Le stock incroyable d’une consommatrice hors norme de NPS

Le stock incroyable d’une consommatrice hors norme de NPS

S28 [2] Matsuta S, et al. Metabolism of the designer drug ␣pyrrolidinobutiophenone (␣-PBP) in humans: identification and quantification of the phase I m...

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S28 [2] Matsuta S, et al. Metabolism of the designer drug ␣pyrrolidinobutiophenone (␣-PBP) in humans: identification and quantification of the phase I metabolites in urine. Forensic Sci Int 2015;249:181—8. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2016.03.044 O35

Le stock incroyable d’une consommatrice hors norme de NPS C. Richeval 1,2,∗ , L. Humbert 1 , A. Lazes-Charmetant 3 , M. Martinez 4 , T. Nefau 4 , J.-M. Gaulier 1,2 , D. Allorge 1,2 1 Laboratoire de toxicologie, CHRU, Lille, France 2 EA4483, université de Lille 2, Lille, France 3 Pôle Trend-Sintes Bordeaux/OFDT, CEID Addictions, Bordeaux, France 4 Observatoire franc ¸ais des drogues et des toxicomanies, La Plaine Saint-Denis, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Richeval) Objectif Documenter les pratiques addictives d’une consommatrice de NPS. Description du cas Une femme de 36 ans, héroïnomane connue, découvre les NPS via les cannabinoïdes de synthèse (CS) il y a 2 ans. Dès lors, sa consommation évolue, notamment à la suite de ses recherches sur Internet. Elle teste et apprécie rapidement les cathinones, et tout particulièrement la MDPV (méthylènedioxypyrovalérone) qu’elle surnomme la « drogue noble ». Elle achète, quelquefois de fac ¸on compulsive, un nombre important de NPS et parfois en très grande quantité (de 250 mg à 50 g), bénéficiant alors sur certains sites marchands de nouveaux produits à tester gratuitement. Son addiction aux cathinones l’oblige, à la suite de leur inscription sur la liste des stupéfiants [1], à les acheter sur des sites chinois. Elle est par ailleurs traitée par méthadone, loxapine et oxazépam, et déclare s’injecter régulièrement de la morphine (par usage détourné de Skenan® ), qu’elle associe à des benzodiazépines pour pouvoir dormir après avoir inhalé différents NPS. Hospitalisée à sa demande dans un service psychiatrique, elle cède son stock, soit 36 sachets différents, dont les contenus vont être analysés. Méthodes Après broyage préalable de certains échantillons, se présentant sous forme de cristaux ou de cailloux, un aliquot de 10 mg de chaque échantillon a été mis en solution dans 1 mL de méthanol, puis placé aux ultrasons pendant 5 minute. Après dilution au 1/10 000e dans du méthanol, 100 ␮L ont été évaporés sous azote à froid en présence d’étalons internes. Les résidus secs ont été repris par 100 ␮L de phase mobile avant d’être analysés par UPLC-Xevo G2 QTOF (Waters). La séparation chromatographique a été réalisée par une colonne AcquityTM HSS C18 1,7 ␮m, 150 mm × 2,1 mm à l’aide d’un gradient tampon formiate d’ammonium pH 3/acétonitrile à 0,1 % d’acide formique. L’acquisition a été faite en mode MSE en électrospray positif. Résultats Deux types de sachets ont été analysés : 24 sachets « identifiés » portant noms, formules développées, restriction, noms commerciaux et 12 sachets « non identifiés » pour lesquels aucun renseignement n’est disponible. Sept sachets « identifiés », portant les noms commerciaux de Evoke, Synthacaine, Synthacaine Plus et Synthacaine Rock, et 2 « non identifiés » ont en commun de contenir de la lidocaïne associée à de la méthiopropamine (MPA) ou à de l’éthylphénidate. Neuf sachets « identifiés » et 6 « non identifiés » sont des cathinones : mexedrone, MDPV, 4-MEC, 3-MMC, ␣-PVP, ␣-PVT et ␣-PHP. Seul l’échantillon d’␣-PVT n’a pas été confirmé, s’agissant en fait d’␣-PVP. Trois CS (AB-PINICA, MMB-CHMINACA et 5F-APINACA) sont présents dans 4 sachets « non identifiés » et 4 sachets « identifiés ». La présence d’un dérivé de la méthamphétamine (la fluorométhamphétamine), de fluorophenmétrazine et d’une pipéridine, l’isopropylphénidate (associé à l’acide ritalinique) a été confirmée dans 4 sachets « identifiés ».

Congrès SFTA 2016 Conclusion Ce cas hors norme d’une jeune femme ayant expérimenté au moins une quinzaine de molécules différentes en moins de 2 ans illustre le danger de l’offre des NPS sur l’Internet, qui semble favoriser les comportements compulsifs d’achat et de consommation chez une personne ayant des antécédents d’addiction et psychologiquement fragile. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Référence [1] Arrêté du 27 juillet 2012 modifiant les arrêtés du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants et la liste des substances psychotropes. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2016.03.045 O36

Combinaison de deux cathinones et de l’alcool. . . un suicide raté du fait d’effets secondaires imprévus F. Aknouche 1,∗ , E. Guibert 1 , A. Tessier 1 , P. Kintz 2 Laboratoire BIO6MED, Antibes, France 2 X-Pertise Consulting, Oberhausbergen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Aknouche)

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Objectif Présenter un cas d’abus de méthylone et de méphédrone lors d’une tentative de suicide par pendaison qui n’a pu aboutir du fait des effets pharmacologiques combinés à ceux d’une alcoolisation. Cas M. D, 31 ans, est retrouvé allongé, inanimé sur le dos, dans le jardin de sa résidence, avec des morceaux de tee-shirts autour du cou en guise de liens, accrochés à une branche d’arbre dans le cadre d’un geste suicidaire par pendaison. Il est pris en charge par le Samu à 10 h 20, puis hospitalisé en réanimation. Un coma type Glasgow 6 conduit à une intubation orotrachéale. L’examen cardiovasculaire montre une tachycardie. Les examens biologiques pratiqués lors de l’admission révèlent une hyperglycémie (3,80 g/L), une acidose métabolique, une alcoolémie à 0,16 g/L, une CRP à 110 mg/L, une ASAT à 84 UI/L. Chez lui, sont retrouvés un sachet de poudre blanche et une bouteille de Vodka vide. Une enquête est ouverte pour détention de produits stupéfiants. Une prise de sang est réalisée le même jour, sur réquisition judiciaire, vers 16 h, pour recherche d’alcool, de stupéfiants et de médicaments. L’évolution est favorable sur le plan neurologique avec un retour à un état de conscience normal. On notera une rhabdomyolyse (CPK = 2278 UI/L) au cours de l’hospitalisation. L’interrogatoire du patient révèle une prise d’alcool vers 4 h du matin pour se donner « le courage de se pendre ». La lettre de sortie du patient conclut à une tentative de suicide par intoxication à la cocaïne et à l’alcool, associée à une pendaison ratée (absence de stigmate). Méthodes Les recherches de médicaments et de stupéfiants (hors cannabis) ont été effectuées CL-SM/SM (UPLC-QuattroMicro WATERS) sur colonne C18 ACQUITY HSS, après extraction en milieu alcalin par un mélange dichlorométhane/isopropanol/n-heptane (30:15:55, v/v/v) avec la MDEA-d5 comme étalon interne. Les ions caractéristiques des substances retrouvés sont les suivants : midazolam (m/z 326,1 > 291,2), méthylone (m/z 208,3 > 160,2) et méphédrone (m/z 178,3 > 160,2). L’alcool a été dosé par HS-CG/DIF et les cannabinoïdes par CG-MS/MS. Résultats Les investigations médico-judiciaires pratiquées sur le sang de Monsieur D. ont montré la présence de midazolam (Hypnovel® , administré à l’hôpital), de méthylone à la concentration de 936 ng/mL et de méphédrone à la concentration de 116 ng/mL. Les recherches d’alcool éthylique, des autres stupéfiants (cannabinoides, opiacés, cocaïniques) et des autres médicaments se sont avérées négatives. Conclusion L’analyse des échantillons sanguins a permis de mettre en évidence la présence de nouvelles drogues de synthèse,