S242 90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258
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L’échographie est-elle aussi performante que l’IRM pour analyser la cicatrisation du supra-épineux après réparation arthroscopique ? Résultats d’une étude prospective comparative de 62 cas
Philippe Collin ∗ , Thierry Jossaume , Yoshida Massaito , Christophe Lucas 6, boulevard de la Boutière, 35740 Saint-Grégoire, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Collin) Introduction L’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’échographie (EG) sont fréquemment utilisée pour analyser la qualité d’une réparation de la coiffe des rotateurs (CDR). En dehors des examens utilisant un produit de contraste, l’IRM constitue le gold standard. Le but de l’étude était de comparer l’EG à l’IRM dans l’analyse de la qualité d’une réparation de la CDR et d’en déduire la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positives et négatives (VPP & VPN). Patients et méthode Soixante-deux patients consécutifs sur 69 (âge moyen 63 ans) présentant une rupture transfixiante de la coiffe ont été inclus prospectivement sur une période de 6 mois. Les ruptures isolées du subscapulaire ont été exclues. La réparation a été arthroscopique par double rang et utilisation d’ancres en titane. La qualité de la réparation du supra-épineux a été analysée par IRM et par l’EG à un an de recul. L’EG a été réalisé par un seul radiologue (après une série test de 365 réparations) et les IRM ont été analysées indépendamment des résultats de l’EG par 3 médecins (le radiologue, l’opérateur et le résident). La qualité de la réparation a été jugée selon les critères de Sugaya et nous avons regroupé les types III et III en coiffe continue et les types IV et V en coiffe rompue. L’inter observer agreement était de 0,861 (IC95 %, 0,779 < ICC < 0,914). Résultats L’analyse du supra-épineux par échographie a montré 79 % de coiffe continue (stades I, II et III). Treize patients (21 %) présentaient une rupture transfixiante (stades IV et V), l’échographie comparée à l’IRM a une sensibilité de 80 %, une spécificité de 98 %, une VPP de 92 % et une VPN de 94 %. Discussion/conclusion Il n’y pas d’autre étude dans la littérature qui ont comparé l’IRM et l’US en postopératoire. Nos travaux montrent que l’US est un examen fiable et reproductible pour analyser la survenue d’une rupture itérative. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.248 327
Différentes options de transferts tendineux dans le traitement de la paralysie du trapèze – étude biomécanique
Jean-David Werthel ∗ , Eric Wagner , John W. Sperling , Kai-Nan An , Bassem T. Elhassan 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.-D. Werthel) Introduction Le transfert tendineux le plus fréquemment pratiqué pour traiter les paralysies chroniques symptomatiques du trapèze comprend un transfert des levator scapulae (LS), petit rhomboïde (PR) et grand rhomboïde (GR) à la face postérieure de la scapula. Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité biomécanique de ce transfert et de la comparer au transfert de ces mêmes
muscles sur des sites différents afin de restaurer la fonction du trapèze paralysé. Matériel et méthode Six hémi-thorax frais ont été inclus dans cette étude et montés sur un appareil réalisé sur mesure validé dans une étude précédente. Un système de trac¸age tridimensionnel électromagnétique était utilisé pour enregistrer les données cinétiques. Les angles scapulo-thoraciques (ST) étaient calculés en utilisant une séquence d’angles d’Euler pour mesurer la rotation de la scapula (sonnette interne et externe). Les mesures étaient effectuées pour : – trapèze normal, LS, PR, GR+ ; – transfert de Eden-Lange (EL) où le LS est transféré latéralement sur l’épine de la scapula et les PR et GR sont transférés ensemble sur la face postérieure de la scapula+ ; – un transfert modifié qui comprenait un transfert du LS sur le bord médial de l’acromion, du PR sur l’épine de la scapula médialement au LS et du GR médialement au PR. Résultats Le trapèze s’est révélé être un rotateur externe de la scapula (sonnette externe) et entraînait un déplacement scapulothoracique moyen (DSTM) de 26,98◦ (22,93◦ + 31,95◦ ). De la même manière le triple transfert modifié entraînait une rotation externe de la scapula avec un DSTM moyen de 22,23◦ (12,71◦ + 29,21◦ ). À l’opposé, le transfert musculaire dans la configuration de EL conduisait à une rotation interne de la scapula en particulier à l’initiation du mouvement avec un DSTM moyen de −6,69◦ (−3,48◦ ± 14,24◦ ). Conclusion Cette étude biomécanique montre que le transfert modifié des LS, PR et GR entraînait un mouvement ST qui réplique celui de la fonction normale du trapèze. À l’opposé le transfert d’EL entraînait un mouvement ST contraire en particulier au début du mouvement lorsque celui-ci était comparé à la fonction normale du trapèze. Ces résultats indiquent que sur le plan clinique, le transfert modifié pourrait entraîner de meilleurs résultats dans le traitement des paralysies du trapèze car il reproduit mieux la fonction normale de celui-ci. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.249 328
La douleur de l’épaule et ou de la scapula et son association avec un syndrome compressif nerveux
Pascal Cottias ∗ , David Biau , Philippe Anract Hôpital Cochin, service d’orthopédie, 75014 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Cottias) Introduction La douleur de l’épaule associée à un syndrome du canal carpien a déjà été décrite mais sans localisation, sans fréquence et sans association avec un syndrome du tunnel cubital. Le but de ce travail a été d’essayer de l’étudier. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective bicentrique, mono-opérateur de 596 neurolyses du membre supérieur dont 209 cas présentaient une douleur de l’épaule. Deux sousgroupes ont été étudiés - 109 (groupe 1) douleurs du moignon de l’épaule antérieure ou externe (77 femmes et 32 hommes) et 100 (groupe 2) douleurs postérieures de l’épaule ou de la scapula (64 femmes et 36 hommes) d’âge moyen (groupe 1 - 55 ans et groupe 2 - 49 ans). Le motif de consultation initiale était - le canal carpien (66 % groupe 1, 32 % groupe 2), un canal carpien et un tunnel cubital (18 % groupe 1, 128 % groupe 2), et une tendinite de l’épaule (15 % groupe 1, 54 % groupe 2). Les douleurs étaient surtout nocturnes (88 %) et associées à des acroparesthésies des doigts (95 % groupe 1, 82 % groupe 2), des douleurs du coude (16 % groupe 1, 36 % groupe 2) et des cervicalgies (5 % groupe 1, 25 % groupe 2). La majorité des patients ont eu un EMG qui montrait un canal carpien (62 % groupe 1, 41 % groupe 2), un tunnel cubital (6 % groupe 1, 17 % groupe 2) ou normal (17 % groupe 1, 26 % groupe 2). Les patients ont été opérés en fonction de la
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clinique, de l’électromyogramme et du résultat du test infiltratif (18 cas groupe 1, 28 cas groupe 2). Il a été pratiqué une neurolyse du médian au canal carpien (31 cas groupe 1, 5 cas groupe 2), du nerf cubital au coude avec ou sans transposition (4 cas groupe 1, 12 cas groupe 2) et des deux (74 cas groupe 1, 83 cas groupe 2). Résultats Au recul moyen (17 mois groupe 1 et 11 mois groupe 2), les douleurs d’épaule (antérieures ou postérieures) ont disparu dans 77 % des cas groupe 1 et dans 88 % des cas groupe 2. Discussion Les douleurs d’épaule sont connues dans le syndrome compressif mais peu de séries rapportent des chiffres précis sur sa fréquence. Conclusion Ce travail montre que les douleurs d’épaule sont fréquentes dans le canal carpien mais aussi dans le tunnel cubital. Ce dernier serait peu être plus pourvoyeur de douleurs postérieures de la scapula. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.250 329
Syndrome du défilé cervico-thoraco-brachial. Étude prospective sur une cohorte de 59 patients. Facteurs influenc¸ant les résultats de la kinésithérapie et du traitement chirurgical
Cécile Pougès ∗ , Christian Fontaine , Xavier Demondion , Christophe Chantelot , Guillaume Wavreille Hôpital Roger-Salengro, orthopédie A, CHRU de Lille, rue Émile-Laine, 59037 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Pougès) Introduction La prise en charge du syndrome du défilé cervicothoraco-brachial (SDCTB) repose sur le traitement rééducatif en première intention et sur le traitement chirurgical en cas de forme compliquée. Le but de cette étude était de dégager et d’analyser des facteurs prédictifs de réponse à ces deux thérapeutiques et d’en rapporter les résultats. Patients Nous avons réalisé une étude prospective, les 59 patients inclus présentaient un SDCTB confirmé. Méthode L’évaluation se faisait par auto-questionnaire, score DASH et bilan clinique complet, initialement puis à 6 mois postkinésithérapie et 6 mois postopératoire dans le cas des patients opérés. Une kinésithérapie selon le protocole de Prost était proposée en première intention. La chirurgie était réalisée en cas d’échec de la rééducation. Nos critères de jugements principaux pour évaluer les résultats des 2 traitements et rechercher les facteurs prédictifs du résultat étaient la variation du score DASH et la satisfaction. Résultats Nous avons inclus 74 SDCTB chez 59 patients. Dans 69 cas un traitement rééducatif a été fait. Le DASH moyen est passé de 51,57 (± 19,46) à 47,62 (± 22,14) (p = 0,01). Nous avons constaté une amélioration jugée suffisante dans 18 cas (26 %). Les facteurs péjoratifs statistiquement significatifs sur les résultats de la kinésithérapie étaient un DASH initial élevé (p = 0,003), un nombre de manœuvres initialement positives élevé (p = 0,034), une EVA douleur initialement élevée (p = 0,04), un arrêt de travail lors de la consultation initiale (p = 0,007), une profession impliquant des mouvements répétés en abduction (p = 0,004), un antécédent traumatique (p = 0,004). Sur les 47 cas opérés, nous avons constaté 70,2 % de bons et très bons résultats, 19,15 % de résultats moyens. L’amélioration de tous les symptômes était statistiquement significative, le DASH moyen est passé de 56,78 (± 20,69) à 34,7 (± 24,08) (p < 0,001). Le facteur prédictif d’une meilleure satisfaction était la présence d’une côte cervicale (p = 0,007). Les facteurs associés à un
meilleur DASH postopératoire étaient l’âge jeune (p = 0,0046), une EVA douleur initialement basse (p < 0,0001), et une absence d’arrêt de travail lors de la consultation initiale (p = 0,0002). Discussion Nous avons démontré que plus le patient était symptomatique initialement, moins la kinésithérapie était bénéfique. Le traitement chirurgical reste le traitement de choix des formes compliquées ou résistantes au traitement conservateur. Conclusion La kinésithérapie a été efficace dans 26 % des cas et doit être proposée en première intention. Nous avons obtenu 70 % de bons résultats postopératoires chez les patients en échec de kinésithérapie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.251 330
Possibilités endoscopiques et risques anatomiques de la réinsertion du tendon bicipital distal par endobouton
Naklan Ouattara ∗ , Stéphane Levante , Sylvain Rigal , Thierry Bégué Hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92140 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Ouattara) La rupture du tendon bicipital brachial distal est une lésion rare dont la réparation est résolument chirurgicale. L’utilisation d’un endobouton par voie endoscopique permet une réparation anatomique par fixation bicorticale solide. Elle présente cependant un risque pour la branche motrice du nerf radial après franchissement de la deuxième corticale. Cette étude sur sujets anatomiques analyse donc les possibilités endoscopiques de réparation par endobouton et les risques pour le nerf radial. L’étude a porté sur 16 coudes indemnes de tout abord chirurgical. L’instrumentation comportait une colonne d’endoscopie, un moteur avec broche de 22 × 10, une boîte de petite chirurgie et une lame de bistouri. L’installation s’est faite en décubitus dorsal avec le membre supérieur reposant sur une table à bras, l’avant-bras en supination. Après un mini-abord transversal d’environ 3 cm au pli du coude, le tendon bicipital a été désinséré de la tubérosité. Puis, sous contrôle endoscopique une broche a été fichée dans la tubérosité bicipitale en franchissant les deux corticales. Enfin un abord externe a permis de repérer et disséquer la branche motrice du nerf radial, puis la distance du point de sortie de la broche par rapport au nerf radial a été mesurée de même que l’angle d’approche par rapport à l’axe du bras dans le plan de la table. Nous n’avons pas relevé de lésion du nerf radial. Les différents angles d’approche étaient compris entre 4 et 20◦ d’inclinaison en ulnaire et la distance de la broche par rapport au nerf radial entre 7 et 14 mm. La réinsertion endoscopique par endobouton du tendon bicipital distal peut se faire dans un angle sécurisé de 4 à 20◦ sans risque pour la branche motrice du nerf radial. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.252