La transfusion de plasma en préhospitalier

La transfusion de plasma en préhospitalier

Symposia / Transfusion Clinique et Biologique 22 (2015) 183–200 Déclaration d’intérêts d’intérêts. L’auteur n’a pas transmis de déclaration de confli...

436KB Sizes 3 Downloads 139 Views

Symposia / Transfusion Clinique et Biologique 22 (2015) 183–200 Déclaration d’intérêts d’intérêts.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflits

http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.200 S02-4

Lutte contre le virus Ebola en Guinée : utilisation de plasmas hyperimmuns P. Gallian Établissement fran¸cais du sang, Saint-Denis, France Adresse e-mail : [email protected] L’épidémie causée par le virus Ebola touche la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. En avril 2014, un an après la description des premiers cas, l’épidémie qui a été responsable d’environ 25 000 cas avec plus de 10 000 décès, est encore loin d’être jugulée. Pour répondre à cet enjeu, l’OMS coordonne une action internationale d’ampleur et soutient des actions de recherche essentiellement sur 3 axes : l’utilisation du sang riche en anticorps issu de malades guéris, l’utilisation de molécules antivirales et le développement de vaccins. Le projet européen Ebola Tx, déployé en Guinée, s’inscrit dans le premier axe et se propose d’étudier l’efficacité d’un traitement faisant appel à des plasmas riches en anticorps neutralisants collectés chez des survivants. Il est coordonné par l’Institut de médecine tropicale d’Anvers et réuni un consortium de nombreuses équipes européennes. L’EFS participe à ce projet en formant les personnels du CNTS de Conakry au prélèvement (automate PCS2 Haemonétics), à la préparation (technique d’atténuation des pathogènes Intercept, Cerus) et à la conservation des plasmas issus d’aphérèse. Une quinzaine de volontaires de l’EFS ont faits des missions en binôme d’environ une semaine entre le 02/01/15 et le 20/03/15. Au 15/04/15, 88 malades (critère d’inclusion : diagnostic de moins de 48 h) ont été traités par des plasmas prélevés chez des survivants. Le protocole comprend l’injection de 2 plasmas de 200 mL (isogroupes si possible) issus de 2 donneurs différents. L’essai thérapeutique doit se poursuivre jusqu’à l’inclusion d’environ 130 patients. L’efficacité du traitement sera évaluée sur une réduction de 20 % du taux de mortalité de l’infection. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.201

S03 – Transfusion en médecine d’urgence Modérateurs : A. Sailliol et P.-M. Mertes. S03-1

L’accueil du traumatisé grave hémorragique en salle d’accueil des urgences vitales

B. Prunet ∗ , E. Meaudre , E. Kaiser Hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne, Toulon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Prunet) L’accueil hospitalier d’un traumatisé grave se fait en salle d’accueil des urgences vitales. Le principe est alors de réaliser rapidement des examens cliniques et paracliniques pour identifier l’origine d’une détresse vitale, notamment hémorragique, et la traiter. Le dilemme est d’obtenir rapidement un bilan lésionnel suffisant sans retarder les traitements salvateurs urgents. Trois examens d’imagerie sont donc réalisés : une radiographie du thorax, une radiographie du bassin, ainsi qu’une échographie dite « Fast-echo » (péritoine, plèvres, péricarde). De plus, cette phase d’accueil permet d’optimiser le conditionnement préhospitalier : accès vasculaires de qualité, bilan sanguin, optimisation du monitorage (pression artérielle invasive, doppler transcrânien) et réalisation de gestes thérapeutiques (remplissage vasculaire, transfusion, intubation trachéale, drainage thoracique, contrôle des hémorragies externes ou extériorisées (garrot, tamponnement nasal, suture d’un scalp, pansement hémostatique), immobilisation des fractures de membre ou du bassin. Dès lors que les fonctions vitales sont stables ou stabilisées, le scanner « corps entier » est

185

l’examen de choix pour réaliser un bilan lésionnel presque exhaustif et orienter secondairement le patient vers le lieu de traitement des lésions objectivées : bloc opératoire, salle de radiologie interventionnelle ou service de réanimation. À l’inverse, chez le patient hémorragique en grande instabilité hémodynamique malgré les thérapeutiques initiales, une hémostase d’urgence (chirurgicale ou endovasculaire) devra être mise en œuvre, sans scanner préalable, selon le point d’appel hémorragique identifié par les examens initiaux. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.202 S03-2

Conservation au froid des plaquettes : place dans la prise en charge du blessé hémorragique C. Martinaud Centre de transfusion sanguine des armées, Clamart, France Adresse e-mail : [email protected] Le choc hémorragique est la première cause de mortalité dans la phase précoce de prise en charge des polytraumatisés. Un quart des blessés de guerre parvenant aux structures chirurgicales nécessite une transfusion urgente dont 5–10 % une transfusion massive. Trente pourcent de ces derniers risquent de mourir de leurs blessures alors que ce chiffre peut être considérablement diminué par une thérapeutique transfusionnelle consistant à transfuser précocement, en sus des CGR, une proportion importante de concentrés de plasma et de plaquettes. Cette stratégie se heurte à la disponibilité des produits sanguins labiles, principalement du plasma et des plaquettes. Le plasma lyophilisé permet de répondre aux besoins mais la durée et la température de conservation des plaquettes restent difficilement compatibles avec de nombreuses situations. La conservation des plaquettes à +4 ◦ C ou congelées est une hypothèse étudiée depuis plus de 40 ans. Les premières observations ont montré que leurs capacités d’agrégation sont mêmes meilleures lorsqu’elles sont exposées au froid. C’est la division par deux de leur temps de recirculation après exposition au froid et le risque infectieux qui ont conduit aux recommandations actuelles de conservation. De nouvelles données montrent que l’exposition au froid est responsable de modifications à l’origine d’une augmentation de leurs capacités hémostatiques. Peut-on alors imaginer une place pour ce type de plaquettes dans des conditions particulières ? Associées à un plasma lyophilisé, cette possibilité ouvrent de nouvelles perspectives et pourraient remettre en cause les recommandations actuelles. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.203 S03-3

La transfusion de plasma en préhospitalier D. Jost Brigade des sapeurs pompiers de Paris, Paris, France Adresse e-mail : [email protected] Après un traumatisme hémorragique sévère, la coagulopathie s’installe rapidement et nécessite une correction immédiate par l’apport de plasma [1]. Cependant, l’utilisation de plasma frais congelé (PFC) est problématique et toujours retardée, en raison de la phase de décongélation [2]. Ainsi, le PFC n’est pas utilisable par les médecins des unités terrestres combattantes pour des raisons de logistique et, en particulier, la nécessité de le maintenir en état congelé puis de le décongeler de fac¸on contrôlée ; le stockage sous réfrigération est une alternative également peu pratique sur le champ de bataille. Aussi, sur le terrain, notamment en zones de combat, le plasma lyophilisé franc¸ais (PLYO) est le traitement idéal de la coagulopathie traumatique [3,4] car il se conserve à température ambiante pendant 2 ans, se reconstitue en moins de 4 minutes et est universel pour le groupage sanguin ABO [5]. En médecine civile de l’avant, la transfusion précoce de PLYO pourraient aussi prévenir ou corriger les troubles de la coagulation des traumatisés hémorragiques les plus graves. Le vaste corpus de données cliniques relevant de l’expérience militaire franc¸aise et américaine en Afghanistan et en Irak depuis 2001 a permis de soutenir la mise en œuvre d’études cliniques

186

Symposia / Transfusion Clinique et Biologique 22 (2015) 183–200

comparant les résultats de la réanimation avec et sans PLYO dès la phase préhospitalière [6–8]. Ainsi, depuis 2010, des études prospectives sont menées sur les théâtres de guerre par le service de santé des armées franc¸aises et les forces spéciales américaines et en traumatologie civile hospitalière en France. L’expérience acquise autorise maintenant l’utilisation du PLYO par les praticiens des SAMU et pompiers militaires au travers d’un projet de recherche clinique comparant la réanimation transfusionnelle de terrain avec et sans plasma. Déclaration d’intérêts L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Floccard B, Rugeri L, Faure A, Saint-Denis M, Boyle EM, Peguet O, et al. Early coagulopathy in trauma patients: an on-scene and hospital admission study. Injury 2012;43:26–32. [2] Radwan ZA, Bai Y, Matijevic N, del Junco DJ, McCarthy JJ, Wade CE, et al. An emergency department thawed plasma protocol for severely injured patients. JAMA Surg 2013;148:170–5. [3] Ignjatovic V, Barnes C, Newall F, Hamilton S, Burgess J, Monagle P. Point of care monitoring of oral anticoagulant therapy in children: comparison of Coagu-Chek Plus and Thrombotest methods with venous international normalised ratio. Thromb Haemost 2004;92:734–7. [4] Hagemo JS. Prehospital detection of traumatic coagulopathy. Transfusion 2013;53(Suppl. 1):48–51. [5] Martinaud C, Civadier C, Ausset S, Verret C, Deshayes AV, Sailliol A. In vitro hemostatic properties of French lyophilized plasma. Anesthesiology 2012;117:339–46. [6] Martinaud C, Ausset S, Deshayes AV, Cauet A, Demazeau N, Sailliol A. Use of freeze-dried plasma in French intensive care unit in Afghanistan. J Trauma 2011;71:1761–4. [7] Gonzalez EA, Moore FA, Holcomb JB, Miller CC, Kozar RA, Todd SR, et al. Fresh frozen plasma should be given earlier to patients requiring massive transfusion. J Trauma 2007;62:112–9. [8] Shuja F, Finkelstein RA, Fukudome E, Duggan M, Kheirbek T, Hamwi K, et al. Development and testing of low-volume hyperosmotic spray-dried plasma for the treatment of trauma associated coagulopathy. J Trauma 2011;70:664–71. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.204

S04 – Sociologie et éthique du don Modérateurs : B. Pelletier et B. Cunéo S04-1

Bilan d’étape et perspective de la cellule nationale d’écoute après un an d’existence

L. Henry Baudot ∗ , R. Spinardi , R. Briat EFS Pays de la Loire, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L.H. Baudot) À l’heure où le modèle transfusionnel éthique est interrogé, les stratégies de fidélisation des donneurs constituent des leviers forts pour consolider la mission de service public de l’EFS visant à garantir l’autosuffisance de la France en produits sanguins. Comprendre les freins et les motivations au don de sang, identifier les leviers du passage à l’acte les plus pertinents, prendre en compte les attentes des donneurs constituent donc les premières étapes pour établir des stratégies de communication et de fidélisation adaptées. En complément de la réflexion stratégique sur l’offre de collecte et les cibles prioritaires à mobiliser pour répondre aux besoins des patients, le processus rationnel d’écoute permet d’enrichir la connaissance des donneurs dans une logique d’amélioration continue des pratiques et des stratégies. Impulsée par la norme ISO 9001 et le COP, encadrée par le Manuel Qualité, l’écoute client est multiforme. C’est dans ce cadre qu’un dispositif d’écoute a été structuré, en 2013, par la Direction de la chaîne transfusionnelle s’appuyant sur deux dispositifs complémentaires : un Observatoire des donneurs de sang visant à mesurer notamment l’évolution de la satisfaction

des donneurs, et le déploiement, pour les régions et les réseaux, d’une solution nationale permettant de réaliser et d’analyser des enquêtes ciblées. Ce dispositif d’écoute, dont la gouvernance et le pilotage ont été formalisés fin 2013, s’est structuré autour de la Cellule nationale d’écoute (CNE) qui réunit, outre les responsables marketing de chaque région, des référents métiers préalablement formés à l’utilisation de la plateforme. Le partage des informations, la mutualisation via des kits d’enquêtes clé en main, et l’harmonisation des pratiques constituent la clé de voûte de ce dispositif qui, après un an d’existence, est en phase d’appropriation par les régions et les réseaux. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.205 S04-2

Étude de la représentation du don et du passage à l’acte en fonction de l’âge et de la fréquence des dons S. Pesavento 1,∗ , M. Boisselon 2 1 EFS Rhône-Alpes, Lyon, France 2 Université de Savoie, Chambéry, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Pesavento) C’est avant tout grâce à la mobilisation des donneurs que l’EFS peut répondre aux besoins des patients dans le cadre des valeurs éthiques qui caractérisent le modèle transfusionnel franc¸ais. Ainsi, le recrutement et la fidélisation des donneurs sont des enjeux majeurs pour l’EFS pour garantir l’autosuffisance quantitative et qualitative en produits sanguins. Depuis une cinquantaine d’années, des chercheurs se sont intéressés à la compréhension du donneur et aux raisons qui le poussent à faire un don de sang. Une analyse de la littérature scientifique couplée à des connaissances de terrain ont permis de mettre en évidence que les motivations des donneurs et les facteurs impliqués dans le renouvellement de leur geste varient selon le profil des donneurs. Six sous-populations de donneurs ont ainsi été identifiées. Alors que la perception de l’utilité du don, la conscience des besoins en produits sanguins ou encore les caractéristiques pratiques de la collecte sont des facteurs importants quelle que soit la sous-population de donneurs, d’autres facteurs ont été identifiés comme ayant une influence facilitatrice ou inhibitrice sur le comportement du donneur. Par exemple, une attitude altruiste facilite le don alors que les expériences négatives du don comme les ajournements ou les malaises diminuent fortement la probabilité de voir revenir le donneur. Avec l’aide d’une étudiante spécialisée en psychologie comportementale, nous identifié l’ensemble des « déterminants » individuels et environnementaux qui entrent en jeu dans la répétition et la régularité des dons en agissant sur le passage à l’acte. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.206 S04-3

Don du sang et immigration. Stratégie de conquête et de fidélisation des donneurs de phénotypes d’intérêt B. Cuneo Viavoice, Paris, France Adresse e-mail : [email protected] L’EFS, entendant développer son autosuffisance qualitative et notamment favoriser le don et la fidélisation des porteurs de phénotypes d’intérêt, en ajustant sa communication et l’organisation de ses collectes à leurs attentes, a fait réaliser une étude qualitative (40 entretiens en face à face) auprès des populations sub-sahariennes (Africains, Antillais, Comoriens) et d’une population témoin (Maghreb). Il apparaît d’abord que les points de vue de ces donneurs, non donneurs, et prescripteurs, comprennent des points de vue communs avec l’ensemble des donneurs de sang. Notamment la satisfaction que leur apporte le passage à l’acte, une vision homogène du monde et de soi, une confiance dans l’EFS, l’attachement à la gratuité et une attente d’information. Il apparaît ensuite qu’ils