Congrès SFTA — STC 2015 par naproxène sont rares [3]. Les effets anti-agrégants liés à l’inhibition des cyclooxygénases (COX) donc à la formation de thromboxane A2 ne suffisent pas à expliquer la perturbation des tests d’hémostase. Un possible effet sur la synthèse de facteurs de coagulation vitamine K dépendants a été une hypothèse envisagée dans la littérature [3]. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Shulz M, et al. Therapeutic and toxic blood concentrations of more than 800 drugs and others xenobiotics. Pharmazie 2003;58:448—65. [2] Halpern SM, et al. Ibuprofen toxicity. Review of adverse reaction and overdose. Adverse Drug React Toxicol Rev 1993;12:107—28. [3] Waugh PK, et al. Hypoprothrombinemia in naproxen overdose. Drug Intell Clin Pharm 1983;17:549—50. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2015.03.075 P19
Intoxications au monoxyde de carbone : une frontière, deux systèmes C. Tournoud 1,∗ , U. Stedtler 2 , M.-F. Raspiller 1 , L. Berthelon 1 , M. Hermanns-Clausen 2 , I. Blanc 3 , F. Flesch 1 1 Centre Antipoison et de Toxicovigilance, Hôpitaux Universitaires, Strasbourg 2 Informationszentrale für Vergiftungen, Universitäts-Kinderklinik, Freiburg, Allemagne 3 Centre Antipoison et de Toxicovigilance, Hôpital Fernand-Widal, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Tournoud) Objectif Les intoxications au monoxyde de carbone (CO) sont un problème de santé publique et les systèmes de notification sont variables d’un pays à l’autre. Nous avons réalisé une étude comparative des intoxications au CO enregistrées par les centres antipoison (CAP) de Strasbourg et de Freiburg, deux centres distants de 60 km de part et d’autre de la frontière franco-allemande. Méthode Analyse rétrospective des cas d’intoxication au CO répertoriés par les CAP de Strasbourg et de Freiburg entre le 01/01/2011 et le 30/09/2014. Toute personne exposée au CO avec ou sans symptômes et quelle que soit la source, est définie comme un cas. En ce qui concerne les cas du CAP de Strasbourg, 2 populations ont été analysées : les intoxications au CO seul (données colligées dans le logiciel national Siroco développé par l’Institut de Veille Sanitaire [InVS]), et les intoxications au CO associé à un autre agent (fumée. . .) colligés via le système d’information des CAP (Sicap). Résultats Pendant la période d’étude, 1102 cas d’intoxications par monoxyde de carbone seul (déclarés dans le logiciel Siroco) ont été colligés au CAP de Strasbourg, les sources les plus fréquentes étant, par ordre décroissant, les chaudières, chauffe-eau, poêles, moteurs thermiques et groupes électrogènes utilisés à domicile. Parmi ces cas, 535 (48,5 %) étaient symptomatiques dont 24 sévères (2,2 %) et 7 d’évolution mortelle (0,6 %). Par ailleurs, 598 intoxications au CO avaient une autre origine (fumée, incendie, gaz échappement) ; 192 (32 %) étaient symptomatiques, 3 sévères (0,5 %) et 4 mortelles (0,7 %). Pendant la même période, le CAP de Freiburg qui dessert une population 3,5 fois supérieure à celle du CAP de Strasbourg, a colligé 487 cas dont 349 étaient symptomatiques (71,6 %), 19 sévères (3,9 %) et 3 mortels (0,6 %). La distinction entre exposition au CO isolée, aux fumées ou autres sources n’était pas faite. Discussion En France, l’intoxication au CO par défaut de combustion fait l’objet d’une déclaration obligatoire. Les cas sont
S51 rapportés aux différents CAP chargés des enquêtes médicales. Le système de déclaration est adapté au recueil épidémiologique et à la veille sanitaire, ce qui explique que parmi les cas rapportés dans Siroco, 442 patients sur les 1102 (40 %) étaient asymptomatiques. En ce qui concerne les autres cas, les modalités de recueil de chacun des 2 CAP sont dépendantes des appels, motivés le plus souvent par un conseil thérapeutique. La fréquence des intoxications était 3,5 fois supérieure en France (1700 cas/487), en partie en relation avec la déclaration obligatoire. Le pourcentage de décès était le même pour les 2 centres (0,6 %). La proportion des cas sévères, en comparant l’ensemble des cas franc ¸ais aux cas allemands, était supérieure en Allemagne (3,9 % versus 1,6 % : p = 0,0011), ce qui peut s’expliquer par le fait que le CAP de Freiburg n’est que rarement appelé pour des cas asymptomatiques. Conclusion Le pourcentage des cas d’intoxication au CO rapportés à la population est très différent entre les 2 CAP. Le système national franc ¸ais de notification des cas d’intoxications au CO est en grande partie à l’origine de cette différence. Ce système, actuellement en cours de refonte, doit impérativement être maintenu car il permet un recueil quasi exhaustif et détaillé des cas, validés grâce à l’expertise des centres antipoison. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2015.03.076 P20
Intoxication à l’amlodipine avec choc réfractaire : rôle respectif de l’ECMO, du bleu de méthylène, des intralipides et du MARS© , basé sur une étude toxicocinétique D. Vodovar 1 , M. Soichot 2,∗ , E. Bourgogne 2 , N. Deye 1 , B. Megarbane 1 1 Réanimation Médicale Toxicologique, Hôpital Lariboisière, AP—HP, Paris 2 Laboratoire de Toxicologie, Hôpital Lariboisière, AP—HP, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Soichot) Objectif Les intoxications aux inhibiteurs calciques représentent la 1re cause de mortalité par cardiotoxiques. L’assistance circulatoire semble un traitement prometteur en cas de choc cardiogénique réfractaire aux traitements pharmacologiques, mais aucun traitement n’a à ce jour démontré sa réelle efficacité pour les chocs vasoplégiques réfractaires aux catécholamines. L’intérêt du système d’épuration MARS© (Molecular Adsorbents Recirculating System, Hospal), combinant échanges par hémodiafiltration, contre albumine et adsorption sur charbon, a été suggéré dans la littérature, mais sans preuves définitives. Nous rapportons un cas d’intoxication grave à l’amlodipine, avec un profil de défaillance mixte cardiogénique et vasoplégique, ayant justifié la pose d’une ECMO veino-artérielle, l’administration de bleu de méthylène et d’intralipides ainsi que la mise en place d’une épuration par MARS© , et discutons l’intérêt de ces thérapeutiques avec une étude toxicocinétique. Cas clinique Une patiente (51 ans et 55 kg) dépressive sans autres antécédents significatifs, était admise en réanimation pour ingestion de 3,6 g d’amlodipine. Au domicile, elle était consciente et présentait une hypotension (60/39 mmHg) avec une tachycardie jonctionnelle à l’ECG à 110/min. Elle recevait un remplissage (2,0 L de NaCl 0,9 %), du CaCl2 (1 g), de l’insuline (60 UI puis 60 UI/h) et une perfusion d’adrénaline et de noradrénaline (jusqu’à 5 mg/h pour chacune). Rapidement après l’admission en réanimation (environ H4 de l’ingestion), son état cardiovasculaire se dégradait avec un profil de défaillance hémodynamique mixte et constitution d’une acidose lactique et d’une insuffisance rénale, requérant ventilation mécanique et ascension des