Compte rendu de congrès/Proceeding of congress ∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Elandaloussi)
Introduction Les épidermomycoses à dermatophytes et à levures présentent trois formes cliniques : les épidermatophyties de la peau glabre, les intertrigos et les kératodermies palmoplantaires. L’objectif de ce travail est de dégager le profil épidémiologique et mycologique des épidermatophyties diagnostiquées au laboratoire de parasitologie-mycologie à l’hôpital Ibn Sina de Rabat. Matériel et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective étalée sur 8 ans (janvier 2007—décembre 2015). Pour chaque malade, nous avons recueilli les données épidémiologiques et mycologiques. Les squames ont été prélevées et examinées au microscope optique et cultivées sur différents milieux de Sabouraud puis incubées à 27 ◦ C. Les espèces ont été identifiées selon les caractères macroscopiques et microscopiques des cultures. Résultats Le sexe féminin était prédominant avec 886 cas (56,7 %). La répartition des épidermatophyties en fonction de l’âge était hétérogène, avec un maximum d’atteinte dans la tranche d’âge de plus de 60 ans sauf pour le Pityriasis versicolor où la moyenne d’âge était de 29 ans. Elle porte sur 2235 cas d’épidermatophyties dont 1423 cas d’atteintes des pieds, 106 cas d’atteintes des mains, 173 cas au niveau des grands plis et 533 cas au niveau des sites non spécifiques. Nous avons isolé : — au niveau des pieds, 1160 cas (81,5 %) de dermatophytes dont l’espèce prédominante était Trichophyton rubrum avec 1132 cas. Pour les levures, 263 cas (18,4 %) avec Candida sp 180 cas comme espèce prédominante ; — au niveau des mains, 49 cas (46,2 %) de dermatophytes dont l’espèce prédominante était T. rubrum avec 44 cas. Pour les levures, 57 cas (53,7 %) avec Candida sp 20 cas comme espèce prédominante ; — au niveau des grands plis, 94 cas (54,3 %) de dermatophytes dont l’espèce prédominante était T. rubrum avec 89 cas. Pour les levures, 79 cas (45,6 %) avec Candida albicans 40 cas comme espèce prédominante ; — au niveau des sites non spécifiques, 384 cas de dermatophyties (72,04 %) dont l’espèce prédominante était T. rubrum avec 329 cas. Pour les levures, 149 cas (27,9 %) de Pityriasis versicolor avec Malassezia furfur. Conclusion Les épidermophyties constituent encore un motif de consultation important. Le diagnostic mycologique est indispensable devant toute suspicion d’épidermophyties. Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
1 Intervenant.
http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2017.04.084 71
Intertrigo mycosique des grands plis à Douala Guy Pascal Ngaba 1,2,3,∗ 1 Faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques, Douala, Cameroun 2 Ngaba Guy Pascal, BP7270, Douala, Cameroun ∗ Correspondance. Adresse e-mail :
[email protected] Introduction L’intertrigo est une inflammation des plis provoquée par des microorganismes parmi lesquels les levures et les dermatophytes. La croissance de ces agents fongiques est favorisée par un climat chaud et humide. Le but de cette étude était de déterminer l’implication de ces agents infectieux dans l’intertrigo des grands plis à Douala.
e37 Méthodes Nous rapportons une étude transversale ayant inclus les patients des deux sexes rec ¸us dans 2 hôpitaux de références de Douala durant 9 mois. Les squames ont été prélevées et soumis à l’examen direct au KOH à 10 % et mis en culture sur Sabouraud-Chloramphénicol et Sabouraud-Chloramphénicol et Actidione. Seules les cultures positives ont été considérées. L’identification des échantillons a été faite par la macroscopie et la microscopie pour les dermatophytes et pour les levures, le test de filamentation au sérum à 37 ◦ C et des galeries API Candida. Le Chi2 de Pearson et le test exact de Fisher ont été utilises, le seuil de significativité fixé à p < 0,05. Résultats Nous avons inclus 800 patients donc 64 présentaient un intertrigo des plis soit une prévalence de 8 %. Les femmes étaient plus touchées que les hommes avec un sex-ratio de 1,3:1. L’âge moyen était de 36 ± 13 ans avec des extrêmes de 18 et 80 ans. Soixante-dix pour cent des patients avaient entre 18 et 39 ans. Les patients présentant un IMC anormal représentaient 74 % de notre population donc 40 % étaient obèses. La prévalence des agents fongiques était de 89,1 % (57/64), avec une prédominance de Saccharomyces cerevisiae 47,1 % (22/64) suivit par celles des espèces candida 34,8 % avec respectivement Candida albicans (4/64), Candida parapsilosis (4/64) suivit de Candida famata, Candida Krusei et Candida guillermondii 3 cas chacun. Les dermatophytes étaient à 13,9 % représentés par Trichophyton soudanense et Trichophyton rubrum. Les zones les plus touchées étaient les plis inguinaux (75,8 %), le pli interfessier (16,7 %) et les plis sous-mammaires (6,1 %). Une association de S. cerevisiae avec l’âge supérieur à 40 ans (p = 0,0404) a été retrouvée. L’exercice physique (p = 0,0325) et la présence du VIH (p = 0,0288) étaient associées à la présence d’un champignon. Conclusion Les champignons sont les principaux agents responsables des intertrigos des grands plis à Douala. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
L’auteur déclare ne pas avoir de
3 Intervenant.
http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2017.04.085 72
Trichophyton verrucosum : une localisation atypique Alida Minoza 1 , Ysé Sauvageon 1 , Kevin Brunet 1 , Elodie Couderc 2 , Marie-Hélène Rodier 1 , Estelle Perraud-Cateau 3,4,∗ 1 Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Poitiers, France 2 Service de dermatologie, CHU de Poitiers, France 3 Laboratoire de parasitologie et mycologie médicale, CNRS : UMR7267, université de Poitiers, CHU de Poitiers, 6, rue de la Milétrie, 86034 Poitiers cedex, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Perraud-Cateau) Nous rapportons le cas d’une patiente de 37 ans présentant une atteinte pustulo-inflammatoire atypique au niveau du pubis. Après plusieurs consultations gynécologiques et un traitement antibiotique suivi d’un traitement par aciclovir, les lésions se sont améliorées mais avec la persistance d’un plastron inflammatoire. De nouveaux prélèvements microbiologiques ont permis le diagnostic d’une infection fongique à Trichophyton verrucosum grâce à une identification morphologique et moléculaire des cultures mycologiques. Un traitement par fluconazole per os et oxiconazole local a permis une disparition des lésions. Ce cas illustre le fait que la localisation et la clinique ne sont pas toujours évocatrices d’une infection à dermatophytes, ce qui rend parfois le diagnostic difficile et conduit à une prise en charge thérapeutique adéquate tardive.