev6s dans des conditions identiques pour chacun des patients, en position assise, et conserv6s sous glace jusqu'~ la r6alisation de l'analyse chimique par chromatographie liquide ~ haute pression.
M. TIMSIT et al.
262
Les donn6es ainsi recueillies ont 6t6 trait6es statistiquement: analyse de variance grace aux programmes BMDP de I'UCLA pour le calcul de l'amplitude de la VCN en fonction du diagnostic clinique et du diagnostic psychologique; test du 2"2 pour l'habituation; test de corr61ation de Spearman pour les relations avec les dosages biologiques.
Population L'enregistrement EEG et l'examen psychosomatique ont 6t6 effectu6s chez 85 patients
c6phalalgiques consultant ~ la Clinique des C6phal6es et adress6s ~ cet effet au Laboratoire de Neurophysiologie clinique et de Psychopathologie, aprbs qu'un examen neurologique et des explorations compl6mentaires aient 61imin6 toute suspicion d'atteinte organique. Les protocoles EEG ont 6t6 compar6s h ceux de 33 sujets de contr61e qui nous servent de r6f6rence. Les r6sultats de ce groupe contr61e sont en tous points comparables ~t ceux obtenus lors d'une 6tude internationale de la VCN, pluricentriste, pratiqu6e ~ la fois h Liege, ~t Londres et h Maastricht (Timsit-Berthier et al., 1984). Les caract6ristiques d'fige et de sexe,
Tableau I. Cette pr6sentation des crit~res retenus pour poser le diagnostic de migraines et de c6phal6es de tension s'inspire des recommandations du Comit6 A d Hoc (1962) mals tient compte 6galement des derniers d6veloppements des efforts entrepris apr~s le II ~ Congr~s International sur les C6phal6es (Copenhague, 1985), en vue d ' u n e actualisation des classifications. Faute de place, nous n ' y avons pas fait figurer les signes cliniques qui caract6risent les manifestations tr~s diverses des auras qui pr6c~dent le d6clenchement des acc~s de migraine classique. L ' o n peut ais6ment constater qu'en thdorie, c6phal6es de tension et migraines s'opposent point par point. En pratique, cette distinction, au moins en ce qui concerne les formes c o m m u n e s de migraines, est souvent malais6e.
Clinical criteria used for the diagnosis o f Migraine and o f Tension Headache established on the basis o f the classification o f the A d Hoc Committee (1962) and latter recommendations (Ilnd Headache International Congress, Copenhague, 1985). The clinical signs which caracterize the auras are not retained in this table. They seem in a clear contrast. In fact, the differenciation between common Migraine and Tension Headache is often difficult. Migraine 1.
Crises c6phalalgiques r6currentes
C~phal~e de tension 1.
C6phal6es 6pisodiques ou continues
2. (*) Localisation unilat6rale Caract~re pulsatile Douleur mod6r6e ~t s6v6re (jamais 16g6re)
2. (*) Localisation bilat6rale Douleur ~t type de pression ou de tension Douleur 16g~re ~ mod6r6e 0 a m a l s s6v6re)
3. (*) Naus6es, vomissements, photophobie, acouphobie
3.
4.
Crises relativement st6r6otyp6es chez u n m~me patient
5.
Histoire familiale de migraine
4. (*) D6clenchement ou exacerbation des douleurs en rapport avec une contracture musculaire involontaire D6clenchement ou exacerbation des douleurs en rapport avec u n 6tat de tension mentale Contracture pathologique des muscles p6ricrfiniens ~ la palpation 5.
Absence ou pr6sence minime de signes d'accompagnement
Absence d'histoire familiale de migraine
(*) Pr6sence d ' a u moins un des signes. ¢4¸
VCN DANS MIGRAINES ET CEPHALEES
263
Tableau II. Population: age moyen et r6partition selon le sexe des 85 patients souffrant de maux de t~te et des 33 sujets de contr61e.
Population: mean age and sex distribution o f the 85 headache sufferers and the 33 controls. Age
Sexe
Total
Hommes
Femmes 14
Sujets contr61e
33 _+10
19
C6phal6es de tension
37 + 14
15
16
31
Migraines
37 _+ 11
7
47
54
Formes pures
38 +_11
6
28
34
Formes associ6es
36+ 12
1
19
20
de m~me que les diagnostics port6s chez les c 6 p h a l a l g i q u e s sont repris dans le Tableau II. Soixante-quatorze de ces patients ont pass6 le test de Rorschach (48 migraineux et 16 c6phalalgiques de tension). L'fige moyen ne diff6rait pas de celui de l'ensemble de l'6chantillon. Les taux plasmatiques de noradr6naline, d'adr6naline et de dopamine ont 6t6 mesur6s chez 28 patients (17 cas de migraines et 11 cas de c6phal6es de tension), tous indemnes de tout acc~s depuis au moins 7 jours avant le pr61~vement et sans traitement prophylactique. La prise de sang s'effectue jeun, le matin vers 9 - 1 0 h.
R~suitats
VCN et migraines L'6tude de la VCN moyenne permet de distinguer le groupe des 54 sujets souffrant de migraines (formes pures ou formes mixtes) des 33 sujets de contr61e et des 31 patients atteints de c6phal6es de tension: en effet, l'amplitude de la VCN est de 2 3 , 6 / z V + 7 , 9 dans le premier alors qu'elle n'est respectivement que de 17,2/zV+5 et 16,6/zV+5,8
33
dans les deux autres. Cette diff6rence est significative aussi bien entre les migraines et les c6phal6es de tension qu'entre les migraines et les sujets de contr61e (P<0,001). Par contre, il n'existe pas de diff6rences significatives entre c6phal6es de tension et sujets de contr61e. L'6tude des 6 VCN 616mentaires obtenues /l partir des moyennes partielles permet 6galement de distinguer migraines et c6phal6es de tension puisque l'absence d'habituation est retrouv6e dans 66% des cas de migraines et dans 26% seulement des cas de c6phal6es de tension. Chez les sujets de contr61e, l'absence d'habituation n'existe 6galement que dans 20% des cas. Ces diff6rences sont significatives au test du x 2 (P<0,05). Cette particularit6 fonctionnelle est ind6pendante de l'amplitude de la VCN. Ainsi une VCN de grande amplitude ( > - 2 2 / z V ) et sans h a b i t u a t i o n en cours d ' e n r e g i s t r e m e n t caract6rise la population des sujets migraineux (Fig. 1). Dans le but d'affiner notre pratique quotidienne qui utilise la VCN dans le diagnostic diff6rentiel des migraines et des c6pha16es de tension, il nous a paru int6ressant de recourir au concept d6sormais classique de <> et <> introduit par la statistique biologique (Vecchio, 1966).
M. TIMSIT et al.
264
B.
A.
.uv -30 -
-
20-
-
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Fig. 1. A : aspect caract6ristique de la VCN observ6 darts la migraine et m o n t r a n t une amplitude particuli6rement 61ev6e (moyenne effectu6e sur 48 essais). B: 6tude s6quentielle de 6 courbes successives correspondant chacune ~ une moyenne partielle de 8 essais et r6v61ant l'absence d'habituation.
A : typical aspect o f the CNV observed in migraine showing the enhanced amplitude (mean value o f 48 trials). B: sequential study o f 6 successive CNVs, each corresponding to a partial mean o f 8 trials, and showing the absence o f habituation.
Ainsi avons-nous 6tudi6 la valeur pr6dictive de la VCN en utilisant comme crit6re de d6cision d'une part une amplitude sup6rieure ou 6gale /t - 2 2 / i V et d'autre part, une absence d'habituation. Les donn6es sont consign6es dans le Tableau III: on peut constater que l'utilisation du premier crit~re relatif ~t l'amplitude de la VCN donne une sensibilit6 relativement faible (57%) mais une sp6cificit6 et une valeur pr6dictive plus 61ev6es (78% et 81%); celle du second crit6re relatif ~t l'habituation apporte une sensibilit6 16g~rement accrue (66%) mais une sp6cificit6 et une valeur pr6dictive moindres (68% et 78%); enfin le recours aux deux erit~res, s'il r6duit la sensibilit6 (50%), augmente en revanche la sp6cificit6 et la valeur pr6dictive (94% et 93%), de telle sorte que, pratiquement, un patient
souffrant de c~phaldes de tension ne pourrait Otre, gl tort, diagnostiqud c o m m e migraineux. V C N et test de Rorschach
On retrouve le profil <>caract6ristique du mode de fonctionnement psychosomatique, dont nous avons bri6vement rappel6 les crit6res plus haut, chez 42 des 74 patients qui ont 6t6 soumis ~t l'6preuve Rorschach, soit dans plus de la moiti6 des cas, alors q u ' u n p r o t o c o l e d ' a l l u r e d6pressivo-anxieuse est relev6 chez 20 sujets (27%) et des modalit6s conversives ou pr6psychotiques chez 12 sujets (16%). I1 convient de pr6ciser qu'/~ elle seule, la mise en 6vidence de ce pattern <>rev~t surtout un int6rat d'ordre psychopathologique
VCN DANS MIGRAINES ET CEPHALEES
265
Tableau III. Sensibilit6, sp6cificit6 et valeur pr6dictive de la V C N dans le diagnostic diff6rentiel entre migraines et c6phal6es de tension.
Sensitivity, specificity and predictive value o f C N V parameters in the differential diagnosis o f migrainers versus tension headache sufferers. Critbres de d~cision
Amplitude >~- 22/z V pr~s.
Migraines C6phal6es de tension
Absence d'habituation
abs.
pr~s.
31
23
7
24
Amplitude + abs. hab.
Amplitude + abs. hab.
abs.
prds.
abs.
pr~s.
abs.
36
18
40
14
27
27
10
21
15
16
2
29
Sensibilit6
57%
Sp6cificit6
780/0
68 °70
51%
94 %
Valeur pr6dictive
81%
780/0
72%
93%
mais ne permet en rien de discriminer de fa~on statistiquement significative les patients migraineux des c6phalalgiques de tension, m~me si les premiers paraissent avoir une plus grande propension ~ le produire que les seconds puisqu'on l'identifie 31 fois chez les 48 migraineux (64% des cas) et 11 fois chez les 26 c6phalalgiques de tension (42% des cas). Etudi6e dans ce groupe plus restreint de patients dont le caract~re <~r6pressif>> des protocoles atteste l'importance du r61e jou6 par des facteurs d'ordre psychologique, la V C N garde son pouvoir discriminatif: son amplitude reste en effet significativement plus 61ev6e chez les 31 migraineux ( - 25/~V _+6) que chez les 11 c6phalalgiques (-19/zV___4) (Diff6rence significative ~t P<0,05) (Fig. 2). V C N et taux plasmatiques de cat~cholamines
Chez les 28 patients qui font l'objet de cette exploration, la confrontation des donn6es 61ectrophysiologiques et biochimiques fait appara~tre une relation positive significative
66%
74%
50%
entre le taux plasmatique de noradr6naline et l'amplitude de la VCN ( r = 0 , 5 8 , P<0,001); cette relation est retrouv6e aussi bien chez les migraineux que chez les sujets souffrant de c6phal6es de tension (Fig. 3). En revanche, aucune corr61ation n'est mise en 6vidence entre l'amplitude de la VCN et les taux d'adr6naline (r--0,06) et de dopamine (r = 0,08).
Discussion
Compar6es/l celles des sujets de contr61e et des patients souffrant de c6phal6es de tension, les VCN des migraineux pr6sentent des caract6ristiques bien distinctes (amplitude anormalement 61ev6e et absence d'habituation) dessinant dans la plupart des cas ce profil typique d6j~ identifi6 lors d'6tudes pr61iminaires portant sur des 6chantillons plus restreints (Schoenen et al., 1985; Maertens de Noordhout et al., 1986 ; Timsit et al., 1986). A elle seule, l'amplitude de la VCN permet de discriminer, de fagon statistiquement significative, les migraineux des c6phalalgiques de tension,
266
M. TIMSIT et al.
VCN
et
RORSCHACH profll
Amplitude
~]profil "non repressif,,
VCN
/(i l" -30
repressif,,
de la
T
-25 -20
f
3-
I
i
I
-15
=
-10 -5
n-31 n=21 MIGRAINE
n-ll
n-ll
CEPHALEE DE TENSION
Fig. 2. Histogramme de r6partition des amplitudes moyennes de la VCN tardive (en/zV) selon le type de c6phal6es et les caract6ristiques du profil Rorschach. On note une diff6rence significative (P< 0,05) entre les patients qui souffrent de migraines et de c~phal6es de tension et qui r6v61ent au Rorschach un profil <~r6pressif)~ (zones hachur6es).
C N V amplitudes (in microvolts) as a function o f type o f headache and type o f response pattern to Rorschach I n k Blot Test. There is a significant difference (P
m~me lorsque l'on prend la pr6caution de r6duire l'6chantillon aux seuls patients chez lesquels, pr6alablement, le test de Rorschach avait mis en 6vidence un m~me mode de fonctionnement psychosomatique caract6ristique. L'amplitude est encore corr616e, 61ectivement, avec les taux plasmatiques de noradr6naline. Certes, de telles courbes ne sont pas sp6cifiques des migraines puisqu'elles peuvent aussi s'observer, en psychopathologic, chez des patients phobiques, voire dans certains
types de d6pression (Timsit-Berthier e t al., 1986); mais, dans le cadre bien d6fini d'une Clinique des C6phal6es, ces explorations ~lectrophysiologiques m6ritent d'etre consid6r6es comme un outil appr6ciable dans la d6marche diagnostique et l'aide ~t la prise de d6cision th6rapeutique. Ces r6sultats doivent ~tre discut6s tout d ' a b o r d en envisageant les facteurs non contrS16s de notre 6tude c'est-~t-dire essentiellement le sexe et l'~ge. En effet, les sujets migraineux sont en majorit6 de sexe
¢:
267
VCN DANS MIGRAINES E T CEPHALEES
-40
•
•
-30
•
•
-2o
•
•
•
•
•
J
-
•
oO o
i'°l
o
I
o
.,o.,.,
~ I 100
0 r= 0.58
p<
I I 200 300 NORADRENALINE 0.01
DE T E N S I O N I I 400 500 PLASMATIQUE
I 600
ngll
Fig. 3. Correlations entre donn6es biochimiques (noradr6naline plasmatique) et 61ectrophysiologiques (amplitude de la VCN) chez 28 patients: 17 souffrant de migraines (cercles noirs) et 11 de c6phal6es de tension (cercles blancs).
Correlation between biochemical data (plasma noradrenafine) and electrophysiologieal data (CNV amplitude) in 28 patients, 17 with migraine (black dots), the other 11 with tension headache (white dots).
f6minin, constatation qu'il est d'ailleurs classique de faire dans cette affection (Ziegler, 1978; Dhopesh et al., 1980), alors que les sujets contr61e et ceux qui souffrent de c6phal6es de tension sont ~t parts 6gales de sexe masculin et de sexe f6minin. I1 est peu probable que ce facteur influence l'amplitude de la VCN dans la mesure off d'une part une telle relation n'a jamais 6t6 rapport6e dans la litt6rature et d'autre part elle n'a jamais 6t6 observ6e dans notre laboratoire malgr6 des archives de plus de 4 000 VCN.
Par ailleurs, les sujets contr61e sont en moyenne plus jeunes que les c6phalalgiques, mais tousles sujets ont entre 25 et 60 ans et ce n'est qu'au-delh de ces limites q u ' o n a d6crit une influence de l'fige sur la VCN (revue in Timsit-Berthier, 1984). Enfin, il est bien 6vident que les sujets c6phalalgiques ont parfois des traitements de type antalgique ou s6datif; mais ces traitements, d'apr~s la litt6rature, auraient plut6t tendance ~t diminuer l'amplitude de la VCN (revue in Thompson et al., 1986). Ainsi, de
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tels r6sultats peuvent ~tre difficilement attribu6s h ces facteurs non contr616s dans notre 6tude. Par contre, il est 16gitime de se demander si l'augmentation de l'amplitude de la VCN que l'on observe chez les migraineux ne peut ~tre rapport6e ~t des facteurs psychologiques. En effet, l'amplitude de la V C N semble ~tre en 6troite relation avec l'attitude du sujet envers l'exp&ience, attitude qui est elle-m~me en rapport avec les capacites d'attention d'une part; le niveau de motivation et le v6cu ~affectif)) d'autre part (Timsit-Berthier, 1984). I1 serait 16gitime, dans ces conditions, de rapporter les modifications de la morphologie de la VCN que nous avons relev6es au type d'attitude qui a 6t6 d~crit dans les migraines et c6pha16es de tension, au m~me titre que chez l'ensemble des malades psychosomatiques, et qui est remarquable par la focalisation de l'attention sdlective et la restriction ~motionnelle qu'il implique. Les recherches, d6j~t anciennes, conduites dans ce cadre ont soulign6 l'616vation significative de l'amplitude (Dongier et Konincks, 1970) et sa relation avec l'alexithymie (Lolas, 1968). Dans le m~me ordre d'id6es, on a pu montrer que l'absence d'habituation serait due ~t des difficult6s ~ a b a n d o n n e r le contr61e volontaire de la t~che pour consentir ~ l'appliquer de fagon automatique. Cela a 6t6 observ6 chez des sujets introvertis (Werre, 1983). Cependant, les seules variables psychologiques ne sauraient expliquer les diff6rences d'amplitude observ6es entre migraines et c6phal6es de tension; en effet, il nous faut rappeler que l'amplitude reste significativement plus 61ev6e chez les migraineux que chez les c6phalalgiques de tension alors que les uns et les autres ont, au m~me degr6, au Rorschach, un profil en rapport avec les caract6ristiques psychologiques que nous
venons de d6finir. II y aurait dans la migraine d'autres facteurs en cause que ces facteurs d" ordre psychologique. C'est bien ~t une interpr6tation d'ordre neurophysiologique et neurochimique qu'il faut s'adresser pour comprendre ces ph6nom~nes: l'on sait en particulier actuellement que la VCN est d'origine neuronale, et plus pr6cis6ment qu'elle peut ~tre consid6r6e comme la somme des potentiels postsynaptiques d'inhibition et d'excitation de longue dur6e qui se d6veloppent tout particuli6rement dans le cortex frontal granulaire et provoquent des changements soutenus de l'excitabilit6 neuronale qui visent ~ 6tendre dans le domaine temporel l'impact des 6v6nements (Revue in Timsit-Berthier, 1984). Les m~canismes neurochimiques qui jouent un r61e dans l'apparition de ces ph6nom6nes ~ l e c t r o p h y s i o l o g i q u e s sont m i e u x connus depuis les travaux de Marczynski (1978) et de Libet (1984). D'apr+s ces th6ories, les VCN de grande amplitude apparaissent li6es ~t une hyperactivit6 du syst6me cat6cholaminergique (ou une hypersensibilit6 des r6cepteurs cat6cholaminergiques). Les corr61ations significatives observ6es avec les taux plasmatiques de noradr6naline confortent encore cette hypoth+se, ce qui s'inscrirait dans le sens des assertions qui ont longtemps 6t6 avanc~es en psychosomatique ~t propos de l'existence chez les migraineux d'un 6tat de stress chronique. En tout 6tat de cause, ces modifications 61ectrophysiologiques et neurobiologiques apportent un argument de poids en faveur de la th~orie neuronale de la migraine qui tend h supplanter les th6ories vasculaires longtemps consacr6es. I1 est en effet d6sormais bien 6tabli que l'activit6 cat6cholaminergique centrale est augment6e dans cette affection (Lance et al., 1983; Serratrice, 1984; Welch, 1986). II suffit pour s'en convaincre, de rappeler combien les migrai-
VCN D A N S M I G R A I N E S E T CEPHALEES
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n e u x sont effectivement sensibles ~t l ' a c t i o n de la L - D O P A ou /t celle d ' u n agoniste
R6f6rences
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les centres du v o m i s s e m e n t , ou & l ' i n f l u e n c e dysr6gulatrice de la b r o m o c r i p t i n e sur la t e n s i o n art6rielle. Les recherches entreprises ~t l ' a i d e du piribedil, autre agoniste d o p a m i nergique, l ' o n t 6galement r e m a r q u a b l e m e n t d 6 m o n t r 6 (Bes e t al., 1984). D a n s u n e telle perspective, l ' a v a n t a g e que pr6sente l ' e n r e g i s t r e m e n t de la V C N est pr6cis6ment de permettre, p a r u n e technique n o n invasive, l ' e x p l o r a t i o n de l'activit6 cat6c h o l a m i n e r g i q u e et d ' a u t o r i s e r ainsi u n e pr6diction th6rapeutique. A cet effet, il est i n t 6 r e s s a n t de s o u l i g n e r que les sujets m i g r a i n e u x qui pr6sentent l ' a m p l i t u d e de la V C N la plus 61ev6e sont ceux qui r6agissent de la faqon la plus efficace ~ u n e th6rapeutique p a r b ~ t a - b l o q u a n t s (Schoenen e t al., 1986) et que la r6duction de cette a m p l i t u d e est parall~le ~t l'am61ioration clinique (Maertens de N o o r d h o u t e t al., 1986).
Conclusion L ' u t i l i s a t i o n de la V C N repr6sente d o n c dans l ' a p p r o c h e d i a g n o s t i q u e et th6rapeutique des migraines et des c6phal6es de tension u n i n s t r u m e n t de choix, d ' a u t a n t plus appr6ciable q u ' i l peut ~tre utilis6 en toute inocuit6 et q u ' i l paraTt refl6ter certains des m6canismes n e u r o c h i m i q u e s qui soustendent la gen~se des c6phal6es migraineuses.
Remerciements Les auteurs remercient vivement Mine H. Croisier-Mantanus pour son aide statistique pr6cieuse, Mme A. Gerono pour la r6alisation de l'iconographie et Mile J. Randaxhe pour la dactylographie.
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