Résumés des communications 258
Tige fémorale avec ou sans ciment dans les hémiarthroplasties pour les fractures du col fémoral
Jean-Louis Rouvillain ∗ , Chafiq Zekhnini , Emmanuel Garron , Octavio Labrada Blanco , Cyril Gane Service de chirurgie orthopédique, CHU La Meynard, BP 632, 97261 Fort-De-France, Martinique ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’hémiarthroplastie constitue le traitement le plus utilisé, dans le traitement des fractures déplacées du col fémoral du patient âgé. Les quelques études comparant les hémiarthroplasties avec tige cimentée ou sans ciment, utilisent des tiges différentes. Objectif.— Le but de cette étude est de comparer les résultats précoces de l’utilisation d’une même tige Thira cimenté ou à revêtement hydroxyapatite. Patients et méthodes.— Il s’agit une étude prospective randomisée, réalisée entre juin 2007 et mai 2010. Soixante patients avec une fracture déplacée du col fémoral, ont été inclus. Le choix de la technique a été effectué par tirage au sort. La tige Thira (FH), avec ou sans ciment, était implantée avec une cupule mobile SEM, polyéthylène, avec une tête 26 en métal. Toutes les arthroplasties ont été effectuées par voie antérieure de Hardinge. Résultats.— Recul moyen :13 mois (3—24), 26 hommes pour 34 femmes, âge moyen : 72 ans (68—93). La durée de l’intervention était plus courte dans le groupe non cimenté avec une différence moyenne de 12,6 min. Il n’y avait pas de différence dans la durée d’hospitalisation et le score de Harris. Il y a eu 4 fractures per-opératoires dans le groupe non cimenté (13,3 %), traitées par cerclage, et aucune dans le groupe cimenté. Elles n’ont pas eu d’impact sur le résultat fonctionnel final. Il y a eu 2 luxations avec enfoncement de la tige fémorale non cimentée un mois après l’intervention. Discussion.— Toutes les études s’accordent sur la durée de l’intervention plus longue dans la série des prothèses cimentées, avec une différence moyenne de 12 minutes. En revanche, les résultats fonctionnels et la qualité de vie à court et à moyen terme après l’opération, ainsi que la mortalité et la morbidité postopératoires ne montrent pas de différence significative. Dans cette série, il n’y a eu aucune complication liée au cimentage. L’impact sur la douleur est rapporté dans certaines séries de la littérature, avec moins de douleur, et avec de meilleures mobilités en cas de cimentage. Conclusion.— Compte tenu du risque important de fracture iatrogène, et d’enfoncement secondaire nous préconisons l’utilisation de tiges cimentées, chez les patients très ostéoporotiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.188
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Résultats à 15 ans de recul de 35 trochléoplasties de creusement dans le traitement de l’instabilité fémoro-patellaire Thomas Rouanet ∗ , Antoine Combes , Grégoire Dereudre , Franc ¸ois Gougeon , Henri Migaud , Gilles Pasquier 11, boulevard Berthier, Appt 28, 75017 Paris, France ∗ Auteur correspondant.
Introduction.— L’instabilité fémoro-patellaire est une pathologie fréquente qui touche essentiellement des patients jeunes. Parmi les
S349 facteurs la favorisant, la dysplasie de trochlée est l’élément osseux majeur de l’instabilité fémoro-patellaire. Différentes techniques de trochléoplastie ont vu le jour afin d’améliorer la course patellaire. La trochléoplastie de creusement a été proposée par Masse puis développée par Dejour. Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer à long terme les résultats des trochléoplasties de creusement sur la stabilité, la douleur fémoro-patellaire et l’apparition d’arthrose dans cette articulation. Patients et méthode.— Dans cette étude rétrospective clinique et radiologique, 35 patients opérés de trochléoplasties de creusement pour instabilité fémoro-patellaire secondaire à une dysplasie de trochlée, avec un recul moyen de 15 ans (12 à 19 ans) ont été revus. Des gestes complémentaires, comme la transposition de la tubérosité tibiale, la section du rétinaculum latéral ou la plastie d’Insall étaient associés dans le même temps opératoire pour corriger les autres facteurs de l’instabilité. Treize patients présentaient des antécédents chirurgicaux sur le genou concerné dont 7 transpositions de la TTA. Résultats.— Aucune récidive d’instabilité n’a été observée. Au dernier recul, nous avons retrouvé 40 % de bons et très bons résultats selon le score fonctionnel Lillois (score > 80/100) et les scores IKS clinique et fonction moyens étaient respectivement de 81,9 et 86,1 points/100. Les patients étaient satisfaits ou très satisfaits dans 79 % des cas et le score Oxford total moyen étaient de 24,1 points. La douleur était occasionnelle ou nulle dans 61 % des cas. Les résultats ont été meilleurs en cas d’instabilité objective et pour les dysplasies de grade B ou D. D’un point de vue radiographique, on retrouvait une réduction de la saillie moyenne de 4,94 mm (0 ; 10) à —2,94 mm (—9 ; 3). La bascule patellaire a été corrigée dans tous les cas. Nous avons mis en évidence 65 % d’arthrose fémoro-patellaire avec un score d’Iwano supérieur ou égal à 2. Sept genoux, soit 20 % de la série ont été repris par un geste prothétique. Discussion et conclusion.— Au regard de nos résultats, la trochléoplastie de creusement est une intervention fiable dans le traitement de l’instabilité fémoro-patellaire. Cependant, cette technique ne prévient pas du développement d’une arthrose fémoro-patellaire et elle doit être réservée aux dysplasies luxantes avec éperon sus trochléen, en l’associant à des gestes de réalignement de l’appareil extenseur selon l’analyse préopératoire des facteurs favorisants. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.189 261
Intérêt et fiabilité de l’examen radiographique dynamique au Telos dans l’évaluation des laxités antérieures du genou Jean-Claude Panisset ∗ , Julien Chappuis 48, avenue de Grugliasco, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant.
Le Telos est un examen radiographique dynamique qui permet d’évaluer le tiroir antérieur du genou dans les ruptures récentes ou chroniques du ligament croisé antérieur. Cet examen est parfois critiqué dans la littérature par son manque de fiabilité et de reproductibilité. D’autre part, certaines équipes utilisent cet examen avec une poussée à 15 kg et d’autres à 20 kg. Quelle est la meilleure technique ? Nous utilisons cet examen en pratique quotidienne, nous avons donc mené deux études : l’une prospective sur 100 cas pour faire la différence entre l’examen à 15 kg et à 20 kg, l’autre rétrospective sur 341 cas opérés en 2008. Dans cette étude, nous avons comparé le telos fait en préopératoire sur le côté sain et le même examen un an plus tard à la révision sur le côté sain. Le but est de voir la reproductibilité de cet examen. D’autre part, nous avons corrélé les données de cet examen avec les données de l’examen clinique et en particulier le ressaut rotatoire et le test de Lachman, cette comparaison ayant été faite sur les don-
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87e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique
nées des valeurs de laxité différentielle entre le côte sain et pathologique. Les résultats de l’étude prospective nous a montré une différence statistiquement significative entre le Telos 15 kg et le Telos 20 kg, 6,4 mm contre 7,1 mm p < 0,0007. Mais avec une liaison linéaire positive et un coefficient de corrélation élevé (0,94). Néanmoins dans 34 % des cas nous avons mesuré une laxité plus faible à 20 kg qu’à 15 kg et ceci dans la majorité des cas il s’agissait de petite laxité. Ce travail nous permet de prouver que seul le Telos 15 kg est fiable car au-delà des phénomènes douloureux se produisent générant des contractions des muscles ischiojambiers. L’étude rétrospective a montré la bonne reproductibilité sur la mesure de la laxité du côté sain, la corrélation est forte avec un coefficient de 0,73. Nous avons retrouvé une excellente corrélation avec le test de Lachamn : arrêt mou, 6,9 mm et arrêt dur retardé 3,5 mm, p < 0,00001. De même avec le ressaut en utilisant la classification IKDC, absent : 4,3 mm, ébauche : 4,6 mm, franc : 7,5 mm, explosif : 9,3 mm p < 0,0001. Il existe une forte corrélation entre ces valeurs et le délai accident-chirurgie. Ces deux études ont montré l’intérêt et la reproductibilité de cet examen dans l’évaluation et le suivi des laxités antérieures, en n’utilisant que le test à 15 kg. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.190 262
Mesure de la laxité antérieure du genou : validation du GNRB® sur une série de 114 patients
Nicolas Lefévre ∗ , Yoann Bohu , Serge Herman Clinique du sport Paris V, institut Nollet, 36, boulevard Saint-Marcel, 75005 Paris, France ∗ Auteur correspondant.
Introduction.— Le diagnostic clinique de rupture du ligament croisé antérieur (LCA) par les tests de Lachman et pivot shift test sont fiables. Néanmoins l’évaluation quantitative de la translation tibiale antérieure est utile pour le suivi des patients. Le système GNRB® constitue une alternative intéressante au Télos et au KT-1000. L’objectif principal de l’étude était de valider le GNRB® par rapport au Télos avec calcul des paramètres de performance de ce test. Patients et méthodes.— Une étude prospective a été menée de janvier à juin 2011. Les critères d’inclusion étaient une rupture du LCA, totale ou partielle, avec un genou controlatéral sain. Pour chaque patient, des mesures comparatives préopératoires ont été réalisées au GNRB® et au Télos aux forces de 250 newtons, méthode de référence. Cent quatorze patients inclus ont bénéficié d’une reconstruction intra-articulaire du LCA soit complète (92 cas), soit partielle (22 cas). Résultats.— La laximétrie préopératoire a été évaluée par les deux méthodes de mesure chez l’ensemble des patients. Pour la série globale, les laxités différentielles moyennes étaient de 5,9 ± 3,7 mm pour le Télos et de 4,3 ± 2,4 mm pour le GNRB® . Pour le Télos, lorsque la valeur seuil était 5 mm, la sensibilité était de 74 %. Pour le GNRB® , en utilisant une valeur seuil de 3 mm la sensibilité était de 84 %. Dans le groupe LCA complet (81 %) : Télos 6,8 ± 3,6 mm, GNRB® 4,7 ± 2,4 mm. Pour le Télos, lorsque la valeur seuil était 5 mm, la sensibilité était de 72 %. Pour le GNRB® , en utilisant une valeur seuil de 3 mm, la sensibilité était de 81 %. Pour le groupe LCA partiel (18 %) : Télos 2,7 ± 2,2 mm, GNRB® 2,5 ± 1,7 mm. Pour le Télos, lorsque la valeur seuil était 3 mm la sensibilité était de 46 %. Pour le GNRB® , en utilisant une valeur seuil de 1,5 mm, la sensibilité était de 74 %. Discussion.— La distribution des valeurs obtenues avec les deux systèmes de mesure était assez proche avec cependant une dispersion des valeurs plus grandes avec le Télos. Le GNRB® semble avoir
l’avantage supplémentaire de pouvoir être utilisé pour le diagnostic des ruptures partielles du LCA. Conclusion.— Ces résultats montrent une bonne fiabilité du GNRB® pour l’analyse de la laxité différentielle préopératoire avec une sensibilité d’au moins 74 %, aussi bien sur les ruptures complètes que partielles. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.191 263
Comparaison de trois méthodes de mesure des laxités antérieures du genou. Étude comparative de clichés dynamiques passifs Telos® et « Lerat » par rapport au Gnrb® Simon Mouchel ∗ , Julien Beldame , Simon Bertiaux , Jacques Marie Adam , Frédéric Mouilhade , Xavier Roussignol , Franck Dujardin Service de chirurgie orthopédique, CHU de Rouen, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex, France ∗ Auteur correspondant.
Introduction.— Dans les ruptures du ligament croisé antérieur (LCA), la laxité antérieure peut être mesurée par des radiographies dynamiques, et plus récemment par des laximètres informatisés. Hypothèse de travail.— Le GNRB® constitue une mesure de la laximétrie non irradiante dont la valeur diagnostique est identique aux clichés dynamiques passifs, Telos® ou « Lerat ». Patients et méthodes.— Cent cinquante-sept patients (121 hommes et 36 femmes, 40 ans [18—69]) pour lesquels une arthroscopie du genou était programmée ont bénéficié, d’une mesure de la laxité par GNRB® et de deux séries de clichés dynamiques passifs des deux genoux : — une série de clichés sur appareils Telos® à 250Newton ; — une série de clichés selon la méthode « Lerat » (tiroir postérieur du fémur/tibia par un poids de 9 kg). L’évaluation arthroscopique du LCA était comparée aux laxités radiologiques et instrumentales afin de déterminer leur valeur diagnostique. Résultats.— L’arthroscopie retrouvait 50,3 % de « LCA sain », 9,6 % « cicatrisés échancrure », 7,0 % « conservation faisceau postérolatéral », 17,8 % « nourrice LCP » et 15,3 % « échancrure vide ». Aucune différence significative de laxité parmi les « ruptures partielles » n’a été mise en évidence par aucun des trois tests. Telos® et Gnrb® retrouvaient une laxité supérieure du groupe « Échancrure vide » par rapport aux groupes « LCA sain », « ruptures partielles » et « nourrice LCP ». Le « Lerat » ne mettaient en évidence qu’une différence significative entre le groupe « Échancrure vide » et les groupes « LCA sain » et « rupture partielles ». Utilisés à titre diagnostique, Telos® et Gnrb® avaient des valeurs diagnostiques voisines (Se > 62 %, Sp > 75 %) (valeur seuil respectif de 3 mm et 1,5 mm à 250 N) alors que les clichés « Lerat » étaient peu sensibles (Se = 43,2 %, Sp = 82,7 % à 3 mm). Discussion et conclusion.— Notre étude retrouvait des valeurs diagnostiques plus faible que la littérature. Le Gnrb® avait des caractéristiques diagnostiques identiques au Telos® pour un examen non irradiant, permettant ainsi une utilisation répétée dans un but thérapeutique ou pronostique. Type d’étude.— Étude prospective cas—contrôle. Niveau III. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.192 264
Intérêt du KT fémoral continu dans les ligamentoplasties du LCA. Étude prospective à partir de 38 cas Antoine Gérin ∗ , Antoine Gérin , Patricia Thoreux