VIe Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212 Introduction Les taux d’incidence de blessés de la route ont d’abord été estimés par rapport à la taille de la population ou celle du parc de véhicules, ce qui n’est pas adapté pour comparer les types d’usagers. Méthodes Les taux d’incidence sont le ratio entre le nombre de blessés et l’exposition, mesurée par la mobilité. Les blessés sont recensés par le Registre du Rhône des victimes d’accidents de la circulation routière, et trois critères de gravité sont utilisés : blessés toutes gravités, blessés sérieux, blessés hospitalisés. La mobilité est mesurée par l’enquête ménages-déplacements de Lyon, par mode de transport, en nombre d’usagers, de trajets, de kilomètres parcourus ou d’heures passées. Cette enquête ayant lieu de novembre à avril, nous corrigeons les estimations de mobilité par des ratios de saisonnalité, estimés à partir de l’enquête nationale transports et déplacements. Résultats En heures passées, critère le plus comparable entre les types d’usagers, le risque d’être blessé est, par rapport aux automobilistes, 8 fois plus élevé à vélo, et 42 fois plus élevé chez les deux-roues motorisés. Le risque d’être blessé sérieux, est, par rapport aux automobilistes, 2 fois plus élevé chez les piétons, 16 fois plus chez les cyclistes et 121 fois plus chez les usagers de deux-roues motorisé. Les 18–25 ans sont les plus à risque. Conclusion Pour les deux-roues motorisés, le sur-risque majeur est intrinsèque à la combinaison vitesse et absence de carrosserie, et les mesures de protection ne peuvent suffire. Pour les vélos, le sur-risque est moindre, et le casque et/ou les couleurs voyantes sont encore peu utilisés. Mots clés Traumatismes ; Accidents de la route ; Registre ; Incidence ; Mobilité Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.127 F4-2
Mortalité par accident de la vie courante chez les enfants en France métropolitaine, 2000–2010 L. Lasbeur , B. Thélot Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France Introduction Les accidents de la vie courante (AcVC) entraînent de nombreux décès chez les enfants. Ils constituent la première cause de mortalité chez les 1–14 ans. L’objectif de ce travail est de suivre l’évolution de ces décès, dont une majorité pourrait être évitée. Méthodes Les données de mortalité de la base des certificats de décès (CépiDc) ont été analysées. Les tendances ont été modélisées par une régression de Poisson corrigée par une régression binomiale négative. Les taux de variation ont été ajustés sur l’âge et l’année. Résultats En 2010, 188 enfants âgés de moins de 15 ans sont décédés d’un AcVC. Les garc¸ons étaient plus souvent victimes que les filles (SR = 1,3) ; la cause la plus fréquente était la noyade (55 décès), suivie des incendies (39), des suffocations (34, dont 53 % avant l’âge de 1 an), des chutes (18), des intoxications (5), ainsi que d’autres causes (11 précisées, 26 non précisées). Ces résultats ont été analysés selon l’âge (moins de 1 an, 1–4, 5–9, 10–14 ans). Les taux standardisés de mortalité par AcVC ont diminué de 5,4 % par an (p < 0,0001) entre 2000 et 2010. La baisse 2010/2009 (236 à 188 décès, −20,3 %) devra être confirmée. Discussion Si le nombre et les grandes causes de décès par AcVC chez les enfants sont connus, le descriptif de l’accident ayant conduit au décès n’est pas disponible. La mise en place d’un « recueil détaillé » des circonstances de survenue de ces décès accidentels est nécessaire à la définition d’axes de prévention ciblés. Mots clés Surveillance épidémiologique ; Accidents de la vie courante ; Décès ; Enfants Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.128
S211
F4-3
Traumatismes graves du bassin secondaire à un accident de la route, département du Rhône, Lyon, France A. Ndiaye a,b , B. Gadegbeku a,b , J.-L. Martin a,b , B. Laumon a,b IFSTTAR, Umrestte Département transport santé sécurité (TS2), Bron, France b Université de Lyon, Lyon, France a
Introduction Les traumatismes graves du bassin rentrent dans le cadre d’un tableau de polytraumatismes qui met en jeu le pronostic vital et fonctionnel. Il s’agit de décrire les aspects épidémiologiques des lésions graves du bassin consécutives à un accident de la route. Méthode Les données proviennent du registre du Rhône des victimes d’accidents de la circulation routière. Il inclut toute personne blessée à la suite d’un accident et décrit les caractéristiques accidentelles, individuelles, lésionnelles pour chaque victime. Les lésions sont codées grâce à l’Abbreviated Injury Scale (« AIS ») qui comprend six niveaux de gravité allant de 1 (lésion mineure) à 6 (lésion mortelle). L’analyse porte sur la période 1996–2012 et comprend tous les traumatisés graves du bassin (AIS 3+). Résultats On a dénombré à partir du registre 751 traumatisés graves du bassin soit 4 % de l’ensemble des blessés. La population est à prédominance masculine (65 %) majoritairement âgée de 25 à 44 ans. Les automobilistes sont plus concernés (35 %), puis les usagers de deux-roues à moteur (31 %), les piétons (23 %), les cyclistes (7 %) et les autres types d’usagers (4 %). La mortalité est de 21 % en raison d’autres foyers hémorragiques associés sévèrement atteints : thoraciques (34 %), crânio-encéphaliques (21 %) et abdomino-pelviens (15 %). Le risque de fracture du bassin est plus élevé chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Conclusion L’atteinte grave du bassin constitue un marqueur de sévérité globale et doit être le pôle d’intérêt des différentes spécialités concernées afin de réduire la morbimortalité. Mots clés Accidents ; Bassin ; Facteur prédictif de gravité ; Polytraumatisme Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.129 F4-4
La surveillance épidémiologique des défenestrations accidentelles d’enfants en France : enquêtes 2005, 2006 et 2013 A. Pasquereau a , P. Meyer b , B. Thélot a a Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France b Hôpital Necker–Enfants-malades, Paris, France Introduction Les chutes accidentelles de grande hauteur, appelées « défenestrations », sont des accidents de la vie courante aux conséquences redoutables, d’autant plus qu’ils surviennent surtout chez les très jeunes enfants. Méthodes Les enquêtes Défenestrations ont pour objectif de décrire le nombre, les circonstances et la gravité des chutes accidentelles de grande hauteur d’enfants. Après une première enquête en 2005, deux enquêtes ont été menées du 15 mars au 15 octobre 2006 et 2013 dans trois régions (Île-de-France, NordPas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur), sur toutes les chutes accidentelles de 3 mètres ou plus, d’enfants âgés de moins de 15 ans. Résultats Pendant les sept mois de l’enquête 2013, 76 défenestrations ont été recensées (taux d’incidence 1,9/100 000). Il s’agissait surtout d’enfants âgés de moins de 6 ans (62 %), majoritairement des garc¸ons (70 %). Dans 49 % des cas la chute a eu lieu alors que l’ouverture disposait d’une protection, qui a donc été inefficace. Dans 82 % des chutes un adulte était présent. Un meuble se trouvait sous l’ouvrant dans la moitié des cas. Neuf enfants sont décédés (12 %), 8 ont gardé des séquelles dont 3 sévères. La comparaison des trois enquêtes montre peu de différence de caractéristiques des accidents. Cependant le nombre de cas a diminué entre 2006 (106 cas) et 2013 (76). Discussion Les actions de prévention initiées en 2006 en France doivent être poursuivies : recommandation de surveillance des enfants par les adultes, pas de meuble sous les ouvrants, systèmes d’ouverture de fenêtre adaptés.
VIe Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212
S212 Mots clés
Défenestration accidentelle ; Chute ; Enfant ; Épidémiologie
Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.130
Évaluation de l’amélioration de la prise en charge aux urgences des chuteurs âgés de 75 ans et plus, Alpes du nord, 2010–2012 C. Ricard a , F. Picot b , P. Couturier a , F.-X. Ageron a Réseau Nord Alpin des Urgences, Centre Hospitalier Annecy-Genevois, France b Service de gériatrie, CHU Michallon, Grenoble, France a
F4-5
Recours aux urgences pour traumatisme crânien : résultats de l’enquête EPAC, France métropolitaine, 2012 G. Pédrono , L. Lasbeur , A. Pasquereau , B. Thélot Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France Introduction Chaque année en France surviennent plusieurs centaines de milliers de traumatismes crâniens (TC) qui motivent un recours aux urgences hospitalières. L’objectif de ce travail était de décrire les TC survenus à la suite d’un accident de la vie courante (AcVC). Méthodes Les données 2012 de recours aux urgences des dix hôpitaux de métropole participant à l’enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC) ont été analysées. Les TC ont été décrits selon l’âge et le sexe, le mécanisme, l’activité et la prise en charge de l’accidenté. Résultats En 2012, les TC ont représenté près de 9 % des AcVC collectés. Ils ont touché davantage les enfants (58 %) et les personnes âgées (21 %) ; ils sont survenus plus fréquemment chez les hommes (55 %) que chez les femmes. Dans la grande majorité des cas (83 %), les TC sont survenus à la suite d’une chute, fréquemment lors d’activité de jeux et loisirs (34 %), souvent à domicile (47 %). Concernant le devenir immédiat, le taux d’hospitalisation après passage aux urgences, 20 %, était deux fois plus élevé que pour les autres AcVC. Ces résultats étaient variables selon l’âge de l’accidenté. Discussion Les TC dus à un AcVC sont fréquents. Outre les décès entraînés par les plus graves d’entre eux, les TC non mortels marginalisent aussi chaque année des milliers de personnes (perte d’emploi et de logement, ruptures des relations sociales, etc.). Leurs causes et facteurs de risque doivent être mieux connus pour contribuer à leur prévention. Mots clés Traumatisme crânien ; Accident de la vie courante ; Surveillance épidémiologique ; EPAC ; Urgences Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
F4-6
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.131
Introduction La chute des personnes âgées est une problématique fréquente, souvent symptomatique d’un état de fragilité. Afin de permettre aux urgentistes de s’approprier les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), un programme de formation a été proposé à un échelon régional. Méthodes Étude multicentrique selon une méthode d’observation avant-après la mise en place d’un programme qualité dans les services d’urgence. Les dossiers médicaux des patients ont été consultés de manière rétrospective par tirage au sort en 2010 puis en 2012. Résultats Treize centres ont participé à cette évaluation, 2426 patients chuteurs ont été inclus en 2010 et 2684 en 2012. En 2012, il a été constaté que les dossiers des urgences contenaient davantage d’informations sur les facteurs de fragilité et que les examens recommandés avaient été plus souvent réalisés : pour les ECG 53 % en 2010 versus 64 % en 2012 (p < 10−3 ), les bilans biologiques 57 % versus 65 % (p < 10−3 ), la recherche de troubles des fonctions supérieures de 29 % versus 42 % (p < 10−3 ) et la recherche d’hypotension orthostatique de 7 % versus 11 % (p < 10−3 ). Pour les patients fragiles, le taux de recours aux urgences pour récidive de chute a diminué entre les deux phases (7,4 % versus 2,2 %, p = 0,03). Conclusion Ce programme a été ressenti comme positif par les urgentistes. Sa mise en place a permis de favoriser les relations entre urgentistes et gériatres. Il n’a pas été possible de comparer l’évolution de la prise en charge dans des centres témoins n’ayant pas bénéficié du programme. Mots clés Gériatrie ; Urgences ; Réanimation Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.132