Référence [1]
Steichen O, Grateau G. Le zen et l’art de la lecture critique d’article. Presse Med 2009;38:1005-6. Pierre Durieux Santé Publique et Informatique Médicale, Faculté de médecine, Université Paris Descartes, F-75006 Paris, France Correspondance : Pierre Durieux, Santé Publique et Informatique Médicale, Faculté de médecine, Université Paris Descartes, 15 rue de l’école de médecine, F-75006 Paris, France.
[email protected] Disponible sur internet le 5 mai 2009
DOIs of original articles: 10.1016/j.lpm.2009.03.003; 10.1016/j.lpm.2009.04.001 ß 2009 Publié par Elsevier Masson SAS. doi: 10.1016/j.lpm.2009.04.002
La lecture critique d’article fait partie des disciplines fondamentales Critical appraisal of medical literature is a fundamental skill
L’utilisation ultérieure que feront de cet outil les médecins est un autre problème. Certains préféreront lire directement des articles (c’est mon cas), d’autres préféreront utiliser des analyses toutes faites (ACP Journal Club, EBM Journal) dont je ne nie pas l’excellente qualité ; d’autres préféreront un compromis entre les deux. Mais combien de médecins, en France, sont abonnés à ces journaux ? Le problème me semble être plutôt, en particulier dans le domaine thérapeutique, la faiblesse, parmi les médecins, du recours à des sources d’information scientifiques indépendantes, autrement dit, celles qui sont fournies par les grandes revues médicales publiant des articles originaux. Un exemple : de plus en plus les malades trouvent par l’intermédiaire d’Internet des informations précises et assez souvent (pas toujours) de bonne qualité. Ils posent des questions à leurs médecins, comment ceux-ci peuvent-ils répondre s’ils ne peuvent pas analyser le ou les articles cités par les malades, s’ils ne peuvent pas argumenter les décisions prises par les autorités de santé, en sachant par exemple séparer « efficacité d’un traitement » et « utilité » ? La qualité de formation des médecins doit aussi les rendre aptes à se forger leur propre opinion vis-à-vis des pressions commerciales et des lobbies. Très souvent c’est dans les articles originaux qu’ils pourront trouver matière à argumenter, ce qui peut d’ailleurs faire aussi l’objet de travaux de groupe en FMC. Il me semble que la question ne devrait pas être de savoir s’il faut enseigner la lecture critique des articles médicaux (LCA) mais pourquoi on a attendu si longtemps pour instituer cet enseignement en France. Je ne peux bien sûr qu’être d’accord avec l’éditorial de Pierre Durieux et Joël Ménard pour considérer que la LCA est une discipline fondamentale. Les utilisations possibles de cet outil, multiples, peuvent ensuite être discutées.
Références [1]
La correspondance d’Olivier Steichen et Gilles Grateau consacrée à « l’art de la lecture critique d’article » [1] en réponse à l’éditorial de Pierre Durieux et Joël Ménard [2] constitue une réflexion intéressante mais qui intrique deux choses différentes : l’apprentissage de la lecture d’article et la façon de faire une bibliographie. Les articles originaux constituent la base de beaucoup des connaissances médicales. Ils sont rédigés dans un langage codé concernant par exemple le plan, le temps des verbes. . . qui nécessite donc un apprentissage. Les études médicales sont longues et complexes, elles se terminent à bac +10, parfois plus. Comment pourrait-on expliquer que l’on n’enseigne pas aux étudiants en médecine l’utilisation de l’outil qu’est la lecture critique d’articles originaux ?
tome 38 > n86 > juin 2009
[2]
Steichen O, Grateau G. Le zen et l’art de la lecture critique d’article. Presse Med 2009;38:1005-6. Durieux P, Ménard J. La lecture critique d’article : un outil essentiel à la pratique de la médecine. Presse Med 2009;38:7-9. Gérard Lorette CHRU Trousseau, Service de Dermatologie, F-37044 Tours Cedex 16 France Correspondance : Gérard Lorette, CHRU Trousseau, Service de Dermatologie, F-37044 Tours Cedex 16, France.
[email protected] Reçu le 2 avril 2009 Accepté le 2 avril 2009 Disponible sur internet le 1 mai 2009
DOIs of original articles: 10.1016/j.lpm.2009.03.003; 10.1016/j.lpm.2009.04.002 ß 2009 Publié par Elsevier Masson SAS. doi: 10.1016/j.lpm.2009.04.001
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considérer qu’elles ne sont que des écoles professionnelles, on limitera peut-être un jour l’enseignement de la médecine à l’apprentissage de la rédaction d’un arrêt de travail ou à celui des standards de soins rédigés et imposés par une Haute autorité de santé.
Correspondances
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