L’asthme et le risque d’insuffisance cortico-surrénalienne

L’asthme et le risque d’insuffisance cortico-surrénalienne

Pneumologie / Revue française d’allergologie 3 (2015) 255–263 Pneu-12 L’asthme et le risque d’insuffisance cortico-surrénalienne H. Janah ∗ , H. Jabr...

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Pneumologie / Revue française d’allergologie 3 (2015) 255–263 Pneu-12

L’asthme et le risque d’insuffisance cortico-surrénalienne

H. Janah ∗ , H. Jabri , W. El Khattabi , N. Souki , H. Afif Service des maladies respiratoires, hôpital 20 Août, Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Janah) Introduction La corticothérapie orale se révèle parfois une thérapeutique pesante mais nécessaire dans la maladie asthmatique. L’automédication et le sevrage brutal du traitement peuvent se compliquer d’une insuffisance surrénalienne. Le but de notre étude est d’analyser le profil des malades asthmatiques compliqués d’insuffisance cortico-surrénalienne. Méthodes L’étude est rétrospective étalée sur 14 ans entre janvier 2000 et septembre 2014 portant sur 13 cas d’insuffisance cortico-surrénalienne parmi les patients suivis pour asthme en consultation d’allergologie. Résultats Il s’agit de 12 femmes et 1 homme. La moyenne d’âge est de 43 ans. Tous les patients avaient une automédication aux corticoïdes par voie orale pour leur asthme pendant plus d’un an. Ces patients n’étaient pas sous traitement de fond adapté. L’asthme est persistant sévère dans 9 cas et persistant modéré dans 4 cas. Il est associé à une rhinite dans 8 cas et à une conjonctivite dans 3 cas. Le profil de la sensibilisation cutanée est dominé par les acariens (8 cas). Cliniquement, tous les patients se plaignent d’asthénie. Il existe un cas d’obésité mixte et un cas d’hypertension artérielle. Un patient a développé un diabète cortico-induit. Le dosage de la cortisolémie, lors de la première consultation, montre des valeurs effondrées dans tous les cas de 24 % en moyenne. Tous les patients sont mis sous hydrocortisone par voie orale, la normalisation de la cortisolémie a été obtenue en 18 mois en moyenne. Au cours du traitement substitutif un seul cas de syndrome de sevrage est noté. Après instauration d’un traitement de fond adapté, l’asthme est contrôlé dans 10 cas. Discussion L’automédication et le sevrage brutal d’une corticothérapie prolongée au cours de la maladie asthmatique sont parmi les causes les plus fréquentes d’insuffisance corticotrope. Dans l’insuffisance corticotrope, seule l’hydrocortisone est nécessaire, à raison de 20 à 30 mg par jour, 2/3 de la prise le matin, 1/3 à midi. Conclusion L’insuffisance corticotrope secondaire à la prise de corticoïdes oraux est la cause la plus fréquente d’insuffisance surrénalienne. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus Berthera J. Corticothérapie et fonction surrénalienne. Endocrinologie-Nutrition [10-015-A-20]. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.02.144 Pneu-13

Particularités de l’asthme chez la femme âgée H. Gharsalli 1,∗ , O. Neffati 1 , S. Aouadi 1 , W. Hamdi 1 , M. Masmoudi 1 , Y. Gribaa 1 , A. Gueriani 2 , S. Maalej 1 , L. Douik Elgharbi 1 1 Pavillon D, Hôpital A. Mami, Ariana, Tunisie 2 Laboratoire de bactériologie, Hôpital A. Mami, Ariana, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Gharsalli) Introduction L’asthme de la femme âgée constitue une préoccupation grandissante. Sa prise en charge doit prendre en compte les particularités de la personne âgée et les modifications physiologiques de cette tranche d’âge. Le but de ce travail est d’analyser les particularités cliniques, thérapeutiques et évolutives de l’asthme chez la femme âgée. Méthodes Études rétrospective incluant les patientes suivies pour asthme de 2009 à 2014, réparties en 2 groupes : groupe 1 comportant 61 patientes âgées de 65 ans et plus (femmes âgées) et le groupe 2 incluant 39 patientes âgées de 35 ans et moins. Résultats L’âge moyen dans le groupe 1 était de 72 ans versus 26 ans dans le groupe 2. Les comorbidités étaient plus fréquemment constatées dans le groupe 1 à savoir l’HTA (52 % vs 3 % ; p < 0,001), l’insuffisance coronaire (11 % vs 0 %), l’insuffisance cardiaque (5 % vs 0 %), les troubles du rythme (8 % vs 0 %), le diabète (36 % vs 0 %), la dyslipidémie (14 % vs 0 %), l’obésité (13 % vs 10 % ; p = 0,66), le SAOS (6,5 % vs 5 % ; p = 0,76), l’ostéoporose (3 % vs 0 %), le reflus

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gastro-œsophagien (13 % vs 5 %% ; p = 0,04) et l’hypothyroïdie (8 % vs 0 %). Les femmes âgées avaient un asthme plus sévère (asthme persistant modéré à sévère : 74 % dans le groupe 1 versus 54 % dans le groupe 2 ; p = 0,03). L’asthme allergique était moins fréquemment observé dans le groupe 1 (32 % vs 82 % ; p < 0,001). Le nombre moyen d’exacerbations était significativement plus important dans le groupe 1 (1,26 vs 1,10 ; p = 0,017). La cause d’exacerbation était une surinfection bronchique dans 54 % pour les femmes âgées versus 41 % dans le groupe 2 (p = 0,06). Un asthme partiellement contrôlé (13 % vs 10 % ; p = 0,69) et mal contrôlé (12 % vs 8 % ; p = 0,55) étaient plus fréquemment constaté dans le groupe 1. Seuls ¼ des femmes âgées utilisaient correctement l’aérosol contre 68 % pour les femmes jeunes (p = 0,04). La chambre d’inhalation n’a été utilisée que dans 42 % des patientes du groupe 1. Discussion Dans notre étude, l’asthme était plus sévère chez les femmes âgées. Le contrôle de la maladie asthmatique était plus facilement obtenu chez les femmes jeunes. Conclusion Une meilleure connaissance des modifications physiologiques à cet âge est nécessaire en vue d’améliorer le diagnostic d’asthme et son contrôle. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.02.145 Pneu-14

Les facteurs du mauvais contrôle de l’asthme

S. Jridi ∗ , L. Amro , H. Serhane , S. Ait Batahar , H. Sajiai , A. Alaoui Yazidi Service de pneumologie, Laboratoire PCIM, UCAM, Marrakech, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Jridi) Introduction L’objectif de la prise en charge de l’asthme est le contrôle de ses symptômes. Les facteurs du mauvais contrôle de l’asthme sont nombreux, d’où l’intérêt de les connaître et bien les gérer pour un meilleur contrôle de la maladie. Méthodes Nous rapportons une étude rétrospective de 90 dossiers de patients asthmatiques suivis en consultation d’allergologie du service de pneumologies de janvier 2012 au décembre 2013. Résultats Il s’agit de 17 hommes et 73 femmes avec un sex-ratio de 0,2. La moyenne d’âge est de 39,3 ans. Le profil de l’asthme est prédominé par l’asthme persistant modéré dans 37,7 %. L’asthme est associé à une rhinite dans 77,7 % des cas, persistante modérée à sévère dans la plupart des cas, soit dans 40 %, à un RGO dans 53,3 %, une allergie alimentaire dans 7,7 %, et une intolérance à l’aspirine dans 6,6 % des cas. Les patients sont sous bêta2mimétique plus l’association corticoïdes inhalés avec bêtamimétique longue durée d’action dans 61,1 %, bêta2mimétique plus corticoïde inhalé dans 34,4 % et sous bêta2mimétique seule dans 4,4 % ; 52,2 % des patients étaient non contrôlés dont 2 hommes et 45 femmes. Les facteurs de mauvais contrôle de l’asthme étaient la mauvaise observance dans 42,5 %, la mauvaise utilisation des sprays dans 25,5 %, un traitement insuffisant dans 12,7 %, une rhinite non contrôlée dans 10,6 % et une infection bronchopulmonaire dans 8,5 %. Discussion La maladie asthmatique reste responsable d’une morbidité et d’une mortalité importante malgré l’existence de thérapeutiques efficaces. Le contrôle de l’asthme n’est pas obtenu de fac¸on satisfaisante comme le montre l’enquête faite par le centre de recherche et de documentation en économie de la santé (CREDES) qui rapporte que 2/3 des asthmatiques se sentent gênés par leur asthme. Conclusion L’éducation thérapeutique est indispensable pour un meilleur contrôle de l’asthme. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus Offset L. L’asthme en France selon les stades de sévérité. Centre de recherche et de documentation en économie de la santé (CREDES) 2000. Com-Ruelle. Giraud V. Évaluation du contrôle de l’asthme : audit de pratique clinique. Rev Mal Respir 2005;22:219–26. Fettal N, Laidi A, Bouzid S, et al. Le contrôle de l’asthme bronchique. Rev Mal Respir 2014;A113:351. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.02.146