SFE Toulouse 2012 / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) 412–426 avec hypokaliémie (3,4 mmo/l), puis un second (trois mois après) associant paralysie des quatre membres, la kaliémie est mesurée à 2,4 mmol/l. La symptomatologie s’amende après recharge potassique et demeure normale à distance des épisodes, le taux de TSH est normal. Après charge en glucose, la kaliémie s’abaisse de 5,1 mmol/l à 3,9 mmol/l sans manifestation clinique. Un seul accès de tétraparésie est survenu chez le second patient (31 ans, caucasien), en regard d’une hypokaliémie à 2,2 mmol/l. Il s’y associe une symptomatologie de thyrotoxicose liée à une maladie de Basedow. Après amélioration des paramètres thyroïdiens sous antithyroïdien de synthèse, aucune récidive n’est survenue. Chez ces deux patients, aucune histoire familiale n’est signalée ; l’électromyogramme, à distance, ne met pas en évidence de trouble de l’excitabilité musculaire (même lors d’un effort) ; les analyses des gènes CACNA1S, SCN4A sont normales. À l’heure actuelle, différents traitements de fond peuvent être proposés : potassium, acétazolamide, ß-bloquant, sans consensus. L’essentiel est de déterminer le ou les facteurs déclenchant (alimentation, sport), et ainsi de les prévenir. Dans la forme thyrotoxique, le maintien de l’euthyroïdie est salvateur. Pour en savoir plus Sternberg D, Tabti N, Hainque B, Fontaine B. Hypokalemic periodic paralysis. GeneReviewsTM . University of Washington: Seattle ; 1993–2002. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.697 P496
Scorbut : une maladie oubliée ?
A. Angelousi ∗ , G. Weryha , L. Groza , E. Feigerlova , S. El Hamdaoui , M. Metallo , M. Klein CHU Brabois, Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.– Le déficit vitaminique est souvent méconnu chez la personne âgée, surtout lors de manifestations cliniques atypiques. Observation.– Patient âgé de 86 ans hospitalisé pour troubles du comportement, asthénie et anorexie depuis quatre semaines. L’examen retrouve des lésions bulleuses des quatre extrémités, aux limites hyperpigmentées et des ecchymoses diffuses. Le bilan biologique révèle une anémie ferriprive régénérative, une cytolyse modérée et surtout, un déficit multivitaminique en 25 OH vit D, vitamine A, sélénium, particulièrement profond en ce qui concerne la vitamine C, effondrée à 6,8 mol/l (normes 28,4–90,8 mol/l). Le scanner cérébral objective une leucoaraïose. Un traitement de charge oral en vitamine C (1 g/j pendant une semaine) entraîne une cicatrisation quasi-complète des lésions cutanées. Le diagnostic de scorbut d’expression neuropsychologique et cutanée est porté. Discussion.– L’ascorbate est un cofacteur enzymatique nécessaire pour la production du collagène et la synthèse des catécholamines mais aussi un facteur non-enzymatique (pré- et anti-oxydant) stimulant l’absorption du fer et protégeant les neurones. Chez la personne âgée, des troubles trophiques doivent faire évoquer de principe la possibilité d’une (multi-) carence, qui est une des rares causes de démence curable. Pour en savoir plus Mandl J, et al. Vitamin C : update on physiology and pharmacology. Br J Pharmacol 2009;157:1097–110. Padayatty SJ, Levine M. New insights into the physiology and pharmacology of vitamin C. CMAJ 2001;164:353–5. Harrison FE, May JM. Vitamin C function in the brain: vital role of the ascorbate transporter SVCT2. Free Radic Biol Med. 2009;46:719–30
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.698
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L’angle de phase traduit la sévérité de la dénutrition, mais pas de la restriction calorique S. Berend a,∗ , A. Saint-Palais a , M.A. Joly a , P. Rodrigues a , P. Delzescaux a , E. Ribbe b , M. Moreno b , E. Montastier a , P. Ritz a a CHU Toulouse, Toulouse, France b Bioparhom, le Bourget-du-Lac, France ∗ Auteur
correspondant. Introduction.– L’angle de phase (AP) est le reflet de la capacité de la membrane cellulaire à conduire le courant, et ainsi de la masse cellulaire active. L’AP est diminué dans les situations à risque de dénutrition (cancer, infection. . .) mais les rôles respectifs de la maladie et de la restriction calorique (RC) sont peu connus. L’objectif de cette étude est d’analyser l’influence de la RC sur l’AP. Méthodes.– Dans une étude monocentrique prospective, l’AP est mesuré chez des témoins (Tem, n = 14) et des patients avec ou sans RC. Des patients anorexiques mentales (AM) avec perte de poids sévère (AMDen, n = 13) sont comparées à des AM en reprise de poids (AMP+, n = 15) et des AM non dénutries (AMND, n = 15). Des patients obèses (OB) sont comparés à des patients opérés et en RC à M3 (OBM3, n = 7) et à M12 (OB M12, n = 15). L’AP a été mesuré dans des conditions standardisées avec un impédancemètre multifréquence (Zmetrix*, BioparHom, Le Bourget-du-Lac). Résultats.– Les AMDen ont perdu significativement du poids et ont un AP inférieur 5,1 ± 0,9 vs. les autres patients : 5,8 ± 1,8 (AMP +), 6,1 ± 0,9 (AMND), 6,5 ± 0,8 (Tem), P = 0,03. L’AP n’est pas influencé par la reprise de poids (AMDen et AMP +). L’AP n’est pas différent entre les témoins et les trois catégories d’obèses avec ou sans RC (P = 0,306), malgré une perte de poids importante (18,16 % à M3 et 27,09 % à M12). En conclusion, l’AP n’est pas un bon indicateur de restriction calorique, mais traduit une dénutrition sévère, par le biais d’une masse cellulaire active basse. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.699 P498
La délégation du diagnostic de dénutrition à une seule personne est plus efficace que le dépistage par une équipe soignante M. Bertrand ∗ , A. Ghisolfi , S. Frazao , M. Podevin , A.M. Ramondenc , D. Carrie , M. Galinier , P. Ritz CHU de Toulouse, Toulouse, France
∗ Auteur correspondant. Introduction.– Malgré les formations sur l’importance du dépistage et du traitement de la dénutrition, les indicateurs de qualité progressent peu. Les différentes stratégies de motivation des équipes n’atteignent pas une exhaustivité de la pesée des patients et les indicateurs HAS restent à des niveaux très faibles. L’objectif est de comparer deux stratégies sur les indicateurs qualité IPAQS de l’évaluation de l’état nutritionnel. Méthodes.– Au CHU de Toulouse, une formation et des outils ont été créés pour l’évaluation de l’état nutritionnel. Deux stratégies successives ont été comparées : St1 où l’ensemble du dépistage est réalisé par une seule personne formée, et St2 ou l’ensemble des équipes soignantes a été formé. La comparaison porte sur les indicateurs IPAQS : IP1 (le poids est présent dans le dossier de soins), IP2 (le poids et l’IMC ou la variation de poids sont tracés), IP3 (les trois variables sont tracées). La comparaison porte sur 199 patients avant, 40 après St1 et 199 après St2. Résultats.– Les patients ne diffèrent pas entre les périodes d’évaluation (caractères physiques, % de dénutris, diagnostic principal). Les deux stratégies ne diffèrent pas avant après pour IP1 (89,5 à 93,5 et 95 % de poids tracés). La progression des indicateurs est très supérieure après St2 (IP2 33,3 à 91,5 et IP3 4 à 86,9 % tracés) qu’après St1 (IP2 33,3 à 60 et IP3 4 à 15 %). En conclusion, la délégation de tâche (évaluation de l’état nutritionnel) est plus efficace que la formation de toute l’équipe soignante sur les indicateurs HAS IPAQS.
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.700