La bourse: une terre promise?

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1 LESDYNAMIQUES DE DhELOPPEMENT1 La bourse : une terre promise ? ~ Bien peu d’entreprises europkennes de biotechnologie ont franchi le pas de l’intro...

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1 LESDYNAMIQUES DE DhELOPPEMENT1

La bourse : une terre promise ? ~ Bien peu d’entreprises europkennes de biotechnologie ont franchi le pas de l’introduction en bourse. La rkente crkation de (( nouveaux march&s >ja inverse’ la tendance mais le mouvement s’essouffle, vu la faiblesse des cotations. * Inra/Serd, universit6 Pierre-MendBsFrance. BP 47. 38040’Grenoble cedex 9.

n Europe, parallelement aux bourses classiques (London Stock Exchange, bourse de Paris, Frankfurt Stock Exchange...), se sont c&es, depuis 1995, des places specialisees app&es cc nouveaux marches a). Alors que les premieres s’adressent aux entreprises quelles qu’elles soient pourvu qu’elles respectent certaines obligations legales et soient beneficiaires -, les secondes sont destinees a financer de jeunes societes a fort potentiel de croissance (les start-ups). In-

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dubitablement, ces nouveaux marches ont rencontre un certain succes, puisque plus de 600 entreprises Ctaient cotees a la mi-juillet 1999 (uoiv le tubleuu 2). 11sne peuvent cependant pas encore supporter la comparaison avec le Nasdaq (North American Association of Securities Dealers Automated Quotation), le marche americain des valeurs de croissance, qui compte actuellement plus de 3 000 entreprises.. mais existe, il est vrai, depuis 1971. Les nouveaux marches europeens, en

offrant aux industriels une source de financements nouveaux pour leurs projets - augmentation de la capacite d e production, investissement en recherche et developpement, developpement commercial, diversification des produits ou services, essais cliniques -, n’ont pas manque de stduire les sociites de biotechnologie : 55 entreprises de moins de 1 000 employ& font deja I’objet d’une cotation sur Pun d’entre eux (voir notre etzq&e p. 76). Et pour de nombreuses autres, arrivees a maturite, I’heure est au choix : Ctre ou ne pas ttre sur ie marchi ? Quel est le moment le plus propice pour effectuer son entree en bourse ? Quels facteurs vont guider ce choix ? Et surtout, quel est I’intertt pour l’entreprise ? Avant de repondre a ces questions, il faut brievement rappeler les diverses phases de developpement des petites et moyennes entreprises (PME) de haute technologie. A leur creation, elles font appel a des capitaux prives, aux aides nationales, voire B la famille et aux proches, pour constituer le capital d’amorcage (en France, il est en general inferieur a 300 000 euros) et lancer I’activite. Cela n’est le plus souvent pas suffisant pour assurer le demarrage reel, affiner la strategie et financer la recherche et deveioppement ; le capital d’investissement est alors apporte a nouveau par les proches (pour les toutes petites entreprises), ou par les societes de capitalrisque, les banques, ou encore les business angels - des particuliers qui

L’augmentation

de capital

d’une

investissent dans les start-ups et qui sont souvent represent& par des sociCtCs intermkdiaires (I). La sociCtC entre ensuite en phase de dkveloppement de son activitk et de ses produits, ce qui requiert de plus en plus de fonds, parfois des injections massives de capitaux : il s’agit du capitaldCveloppement.

> A quoi sert la bourse ? Uentreprise trouvera PveAuellement ces fonds dans les ressources engendries par sa propre activiti. Mais, dans le cas des soci&Cs de biotechnologie qui, bien souvent, ont besoin de temps pour dtvelopper des produits ou services commercialisables, le

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de biotechnologie

peut

passer

par I’introduction

financement de cette phase passe presque obligatoirement par I’apport de ressources externes. Elles n’ont le choix qu’entre s’endetter ou augmenter leur capital. Le recours ?I l’emprunr est cependant d&cat pour ces soc&Cs, les banques prtfkrant des candidats Ctablis, pourvus de capacitCs de remboursement immkdiates. Reste done I’augmentation de capital, qui peut se rCaliser au travers d’une introduction en bourse. Dans ce cas, il s’agit de mettre sur le march6 un certain nombre de titres de propriCt6 nigociables (les actions) pouvant Etre vendus ou ache& par le public. Ce sont alors I’arbitrage entre l’offre et la demande, le respect des objectifs et de la strattgie de dkeloppement de l’entreprise, ainsi

en bow-se.

que d’autres facteurs indipendants de cette dernikre, qui dkterminent le tours de l’action, et si elle prendra ou non de la valeur. En gCnCra1, les entreprises europkennes introduites sur les gouveaux marches ont r&colt6 de quelques millions 2 quelques dizaines de millions d’euros dans l’opkation. Outre cet important apport de fonds, la cotation impose 21 1’Pquipe dirigeante de dkfinir des objectifs p&is, dans le cadre d’une vkritable politique stratkgique pour leur socittt (le horsiness plan). Or, cette rigueur de gestion est un moyen pour l’entreprise d’amkliorer son image, puisqu’elle illustre son ouverture vers l’extkieur et sa volontk de se dkvelopper. De plus, la cotation en bourse est un

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(1) Professional Network (www business-angels. corn) (2) P. Boulard (1999) La Tribune, IO septembre, 28-29.

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EuroNM www.euronm.com 9 Paris www.nouveaumarche.fr Franctort wwwneuer-marktde Milan www.borsaitalia.itiing/ news/nm.html Bruxelles www.bourse.be/pg/pgc/ frgcOO.htm Amsterdam www.aex.nl/html/en/ beursnoteringl nmax-r.html Bruxelles (Easdaq) www.easdaq.be/pb/ enb-OO.asp 8 Londres www.stockex.co.uk Copenhague www.xcse.dk/uk/index. asp/

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nettvik.no/finansen/ kurser.html/ Stockholm www.finans.linewise.se/ Zurich www.bourse.ch l

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important dam les negociations financieres ou commerciales, notamment a l’etranger. Enfin, elle offre aux dirigeants-actionnaires un moyen de connaitre a tout instant la valeur de leur patrimoine. De leur c&e, les investisseurs et les societis de capital-risque trouvent aussi quelque avantage a ce que leur
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pour le Nouveau marchi franqais. Cette somme comprend un important budget de communication (communique financier, insertion obligatoire dans la presse et le Bulletin des annonces l&gales officielles), les Cmoluments dun conseiller, d’un avocat.... De plus, la cotation en bourse peut obliger les entreprises a restructurer leur organisation administrative et commerciale, avec par exemple l’embauche d’un directeur administratif et financier si elles n’en ont pas. 11 s’agit done pour elles de peser soigneusement le pour et le contre, puis de d&ermine% le meilleur moment et.. . le bon marche. Vers quelle place boursiere se tourner ? Cette question n’a pas de reponse directe et Cvidente. On peut cependant en donner quelques Cl& ments. Tout d’abord, chaque bourse impose des criteres d’admission aux entreprises, qui peuvent intervenir dans le choix [V&Y le tableau 2). L’EuroNM, systeme informatique d’interconnexion des nouveaux marches de Francfort, Amsterdam, Bruxelles, Paris et Milan, a entrain6 l’harmonisation des conditions d’admission sur les cinq places [voir Pencadre’ p. 72). Afin d’eviter la cotation de trop petites societis, ces bourses ne retiennent que celles disposant avant l’operation d’un minimum d’un million et demi d’euros de fonds propres (que l’on peut assimiler, schematiquement, au capital). La societe candidate doit diffuser au moins 100 000 titres, representant au minimum 5 millions d’euros, dont au moins la

moitie correspondent a une augmentation du capital. De plus, 20 % du capital final, au minimum, doivent &tre mis a disposition du public. En outre, l’entreprise doit presenter un business plan sur trois ans, et les actionnaires dirigeants s’engagent a conserver pendant un an 80 % des actions qu’ils ditenaient avant l’introduction ; ce qui Cvite la mise sur le march& de sociids sans avenir. Soulignons qu’il n’y a pas de critere d’anciennete, ni de chiffre d’affaires ou de resultat, alors que c’est le cas sur le second march&

> Conditions explicites et implicites L’Easdaq (European Association of Securities Dealers Automated Quotation) de Bruxelles, qui serait le concurrent de l’EuroNM, n’impose 1 l’entreprise aucune autre condition quantitative que de disposer de 2 millions d’euros de capitaux propres, et de mettre au moins 20 % du capital final dans le public. En revanche, de nombreux crit&es complementaires, d’ordre qualitatif, sont retenus : disposer d’un c(sponsor Easdaq )) (une firme de courtage qui introduit et parraine l’action en bourse) et d’au moins deux ccteneurs de marche *) (agent agree, banque, qui represente l’entreprise sur le marche). Enfin, la demande d’introduction doit Ctre ridigee en anglais. Quant h l’introduction sur l’Alternative Investment Market (AIM) de Londres, elle semble ne dependre que de l’avis d’un ccintroducteur teneur

de march6 )) (ITM), qui a pour rale de conseiller les entreprises et de les aider avant et pendant la cotation en bourse. I1 se charge Cgalement de faire une analyse financikre rCguliPre de I’entreprise. Outre ces criteres explicites, il existe aussi des conditions implicites. Par exemple, les nouveaux march& n’exigent aucune anciennetk minimale, mais accordent une nette prCf&ence aux entreprises ?I vocation pharmaceutique dont le (ou les) produit(s)

a atteint ou dCpass6 la phase II des essais cliniques. D’ailleurs, une petite sociCtC de biotechnologie travaillant dans ce domaine n’a aucune chance d’itre cotie si elle n’a pas pas& au moins un contrat avec une grosse compagnie pharmaceutique. On sait en effet qu’il faut quelque 200 millions de dollars, voire plus, pour developper un mCdicament jusqu’a sa mise sur le marche, ce qui reste hors de proportion avec les sommes disponibles sur le Nouveau march& Juste retour des exigences ‘des places boursikres, les entreprises peuvent, elles aussi, stlectionner le march6 sur lequel elles veulent s’introduire. Les crit?res restent cependant assez diffitiles i cerner. On remarque tout d’abord que la plupart des sociCt& choisissent la cotation dans leur pays d’origine (voir l’enq&te p. 76). Elles anticipent en cela l’attitude des investisseurs, qui prefkrent un march6 local, parce qu’ils connaissent bien les entreprises du pays. Avec sa structure dCcentralisCe, I’EuroNM prCserve cette possibilitC de ccprCfCrence locale H, chaque place restant neanmoins ouverte aux investisseurs Ptrangers, g&e i I’interconnexion. Les entreprises peuvent done procider g d’importantes levees de capitaux, l’ensemble du march6 europCen ayant un potentiel de financement suffisant pour y faire face.

L’EuroNM bCnCficie en particulier du dynamisme du march6 allemand, le Neuer Markt de Francfort. Celuici reprCsente de trts loin la plus importante capitalisation boursitre (somme des valeurs de tous les titres cot&) europkenne (voiv le tableau 1) et b&ficie du soutien des petits porteurs. II doit cette position g l’absence en Allemagne d’un second march6 tel qu’il en existe en France. De plus, ii jouit dans son pays d’une notoriCtC largement supCrieure i celle de son homologue francais. R&&at : avec seulement quatre entreprises de biotechnologie cotees, contre cinq sur le Nouveau marcht franfais, le Neuer Markt rialise une capitalisation deux fois plus importante, soit 1,395 milliard d’euros, contre 556 millions. Les tout rCcents nouveaux march& italien, hollandais et belge de I’EuroNM ne comprennent pas encore d’entreprise de biotechnologie. L’Easdaq de Bruxelles ne compte que 43 entreprises cotCes, dont 5 de biotechnologie, et rbalise une capitalisation boursiere inferieure h celle du seul Neuer Markt. Bien que cette place se veuille une bourse de dimension paneuropkenne, elle tote essentiellement des entreprises beiges, ou provenant de pays autres que ceux de I’EuroNM. L’Easdaq offre une possibiliti d’admission simplifiCe aux sociCtCs deja cotCes sur le Nasdaq, le New York Stock Exchange et I’American Stock Exchange. Quant g I’AIM britannique, doyen des nouveaux marches europCens, il ne peut offrir qu’un potentiel de financement limit& puisqu’il ne reprCsente qu'un compartiment de la bourse de Londres, done saris dimension europeenne. De l’&ude citPe plus haut, il ressort que les entreprises finalement inscrites au Nouveau march6 franfais avaient surtout envisagC, comme autre solution de financement, de s’introduire sur le Nasdaq ou le second march& L’Easdaq n’est citi que dans une moindre mesure, et I’AIM et le London Stock Exchange sont ignorts. Un tiers des entreprises interrogkes n’a considtrP aucune alternative de financement, un autre tiers n’ayant envisagC aucun autre march6 boursier. Reste un bCmol i la satisfaction de sociCtCs cottes sur le Nouveau marche : elles ont actuellement une tote infirieure h celle de leur introduction. 0

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