/ Transfusion Clinique et Biologique 24(3S) (2017) 316–321
318
(au sens statistique du terme) décrits par une relation fortement non-linéaire de type loi de puissance NEIR = a(NPSL )b pour 10 des 12 établissements considérés. Le nombre d’EIR déclarés par deux de ces établissements est systématiquement sous-estimé par cette relation. Ces deux établissements sont les plus gros transfuseurs de la Région picarde, ce qui suggère l’existence de deux types de systèmes déclaratifs conditionnés par la quantité de PSL transfusés. Cette relation devient toutefois linéaire en 2015 pour les 12 établissements de la Région picarde. Ce changement drastique dans la relation entre PSL transfusés et EIR suggère une évolution du système déclaratif de l’ensemble des établissements picards en 2015. De manière plus générale, ces résultats ont des implications très importantes dans le cadre de l’amélioration de la démarche d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle ainsi que de l’optimisation du travail de déclaration des correspondants d’hémovigilance. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2017.06.325
OR–2–Session de communications orales 2 : Médecine transfusionnelle Modérateurs : Bernard LASSALE (Marseille), Noël MILPIED (Pessac) OR-2-1
Concentrés de plaquettes d’aphérèse : contrôle de qualité et management des états réfractaires
OR-2-2
Une étude temporelle des effets indésirables receveurs en Picardie (2004–2015) Dorine Seuront-Scheffbuch 1,∗ , Laurent Seuront 2 ARS Hauts De France, Euralille, France 2 CNRS, UMR 8187, LOG, Wimereux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Seuront-Scheffbuch)
1
La déclaration des effets indésirables est une étape primordiale dans le suivi de la sécurité du processus transfusionnel chez les patients. Les études disponibles dans la littérature analysent essentiellement les principaux types d’EIR qui apparaissent chez les patients receveurs de produits sanguins labiles (PSL). Cependant, il existe encore relativement peu d’études temporelles sur le sujet. Ces travaux précédemment cités se sont concentrés sur l’évolution du pourcentage d’EIR, en fonction du type de PSL ou de la pathologie du patient, et ce, au cours du temps pour des périodes de 3 à 17 ans. Toutefois, à notre connaissance, aucune étude quantitative n’a abordé la problématique de l’évolution temporelle de la consommation de PSL et du taux d’EIR à l’échelle de plusieurs établissements. Dans ce cadre, nous avons utilisé une batterie de techniques statistiques pour (i) quantifier l’évolution du nombre de PSL transfusés et d’EIR au sein de 12 établissements de soin de la région picarde sur une période de 12 ans ; (ii) testé l’existence d’une corrélation entre PSL et EIR pour chaque site ; et (iii) exploré une possible loi de causalité entre ces deux paramètres. Nous montrons que le nombre de PSL transfusés augmente significativement sur la période d’étude, au contraire des EIR qui sont essentiellement dominés par une forte variabilité inter-annuelle. Il existe un découplage temporel entre PSL et EIR pour chaque établissement. Enfin, nous présenterons une loi mathématique générale reliant PSL et EIR dont le pouvoir prédictif sera discuté dans le cadre général de l’optimisation du travail de déclaration du correspondant d’hémovigilance au sein de chaque établissement de soin.
Hacene Brouk ∗ , Imene Larous , Hanifa Ouelaa Centre d’hémobiologie-transfusion sanguine, faculté de médecine, université Badji-Mokhtar, CHU Ibn Rochd, Annaba, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Brouk)
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Le contrôle de qualité (CQ) des concentrés plaquettaires (CP) doit faire la preuve de conformité aux spécifications de qualité préalablement définies. Des transfusions de plaquettes sont fréquemment réalisées chez des patients atteints d’hémopathies malignes et peuvent être à l’origine de l’allo-immunisation plaquettaire responsable d’états réfractaires (ER). Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité transfusionnelle des CP d’aphérèse (CPA), préalablement soumis à un CQ, et de rechercher les étiologies des ER recensés. Nous avons réalisé une étude transversale prospective portant sur 51 polytransfusés leucémiques bénéficiant d’au moins trois transfusions de CPA. En sus des méthodes classiques utilisées pour le CQ, nous avons utilisé le calcul du Corrected Count Increment (CCI) pour l’évaluation de l’efficacité post-transfusionnelle et le Monoclonal Antibody-specific Immobilization of Platelet Antigens (MAIPA) pour la recherche des anticorps anti-plaquettes. Au CQ ; deux CPA n’étaient pas conformes : l’un avait une numération plaquettaires diminuée et l’autre présentait une hémoculture positive. Près de 56 % d’ER ont été recensés (CCI < 7). La recherche d’une origine immunologique chez 14 cas, présentant un contexte clinique prétransfusionnel stable, a révélé 8 cas d’allo-immunisation avec 35,7 % d’anticorps anti-HLA isolés ou associés à 28,5 % d’anticorps anti-HPA (antiHPA−1a,−3b, −5b et −5a). L’allo-immunisation anti-HLA et/ou anti-HPA est fréquente chez les patients polytransfusés atteints de leucémies, l’identification des causes des ER est fondamentale. Ceci permettra une meilleure sélection du produit plaquettaire pour réduire le risque de saignement majeur.
Intérêt du dosage pondéral pour le suivi des grossesses compliquées d’une immunisation anti-D sévère sous traitement immunomodulateur par IgIV
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2017.06.326
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2017.06.327 OR-2-3
Cécile Toly-Ndour 1,∗ , Stéphanie Huguet-Jacquot 1 , Emeline Maisonneuve 2 , Stéphanie Friszer 2 , Pauline Thomas 3 , Jean-Marie. Jouannic 2 , Anne Cortey 3 , Agnès Mailloux 1 1 Centre national de référence en hémobiologie périnatale (CNRHP), UF de Biologie, hôpital St Antoine, AP–HP, Paris, France 2 Service de médecine fœtale, hôpital Trousseau, AP–HP, Paris, France 3 Centre national de référence en hémobiologie périnatale (CNRHP), UF clinique, hôpital Trousseau, AP–HP, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Toly-Ndour) Depuis 2013, 8 femmes enceintes suivies à la maternité Trousseau présentant une immunisation anti-D sévère avec un antécédent de mort fœtale ou de transfusion in utero (TIU) précoce (< 24SA) ont bénéficié d’un traitement immunomodulateur débuté entre 11 et 14SA par administration hebdomadaire d’1 g/kg d’immunoglobulines polyvalentes (IgIV). Des dosages pondéraux d’anticorps anti-D ont été réalisés tous les 15 jours jusqu’à la 1re TIU, pour évaluer la réponse biologique au traitement et la lier avec une éventuelle efficacité clinique. Chez 6 patientes, on observe une diminution significative du taux des anticorps anti-D (48 % en moyenne). Dans 1 cas, le taux reste stable alors qu’une réactivation de l’immunisation sous traitement est constatée pour le 8e cas. Nous avions précédemment montré sur une cohorte de 20 patientes ayant eu une grossesse nécessitant des TIU avec une immunisation anti-D stable, que la précocité de survenue de l’anémie fœtale sévère (mise en évidence de manière indirecte par échographie/doppler à l’artère cérébrale moyenne) était inversement corrélée à la valeur du dosage pondéral 1 temps en début de grossesse. En comparant le terme
/ Transfusion Clinique et Biologique 24(3S) (2017) 316–321 de réalisation de la 1re TIU chez les 8 patientes traitées par IgIV avec cette population témoin, il ressort que dans 2 cas, bons répondeurs sur le plan biologique, la survenue de l’anémie fœtale sévère est retardée d’au moins 3 semaines. Dans un 3e cas, la grossesse ne nécessitera même pas de TIU. Ces résultats montrent une grande variabilité individuelle de réponse clinique au traitement immunomodulateur par IgIV. La diminution de la concentration des anticorps anti-D semble être un bon marqueur prédictif d’efficacité. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2017.06.328 OR-2-4
Protocole d’urgence pour génotypage courant érythrocytaire Diannyl Adenet 1 , Kévin Gaillard 1 , Aurélie Barrault 1 , Laurent Devaux 1 , Anna Grozelier 1 , Aline Floch 2 , Rachid Djoudi 1 , France Pirenne 2 , Christophe Tournamille 2,∗ 1 EFS, Creteil, France 2 EFS Ile de France, IMRB-Inserm U955 Équipe 2-UPEC, LabEx GR-Ex, Creteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Tournamille) Le développement des techniques de génotypage basées sur l’amplification génique permet de prédire la présence ou l’absence d’antigènes de groupes sanguins à la surface des globules rouges. Ces techniques s’avèrent utiles lorsque les méthodes sérologiques sont inenvisageables. C’est le cas quand un patient a été récemment transfusé ou encore si l’on constate une saturation des globules rouges par des autoanticorps. Le génotypage moléculaire avec l’avènement de la PCR en temps réel limite le risque de contamination d’amplicons d’ADN inter échantillons car sans manipulation post-PCR. Au-delà de cet aspect primordial, la nouvelle génération d’automates permet d’obtenir les résultats de génotypage en moins de 45 minutes. Pour répondre à l’urgence transfusionnelle, nous avons développé au laboratoire IHM de l’EFS IdF un protocole d’urgence de génotypage courant des antigènes de groupes sanguins. Ce protocole est composé de deux étapes : la première consiste à extraire l’ADN génomique en moins de 5 minutes à température ambiante en mettant en présence 2 L de sang total avec une solution dénaturante ; la deuxième étape est basée sur l’amplification et la discrimination allèlique en point final (PCR en temps réel par sondes d’hydrolyses) des cibles moléculaires FY*1/*2, FY*Fy, JK*1/*2, MNS*3/*4, UvarP2, UvarNY. Nous avons validé ce protocole sur des ADNg extraits à partir de patients atteints de différentes pathologies démontrant ainsi la robustesse et la fiabilité de la technologie PCR en temps réel par sondes d’hydrolyses. Afin d’être réactifs devant l’urgence, des plaques de 96 puits sont préparées avec le mélange réactionnel et conservé à −20 ◦ C. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2017.06.329 OR-2-5
Exsanguino-transfusions (EST) néonatales au Centre national de référence en hémobiologie périnatale (CNRHP) : étude rétrospective sur 5 ans Zeynep Demir 1,∗ , Franc¸oise Pernot 1 , Valérie Champion 2 , Agnès Mallet 3 , Agnès Bernard 4 , Agnès Mailloux 5 , Anne Cortey 1 1 CNRHP clinique, hôpital Trousseau, Paris, France 2 Service de néonatologie, hôpital Trousseau, Paris, France 3 Établissement fran¸ cais du sang, site Trousseau, Paris, France 4 Établissement fran¸ cais du sang, site Saint-Antoine, Paris, France 5 CNRHP biologique, hôpital Saint-Antoine, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Z. Demir) Le CNRHP clinique est dédié aux ictères sévères et incompatibilités fœtomaternelles érythrocytaires (IFME), et réalise 99 % des EST sur l’Île de France.
319
Cette étude analyse la pratique de l’EST au CNRHP de 2012 à 2016. Toutes les EST ont été réalisées à l’hôpital Trousseau, avec un protocole transfusionnel identique : échange d’au moins 1,5 masse sanguine de sang total reconstitué au lit du malade (hématocrite 40–45 %) sur une voie centrale. Ont été réalisées 39 EST. L’indication était une hyperbilirubinémie sévère associée 6 fois à une anémie. Les étiologies étaient : IFME dans 67 % des cas (26/39) dont 65 % d’IFME RH (3/4 RH1) et 35 % ABO, déficit en G6PD : 28 % (11/39), 1 maladie métabolique et 2 cas non étiquetés. Les indications pour IFME RH diminuent de 60 % en 2012 à 22 % en 2016. L’âge post natal à l’indication était en moyenne de H12 (H0-75) : IFME RH, H15 (H6-67) : IFME ABO, J5.5 : déficit en G6PD. Le délai moyen entre indication et réalisation de l’EST était de 5.9 heures. Les délais > 6 heures (7–19 h) (31 %) étaient liés aux transferts et aux difficultés de voie d’abord. L’EST diminue la bilirubinémie de 41.4 % en moyenne. Les complications observées (32 cas/39) sont : thrombopénie transitoire (85 %) dont 16 % transfusés en plaquettes ; hypocalcémies modérées (18 %) ; 1 décès par ictère nucléaire à J7 (G6PD). Tous ont eu un bilan post-transfusionnel négatif. Le CNRHP clinique a réalisé moins de 10 EST par an sur les 5 dernières années confirmant la raréfaction des indications et l’efficacité malgré une morbidité non négligeable (31 %). Avec une équipe expérimentée qui reconstitue le sang total au lit du malade, le délai de mise en route de l’EST est < 6 heures, transfert compris. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2017.06.330 OR-2-6
Daratumumab joker thérapeutique, piège immunologique ! Véronique Deneys 1,∗ , Chantal Doyen 2 , Benoît Martin 2 , Cécile Debry 1 , Alex Frelik 1 , Claire Thiry 1 1 Service de transfusion, CHU UCL NAMUR, Namur, Belgique 2 Service d’hématologie, CHU UCL NAMUR, Namur, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Deneys) Le Daratumumab est un anticorps anti-CD38 utilisé dans le traitement du myélome multiple, avec des résultats très encourageants. Comme la molécule CD38 est exprimée sur les érythrocytes, ce médicament peut interférer avec les tests d’immunohématologie, en particulier les réactions utilisant de l’antiglobuline et parfois, le phénotypage érythrocytaire. Cette interférence peut se prolonger jusqu’à 6 mois après l’arrêt du traitement. À ce jour, dans le cadre de protocoles thérapeutiques, 14 patients ont bénéficié de cette molécule au CHU UCL NAMUR et 10 d’entre eux ont dû être transfusés. Dans tous les cas, la RAI et le test d’identification pré-transfusionnels étaient positifs. Un traitement des globules rouges par le dithiotréitol a été validé et utilisé afin de contrecarrer l’interférence de l’anti-CD38. Des poches compatibles ont pu ainsi être sélectionnées et les transfusions ont été efficaces. Un logigramme décisionnel de prise en charge a été rédigé. Un bilan immunohématologique avant l’instauration du traitement et de toute transfusion est hautement recommandée, comportant un phénotypage érythrocytaire étendu. Des tests complémentaires habituellement non systématiques doivent parfois être réalisés. Afin de prévenir toute difficulté en cas de transfusion, une information claire, pertinente et adaptée doit être mise à disposition des prescripteurs, des patients eux-mêmes et des banques de sang hospitalières. Une collaboration entre les laboratoires d’immunohématologie est souhaitable et, dans tous les cas, une communication efficiente entre toutes les parties concernées par le traitement est indispensable. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2017.06.331