PTO – vol 16 – n°3
La dynamique identitaire de stagiaires immigrants : Stratégies d’acculturation et insertion dans un collectif de travail Identity dynamics of immigrant trainees: Acculturative strategies and insertion into a workgroup Ghislain Mary* & Anne-Marie Costalat-Founeau** *Université Montpellier III – Paul Valéry, laboratoire de psychologie Equipe EA4425,
[email protected] ** Université Montpellier III – Paul Valéry, laboratoire de psychologie Equipe EA4425,
[email protected] Résumé L’objectif de cette recherche fut l’exploration de relations réciproques entre les stratégies d’acculturation de stagiaires immigrants et leurs “stratégies” d’insertion au sein d’un collectif de travail. L’investigation de la dynamique identitaire de chaque sujet a servi de base à cette étude qualitative et exploratoire, au moyen de l’IMIS (investigateur multi stade de l’identité sociale), élaboré par Zavalloni et Louis-Guérin (1984, 2007). Dans les cas présentés, les environnements de travail faisaient écho à quelques-uns des principaux obstacles s’opposant à l’intégration sociale des immigrants. Certains résultats ont donc révélé l’émergence spontanée de stratégies d’adaptation liées simultanément aux cultures et à la profession. Summary The aim of this research was to explore reciprocal relations between acculturative strategies of immigrant trainees and their “strategies” of integration into a workgroup. The investigation of each participant’s identity dynamics served as a basis to this qualitative and exploratory study, using the IMIS (multistage social identity investigator), created by Zavalloni and Louis-Guérin (1984, 2007). In both the cases presented here, work environments echoed back to some of the main obstacles opposing to the social integration of immigrants. Therefore, part of the results revealed spontaneous emergence of adaptative strategies simultaneously linking to cultures and the profession. Mots clefs : Dynamique Identitaire, Stratégies d’Acculturation, Ego-écologie, BTP Key words : Identity Dynamics, Acculturative Strategies, Ego-ecology, Building
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1. Introduction Le secteur du bâtiment et des travaux publics a toujours offert de nombreuses opportunités de travail aux immigrants, qu’ils proviennent d'Europe du sud ou de l'est, de contrées plus éloignées et parfois d’anciens territoires colonisés d'Afrique ou d'Asie. Les entreprises du BTP sont par conséquent en France les plus représentatives du phénomène des relations interculturelles au travail et on peut s’étonner que ce terrain n’ait pas été investigué par les psychologues de l’identité. Culture et identité sont intimement intriquées, de telle sorte que les situations prolongées ou répétées de contact interculturel, pareilles à celles engendrées par l’immigration, constituent des terrains favorisant l’expression et donc l’observation des mécanismes psychologiques qui entrent en jeu dans la dynamique identitaire. L'immigrant de longue durée au sein d'une société d'accueil se trouve impliqué dans une situation d'acculturation1, appelant la remise en question quotidienne de parcelles de son identité inspirées par sa culture d'origine2. Ses velléités d'intégration peuvent se heurter à deux types d'obstacles susceptibles d'amorcer le morcellement de son identité : "les atteintes à [son] unité de sens et à la valeur qu'[il s']attribue" (Camilleri, Kastersztein, Lipiansky, MalewskaPeyre, Taboada-Leonetti & Vasquez, 1990, p.88). L'auto-attribution d'une valeur positive à l'image de Soi est un objectif primordial du sujet, qui peut être compromis en situation d'immigration par la perte de son statut (familial, social, professionnel) duquel il tirait un certain prestige, par une précarité synonyme d'échec, la non reconnaissance de ses diplômes, de ses capacités professionnelles et/ou de ses qualités individuelles, souvent éclipsées par des stéréotypes négatifs omniprésents. L'atteinte à l'unité de sens se produit quand les grilles de lecture fournies par les deux cultures en présence entrent en conflit sur des points essentiels de l'identité du sujet (valeurs, représentations, comportements prescrits). Afin de résoudre subjectivement le conflit objectif existant dans la situation d'acculturation et pour réussir simultanément l'adaptation à l'environnement et la préoccupation ontologique de cohérence de Soi, les immigrants élaborent de manière consciente ou inconsciente des stratégies identitaires. Plusieurs auteurs ont réalisé une typologie de ces stratégies (ibid.), cette recherche tente d'analyser comment diverses dimensions psychologiques qui concourent à l'élaboration d'une identité s'articulent pour justifier le recours à telle stratégie.
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L'acculturation désigne les phénomènes « résultant du contact direct et continu entre des groupes d'individus de cultures différentes, avec des changements subséquents dans les types de culture originaux de chacun des groupes » (Redfield, Linton & Herskovits, 1936). 2 L'individu se construit en intégrant des éléments de sa culture à travers un processus nommé enculturation.
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2. Problématique Plus spécifiquement, cette recherche se focalise sur la fonction du travail dans la dynamique identitaire et le choix de stratégies chez deux immigrants stagiaires en gros œuvre dans le bâtiment. Il paraissait important d'interviewer des sujets vivant une double insertion simultanée, au sein d'une entreprise en qualité de stagiaire et dans la société française, de manière à pouvoir comparer comment ils intégreraient à leurs identités la nouveauté issue de ces deux "cultures". Le choix du bâtiment et plus particulièrement du gros œuvre comme activité professionnelle n'est évidemment pas non plus anodin, en plus d'être historiquement le secteur de prédilection pour l'embauche de main d'œuvre immigrée, le BTP a été désigné à plusieurs reprises pour son "ethnicisation" de la division du travail s'appuyant sur une très forte stéréotypisation des communautés ethniques et une gestion informelle, décentralisée, de la main d'œuvre (Jounin, 2004). On pouvait donc s'attendre à ce que la position de stagiaire au sein d'une entreprise de bâtiment partage avec celle de l'immigrant des problématiques d'intégration communes justifiant le recours à une même stratégie identitaire. La méthode IMIS (investigateur multistade de l'identité sociale) issue de l'ego-écologie (Zavalloni & Louis-Guerin, 1984 ; Zavalloni, 2007) fournit un cadre d'analyse de la dynamique identitaire de chaque sujet, permettant d'appréhender l'objet de cette recherche, à travers les redéfinitions et catégorisations que produit chaque individu pour s'approprier subjectivement les éléments de son environnement qui occupent une place importante dans son identité, à commencer par les catégories sociales auxquelles il appartient objectivement. 3. Cadre théorique de la recherche 3.1 L'identité, une notion complexe L'identité se construit sur une base paradoxale, qu'il faut avoir à l'esprit pour en comprendre le concept. Le terme même "identité" désigne indistinctement l'unique, l'originalité du sujet, comme à l'inverse l'identique ou le semblable, exemplaire d'une catégorie prédéfinie. Il est amusant de remarquer que le même paradoxe puisse être souligné pour le terme "individu" (Lipiansky, 2005). En pratique, la construction identitaire du sujet passe nécessairement par la prise de conscience du point de vue d'autrui à travers un processus d'identification. Erikson fut le premier à synthétiser toute la complexité de la genèse de ce qu'il nomma "identité psychosociale" dans une formule remarquable : "l’individu se juge lui-même à la lumière de ce qu’il découvre être la façon dont les autres le jugent par comparaisons avec eux-mêmes et par l’intermédiaire d’une typologie, à leurs yeux significative ; en même temps, il 221
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juge leur façon de le juger, lui, à la lumière de sa façon personnelle de se percevoir lui-même, par comparaison avec eux et avec les types qui, à ses yeux, sont revêtus de prestige" (Erikson, 1972, p.17). De ce complexe amalgame de processus sociocognitifs résulte en principe l'identité psychosociale d'un individu. Toutefois, alors qu'Erikson concevait ce long et sollicitant processus de l'adolescence comme devant nécessairement aboutir à un produit fini, une identité adulte stable, le consensus scientifique penche désormais nettement en faveur d'une dynamique identitaire qui resterait en mouvement tout au long de la vie. Ceci soulève un nouvel aspect paradoxal de l'identité : la nécessité de rester soi-même tout en incorporant de la nouveauté afin de s'adapter, d'évoluer et si possible en s'améliorant, comme l'a très bien décrit Tap : "tel est le paradoxe de l’identité : le “je” ne peut être que par la médiation du souhait de devenir “autre”, en vue de combler un manque. Cet autre – idéal du moi à son tour rejoint – se projettera dans un autre projet et cela dans un renvoi sans fin" (Tap, 2005, p.57). Le paradoxe de l'identité n'est donc jamais complètement résolu, il motive l'individu à aller de l'avant dans sa quête d'un Soi idéal plus authentique et mieux adapté à sa perception de la réalité. Le paradoxe originel n'est cependant pas le seul obstacle, la dévalorisation et des contradictions importantes peuvent apparaître affectant des repères primordiaux de l'identité, notamment lorsqu'un individu passe durablement d'un environnement socioculturel à un autre. Des stratégies entrent alors en jeu ou l’action et ses effets de capacités influencent la dynamique identitaire (Costalat-Founeau, 2008). 3.2 Stratégies identitaires en situation d'acculturation Carmel Camilleri a consacré une grande partie de ses travaux à la description des facteurs psychologiques qui entrent en jeu chez les individus en situation d’acculturation (Camilleri & col., 1990). Les menaces qui pèsent sur l’identité individuelle y sont de deux ordres : les « atteintes à l’auto attribution de la valeur » au sein de rapports sociaux asymétriques remettent en question l’image de soi en la dévalorisant ; les « atteintes à l’unité de sens » modifient les représentations, valeurs et comportements prescrits. Lorsque la transposition dans la société d’accueil des codes issus de la culture d'origine d'un immigrant engendre de l’inadéquation rendant ceux-ci inopérants, les individus s’y adapteront en privilégiant soit la « cohérence simple », soit la « cohérence complexe », soit en ayant recours à une stratégie de modération des conflits de codes. Le but de ces stratégies est avant tout de modérer les conflits internes au sujet, certaines pouvant faire augmenter ceux qu'il a avec son entourage tandis que d'autres les atténuent. Les stratégies d'acculturation par la cohérence simple se traduisent par l'élimination subjective pure et simple d'un des termes de la contradiction. Soit 222
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le sujet choisit de survaloriser la préoccupation pragmatique et donc son adaptation à l'environnement de manière opportuniste, soit il survalorise la préoccupation ontologique, ce qui se concrétise le plus souvent par un repli communautaire. Les stratégies d’évitement des conflits par la cohérence simple sont les pôles extrêmes du continuum typologique de Camilleri. Les stratégies d'acculturation par la cohérence complexe permettent de satisfaire aux deux types de préoccupations susmentionnés, elles sont employées par les immigrants soucieux de s'adapter à la situation présente tout en l'expliquant de façon à ce qu'elle n'entre plus en conflit avec leur identité culturelle. Il en existe aussi deux sortes, celles qui tiennent compte de la logique rationnelle et celles qui y sont indifférentes. La résolution du conflit étant avant tout subjective et ne faisant pas fréquemment l'objet d'une argumentation claire et détaillée, un individu peut tout à fait s'adapter sans tenir compte de contradictions personnelles tant que celles-ci ne sont pas dénoncées par la communauté. Les stratégies faisant appel à la modération des conflits de code sont les plus problématiques selon Camilleri. Il s'agit de stratégies d'évitement employées lorsque l'individu ne parvient plus à solutionner le conflit. Il se résigne alors en ayant parfois recours à la scotomisation d'une partie du réel et au déni. Enfin, Camilleri stipule que "cette typologie n'a évidemment rien de définitif" (Camilleri & col., 1990, p.110). 3.3 Ego-écologie, une théorie de l'identité psychosociale L'ego-écologie (Zavalloni et Louis-Guerin, 1984, 1988 ; Zavalloni, 2003, 2007) s'inspire du modèle de l'identité psychosociale d'Erikson, respectueuse du rôle de l'intersubjectivité dans la construction d'une identité dynamique intégrant les pôles personnel et social du sujet. Cette construction doit refléter la façon dont l'individu s'identifie à autrui et redéfinie son environnement, tout en tenant compte de comment la société l'identifie en fonction d'appartenances et de caractéristiques personnelles. Le point de départ de l'investigation ego-écologique est la définition par le sujet de groupes sociaux auxquels il appartient objectivement. Les mots qu'il emploie pour les définir sont ce qu'on appelle des "unités représentationnelles" (URs). Ces URs peuvent véhiculer des valeurs, attitudes, représentations et affects qui justifient sa position, ses rôles et ses modes de socialisation. L'étape suivante consiste à déterminer si ces URs sont positives ou négatives et s'il se les applique personnellement ou non. Le but de ceci est de faire apparaître dans l'espace élémentaire de l'identité sociale (EEIS) du sujet, des catégories d'identification et de différenciation positives ou négatives, qui témoignent d'un processus de reformulation de ses appartenances sociales s'appuyant sur des valeurs, affects, motivations et catégorisations significatives à ses yeux. On accède ainsi au contenu et à la structure de son identité. 223
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Une série d'entretiens semi-dirigés est conduite à ce stade pour amener l'investigation au delà de cette première étape descriptive quelque peu superficielle. L'investigation porte alors sur le réseau d'expériences, de souvenirs, d'images et d'affects qui forment à un niveau subconscient ce qu'on nomme la "pensée de fond", dont la principale fonction est de procurer un sentiment de réalité vécue au sujet en entrant "en résonnance" avec tout discours impliquant des thèmes fondamentaux de sa dynamique identitaire. Cette mise en contexte des éléments "vibrants" de l'identité permet de mieux saisir leur importance dans le maintien d'une cohérence entre l'individu, ses multiples identifications et son environnement tel qu'il se le redéfinit. Ils devraient donc éclairer également l'apparition et le maintien de sa stratégie identitaire. 4. Contexte méthodologique de la recherche 4.1 Les participants Cette étude porte sur deux sujets immigrants Marocains s’étant engagés dans une formation au métier d’ouvrier du bâtiment après avoir décidé de mettre un terme aux études qu’ils étaient venus poursuivre en France. Leur cas est donc particulier puisque le passage du milieu universitaire à celui des chantiers peut se comprendre comme une acculturation en soi. Ceci ne peut qu'exacerber les mécanismes identitaires que cette recherche doit analyser dans une perspective idiographique3 à vocation exploratoire et sans objectif de généralisation des résultats. 4.1.1 Sujet 1 Ce sujet a choisi de venir en France initialement pour rejoindre sa famille et poursuivre des études commencées au Maroc. Malheureusement la maîtrise de droit qu’il dit avoir obtenu là-bas n’a pas été reconnue ici, ce qui le contraignit à se réorienter. Il décida donc de s’inscrire à l’université Paul Valéry, dans la filière AES. Lorsqu’il prit la décision de mettre un terme à ses études pour entrer dans la vie active, il constata que ses diplômes ne lui permettraient pas d’accéder immédiatement à un emploi. Il dut donc se réorienter une nouvelle fois et entra comme stagiaire dans une entreprise de bâtiment par l'intermédiaire du GEIQ BTP Hérault, pour une formation de 2 ans. Marié avec une femme "Française, Française" selon ses propres termes, il pense avoir réussi ce que lui-même appelle son "intégration", c'est-à-dire travailler tout en respectant la loi Française et les personnes, sans toutefois 3
Le caractère idiographique désigne les recherches centrées sur l’originalité des sujets tandis que la nomothétique consiste à insérer ceux-ci dans des modèles préexistants, inférés sur une moyenne autour de laquelle les fluctuations de l’écart type n’obtiennent pas de signification autre que statistique.
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renier ses origines. Il est "fier d’être Marocain", "n’oublie pas le pays" dont il vente les beaux paysages et l'Histoire "riche", même s’il reconnaît qu’aujourd’hui son rayonnement international n’est plus aussi important, qu’il y a "des choses mauvaises" et que "il faut beaucoup de travail […] Dans tous les domaines". Il explique que "même parfois on tombe amoureux avec les problèmes, avec la galère". Des deux participants à cette étude il semble être celui qui a eu le plus de difficulté à s'intégrer dans l'entreprise. L'assistant au chef de chantier se plaignait de ne rien parvenir à en faire. 4.1.2 Sujet 2 Ce second sujet, tout comme le premier, a choisi de venir en France initialement pour compléter son cursus universitaire commencé au Maroc après y avoir obtenu une maîtrise. N’étant bénéficiaire d’aucune bourse, il fut hébergé les premiers temps chez un étudiant que connaissait un de ses amis, puis dut travailler pour accéder à son propre logement. Il enchaîna agent de nettoyage, saisonnier dans l’agriculture, gardien d’immeuble et veilleur de nuit. Le travail eut finalement raison de ses études, ce qu’il regrette aujourd’hui : "Mais à la fin j’ai rien fait. Je le regrette. Si j’avais une bourse la situation se serait… Meilleure". Après avoir abandonné l’enseignement supérieur il se réorienta donc vers la même formation au gros œuvre que le sujet 1 et ils effectuèrent ensemble leur période de stage dans la même entreprise. Marié à une femme "Française–Française, de souche" et père de deux enfants, il attend encore que lui soit accordée la nationalité : "A cause de la loi de monsieur Sarkozy… Au début il était un an après le mariage et si tu as un enfant… Tu peux la demander dès que t’as un enfant. Après il est passé à deux ans. Là il est passé à quatre ans. Donc je vais la demander le mois de Septembre." Sa période de formation s'est conclue par une embauche dans l'entreprise de construction où il a effectué son stage, au cours duquel l'assistant au chef de chantier m'avait fait des éloges à son égard. 4.2 L'IMIS (investigateur multistade de l'identité sociale) L’IMIS se déroule en trois phases mais il est apparu plus adéquat pour cette enquête de rassembler les deux dernières en une seule. Dans un premier temps il s’agissait donc de recueillir le répertoire sémantique de l’identité psychosociale. Chaque sujet décrivit en cinq mots, adjectifs ou courtes phrases des groupes sociaux d’appartenance et d’exclusion qui lui sont proposés en fonction des objectifs de la recherche, ici : stagiaires, chefs de chantier, immigrés, nationalité d’origine, Français. Ensuite chaque réponse ou unité représentationnelle (UR) produite fit l’objet d’une notation sur deux échelles en cinq points chacune, afin de préciser son degré d’applicabilité à Soi puis au groupe, ainsi que sa valence, positive, négative ou ambivalente. 225
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La seconde étape consistait en une série d’entretiens semi directifs, pour une durée moyenne cumulée par sujet d’environ sept heures. C’est au cours de cette phase, dite d’analyse du réseau associatif, que surgit la trame constituée
de catégorisations, prototypes, motivations, projets, attitudes, valeurs, affects, émotions, actions et compétences que l’expérience a agrégé au mot identitaire. La richesse des associations autour d’un mot devenant le centre d’un circuit affectif - représentationnel éclaire son importance dans la dynamique du sujet. 5. Résultats 5.1 L’espace élémentaire de l’identité sociale (EEIS) Les EEIS retranscrivent la position des groupes sociaux au sein de l’identité sociale du sujet, telle qu’il se la redéfinit en y appliquant des valeurs et catégorisations pour lui-même significatives. Dans ces deux tableaux on observe une dominante dans le posipôle du Soi des URs que les sujets ont produit pour qualifier leur nationalité d’origine, ce qui en fait un groupe d’identification positive. Les URs définissant la nationalité du pays d’accueil n’occupent pas une position si tranchée. En revanche les groupes "immigrants" et "stagiaires" sont emprunts de négativité en ce qu’ils sont synonymes pour ces sujets des difficultés liées à l’intégration et à la non reconnaissance sociale. On note à ce propos l’usage des URs "mal vus" et "problèmes d’adaptation" ou "ont du mal à s'adapter ou s'intégrer" produites par les deux sujets pour décrire similairement stagiaires et immigrants.
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EEIS du sujet 1
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Soi +
Non Soi +
| Marocains : z Avons une histoire pas mal, civilisation z N’oublient pas le pays z Fiers d’être marocains z Tolérants z Généreux z Travailleurs z Avons des caractères difficiles | Stagiaires : z Accédons à une place dans la société
| Immigrants : z Ont fait la guerre pour la France z Ont construit la France après la guerre | Stagiaires : z Créons une route pour trouver du travail | Chefs de chantier : z Les gérants du chantier
Soi
Non-Soi
| Stagiaires : z Travaillons plus mais touchons moins z Devons dire toujours oui z Payent moralement pour apprendre | Immigrants : z Là-bas étrangers, ici étrangers z Ont laissé beaucoup de choses là-bas
| Immigrants : z Mal vus z Aiment pleurer z Ont du mal à s’adapter ou s’intégrer | Français : z Hypocrites z Racistes z Individuels | Stagiaires : z Mal traités z Problèmes d’adaptation
Soi –
Non Soi [-] 227
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EEIS du sujet 2
[+]
Soi + | Marocains : • Attachés à la famille • Généreux • Modestes • Respectueux • Unis • Solidaires • Diversifiés, pluriels | Chefs de chantier : • Ponctuels • Doivent être organisés • Doivent être respectueux des ouvriers | Stagiaires : • En formation, apprentissage | Immigrants : • Étrangers • Cherchent du travail • Enrichissants • Travailleurs | Français : • Aiment le changement
Non Soi + | Chefs de chantier : z Expérimentés | Stagiaires : z Guidés par un tuteur z Très motivés
Non-Soi | Immigrants : z Déracinés z Mal vus z Ont du mal à faire coexister les deux cultures z Créent des problèmes | Stagiaires : z Ne donnent pas le maximum z Mal vus z Pas bien guidés z Pas motivés | Marocains : z N’aiment pas le changement
Soi -
Non Soi 228
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5.2 Analyse des dynamiques identitaires 5.2.1 Sujet 1 La réorientation de ce sujet vers les métiers du bâtiment après le long parcours universitaire qu’il a effectué s’est accompagnée d’une modification de son environnement social, qui peut être considérée comme une deuxième acculturation : "Je voulais travailler en un domaine trop loin par rapport à moi, par rapport à mes diplômes, par rapport à mon entourage, euh… C’est le bâtiment." Cette situation tend à remettre en question sa valeur personnelle et "l’unité de sens" (Camilleri & al., 1990) qu’il attribue à ses expériences. La stratégie identitaire qu’il déploie pour y faire face est tripartite. Elle se compose de l’instauration d’une distance dans les relations sociales, ainsi que d’une recherche d’amélioration de la communication selon certains principes valorisés, sans oublier la poursuite d’un but personnel qui lui fournit une motivation extrinsèque pour persévérer dans cette formation malgré les nombreuses difficultés rencontrées. Les deux premières parties, distance relationnelle et valorisation de la communication, peuvent sembler contradictoires, à raison, puisqu’elles le sont en partie mais pas complètement. Pour comprendre comment le sujet les fait coexister il faut investiguer la manière dont il recompose intérieurement son environnement social et interagit avec celui-ci. Les valeurs qu’il associe à la communication idéale sont la liberté d’expression, sur un pied d’égalité notamment avec ses supérieurs, sans discrimination de l’origine culturelle des personnes. Le non-respect de ces valeurs communicationnelles rend toute communication soit impossible soit stérile et justifie pour le sujet cette mise à distance qu’il instaure sur la base du niveau éducatif ou culturel des personnes : « Mais moi je pense ça dépend les domaines et ça dépend le niveau euh… Culturel et niveau euh… Educatif des cadres… Haut. » ; « Même les gens qu’ils sont racistes... Ils sont… Les gens qu’ils savent pas trop ». Cette prise de distance le protège des remises en question de sa valeur personnelle et renforce donc son attachement à ces valeurs. Sans la catégorisation par le niveau d'éducation, cette mise à distance se traduirait simplement par une stratégie de repli sur soi mais avec celle-ci, le sujet peut choisir de ne s’investir socialement qu'auprès des personnes dont il ne se sent pas "mal vu". Catégorisation et valeurs interagissent donc pour se soutenir mutuellement à travers la distanciation et la communication. Cette stratégie du sujet opère sur le plan interculturel, pour faire face aux stéréotypes racistes, mais également sur le plan professionnel, en réaction aux remarques parfois brutales de ses collègues et supérieurs sur le chantier.
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La poursuite d’un but personnel est le troisième élément de sa stratégie d’adaptation. Le sujet est extrinsèquement motivé et persévérant en dépit du manque d’investissement et de gratification dans son travail. Les dimensions subjective et normative de son système capacitaire ne s'accordent pas (CostalatFouneau, 1994, 1997, 2005), il n'obtient pas de ses chefs la reconnaissance qu'il pense être en droit d'attendre. En tant que stagiaire, sa marge décisionnelle est quasiment inexistante (Deci & ryan, 1985), les tâches les plus ingrates lui sont pourtant confiées. Sa motivation à persévérer dans cet emploi-formation provenait en l’occurrence de l'objectif qu'il s'était fixé d'ouvrir son propre commerce. Cette dynamique identitaire correspond assez fidèlement, dans la théorie des mondes sociaux de l’entreprise (Francfort, Sainsaulieu, Osty & Uhalde, 1995), au modèle d’identité collective dit de la « mobilité », dont les caractéristiques sont une sociabilité faible et sélective, un projet socioprofessionnel visant l’ascension sociale à travers un rapport instrumental à l’entreprise et surtout, un nomadisme synonyme d’enrichissement culturel renforcé par la valorisation de l’autonomie. 5.2.2 Sujet 2 Les difficultés qu’évoque ce sujet sont parmi celles que rencontrent bon nombre d’immigrants, matérielles quand il doit abandonner ses études pour travailler, affectives parce qu’il est éloigné de sa famille et lorsqu’il se trouve confronté aux problèmes communicationnels et aux a priori sur ses origines ethnoculturelles : "Si t’es né ici c’est plus facile que si t’es étranger. Il y a des fois le problème de la langue, tu maîtrises pas bien la langue. C’est un handicap. T’as pas la même culture des gens d’ici, t’es étranger." Les stratégies qu’il met naturellement en place lui sont en revanche personnelles, même si des similarités pourront être dégagées avec celles de nombreux autres individus, elles sont ancrées dans son expérience personnelle et tirent leur logique de motivations, valeurs et modes de régulation d’affects qui en résultent. Le second sujet, sans se projeter un objectif futur à atteindre, est intrinsèquement motivé de par sa dynamique identitaire reposant sur une stratégie d’enrichissement culturel personnel et mutuel, caractérisée par son désir d’apprendre d’autrui de nouvelles choses qui « s’ajoutent à son bagage » et la satisfaction qu’il tire donc du travail en groupe. Cette motivation est à l’œuvre tant dans la sphère professionnelle que dans le domaine des relations interethniques : "C’est un enrichissement d’une nouvelle culture. Si t’as deux langues, c’est mieux que une langue. C’est comme ça. Si t’as deux cultures, c’est mieux que une culture. Voilà, tu peux réfléchir différemment. Tu peux voir les choses différemment" ; "dans le bâtiment il y a beaucoup de trucs, il y a beaucoup de méthodes. Il y a beaucoup des astuces". Cependant, malgré sa bonne intégration au collectif de travail qui résulte de cette stratégie, il n’envisage pas de continuer à travailler dans le bâtiment plus de trois ans si 230
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aucune perspective de formation supplémentaire ou de développement de carrière ne se dégage pour lui dans ce temps. Ceci peut s’interpréter comme la contrepartie nécessaire de sa stratégie d’enrichissement culturel. Dans cette perspective, les valeurs de respect et d’unité sont pour lui autant nécessaires à la poursuite de ses objectifs qu’à la cohérence et à la positivité de son auto perception : "L’essentiel, que je respecte les gens… Pour moi si on me respecte pas… Si je les respecte je sais que je suis… Je me sens à l’aise". Désir de s’enrichir de la connaissance d’autrui, valorisation du respect et de l’unité, en se soutenant mutuellement renforcent l’unité de valeur et de sens de la dynamique identitaire du sujet, lui permettant d’appréhender la nouveauté et les difficultés sereinement. Cette base invariante de son identité le conforte dans son attente de changements qu’il espère jusque dans son ancrage culturel : "Je crois c’est une nouvelle culture mélangée. Au début elles étaient, je sais pas, je crois… Au début elles étaient un petit peu séparées. Mais avec le temps ça se mélange. Ça se mélange et comme je t’ai dit au début, par exemple, celle du Maroc était dominant… Mais avec le temps celle d’ici va être dominante". Il ne souhaite pas précipiter son adaptation à la culture française et n’en ressent pas le besoin, chaque changement devant s’effectuer naturellement le temps venu. Comme le souligne Toshiaki Kozakaï (2007, p.214) : "Ce n’est pas en dépit de, mais grâce à la fermeture qu’on peut s’ouvrir à l’extérieur. Il s’agit là d’une stratégie active d’intégration". 6. Discussion conclusive L’objectif de cette recherche était d’expliquer les relations réciproques entre les stratégies d’acculturation individuelles de travailleurs immigrants et leurs "stratégies" d’insertion dans un collectif de travail au cours d’une formation au métier d’ouvrier du bâtiment. Le travail souvent considéré comme un vecteur d’intégration offre-t-il réellement aux immigrants un support privilégié pour s’intégrer et si oui, quelle est la nature de cet étayage ? Le modèle d’une acculturation considérée comme réussie, saine et pérenne d’un point de vue psychosociologique étant, rappelons-le, celui où les deux cultures en présence s’acheminent progressivement vers une nouvelle culture mixte, sans toutefois rejeter ce qui fait l’originalité de chacune, à travers un processus jalonné de "crises" et de remaniements identitaires. Le premier indicateur, apparu nettement dans les réponses formulées par les sujets dès la première phase de l’IMIS, révèle que les difficultés rencontrées par les stagiaires au cours de leur formation font écho à celles que les immigrants vivent dans leur confrontation à la culture et à la société Française. Les mêmes URs du non Soi négatif ont été employées par les deux 231
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sujets pour décrire tant les stagiaires que les immigrants comme étant : "mal vus" ou ayant des "problèmes d’adaptation" ou encore "du mal à s’adapter ou s’intégrer". Les conflits de codes culturels n'ont à aucun moment été mis en avant par les deux répondants. Tous deux sont mariés à une femme française "de souche" et ne semblent pas faire l'expérience de conflits liés à une incompatibilité de cultures. Ceci étant, ils ne renient pas non plus leur origine marocaine, dont ils parlent avec fierté et affection. En revanche les atteintes à l'auto-attribution d'une valeur positive à l'image de Soi sont bien présentes dans leurs discours et s'expliquent aisément en considération de leurs parcours très semblables. Tous deux ont connu une remise en question de leur valeur d'étudiant à deux reprises, lorsque leurs diplômes de maîtrise obtenus au Maroc n'ont pas été reconnus en France pour commencer, puis lorsqu'ils arrêtèrent leurs études et se retrouvèrent, faute de mieux, à apprendre le métier d'ouvrier du gros œuvre dans le bâtiment, secteur professionnel qui a été pointé du doigt pour son ethnicisation de la division du travail alimentée par un très large usage de stéréotypes dévalorisants à l'égard des communautés immigrées qui y sont représentées (Jounin, 2004). Certes, ces deux trajectoires d'étudiants Marocains ne reflètent pas l'ensemble de la main d'œuvre immigrée d'Afrique du Nord atterrissant dans le BTP, même si les statistiques de l'INSEE indiquent un accroissement du nombre d'immigrés diplômés du supérieur, rattrapant presque le nombre des nationaux, et même si les immigrants originaires du Maghreb sont parmi les plus concernés par la déqualification (avec ceux provenant d'Afrique subsaharienne) lorsqu'ils arrivent sur le marché du travail français. L'objectif de cette étude n'était pas l'obtention de résultats généralisables à un ensemble statistiquement prédéfini mais l'exploration idiographique des dynamiques identitaires, visant une meilleure compréhension du vécu de ces immigrants stagiaires du bâtiment sur les questions ayant rapport à notre cadre théorique. L'analyse de ces deux dynamiques identitaires présente, en outre, l'intérêt de poser le fonctionnement de deux stratégies très opposées en réaction à une situation similaire à différents égards pour ces deux sujets. Alors que le sujet 1 met en place une stratégie que l'on pourrait qualifier de défiance vis-à-vis d'une catégorie subjective de personnes "qui savent peu", le sujet 2 réaffirme et met en pratique son désir d'apprendre à travers le travail en groupe et la mixité culturelle. On admet pourtant que le but caché de ces deux stratégies est identique, il s'agit de préserver le moi des atteintes à la valeur et à la cohérence de l'identité. Si les deux assurent subjectivement l'adaptation à la situation nouvelle qui aurait pu poser problème, objectivement en revanche 232
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seule celle du sujet 2 lui permet de rencontrer la reconnaissance de son entourage professionnel. Finalement, les réactions divergentes de ces deux sujets ne sont pas sans rappeler les travaux sur l'efficacité de la motivation en fonction de l'orientation du but de celle-ci dans les situations d'ambiguïté de rôle (Elliot & Dweck, 1988 ; Elliot & Thrash, 2002 ; Li & Bagger, 2008). Le sujet 1, motivé extrinsèquement par le désir de faire reconnaitre sa valeur, se sent mis en danger par le challenge que constitue l'ambiguïté de rôle dans la situation, il adopte alors une stratégie d'évitement ne lui permettant pas de développer ses habiletés, ce qui le conduira à faire plus souvent l'expérience de sa propre inefficacité, augmentant sa crainte de la menace que fait peser sur lui la situation ambigüe. Le sujet 2, motivé intrinsèquement par sa volonté d'apprendre, considère ce même challenge comme une opportunité d'exercer ses habiletés, il développe donc des stratégies efficaces, augmente ses efforts, intensifie son attention et échappe ainsi au cercle vicieux de la dévalorisation. L'ambiguïté pour ces sujets peut se trouver bien entendu dans la remise en cause du sentiment de continuité de leur identité mais aussi, plus simplement, dans l'absence très fréquente d'un tuteur pour leur expliquer les ficelles du métier : "si ce tuteur avec qui tu
travailles n’est pas là donc c’est normal que tu vas pas donner le maximum" ; "si on te lâche, tu vas rien apprendre. Voilà, « viens, tu vas faire ça, ça, ça et ça… » Mais on te guide pas de temps en temps… Normalement tu vas pas apprendre les bons gestes. Des fois au bâtiment il y a des bons gestes. Un tuteur normalement il est sensé de les connaître". Références Camilleri, C., Kastersztein, J., Lipiansky, E.M., Malewska-Peyre, H., TaboadaLeonetti, I. & Vasquez, A. (1990). Stratégies identitaires. Paris : PUF. Costalat-Founeau, A.M. (1994). La dynamique représentationnelle de Soi : Compétence d’action et représentation. Thèse de doctorat d’Etat, Toulouse. Costalat-Founeau, A.M. (1997). Identité sociale et dynamique représentationnelle. Rennes : PUR. Costalat-Founeau, A.M. (2005). Identité sociale et ego-écologie : Théorie et pratique. Paris : Sides. Costalat-Founeau, A.M. (2008) Identité, action et subjectivité : le sentiment de capacité comme un régulateur des phases identitaires. Connexions n° 89, 63-74. Deci, E. L. & Ryan, R. M. (1985). Intrinsic motivation and self-determination in human behavior. New-York : Plenum Press. Elliot, A. J., & Dweck, C. (1988). Goals : An approach to motivation and achievement.Journal of Personality & Social Psychology, 54, n°1, 5– 12.
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