Notes de lecture
I
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Enaudeau C Lhbas comme ici : Le paradoxe de la reprkentation. Paris : Gallimard ; ~011.4 Connaissance de l’inconscient H ; 1998.235 p.
Au coeur du psychisme, la rep&entation, (( ce qui forme le contenu concret de nos actes de pen&e Met (( par quoi aboutit la reproduction de perceptions ant&ieures 1).La pen&e, cet effort pour rep&enter des objets. C’est k ce problkme nodal que s’attaque l’auteur. Sa culture, son krudition, lui permettent, avant d’aboutir aux conceptions modemes, de considkrer la continuiti des questionnements des penseurs, depuis Platon et d’autres antiques, en passant par Descartes, Pascal, Leibniz, Kant, Shopenhauer, pour n’en titer que quelques uns. Avec, pour inaugurer le dkbat, une longue joute oratoire par l’entremise des deux personnages de Diderot, dans son (( Paradoxe sur les comediens )). Lkbas, en dehors de moi, l’objet, la chose. Le reel ? Ici, dans mon for intkieur. Voill justifit le titre de l’ouvrage. Corinne Enaudeau interroge maintes fois, minutieusement, les lignes de la Gentse, le thbme d’Adam et kve, avec la mutation que leur vaut le fruit de l’arbre de la connaissance, avec cette modification de leur regard, de leurs reprksentations.. . leur nuditti.. . L’auteur aboutit k la vision freudienne qu’elle fait sierme et dont elle fait une longue &de. L’aeil, l’tcoute, le langage, l’interpr&ation.. . Elle fait grand cas de Wittgenstein, ce chercheur dperdu en vue d’une grammaire absolue, exhaustive, indemne de parasitisme, capable de p&enter en une vue d’ensemble tous les jeux de langage. Une grammaire par laquelle, notamment toute reprksentation ferait droit g la polys6mie du pequ. Nous reprenons deux de ses phrases conclusives : a La reprksentation fait ‘voir’ un invisible qui n’est ni l’essence matkielle et vraie des chases - l’idke de fleur absente de tous les bouquets - ni la doublure charnelle qui les tapisse au-dedans, cet envers de tout corps par lequel il serait d’avance esprit. Un invisible qui n’est pas d6jl 18 et n’est donnt nulle part, ni derribre, ni dessous, n’est pas l’original celC par sa copie. )) I1 manque peut-btre, dans la fm de parcours de ce travail, une intkgration des recherches en cows dans le domaine de la neuropsychologie, du cognitivisme, cette tentative lentement vertigineuse d’un montage qui laisserait entrevoir l’orchestration des (( fonctions c6kbrales supkieures 1)et, qui sait ?, l’intimitk de leurs agencements. P. B. fait de Dieu la psychanalyse ? De I’avenir d’une illusion aux avatars de la croyance. Ramonville Saint-Agne : Er6s ; 2000. 144 p. On sait la position qu’avait Freud vis-ii-vis de la religion, du religieux, de Dieu, des Dieux.. . Position qu’il avait dkjZ1avant (( sa dkcouverte )), et qui fut de sa part l’objet d’une incessante interrogation minutieusement, respectueusement nkgationniste, jusqu’au terme de son existence. La psychanalyse est porteuse de ces interrogations qu’il est inutile de rappeler en d&ail, concernant, par exemple, (( la religion, illusion, dkivation du dksir, systkme de soumission collective mettant l’individu k l’abri de la n&rose individuelle )). L’ouverture religieuse ne semble pas avoir de place, mQme par le vecteur de la sublimation, celle-ci dormant seulement accks 21la crkation artistique et intellectuelle ; on ne lui accorde pas non plus le droit au principe de plaisir. Le scientisme, le positivisme qui &dent un peu les bases de lancement, face 21une figlise kzardte, ont eu les vicissitudes que l’on sait. Puis vinrent les sCismes qui nous ont secoub.. .