La Rotation de la Terre B. GUINOT Observatoire de Paris, France* Rv, O~A~S~.E en 1964, la commission 19 de I ' U A I (International Astronommal Union) a trait~ pour la premiere lois, ~ Prague, l'ensemble du probl~me de la rotation de la Terre: m o u v e m e n t du pSle et vitesse de rotation. Dans ee domaine, peu de progr~s spectaeulaires sont apparus. Les astrolabes Danjon et les lunettes photographiques z~nithales mis en service au cours des dix derni~res anuses se sont multiplies; leurs qualit~s sont reconnues: il faut organiser les observations et accumuler les r~sultats patiemment. Les ~tudes th~oriques progressent mais elles ont besoin du support et du contrSle d'observations qu'on souhaiterait encore plus pr~cises. La commission a not~ l'excellent fonctionnement du Service International du Mouvemeut Polaire (SIMP) et elle a appris avec satisfaction que le Pr. T. Nieolini avait achev~ la discussion des observations faites sous la direction de Carnera, de 1941 k 1949.
1. O~GA~r~sx~o~ D~S OBSeRVATIOnS Le probl~me majeur est d'utihser an mieux l'ensemble des instruments pour r6pondre deux questions toujours pos~es: les continents d~rivent-ils les uns par rapport aux autres? le pSle d~rive-t-il par rapport k la Terre? Si l'on p e u t estimer que la d~rive du pSle est tr~s probable, c'est grace k l'orgauisation des observations du Service International des Latitudes (SIL), devenu en 1962 le SIMP dont les stations du parall~le 39°8 ' ont des programmes d'observations identiques de sorte que les incertitudes dues aux erreurs des mouvements propres des 6toiles peuvent ~tre ~limin4es, ainsi que d'autres causes d'erreurs communes k toutes les stations Cependant, le petit nombre des stations du SIMP ne permet pas de s~parer d'une fa~on suffisante la d~rive du pSle d'~ventuelles d~rives des stations. Du reste, ces stations ~quip6es d'instruments anciens ne donnent pas de mesures du t e m p s universel et il a ~t~ recommand6 k Prague de les ~quiper, en outre, de lunettes photographiques z~uithales. Une organisation simflaire de chalnes de P Z T et d'astrolabes sur des parall~les a ~t~ recommand~e, k la suite des propositions faites par le symposium de Stresa (mars 1967) sur la d~rive des continents et du Comit~ I~ational de G~od~sie d'URSS. Ces chaines doivent assoeier les P Z T de Herstmonceux et d' Ottawa, ceux de Washington et de Mizu* Highlights of Agronomy, a volume edited by Dr Lubo~ Perek and pubhshed by the International Astronommal Union (Reldel, Dordrecht-Holland, 1968), presents m full detail, as a most welcome sequel to volume XIII-1 of the "normal" Tran~w~ion volumes of the IAU, important results of recent chscourses and joint discussions on certain selected topics. The authors of this and of some of the following artmles of thin V~tas volume depict other supplementary and lively aspects of new coordinated activities m fields of their mare interest. 49
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sawa, ceux de La Plata, Canberra, et 6ventuellement Johanuesbourg, les astrolabes d'Alger et de Mizusawa, ceux du Cap et de Santiago du Chili. M~me si l'on suppose que les stations mesurant le temps et la latitude ont des mouvements relatffs, f l y a mt6r6~ g rapporter les coordonn6es du pSle ~ une origine d6finie par un jeu de coordonn6es fixes des stations. Apr~s des discussions qm durent depuis 1988, on a d6cid6 que les coordonn6es du pSle seraient rapport6es ~ une Origine Conventmnnelle Internationale, d6fime par les coordonn6es attribu6es par G. Cecchini aux 5 stations en service du SIL. Cette origine, d6jg utflis6e par le SIMP, 6tait connue a u p a r a v a n t comme le (( nouveau pSle 1900-1905 de Cecchinl)). Cette d6cision m e t f m ~ des incertitudes regrettables dans les t r a v a u x de g6od6sle et elle affecte ]es r6sultats publi6s par le B I H , rapport~s depuis 1958 au (( pTle m o y e n de l'6poque~).
2. PRESENTATION D E
TRAVAUX
SCIENTIFIQUES
La th~orie de la rotation de la Terre est extr~mement complexe. Cependant, P. J. Melchior a pr~sent~ un excellent expos6 de synth~se qui m e t bien en ~videnee la liaison entre la pr~cession et la nutation de l'axe de rotation dans l'espace, les nutations de cet axe par rapport ~ la Terre et les mar~es terrestres. Cependant, comme il n'est pas encore possible de r6aliser un module de la Terre et de son atmosphere, les m~thodes courantes consistent ~ rechercher des termes p~riodiques ou non dans les coordonn6es du pSle et la dur~e du jour et ~ rechercher les correlations avec d'autres ph~nom~nes physiques. Cette m~thode pr~sente des dangers rappel6s par E. P. Fedorov" les erreurs accldentelles peuvent tr~s bien simuler des variations p~riodiques. Fedorov et ses collaborateurs g~nSraiisent l'emploi de m~thodes d'analyse speetrale. Des correlations pr~vues par la th~orie se retrouvent dans les observations, une r~cente preuve en a ~t~ fournie par S. D~barbat qui a 6tudi6 les termes de mar6e et la nutation de Molodensky dans les observations de Paris Des correlations d~j~ envisag~es sont confirm6es. Citons. - le mouvement du pTle et les mouvements de l'atmosph~re, - la vitesse de rotation de la Terre et la circulation atmosph~rlque (I~ S. Sldorenkov, M Kirita). Des corr61ations nouvclles sont sugg6r6es" - entre les vents stratosph6riques et une in6galit6 biannuelle de la rotation terrestre (S. Iljlma, S. Okazaki), - entre l'actlvit4 solalre, la nutation hbre, la vitesse de rotation terrestre, l'4nergie des s4ismes profonds (A. Stoyko) D'autres t r a v a u x tendent ~ l'am41ioration des observations, l~ous avons pris connaissance du projet d'astrolabe ~ r4flexion ~ prlsme en C E R - V I T de D. Thomas. tI. Enslin a 6tud14 l'organisation optimale des observations de temps et de latitude dans un observatoire pris isol4ment. Ces r4unlons ont b4n4fici6 du plus agr4able esprit de coop4ration. De 1967 £ 1970 Dr P. J Melchior (Bruxelles) pr4s,dera la commission, ce qm contribuera £ resserrer les liens entre g4ophys,ciens et astronomes dans un c h a m p d'activit4 qui dolt leur ~tre commun.