La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ?

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JTS-413; No. of Pages 12

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com Journal de Traumatologie du Sport xxx (2015) xxx–xxx

Mémoire

La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? Is ultrarunning possible with a total hip arthroplasty? M. Raguet a,∗ , C. Pierson b , A. Pierson c a

Polyclinique Priollet-Courlancy, 2, avenue du Général-de-Gaulle, 51000 Châlons-en-Champagne, France b rue de l’Isle, 51100 Reims, France c GCS territorial Ardennes Nord, 45, avenue de Manchester, 08000 Charleville, France

Résumé Introduction. – La PTH donne de bons résultats mais, aujourd’hui les patients veulent plus. Ils souhaitent reprendre leurs activités physiques et sportives comme avant l’apparition de l’arthrose. Les activités à haut impact sont toujours contre-indiquées ou non recommandées dans la littérature bien que quelques articles commencent à parler de sport et PTH sans trop préciser l’intensité des activités sportives et notamment la course à pied. Nous nous sommes posés deux questions : la course à pied hors norme est-elle possible avec une, voire deux PTH et est-elle délétère pour la PTH même après 60 000 km ? Matériel. – Nous rapportons les cas de 7 patients (9 prothèses) effectuant de la course à pied hors norme (ultra-marathon, ultra-trail). Le couple de frottement est le plus souvent « céramique-céramique ». Tous les types de terrain sont représentés : route, montagne, désert. . . Le kilométrage moyen parcouru avec la PTH est de 23 000 avec un record à 60 000 km. Le recul moyen est de 8 ans avec un cas à 19 ans. L’IMC moyen est à 22,4. Il n’y a aucune usure du couple « céramique-céramique ». Il n’y a pas eu d’étude de la proprioception par des moyens externes mais nos prothèses ont été testées sur le terrain. Complications. – Nous déplorons une petite ostéolyse du Merckel, stable depuis plusieurs années et deux reprises. Un descellement du cotyle sur une dysplasie survenu après plusieurs chutes et un autre descellement après hypersollicitation (2500 km en 40 jours). Les deux patients ont repris « l’ultra » après leur nouvelle intervention avec des performances identiques. Discussion. – Une revue de la littérature est faite sur « prothèse et sport » et « prothèse et course à pied », notamment le RSA. Nous n’avons pas trouvé dans la littérature d’article rapportant une expérience identique à la nôtre, il n’y a donc pas de comparaison possible. Conclusion. – La course à pied hors norme est possible avec une PTH sans effet délétère sur le couple de frottement. Les sportifs ont été opérés pour une gêne dans la vie courante, le retour à une hanche oubliée leur a permis de reprendre la course à pied. Comme toute PTH, il convient d’effectuer des contrôles radiographiques régulièrement surtout dans cette population habituée à souffrir en courant. © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Prothèse de hanche ; Course à pied ; Descellement ; Usure

Abstract Background. – Total hip arthroplasty (THA) offers very satisfactory results, but some patients want more, i.e. to be able to resume their physical and sports activities at the same level as before the onset of their osteoarthritis. In the literature, high-impact sports have always been contraindicated, or at least not recommended, after THA. There are however a few articles that discuss sports activities and THA, but without mentioning the intensity or level of the sports activity, and in particular running. We examined two questions: is ultrarunning possible with one or two THAs and is it deleterious for the prosthesis even after 60,000 km? Material and methods. – We report the experiences of seven ultrarunners who had 9 THAs. In most cases, the THA had a ceramic-on-ceramic bearing. All types of terrain were involved: road, mountain, dessert. . . The mean running distance per THA was 23,000 km. The record was



Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Raguet).

http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005 0762-915X/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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60,000 km. Mean follow-up was eight years and reached 19 years in one case. Mean BMI was 22.4. There were no cases of ceramic-on-ceramic bearing wear. Proprioceptive tests were not made using external methods, but our prostheses were tested in the field. Complications. – There was one case of Merckel osteolysis that has been stable for several days, and two revisions. There was one cup loosening on hip dysplasia that developed after several falls, and another loosening that occurred after hyper-use (2500 km in 40 days). Both patients have resumed ultrarunning after their revision and have reached their former performance level. Discussion. – We reviewed the literature on “prostheses and sports” and “prostheses and running”. We were unable to identify any experience similar to our own, so no comparisons can be made. Conclusion. – Ultrarunning is possible with a THA with no deleterious effect on the bearing. These athletes underwent surgery for discomfort in daily life activities. Recovery of a forgotten hip enabled them to resume their running activities. Like all THAs, it is important to ensure regular radiographic follow-up, especially in a population familiar with pain when running. © 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Hip arthroplasty; Running; Loosening; Wear

1. Introduction La prothèse totale de hanche (PTH) est aujourd’hui une intervention de routine avec 200 000 poses par an en France [1]. Le but principal de cette intervention est de supprimer la douleur et de retrouver une fonction de vie compatible avec son âge et ses besoins. Une population « jeune » et sportive espère en plus pouvoir reprendre le sport au même niveau. Le couple de frottement est l’élément essentiel du fonctionnement prothétique et du risque d’usure. Il a beaucoup évolué depuis les premières implantations avec, actuellement, l’utilisation de la céramique et du polyéthylène hautement réticulé (PEX3). Les prothèses mises en place permettent une reprise des activités physiques avec un bon degré de fiabilité. En ce qui concerne le sport, il faut en définir le type et le niveau. Toutes les activités physiques et sportives en décharge (vélo, natation. . .) ne sont pas concernées par cette étude. Pour les activités en charge, il faut différencier celles avec absence d’impact (marche, jardinage, tir à l’arc, pétanque, ski de fond en loisir. . .) de celles dites à haut niveau d’impact (sports de ballon, sport de combat et course à pied). Actuellement, le « principe de précaution » les déconseille après pose d’une PTH. Pour la course à pied, le champ d’activité est large allant de la marche athlétique à la course sur route (10 km, 20 km, marathon) ou trail (nature, sentier) et au sommet les courses longue distance où il n’y a pas de limite (ultra). Dans la littérature, beaucoup d’articles parlent de prothèse et sport avec des activités sollicitant peu la hanche et sans donner de renseignements sur le niveau et l’intensité des activités pratiquées [2]. Quelques articles commencent à parler de course à pied et prothèse de hanche en se limitant au semi-marathon. Nous nous sommes alors posés deux questions :

• est-il possible avec une, voire deux prothèses, de courir un marathon et de faire de « l’ultra » ? • la course à pied, même après 60 000 kilomètres, est-elle délétère pour la prothèse ?

Nous allons essayer d’apporter des arguments de réponse à propos de 7 patients (totalisant 9 PTH) pratiquant la course à pied « hors norme ». 1.1. La course à pied C’est le premier moyen de communication rapide utilisé par l’homme, souvent à usage militaire. Philippides (500 av. J.-C) qui, pour réclamer de l’aide lors de l’attaque des Perses, rallia Athènes à Sparte, totalisant 246 km entre le lever et le coucher du soleil du lendemain, c’est-à-dire en moins de 36 h. La course à pied est une activité facile à gérer : aucune contrainte de temps, de terrain, de partenaire, d’horaire « on court où l’on veut, quand on veut, à la vitesse que l’on souhaite ». De la même manière, l’équipement de base est sommaire et peu onéreux : une paire de chaussures adaptées à son poids et à sa morphologie, une tenue en fonction des conditions météorologiques. 1.2. L’ultra-marathon, le trail et l’ultra-trail Cette discipline, mélange de course, de découverte et d’aventure, compte de plus en plus de passionnés. C’est avant tout un défi personnel de s’interroger sur ses capacités physiques et mentales, une véritable « gestion de l’effort » à réaliser de tels exploits, surtout lorsqu’on effectue des épreuves de plusieurs jours que l’on qualifie de courses-étapes. Il s’agit aussi d’un moment de convivialité, durant lequel en short et en baskets, il n’y a plus aucune différence d’origine, de nationalité, de religion, de profession. Le but commun est de franchir la ligne d’arrivée dans le délai imparti. Les épreuves les plus connues sont celles que l’on pratique sur piste de 400 m ou sur route comme les 6 h, les 24 h, les 100 km avec, en général, la possibilité de se ravitailler régulièrement. L’ultra-marathon peut se dérouler sur des sols variables comme la piste, la route, les sentiers en pleine nature. Le trail et l’ultratrail sont des courses « nature » avec des dénivelés plus ou moins importants, des passages dans la boue, des chemins de montagne, le sable. . . Il existe un bon nombre de courses nature qui se pratiquent en semi- ou autosuffisance, mettant l’accent sur la place de la « gestion de l’effort » et c’est au coureur de prévoir et de porter son alimentation. Le problème essentiel est lié aux

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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barrières horaires qui sont variables en fonction des différentes épreuves. 2. Patients et méthodes Nous rapportons les cas de 7 patients (9 PTH) provenant de diverses régions de France, opérés par le même chirurgien (a), joggeurs depuis longtemps et ayant repris la course à pied longue distance après la pose de PTH. Il s’agit d’une étude qualitative, rétrospective, monocentrique, avec un recul maximal de 19 ans pour le 1er patient opéré en 1995. Le dernier patient a été opéré en début d’année 2014. Tous ont eu une voie d’abord chirurgicale postéro-latérale. 2.1. Méthodologie La méthode utilisée a été le questionnaire. Pour cinq de nos cas, les grilles de questions ont été soumises lors d’un entretien téléphonique d’environ 45 minutes, et pour les deux autres les questionnaires ont été envoyés par courrier pour des raisons pratiques. Lors de la période préopératoire, nous nous sommes intéressés aux paramètres suivants : l’âge, le poids, les antécédents (ATCD), la profession, les sports pratiqués (enfance/adolescence), le nombre d’heures d’entraînement par semaine, le nombre de kilomètres parcourus par an, les premiers signes témoignant de l’arthrose (durée, douleur, impotence. . .), le type de prothèse implantée. Lors de la période postopératoire, nous avons étudié leur délai de reprise de l’entraînement et de la compétition, leur palmarès, leurs performances, la fréquence des contrôles. Nous avons pris en compte deux éléments principaux pour l’analyse des résultats : • le confort et la qualité de vie actuels à l’aide du remplissage de 5 grilles de questionnaires aboutissant au calcul des 5 scores suivants : le WOMAC, le Harris (HHS), l’Oxford, le Postel Merle d’Aubigné (PMA) et l’UCLA; • l’analyse de l’usure de l’insert cotyloïdien selon le type de PTH au moyen d’un logiciel spécifique « Metros » effectuant des mesures sur les clichés radiographiques. 2.2. Présentation de la série 2.2.1. Cas no 1 : Jacques (Châlons-en-Champagne) Il est âgé de 84 ans avec un IMC à 19,49 kg/m2 (poids 55 kg) ; il a exercé la profession de bonnetier. Sur le plan de ses antécédents : ostéotomie tibiale droite en 1994, 2 embolies pulmonaires sous Préviscan, évacuation d’un hématome sous Préviscan en 2010 après claquage du muscle jumeau interne. Il a débuté la course à l’âge de 30 ans, et auparavant avait pratiqué le sport essentiellement à l’école. Il a très rapidement couru des distances de 80 km/semaine. Au niveau de son palmarès, en période préopératoire, il courait le semi-marathon en 1 h 55, avait effectué une dizaine de marathons et plusieurs trails. En 1995, à l’âge de 66 ans, a été posée sa première PTH à droite. Il s’agissait d’un couple métal-PE sans ciment pour

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coxarthrose polaire supérieure droite, type effet came. En 2011, à 82 ans, il subit une seconde intervention chirurgicale avec pose d’un couple céramique-PEX3 double mobilité, cette fois-ci à gauche sur coxarthrose polaire supérieure. Il estime que la distance totale parcourue après mise en place de la première PTH a été de 17 000 km. Concernant le délai de reprise du sport : à deux mois, il reprenait le vélo tranquillement et ensuite d’une manière intensive. Il a repris la course à pied 5 ans après sa prothèse (marathons, trails) en désobéissant à son chirurgien. 2.2.2. Cas no 2 : Max (Chalon-sur-Saône) Âgé de 86 ans, il exerc¸ait la profession de professeur d’anglais. Son IMC est de 23,5 kg/m2 (poids : 68 kg). Il n’a pas d’ATCD particulier. Concernant son brillant palmarès, on retient les titres d’ancien champion du monde V2 et V3 des 100 km. En 2004, à 77 ans, il a été opéré d’une coxarthrose sur coxa vara avec protrusion acétabulaire sur maladie de Paget et mise en place d’une PTH céramique-céramique sans ciment. Sa meilleure performance depuis la pose de sa PTH est de 127 km en 24 h. La distance parcourue depuis sa prothèse est de 23 000 km dont 11 : 100 km, 12 : 50 km, et deux épreuves de 24 h (Fig. 1). 2.2.3. Cas no 3 : Philippe (Dôle) Âgé de 61 ans, il est pharmacien. Son IMC est de 24 kg/m2 (poids : 78 kg) et n’a pas d’ATCD particulier. Le nombre d’heures d’entraînement par semaine est approximativement de 30. Concernant son palmarès, on note la Transe Gaule (1200 km), 5 raids de 500 km, plusieurs épreuves de 24 h, le Marathon des sables, la 333. . . En 2005, à 53 ans : mise en place d’une PTH droite céramique-céramique sans ciment pour coxarthrose centrée sur une petite coxa vara. À deux mois de recul, il reprend la compétition avec 500 km en 8 jours (sans l’accord de son chirurgien), puis effectue une course de 600 km quelques mois après la mise en place de la PTH. En 2009, pose d’une PTH identique à gauche pour le même type de lésion. Huit jours plus tard, intervention pour rupture chronique du tendon calcanéen gauche. En 2011, il court la Trans America. En 2012, il relie le Danemark à l’Allemagne (1800 km). En 2013, il effectue à nouveau la Transe Gaule (1200 km), il court l’intégrale du Loiret (1025 km), tente une course dans le désert de 600 km qu’il abandonne au 100e km, mais totalise 2500 km en 40 jours. Au total, 200 courses de plus de 100 km depuis l’année 2000. La distance parcourue après pose des PTH est de 60 000 km pour le côté droit et de 22 000 km à gauche. Comme autre activité, il pratique la natation l’été. 2.2.4. Cas no 4 : Raymond (Aix-en-Provence) Âgé de 69 ans avec un IMC actuel à 23,5 kg/m2 (poids : 85 kg), il était militaire de profession. Il a débuté le sport pendant son adolescence avec le rugby (22 ans), le vélo, les raquettes, le ski, l’équitation, la natation, l’athlétisme (lancers), et la course à pied (sprint, demi-fond, puis marathon, 100 km, 24 h). Le nombre de kilomètres parcourus par an est d’environ 3000 à 5000 km. Son palmarès se compose de marathons en 4 h et de 100 km en 16 h, ainsi qu’un 24 heures avec un total de 120 km à l’arrivée. En 2005, pose d’une PTH droite céramique-céramique sans ciment pour coxarthrose prédominant en polaire supérieur.

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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Fig. 1. Radios du cas no 2 (Max). A. Coxarthrose droite sur coxa vara avec protrusion acétabulaire sur maladie de Paget. B. Radios de la hanche droite à 5 ans de recul.

Le délai de reprise de la course à pied a été de 3 mois et le délai de reprise de la compétition d’un an avec la réalisation d’un marathon. Un an après l’intervention chirurgicale, il totalisait 2000 km à vélo. À 3 mois, il courait à la vitesse de 12 km/h ; il a ensuite effectué des 100 km et, en 2008, des 24 h mais il devait marcher du fait d’un canal lombaire étroit très invalidant. Les contrôles sont fréquents (en même temps que l’imagerie de ses pathologies lombaires). À noter la présence de squeaking (bruits émis par les PTH avec un couple de frottement céramique-céramique à type de couinements ou grincements). 2.2.5. Cas no 5 : Antoine (Charleville-Mézières) Âgé de 63 ans avec un IMC à 20,8 kg/m2 (poids : 63 kg), il exerce la profession de chirurgien orthopédiste. Il a débuté la course à pied à 35 ans. Il s’entraînait 60 km/semaine avec une estimation de 3500 km/an. Son palmarès avant l’intervention compte de nombreux marathons, des épreuves de 100 km avec comme meilleur temps 8 h 52, 204 km parcourus en 24 h, 1er au 24 h d’Eppeville, le Marathon des Sables, l’Olympienne (course mythique avec le défi d’exécuter 180 km en moins de 28 h), le Spartathlon (246 km en moins de 36 h), la Desert Cup en Jordanie, le Grand Raid de la Réunion. Les premières douleurs de hanche surviennent 1 mois après avoir réalisé une course de 180 km, sans jamais avoir eu d’alerte auparavant. En 2004, à l’âge de 54 ans, mise en place d’une PTH gauche céramiquecéramique sans ciment pour coxarthrose polaire supérieure avec probable effet came. La « remise sur le terrain » dure 3 mois à base de marche et de vélo. Le délai de reprise de la course à pied est de 3 mois et celui de la course en compétition de 6 mois avec une fréquence des contrôles tous les deux ans.

À 11 mois de la pose de PTH, il court 333 km lors de la course du même nom, puis enchaîne avec une nouvelle Olympienne, la Nove Coli, le tour du lac Balaton, le tour du Golfe du Morbihan. . . La distance totale parcourue avec la PTH est de 30 000 km. Il pratique également le ski de fond et le ski alpin. 2.2.6. Cas no 6 : Christiane (Vannes) La seule femme de notre étude était infirmière en service de neurologie. Elle est âgée de 63 ans avec un IMC à 21,45 kg/m2 (poids : 57 kg). Dans ses ATCD, on note une dysplasie coxofémorale qui a nécessité un plâtre à l’âge de 2 ans. Elle a débuté le sport à l’école et la course à pied à 25 ans. Au départ, elle s’entraînait en courant 15 km/semaine puis rapidement atteint 50 km/semaine. Son glorieux palmarès, avant la pose de PTH se compose d’une participation pendant 6 ans à l’équipe de France des 100 km et des 48 h. Elle a été championne du monde par équipe des 24 h avec 221 km et championne de France des 48 h avec 337 km, en 2002. Elle s’est classée 3e V2 aux championnats du monde des 100 km en 2001 à Kléder et effectue les 100 km de Millau en 10 h 23. De plus, en 2001, elle court le Grand Raid de la Réunion en 31 h 57. En 2002, elle dispute l’Ultra-Trail du Mont Blanc (UTMB) et se classe 1re V2 en 32 h. En 2003, elle remporte le Marathon des Sables en 33 h 58 dans la catégorie 1re V2. En 2007, alors âgée de 57 ans, elle est opérée avec mise en place d’une PTH gauche céramique-céramique sans ciment pour une coxarthrose polaire supérieure sur coxa valga et dysplasie du cotyle. Le délai de reprise de l’entraînement est de 3 mois pour la marche et de 5 mois pour la course. La fréquence de ses contrôles est semestrielle. Après son opération, ses principales victoires sont : 1re V2 du raid du Golfe du Morbihan en 2008 et 1re

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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Fig. 2. Radios du cas no 6 (Christiane). A. Coxarthrose polaire supérieure gauche sur coxa valga et dysplasie du cotyle. B. Contrôle à un an. Défaut de couverture en zone 1 au niveau du cotyle (dysplasie).

V3 en 2011 (180 km non-stop). Elle se classe 1re V2 du Tour de l’Oisans (2009), elle totalise 12 courses de 24 h, et 5 courses de 48 h ainsi que plusieurs courses dans le désert, et des trails. Elle pratique également la natation, le cyclisme et le VTT (Fig. 2). 2.2.7. Cas no 7 : Maurice (Rennes) Âgé de 63 ans, c’est un jeune retraité. Il présente un IMC de 24,8 kg/m2 (poids : 75 kg). Il a débuté à 14 ans dans le monde du travail comme mac¸on, puis a exercé la profession de responsable d’affaires dans le milieu automobile. Ses premières courses ont débuté vers l’âge de 40 ans, pour perdre du poids, d’ailleurs il se définit comme « un autodidacte ». Très rapidement, il atteint un niveau d’entraînement d’environ 100 km/semaine et s’oriente, après quelques marathons, vers la course longue distance comme le Marathon des Sables en 2004, la Transe Gaule (1200 km), le tour du lac Titicaca, le Spartathlon, l’Ultr’Ardèche, et l’UTMB, ainsi que le Grand Raid des Pyrénées. En février 2013, il a été opéré d’une coxarthrose gauche prédominant en polaire supérieur avec enfoncement de la tête fémorale (nécrose). Mise en place d’une PTH sans ciment avec un cotyle double mobilité, insert PEX3/tête céramique Biolox Delta. Il reprend la course à pied (sans avoir effectué aucune séance de rééducation), à 4 mois de son intervention et sa première compétition à 6 mois. Durant l’hiver 2014, il a effectué la Trans Martinique. Il s’agit d’un parcours de 180 km avec d’importants dénivelés, dont les conditions ont été très difficiles avec beaucoup de pluies diluviennes. C’est dans ce contexte qu’il aurait déclaré une leptospirose compliquée d’une péricardite, actuellement en voie de guérison. Il court environ 15 km tous les 2 jours. Il décrit juste une gêne pour laquelle il est contraint de diminuer son amplitude de pas (course à petites foulées). Parallèlement à la course à pied, il pratique la musculation, la randonnée et un peu de cyclisme (Tableau 1).

distance soit sur route, soit en trail avec tout type de terrain (route, désert, montagne). Le premier cas a repris à 5 ans en 2000 sans l’accord du chirurgien (a) mais c’est grâce à lui que les suivants on eu « le droit de courir ». Aucun article dans la littérature ne rapporte une telle expérience. Le nombre de cas est limité mais ce type d’activité n’est pas encore très répandu bien qu’en pleine expansion. Nous avons d’autres PTH qui « courent » mais le but de ce travail était de prendre comme référence la distance minimum du marathon (42 195 km). Le recul est important pour les premiers cas ; le plus ancien en est à 19 ans, un patient à 10 ans puis 3 autres patients à 9 ans et un à 6 ans. Les autres sont plus récents. Nous avons privilégié le couple de frottement céramique-céramique et une interface sans ciment. Nous avons un cas de grincement dans certains mouvements mais n’entraînant pas de limitation d’activité. Le couple céramique-céramique n’a présenté aucune usure ou non mesurable sur le logiciel malgré le record de 60 000 km pour le cas no 3. Il n’y a pas eu de luxation ni de fracture malgré plusieurs chutes. Le plus ancien avec 19 ans de recul et 17 000 km (cas no 1) a un couple métal-PE. Il existe bien sûr une usure mais qui est dans les normes et non majorée par la course à pied ; il n’y a pas d’ostéolyse. Nous avons 2 cas de couple céramique Biolox Delta-PEX3 avec un cotyle à double mobilité (cas no 1 et no 7). Le recul est de 2 ans pour la hanche gauche du cas no 1 et 12 mois pour le cas no 7. La course longue distance a été reprise sans problème. Le cas no 7 a couru au 9e mois la Trans Martinique (180 km et 5200 m de dénivelé positif) et a fait ensuite plusieurs trails après guérison de sa leptospirose. L’évolution radiologique, mis à part les 2 cas de reprise que nous verrons ensuite, est rassurante. Il n’y a pas d’usure pour les couples céramique-céramique. Pour le cas no 5 il existe une petite ostéolyse du Merckel. L’image est stable depuis plusieurs années (Fig. 3). Nous déplorons 2 reprises :

2.3. Commentaires et complications Nos 7 patients porteurs d’une PTH se distinguent par le type d’activité sportive qu’ils effectuent : la course à pied longue

• cas no 6 : mise en place d’une PTH avec couple céramiquecéramique en octobre 2007 pour coxarthrose sur hanche dysplasique (bretonne. . .). Petit défaut de couverture

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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Tableau 1 Synthèse de nos cas. Cas

Prénom

Âge

IMC

Antécédents

Prothèse

Recul

Distance postopératoire

Complications

1

Jacques

84

19

Ostéotomie tibiale droite

Droite : 19 ans Gauche : 2 ans

17 000 km

Usure à droite (1,36 mm)

2

Max

86

23,5

10 ans

23 000 km

3

Philippe

61

24

Coxarthrose sur Paget Aucun

Droite : 9 ans Gauche : 5 ans

60 000 km 22 000 km

Descellement PTH gauche en 2013

4

Raymond

69

23,5

Aucun

9 ans

5000 km

Grincement

5

Antoine

63

20,8

Aucun

9 ans

30 000 km

6

Christiane

63

21,5

Coxarthrose sur coxa valga (luxation congénitale bilatérale de hanche)

Droite : métal/PE sans ciment Gauche : céramique/PEX3 Droite : céramique/céramique Droite : céramique/céramique Gauche : céramique/céramique Droite : céramique/céramique Gauche : céramique/céramique Gauche : céramique/céramique

6 ans

20 000 km

Reprise pour changement tête céramiquePEX3 cotyle il y a 6 mois

7

Maurice

63

24,8

Ostéosynthèse fémur droit en 1983 (AVP) Hernie discale lombaire opérée

1 an

Environ 5000 km

Leptospirose récente

Gauche : céramique/PEX3

AVP : accident de la voie publique ; PEX3 : polyéthylène hautement réticulé ; PTH : prothèse totale de hanche.

supérieure mais cotyle dysplasique. Reprise de la course à pied sans problème avec de belles performances. Apparition d’un liseré à 4 ans mais indolore. Aggravation du liseré et mobilisation du cotyle avec horizontalisation à 6 ans. Reprise

Fig. 3. Radio de contrôle à 7 ans du cas no 5. On constate une petite ostéolyse du Merckel (27 000 km).

en avril 2013 avec mise en place d’un cotyle double mobilité et couple céramique Biolox Delta et insert X3. Le descellement peut être dû à la dysplasie du cotyle avec défaut de couverture supérieure et, d’autre part, à l’existence de chutes à vélo et d’une d’échelle. Actuellement, la hanche est indolore, la marche rapide (90 km) et la course à pied ont été reprises. Elle a refait le tour du Golfe du Morbihan en 2014 (Fig. 4) ; • cas no 3 (côté gauche) : mise en place d’une PTH gauche avec couple céramique-céramique en octobre 2009 pour coxarthrose engainante. Reprise de la course longue distance avec notamment la Trans America (6666 km), la Transe Gaule et la Trans Europe. . . A toujours gardé quelques douleurs mais ne limitant pas la course. Sur les radiographies de contrôle à 4 ans, apparition d’un liseré à la partie inférieure du cotyle, d’une géode au toit du cotyle et d’un liseré en zone 7 sur le fémur. Aggravation de douleurs interdisant la course mais autorisant la marche. La tomodensitométrie confirme l’existence du liseré sur tout le tour du cotyle et en zone 7. La scintigraphie montre une hyperfixation sur le cotyle en regard de la géode, l’hyperfixation sur le fémur semblant liée à la fixation métaphysaire de l’implant. L’indication de reprise est posée. La question se pose sur l’attitude à adopter pour le fémur. Lors de la reprise, le cotyle était totalement descellé sans destruction osseuse. Il existait un espace entre la prothèse fémorale et l’os sauf au niveau du Merckel. Vu le liseré proximal, il a été décidé de changer également l’implant fémoral. Au niveau du cotyle, il a été mis une double mobilité avec un couple céramique Biolox Delta et un insert en PEX3.

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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Fig. 4. Radios postopératoires du cas no 6. A. Contrôle radio à 4 ans. B. Contrôle à 6 ans, horizontalisation du cotyle. C. Reprise par cotyle double mobilité tête céramique Biolox Delta et insert polyéthylène hautement réticulé (PEX3).

Pour le fémur, malgré le liseré, l’implant tenait bien. Il a été impossible de râper la métaphyse tellement l’os était dur et une prothèse identique a été mise en place mais cimentée. À 2 mois et demi de recul, il a effectué une course de 12 h et a refait la Transe Gaule, le tour du lac Léman et la Bad Water (course la plus difficile) et d’autres « ultra ». . . Nous n’avons pas d’explication sur l’origine du descellement. Peut-être que le cotyle ne s’est jamais fixé mais comment a-t-il pu rester sans se mobiliser pendant 4 ans ? Comment expliquer la géode au niveau du toit du cotyle et le liseré en proximal sur le fémur ? Le descellement est peut-être en rapport avec l’hyperactivité. Le patient a couru 2500 km en 40 jours et ensuite les douleurs se sont aggravées avec l’apparition d’un liseré dans les mois qui ont suivi. À noter que la PTH droite a « résisté » (Fig. 5–7).

est porteur de 2 PTH dont une depuis 19 ans. Il court actuellement 8 km tous les 2 jours et il peut toujours pratiquer la course à pied sans aucune douleur. Le recul moyen de la série est de 8 ans en excluant les 2 descellements prothétiques. Les extrêmes sont de 19 ans et de 1 an. Le nombre de kilomètres parcourus depuis la pose de PTH est en moyenne de 23 000 km environ, avec pour la plus petite distance 5000 km et pour la plus longue 60 000 km. Concernant l’IMC, la moyenne est à 22,4 kg/m2 avec des extrêmes allant de 19 à 24,8 kg/m2 . La course à pied explique ces IMC bas. On constate 2 descellements : l’un survenu il y a 1 an après une chute à vélo et d’une échelle. . ., et l’autre en automne 2013 après une période de surmenage (2500 km en 40 jours). Ils ont été réopérés, avec changement du cotyle pour l’un et changement du cotyle et du fémur pour l’autre. 3.2. Analyse des scores fonctionnels de qualité de vie

3. Résultats 3.1. Analyse de la série Tous nos cas ont pu continuer la course à pied avec leurs PTH. Les deux réopérés ont repris dans les mêmes délais qu’une première intervention. Pour le cas no 6, la reprise chirurgicale datant de un an, elle a fait le tour du Golfe du Morbihan fin juin 2014. Nos 9 cas ont été opérés à l’âge moyen de 61 ans avec des extrêmes allant de 53 ans à 82 ans. Le plus âgé, 84 ans,

Les scores de qualité de vie de nos patients, au dernier recul, sont bons sauf pour le cas no 4 porteur d’un canal lombaire étroit (Tableau 2). 3.3. Analyse de l’usure au dernier recul Les clichés radiologiques ont été analysés au moyen du logiciel informatique « Metros ». Concernant les PTH de couple céramique-céramique, il n’y a aucune usure au dernier recul.

Fig. 5. Radios postopératoires de la hanche gauche du cas no 3. A. Contrôle à 3 mois, petit liseré polaire supérieur. B. Contrôle à 4 ans image rassurante mais géode supérieure sur le cotyle et liseré en zone 7. C. Contrôle 4 ans ¾ alaire : liseré pôle inférieur du cotyle. Intérêt de multiplier les incidences dans le contrôle des prothèses devenant douloureuses.

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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Fig. 6. Bilan complémentaire de la hanche gauche du cas no 3. A. Tomodensitométrie de face, liseré du cotyle, géode bord supérieur du cotyle, liseré en zone 7 du fémur. B. Tomodensitométrie, liseré sur tout le cotyle. C. Scintigraphie : hyperfixation du cotyle (géode) et du fémur mais correspondant aux zones de contraintes. Tableau 2 Résultat des scores de qualité de vie pour chaque cas. Cas

Nom

WOMAC

1

Jacques

0

2

Max

2

3

Philippe

4

Raymond

5 6 7

Harris

Oxford

PMA

UCLA

84

14

18

10

90

14

18

10

9

93

12

18

10

24

79

24

15

10

Antoine

2

100

12

18

10

Christiane

2

92

12

18

10

Maurice

7

94

13

18

10

PMA : Postel Merle d’Aubigné.

Un seul cas présente une usure. Il s’agit du cas no 1 opéré, il y 19 ans avec un couple métal-PE. L’usure mesurée à 16 ans est de 1,36 mm au pôle supérieur. Cette usure est tout à fait normale (0,1 mm par an pour un sujet normal ne courant pas. . .). Il n’a aucune douleur, ni ostéolyse (Fig. 8 et 9).

4. Discussion 4.1. Revue de la littérature a propos de l’autorisation de reprise du sport

Fig. 7. Radios de contrôle de la reprise du cas no 3 : cotyle anatomic dual mobility (ADM) sans ciment tête Biolox Delta, insert polyéthylène hautement réticulé (PEX3). Un dernier commentaire peut être fait sur ces « prothésés qui courent ». Tous ont un IMC faible allant de 19 à 24 kg/m2 avec une moyenne à 22,05 kg/m2 . Cet IMC faible n’est sûrement pas étranger à la course à pied. Le plus ancien avec un IMC à 19 kg/m2 et 17 000 km présente une usure modeste du polyéthylène (PE) et le « recordman » avec un IMC à 24 kg/m2 et 60 000 km n’a pas d’usure de sa céramique.

En 1995, McGrory et al. [3] ont été les premiers à établir des recommandations sur la reprise du sport après PTH et PTG après avis des experts de la Mayo Clinic en créant 3 catégories : • sports recommandés : golf, natation, bicyclette, bowling, voile, plongée en apnée ; • sports intermédiaires : ski de fond, marche rapide, randonnée, patinage, tennis en double et en simple, danse classique, aérobic, volley, softball, ski alpin ;

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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Tableau 3 Recommandations de la Hip Society (HS) [5].

Fig. 8. Analyse de l’usure à 7 ans du cas no 5 : usure nulle.

• sports non recommandés : handball, sports de raquette, course à pied, hockey sur glace, baseball, ski nautique, karaté, basketball, football, football américain. En 1999, Healy et al. [4] réalisent une enquête auprès de 54 chirurgiens membres de la Hip Society (HS) qui devaient classer 43 activités sportives dans les 4 catégories suivantes : autorisées, autorisées avec expérience préalable, non autorisées, pas de consensus. Il fallait un taux de 73 % de réponses identiques pour que l’activité physique soit inscrite dans une des catégories. Le résultat obtenu est exposé dans le Tableau 3. Après une nouvelle enquête auprès de 63 chirurgiens de la Hip Society [6], on remarque que le nombre d’activités non recommandées est passé de 12 à 4 en 2005. Le jogging, le football américain, le basketball et le football demeurent toujours non recommandés. On assiste alors à quelques modifications : • les activités recommandées avec ou sans expérience préalable passent de 13 à 12 ; • le nombre de sports « autorisés » et « autorisés avec expérience » a augmenté de 13 à 22.

Fig. 9. Analyse à 16 ans de recul du cas no 1.

Sports recommandés/autorisés

Vélo d’appartement, croquet, golf, tir, natation, tennis double, marche, danse

Sports autorisés si expérience

Low impact aerobic, vélo sur route, bowling, canoë, randonnée, équitation, ski de fond

Sports non recommandés

High impact aerobic, baseball, basketball, football américain, football, gymnastique, handball, hockey, jogging, squash, escalade, tennis simple, volleyball

Indéterminés

Danse moderne et folklorique, patin à glace, roller, aviron, marche athlétique, ski à piste, musculation sur machines

Certaines activités sportives sont devenues « autorisées avec expérience » comme le vélo de route et la gymnastique sans impact. Cela montre une évolution de l’attitude des chirurgiens à l’égard de la reprise de sport. Pourtant, 80 % des membres ne veulent pas changer les recommandations à l’égard de leurs patients. En 2005, la classification de Clifford et Mallon est créée [2]. Il s’agit d’une revue de la littérature qui s’appuie sur l’expérience des deux auteurs. Elle diffère très peu de celle de Healy et al. (1999) [4]. En 2007 [6], Klein et al. enquêtent auprès de 522 membres de l’AAHKS et 92 membres de la HS, à propos de la reprise du sport après mise en place d’une PTH métal-PE. On observe peu de variations par rapport aux résultats de Healy et al. Les sports non recommandés restent : • • • • • •

le jogging ; le squash/les sports de raquette ; les sports de contact (football, basketball, football américain) ; les sports d’aérobic à impact élevé ; le baseball/le softball ; le snowboard.

Dans la catégorie « pas de consensus », on retrouve : les arts martiaux, le tennis en simple. Dans la catégorie « autorisées avec expérience » on note : la randonnée, la bicyclette sur route, l’aérobic (sans impact), le bowling, l’escalade, le ski. Les activités différant entre les 2 sociétés restent : la « montée de marche », le tennis en double, l’haltérophilie, le snowboard, l’aviron. En effet, elles sont autorisées avec expérience pour la HS et autorisées (sans se soucier de l’expérience) pour la AAHKS. En 2009, Swanson et al. modifient [7] quelque peu les catégories en classant les activités sportives en 3 groupes : non limitées, occasionnelles, non autorisées. Les recommandations restaient les mêmes sauf pour le tennis en simple qui devenait autorisé. Il faut noter que 71 % des chirurgiens classent encore le jogging en non recommandé. En 2010, aux États-Unis, les pratiques sportives après PTH restent déconseillées après enquête auprès des membres de la société américaine de chirurgie de la hanche et du genou (AAHKS).

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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En France, une étude a été réalisée auprès de la Société franc¸aise de chirurgie de la hanche et du genou (SFHG) [8], concernant l’autorisation de la reprise de la course à pie ; les résultats sont les suivants : • 35 % : pas de limitation concernant la reprise de la course à pied ; • 33 % : autorisation de la pratique de la course à pied 1 à 2 fois/mois ; • 32 % : interdiction de la reprise de la course à pied. Dans notre expérience, nous autorisons la reprise de la course à pied mais après discussion avec le patient qui débute en préopératoire. Si tout va bien, la reprise s’effectue en postopératoire à 3 mois. Initialement, l’intervention est proposée pour soulager les douleurs dans la vie courante et non pas pour reprendre la course à pied. Il est important de leur préciser qu’il n’y a aucune étude approfondie jusqu’à présent sur PTH et course à pied, notamment sur les longues distances et les trails. Tous nos patients ont repris la course à pied sous leur entière responsabilité mais avec l’accord de leur chirurgien. À noter qu’il s’agit d’un recrutement particulier intéressant diverses régions de France mais tous étaient des « collègues de course à pied ». Nos cas sont peu nombreux mais concernent un échantillon de la population très restreint avec un recul important : 19 ans pour le plus ancien. Le petit nombre de nos cas n’autorise pas bien sûr à tirer des conclusions mais ouvre des possibilités aux passionnés de course à pied souffrant d’une arthrose invalidante. 4.2. Comparaison de nos résultats avec la littérature 4.2.1. La reprise sportive Dans la littérature, on peut remarquer une tendance à l’augmentation du nombre de patients pratiquant plusieurs sports après arthroplastie de hanche mais la plupart avaient été contraints de diminuer, voire de stopper leurs activités sportives en raison de douleurs et de boiterie, expliquant alors l’obtention d’une augmentation du nombre de sportifs en postopératoire par rapport à la période préopératoire. Il est important de les interroger sur la nature et les conditions de pratique de leurs activités physiques avant l’opération. Dans notre étude, il existe 100 % de reprise sportive pour 9 PTH. Dans la littérature, la majorité des travaux publiés concernait le resurfacing arthroplasty (RSA). Lors de son enquête en 2006, comprenant 43 patients porteurs d’un RSA, Narvani et al. [9] constatent un taux élevé (92 %) de reprise en postopératoire contre 65 % de pratique en préopératoire. L’étude de Chatterji et al. [10] et de Huch et al. [11] s’intéressant aux PTH, allaient également dans ce sens, cette dernière présentant une augmentation avec 36 % en préopératoire contre 52 % en postopératoire à 5 ans de recul. Quant à l’étude de Banerjee et al. [12], en ayant considéré 138 patients porteurs d’un RSA à 2 ans de recul, elle se rapprochait de nos résultats avec 98 % de pratique pré- et postopératoire. Wylde et al., dans leur méta-analyse [13], faisaient le même constat mais retrouvaient un taux de reprise plus élevé pour les porteurs de RSA (82 %) que pour les porteurs de PTH (26 %). L’étude de Dubs et al. [14] publiée en 1983 qui s’est intéressée à 110 hommes

retrouvait aussi une diminution avec 56 % de reprise en postopératoire et 76 % de pratique en préopératoire. Dans sa série lilloise, Girard et al. ont étudié 55 RSA chez 50 patients qui pratiquaient des sports à impact élevé en préopératoire. Au recul moyen de 27,1 mois, le taux de reprise du sport était de 98 % avec 82 % d’activité à haut niveau d’impact sans déplorer ni reprise chirurgicale, ni ostéolyse [15,16]. 4.2.2. L’intensité de l’activité Dans notre étude, contrairement à celle de Banerjee et al. [12] qui portait sur la reprise du sport après RSA et non PTH, on remarque que nos 9 cas ont pu continuer la course à pied à un niveau identique à celui de la période préopératoire. Ce dernier retrouvait une diminution du niveau d’activité bien que le pourcentage de patients reprenant le sport, soit le même que celui des patients pratiquant déjà le sport en préopératoire. Cependant, il constatait une nette diminution de la pratique des sports intermédiaires et à haut niveau d’impact comme le squash, le football, le jogging, le tennis, le volleyball au profit des sports à faible impact : le vélo d’appartement, la marche nordique, le fitness. . . Enfin, dans notre étude, les patients ont repris la course à pied avec un nombre de kilomètres d’entraînement par semaine variant de 50 à 80 km. Dans l’étude de Banerjee et al. [12], 65 % des patients continuaient le même nombre d’heures de pratique par semaine, 25 % l’avaient augmenté tandis que 10 % l’avaient diminué. Quatre-vingt-six pour cent d’entre eux comptabilisaient une durée d’entraînement de plus de 4 h/semaine. Sur le type d’activité, nous préconisons plutôt les courses de longue distance où la vitesse est lente et les impacts plus faibles même si répétés des milliers de fois. Il n’y a, dans la littérature, aucun article rapportant d’une étude sur PTH et course à pied longue distance, et donc aucun moyen de comparaison. 4.2.3. Reprise de la course à pied Dans notre étude, tous les patients ont pu reprendre la course à pied longue distance en compétition après la mise en place de la PTH. Tous, sans exception, ont été capables de terminer des ultra-marathons après l’opération. Peu d’articles traitent de la reprise spécifique de la course à pied surtout après PTH. Si l’on considère le RSA, une étude a été effectuée en 2012 par Fouilleron et al. [17] concernant 40 patients qui pratiquaient la course à pied de manière intensive en compétition, avant la chirurgie (plus de 50 km/semaine). On observait qu’en postopératoire, 91,6 % avaient repris cette activité. De plus, il soulignait une absence de différence entre le temps dévolu à la course à pied en préopératoire (3,9 h) et au recul (3,8 h). Le nombre de patients qui avaient fini un semi-marathon en compétition était multiplié par 6 par rapport à la période préopératoire. On peut reprocher à cette étude un manque d’objectivité car il est évident qu’en préopératoire, les patients ne pouvaient plus courir en raison de leur douleur de hanche. De plus, cette étude n’a pas la même approche que la nôtre car elle s’appuie essentiellement sur les courses courte distance comme le semi-marathon. 4.2.4. Délai de reprise du sport On constate que le délai est relativement court. Dans notre étude, tous nos cas ont repris la course à pied à 3 mois de

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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l’opération avec ou sans séance de kinésithérapie et ont effectué leur première compétition en moyenne à 6 mois. Le patient no 3 a même participé à une course de 500 km à 2 mois de l’opération. Nous faisons un constat similaire dans les études de Naal et al. [18], Banerjee et al. [12], Girard et al. [19], Flecher et al. [20] avec une reprise en moyenne à 3 mois. 4.2.5. Discussion autour des scores et des degrés de satisfaction En 2008, Lavigne et al. publient une étude [21] comparant le retour au sport après RSA et après PTH classique constituée de métal-PE. Il en conclut que le WOMAC est supérieur pour le groupe PTH (9,8) par rapport au groupe RSA (8,1). Quant au score UCLA, où 10 reflète la reprise d’une activité à haut niveau d’impact, on remarque un chiffre pour le groupe RSA (7,17) supérieur au groupe PTH (6). Enfin, le degré de satisfaction du groupe RSA restait légèrement supérieur à celui du groupe PTH où il atteignait 7,78 pour le RSA et 7,43 pour la PTH en mesure EVA. Lavigne et al. écrient : « nous n’avons retrouvé aucune différence de degré de satisfaction des sports pratiqués par le groupe PTH et RSA, 1 an après l’intervention. Il y avait plus de patients porteurs d’une PTH qui limitaient leur activité en raison du risque de luxation que ceux porteur d’un RSA, mais sans différence statistiquement significative ». Après cette étude, on observe que le couple métal-métal reste recommandé pour les sports à impact léger et modéré et non recommandé pour les sports à répétition d’impact et ou présentant un risque élevé de chute [21]. Il faut tout de même souligner que les études effectuées à l’aide de questionnaires présentent toujours certains biais. Comme en témoigne Wilson et Villar [22], dans leur publication, le patient qui ne sera pas satisfait de sa prise en charge et qui présente encore des douleurs sera plus ou moins « de bonne volonté ». De la même manière, celui qui sera très satisfait, aurait plutôt tendance à surévaluer son état. 4.3. Discussion autour des complications 4.3.1. Ostéolyse Dans notre étude nous notons 2 cas d’ostéolyse : • le cas no 5 avec une petite ostéolyse du Merckel mais qui reste stable depuis plusieurs années ; • le cas no 3 où il existe une géode au niveau du toit du cotyle associée au descellement de la cupule. Le cas no 1 présente une usure du PE sans ostéolyse du cotyle ou du fémur. Cette usure est normale pour une PTH métal-PE avec 19 ans de recul. Dans son symposium, Chaminade et al., n’ont pas constaté de plus gros taux d’ostéolyse pour le groupe actif ; au contraire ils remarquent une augmentation pour les peu et non actifs avec 34,8 % contre 19,7 % [23]. 4.3.2. Risque de descellement Dans l’étude de Dubs et al. [14], on remarque qu’il y avait un pourcentage plus important de descellements aseptiques pour les patients peu actifs (14 %) comparé aux patients ayant repris

11

le sport (1,6 %). Lors de son étude, Vendittoli et al. retrouvaient un pourcentage plus élevé de descellements aseptiques pour le RSA que pour la PTH [24]. On aurait tendance à penser que le nombre de cycle de pas influerait sur l’usure de la PTH. Pourtant, dans son exposé, Sechriest et al. ne retrouvent pas de corrélation entre l’augmentation de l’activité physique et le risque de descellement précoce [25,26]. Dans notre étude, nous déplorons 2 cas de descellement : le cas no 6 survenu après plusieurs chutes et le cas no 3 apparu après surmenage de la prothèse. Ces 2 cas ont été étudiés précédemment. Ils ont repris la course à pied après la 2e intervention dans les mêmes délais et la même intensité qu’une première intervention. 4.4. Proprioception et voies d’abord chirurgicales Dans leur article, Girard et al. [27] précisent qu’il ne peut pas y avoir de diminution de la proprioception après RSA car la préservation du stock fémoral au niveau de la tête permet de conserver les nombreux propriocepteurs intra-osseux et péricervicaux. Aucun de nos cas ne s’est plaint d’une difficulté à la proprioception ou à la perception des différents mouvements dans l’espace. De plus, il faut ajouter que tous nos cas pratiquent la course à pied sur des terrains divers comme route, chemin, sentier, piste et montagne. Tous les types de terrains sont retrouvés et s’il y a eu des chutes, elles ne sont pas dues à une mauvaise proprioception mais aux risques de la pratique du trail sur tout type de terrain. La voie d’abord postéro-externe ne semble pas être un élément péjoratif pour la proprioception à condition de bien réinsérer les muscles pelvi-trochantériens. 5. Conclusion Il s’agit d’une étude inédite rétrospective portant sur 7 patients (9 PTH) pratiquant de manière régulière la course à pied sur de très longues distances appelée ultra-marathon ou ultra-trail, c’est-à-dire supérieure à 42 kilomètres, en une ou plusieurs étapes. Il est impossible de savoir le nombre de kilomètres parcourus par ces coureurs avant l’intervention, sûrement plusieurs dizaines de milliers. Les coureurs, provenant de diverses régions de France, ont présenté une coxarthrose unilatérale pour 5 d’entre eux et qui s’est bilatéralisée pour les 2 autres dans un délai de 4 et 17 ans. Cette coxarthrose devenue invalidante les empêchait de courir mais aussi de vivre normalement au quotidien, et n’était plus soulagée par les thérapeutiques habituelles. La décision opératoire a été prise avec pour objectif principal de retrouver un confort de vie au quotidien. Le retour à une vie normale leur a permis de reprendre la course à pied sans fixer d’objectif de distance et de vitesse. La récupération d’une « hanche oubliée » leur a donné la possibilité de reprendre l’activité ultra. L’intervention a été réalisée par un seul et même chirurgien. Il s’agissait d’un abord postéro-externe avec luxation postérieure. Les prothèses étaient non cimentées. Le couple de frottement utilisé était en métal/polyéthylène conventionnel pour le cas le plus ancien (recul de 19 ans !), puis céramiquecéramique pour les suivants et céramique-PEX3 pour le cas le plus récent. La reprise de l’entraînement a été conseillée après le 3e mois afin que la fixation secondaire des implants soit

Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005

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ARTICLE IN PRESS M. Raguet et al. / Journal de Traumatologie du Sport xxx (2015) xxx–xxx

obtenue. Aucun patient de cette étude ne s’est plaint de trouble de la proprioception, même dans les courses nature en terrain irrégulier, contredisant l’argumentation de certains concernant les avantages théoriques du RSA par rapport à la PTH. Les distances parcourues avec la PTH allant jusqu’à 60 000 kilomètres, les contrôles radiographiques annuels n’ont pas permis de mettre en évidence d’usure dans le couple céramique-céramique. Dans notre étude, nous observons 2 descellements cotyloïdiens apparus entre 3 et 4 ans. Pour l’un, il existait des chutes répétées évoquant une origine traumatique et, pour l’autre, une hyperactivité importante avec 2500 kilomètres en un mois pouvant être un élément favorisant ; ces deux coureurs ont repris l’ultra au même niveau après la reprise chirurgicale. Notre étude n’est pas comparative car il s’agit d’un échantillon restreint et très particulier ne prêtant aucune comparaison avec une PTH classique. Ce travail inédit nous permet de constater qu’il est possible de courir de longues distances avec une PTH, contrairement aux recommandations de la littérature qui contre-indiquent les activités à haut niveau d’impact. La course à pied n’a pas entraîné d’usure au niveau du couple céramique-céramique. La surveillance clinique et radiographique doit être régulière chez ces patients habitués à souffrir dans la pratique de l’ultra. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Learmonth ID, Young C, Rorabeck C. The operation of the century: total hip replacement. Lancet 2007;370(9597):1508–19. [2] Clifford PE, Mallon WJ. Sports after total joint replacement. Clin Sports Med 2005;24(1):175–86. [3] McGrory BJ, Stuart MJ, Sim FH. Participation in sports after hip and knee arthroplasty: review of literature and survey of surgeon preferences. Mayo Clin Proc 1995;70(4):342–8. [4] Healy WL, Sharma S, Schwartz B, Iorio R. Athletic activity after total joint arthroplasty. J Bone Joint Surg Am 2008;90(10):2245–52. [5] Healy WL, Iorio R, Lemos MJ. Athletic activity after joint replacement. Am J Sports Med 2001;29(3):377–88. [6] Klein GR, Levine BR, Hozack WJ, Strauss EJ, D’Antonio JA, Macaulay W, et al. Return to athletic activity after total hip arthroplasty. Consensus guidelines based on a survey of the Hip Society and American Association of Hip and Knee Surgeons. J Arthroplasty 2007;22(2):171–5. [7] Swanson EA, Schmaizried TP, Dorey FJ. Activity recommendations after total hip and knee arthroplasty. A survey of the American Association for hip and knee surgeons. J Arthroplasty 2009;24(6 suppl. 1):120–6.

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Pour citer cet article : Raguet M, et al. La course à pied « hors norme » est-elle possible avec une prothèse totale de hanche ? J Traumatol Sport (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2015.01.005