Kinéhaptique : la robotisation et le virtuel au service de la rééducation

Kinéhaptique : la robotisation et le virtuel au service de la rééducation

Actu Kiné Actualités professionnelles Kinesither Rev 2008;(76):4-12 Kinéhaptique : la robotisation et le virtuel au service de la rééducation Une no...

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Actu Kiné Actualités professionnelles

Kinesither Rev 2008;(76):4-12

Kinéhaptique : la robotisation et le virtuel au service de la rééducation Une nouvelle technologie simulant des perceptions tactiles grâce des interfaces haptiques est mise à l’œuvre dans un appareil pour une rééducation encore plus fine des membres supérieurs.

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es recherches du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) dans le domaine de la robotique ont abouti au développement de bras robotisés qui peuvent interagir avec des environnements de réalité virtuelle grâce à des interfaces haptiques qui permettent les perceptions tactiles. Des médecins de l’association « Approche » pour la promotion des nouvelles technologies, que préside le Dr Michel Busnel, ont eu l’idée d’utiliser ces interfaces haptiques pour accéder à une rééducation très fine du membre supérieur, idée transformée en un nouveau système : Kinéhaptique. Dans un environnement virtuel spécifiquement développé, un ensemble d’exercices et trajectoires appropriés à la mobilisation du membre à rééduquer peut être défini. L’interface haptique peut alors guider le bras de la personne le long de la bonne trajectoire, tirer sa main pour l’aider à faire un geste qu’elle a du mal à faire

ou au contraire opposer une certaine résistance à son geste pour renforcer tel ou tel muscle mis en œuvre dans un mouvement. En outre, le couplage de ces exercices à des environnements virtuels en trois dimensions confère un aspect ludique bienvenu à cette rééducation. À la suite d’une évaluation positive, un nouvel appareil, Kinéhaptique2, a été évalué, en 2007, dans trois des centres de rééducation « Approche ». Le système innovant repose sur une interface à câbles : quatre câbles tendus par des moteurs, contrôlés en effort, fixés aux coins d’une structure de base triangulaire et de 2,5 m de hauteur, contrôlent la position dans l’espace de la poignée tenue par la personne effectuant les exercices. Un écran présente les environnements virtuels dans lesquels différents exercices sont proposés : ping-pong, manivelles, livres à ranger dans une bibliothèque, cubes à empiler ou trajec-

toire à suivre dans l’espace. Les moteurs permettent au système d’accompagner les gestes de la personne, de les corriger ou de les freiner. Cette nouvelle interface permet d’accéder à un volume de travail et une gamme d’efforts supérieurs. Catherine Maisonneuve

Sport : bientôt les records ne tomberont plus

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près avoir mis au point un modèle statistique, une équipe de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes), coordonnée par Jean-François Toussaint, vient d’analyser l’ensemble des 3 263 records du monde homologués des 5 disciplines olympiques quantifiées (athlétisme, natation, cyclisme, patinage de vitesse, haltérophilie) établis entre 1896, année des premiers Jeux olympiques de l’ère moderne, et aujourd’hui. Elle en conclut qu’en 2027 la moitié des re-

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cords du monde ne sera plus améliorable de façon significative : selon elle, en effet, les limites physiologiques de l’espèce humaine seront atteintes dans une génération. La devise « Plus loin, plus haut, plus fort » (citius, altius, fortius) devra-t-elle céder le pas à « Aussi loin, aussi haut, aussi fort » ? Ce modèle s’applique aussi bien pour des épreuves sportives qui font appel aux capacités aérobies (10 000 m en patinage de vitesse) qu’anaérobies (haltérophilie), mobilisant des grou-

“The Citius End: World Records Progression Announces the Completion of a Brief Ultra-Physiological Quest”, PLoS One, 6 février 2008

pes musculaires des membres inférieurs (cyclisme) ou supérieurs (lancer du poids), avec des efforts explosifs (saut en hauteur) ou de durée très longue (50 km marche), chez les hommes comme chez les femmes, ainsi que pour les performances collectives établies lors des relais. C. M.