S430 and Systemic Symptoms). Le concept récent de VRESS regroupe les manifestations mimant un DRESS survenant à l’occasion d’une restauration immune dirigée contre des réactivations virales favorisées par l’immunodépression. Ces DRESS/VRESS-VIH sont proches de DRESS/VRESS observés chez les transplantés d’organe, les GVH (Graft-Versus-Host) ou certains patients hospitalisés en réanimation. Conclusion Cette étude met en évidence l’importance des réactivations virales au cours du DRESS-VIH. Il pourrait être utile de rechercher et de suivre les réactivations à HV avant et lors de l’introduction des traitements ARV afin d’estimer le risque d’IRIS, de DRESS/VRESS et en cas de forte réactivation d’associer un traitement préventif antiviral dirigé en particulier contre le CMV comme cela peut être proposé chez les greffés d’organe. Mots clés CMV ; DRESS ; VIH ; VRESS Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.020 CO020
Évitabilité des toxidermies graves de type DRESS : analyse du bon usage des médicaments imputables G. Chaby 1,2,∗ , L. Valeyrie-Allanore 2,3 , B. Lebrun-Vignes 4 , O. Chosidow 1 , L. Fardet 2,3 , et RegiSCAR France 1 Dermatologie, hôpital Nord, Amiens, France 2 EA EpiDermE, université Paris Est Créteil, Créteil, France 3 Dermatologie, CHU Henri-Mondor, Créteil, France 4 CRPV Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS) est une toxidermie sévère au pronostic péjoratif, avec un taux de mortalité de 5 à 10 %. Il est probable qu’une proportion importante de ces cas pourrait être évitée si les médicaments étaient utilisés de fac ¸on optimale, bien que cela n’ait jamais été démontré. L’objectif de ce travail était d’évaluer la fréquence des DRESS évitables au sein des cas de DRESS franc ¸ais colligés dans le registre RegiSCAR. Matériel et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique portant sur tous les cas de DRESS validés colligés dans le registre RegiSCAR France entre 2000 et 2014. Les cas de DRESS incertains (i.e., avec un score RegiSCAR < 2) et ceux dont il manquait l’information concernant la ou les molécules imputables étaient exclus. Les indications des médicaments prescrits étaient analysées et regroupées selon un motif commun de prescription. Les cas de DRESS étaient classés comme cas évitables si : — l’indication du ou des médicament(s) imputable(s) était non conforme à l’AMM et non justifiée par les recommandations issues des « données actualisées de la science » ou ; — s’il s’agissait de la ré-introduction d’une molécule ayant déjà induit une réaction immunoallergique chez le patient. Résultats Parmi les 232 cas inclus, l’étude de l’évitabilité permettait de classer les DRESS en 160 cas non évitables (69,0 %), 54 évitables (23,3 %) et 18 cas douteux (7,7 %). En excluant les cas douteux, 25,2 % des cas de DRESS étaient évitables. Parmi ces 54 cas évitables, 12 (22,2 %) étaient liés à une reprise du médicament malgré un antécédent d’allergie, en majorité un antibiotique (7 cas). Pour les indications inappropriées, l’allopurinol était le médicament le plus impliqué (n = 24, 44,4 %), essentiellement prescrit pour des hyperuricémies asymptomatique. Trois cas de DRESS évitables étaient attribuables à une automédication et seules deux prescriptions inappropriées concernaient les antiépileptiques. Discussion Cette étude évalue pour la première fois la proportion de cas évitables de DRESS. Elle montre que plus d’un quart des DRESS sont évitables et qu’une large part est liée à une indication inappropriée de l’allopurinol. À l’inverse, pour les autres
JDP 2015 médicaments à haut risque de DRESS, comme les antiépileptiques aromatiques, leur part dans les cas de DRESS évitables est négligeable au regard de leur potentiel inducteur. L’absence de prise en compte d’un antécédent d’allergie est identifiée comme l’autre principale cause des cas évitables, en majorité liée à une reprise inappropriée d’un antibiotique. Conclusion Le respect des règles de juste prescription, en particulier de l’allopurinol, semble être un élément déterminant de la prévention des DRESS. Mots clés DRESS ; Évitabilité ; Pharmacoépidémiologie ; Toxidermie ; Allopurinol Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.021 CO021
Le syndrome de Lyell idiopathique a-t-il une origine médicamenteuse alimentaire ? Exemple de la phénylbutazone et de ses métabolites夽 A. Hulin 1,∗ , C. Haddad 2 , M. Mockenhaupt 3 , T. Legrand 1 , B. Ghaleh-Marzban 4 , N. Khoudour 1 , L. Allanore 2 , P. Wolkenstein 2 , O. Chosidow 2 1 Pharmacologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 2 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 3 Dermatology, Medical Center, Freiburg, Allemagne 4 Plateforme de ressources biologiques, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La nécrolyse épidermique toxique et le syndrome de Stevens-Johnson (NET—SJS) sont des toxidermies sévères associées à une origine médicamenteuse clairement démontrée dans 70 % des cas et avec une molécule potentiellement incriminable dans 20 % des cas. Les NET—SJS sans aucun médicament incriminable sont qualifiés d’« idiopathiques ». La phénylbutazone (PBZ) est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) à haut risque de NET—SJS. Sa prescription est restreinte depuis 2011 à l’usage vétérinaire, notamment les bovins et chevaux, et par conséquent, la PBZ est in fine trouvée dans les viandes et le lait. L’objectif de ce travail était d’évaluer la présence de PBZ et/ou de ses métabolites dans les prélèvements sanguins de patients NET—SJS idiopathiques. Matériel et méthodes Les patients du registre RegiSCAR ayant un NET—SJS confirmé et sans étiologie médicamenteuse, ont été identifiés et leurs prélèvements sanguins analysés. Un groupe témoin de 25 patients ayant un NET—SJS confirmé avec étiologie médicamenteuse a été constitué. Des dosages simultanés de PBZ, oxyphénbutazone (OPZ) et de suxibuzone (SBZ) ont été réalisés chez tous les patients par chromatographie liquide couplée à un spectromètre de masse triple quadrupôle selon une méthodologie validée au laboratoire suivant les recommandations de l’EMA. La limite de quantification était de 0,01 mg/L. La PBZ, l’OPB et le SBZ ont été quantifiés après alcalinisation des sérums, extraction liquide—liquide au méthyltertbutylether, puis concentration par évaporation sous azote et reprise par la phase mobile. L’étalon interne était le diclofénac. Les étalons utilisés pour quantifier étaient compris entre 0,01 et 5 mg/L. Chaque série de dosage a été validée au moyen de 3 témoins internes de qualité de concentration 0,025, 0,25 et 2,5 mg/L. Résultats Au total, 5 patients présentant un NET—SJS idiopathique et 25 patients témoins, à NET—SJS médicamenteux, ont été inclus dans l’étude. Leurs caractéristiques démographiques et cliniques sont détaillées en table 1. Les concentrations de PBZ, d’OPZ et de SBZ étaient inférieures à 0,01 mg/L chez tous les patients quelle que soit l’origine de leur NET—SJS, médicamenteuse ou idiopathique.
Communications orales Discussion Cette étude a mis en évidence une absence de détection sérique de PBZ et de ses métabolites chez des patients NET—SJS avec (n = 25) ou sans étiologie médicamenteuse (n = 5). Le rôle d’un agent médicamenteux présent dans l’alimentation aurait pu dans le contexte de NET—SJS idiopathique être discuté. En effet, parmi les molécules présentes dans la viande et ses dérivés, la PBZ est encore fréquemment utilisée et se caractérise par une demi-vie d’élimination de 50 à 105 heures chez l’homme. Conclusion La PBZ et ses métabolites, potentiellement présents dans l’alimentation, ne jouent pas de rôle inducteur dans une série de 5 patients présentant un NET-SJS idiopathique. Mots clés Dosage phénylbutazone ; Syndrome de Lyell idiopathique ; Nécrolyse épidermique toxique ; Syndrome de Stevens-Johnson Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
S431 négatifs a été possible dans tous les cas sans réaction cutanée ou viscérale. Conclusion Notre étude confirme la valeur des tests cutanés dans les toxidermies DRESS/PEAG/TE avec environ 60 % de positivité. Elle confirme la faible positivité des tests au cours des EPF, des nécrolyses épidermiques ou des DIgAL. Notre étude confirme aussi la valeur positive de ces tests avec la ré-introduction possible de molécules de la même classe ayant donné des tests négatifs. Cependant, nous ne pouvons conclure sur la valeur de la négativité des tests à l’issue de notre travail. De plus, nous démontrons la faible innocuité des tests dans les toxidermies sévères hormis le DRESS ou une éruption modérée généralisée a été notée dans 25 % des cas environ. Mots clés Allergologie ; Tests cutanés ; Toxidermie sévère Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.023
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Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.022 CO022
Valeur et innocuité des tests cutanés dans les toxidermies sévères : expérience d’un centre de compétence B. Ben Said 1,∗ , J.F. Nicolas 1 , A. Viillani 1 , F. Hacard 1 , M. D’Incan 2 , F. Berard 1 1 Allergologie et immunologie clinique/Inserm U1111/UCBL, CHU Lyon Sud, France 2 Service de dermatologie, CHU Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les toxidermies sévères sont des réactions allergiques rares et graves qui obligent à une contre-indication définitive des médicaments imputables et de leur classe. Seules quelques études ont évalué la valeur du bilan allergologique considéré par de nombreux auteurs comme trop dangereux. Nous rapportons une étude monocentrique ayant évalué la valeur et l’innocuité des tests cutanés dans les toxidermies sévères. Matériel et méthodes Entre 2010 et 2014, tous les patients avec toxidermies sévères [DRESS/nécrolyse épidermique/PEAG/ EPF/toxidermies sévères sans critères (TE)/dermatose à IgA linéaire (DIgAl)] ont été testés dans le centre de compétence de la région Rhône Alpes Auvergne. Les diagnostics cliniques étaient confirmés par les scores diagnostiques ou par la corrélation clinicopathologique en phase aiguë (les patients ont été vus par le même médecin dermatologue). Les patchs tests ont été réalisés au moins 6 mois après la phase aiguë dans les DRESS et 6 semaines dans les autres. Ils étaient réalisés en peau saine et chez certains patients en peau antérieurement lésée. La lecture était effectuée à 48 et 72 heures et la positivité définie selon les critères ERGCD. Si les tests étaient négatifs une éviction définitive de classe était indiquée. En cas de tests positifs, une batterie tests avec les molécules de la même classe thérapeutique était réalisée et une ré-introduction d’une de ces molécules avec tests négatifs était réalisée sous surveillance hospitalière si et seulement si le médicament était nécessaire et/ou vital pour le patient. Résultats Au total, 134 patients ont été inclus (73 DRESS, 26 LYELL, 10 PEAG, 7 EPF, 5 DIgAL, 13 TE). Les tests ont été positifs dans 42 DRESS (57,5 %), 7 LYELL(27 %), 2 EPF (28 %), 8 TE (61 %), 1 DIGAL (20 %). Les tests ont été parfaitement tolérés dans les LYELL, EPF, PEAG, DIgAL, et les TE, par contre 9/42 DRESS (21 %) ont présenté un érythème diffus généralisé sans atteinte viscérale, éliminant une rechute du DRESS induite par les tests. À l’issue des batteries de tests réalisés avec les molécules de la même classe thérapeutique, une ré-introduction avec une molécule ayant donné des tests
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Évaluation d’un protocole de ré-introduction médicamenteuse chez l’enfant A. Baron 1,∗ , A. Pipet 1 , H. Colas 2 , A. Magnan 1 , C. Bernier 3 Plateforme d’allergologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 2 Pédiatrie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 3 Service de dermatologie, plateforme d’allergologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. 1
Introduction L’étiquette d’allergie médicamenteuse est très souvent posée chez l’enfant présentant une éruption cutanée en contexte infectieux. Le plus souvent, l’origine est virale. L’expérience montre qu’après bilan allergologique [tests cutanés puis test de provocation orale (TPO)], seul un faible pourcentage d’enfants s’avère réellement allergique. Il est donc important d’éliminer rapidement ce diagnostic, tout en gardant un maximum de sécurité pour l’enfant. En effet, l’interdiction de certaines classes d’antibiotiques peut représenter une perte de chance en cas d’infection grave. À ce jour, il existe différents protocoles de réintroduction médicamenteuse selon les centres. Dans les réactions retardées, une seule dose de médicament peut suffire pour déclencher la réaction mais certaines équipes soulignent la nécessité de doses cumulées ; aucune étude n’ayant comparé rigoureusement ces deux stratégies. L’objectif de notre étude était donc d’évaluer la valeur prédictive négative d’un protocole de ré-introduction rapide, chez l’enfant. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, non contrôlée, effectuée en pédiatrie au CHU de Nantes. Tous les enfants ayant eu un TPO négatif entre octobre 2011 et octobre 2013 ont été recontactés par téléphone au moins 1 an après le TPO (entre novembre 2013 et janvier 2015). L’enquête portait sur : la reprise du traitement et sa tolérance, les motifs de non reprise. Résultats Cent quatre-vingt-six enfants ont été inclus (57,5 % filles, 42,5 % garc ¸ons), d’âge moyen 74,8 mois. Les données sont manquantes pour 8 d’entre eux. La population analysable est donc de 178 enfants : 45,5 % ont repris l’antibiotique, bien toléré chez 98,8 % d’entre eux ; 54,5 % n’ont pas repris l’antibiotique (94,8 % n’en ont pas eu besoin, pour 4,2 % le médecin traitant était réticent, pour 1 % les parents étaient réticents). La valeur prédictive négative de notre protocole est ainsi de 98,4 %. Discussion Cette étude démontre la fiabilité de ce protocole de ré-introduction rapide. Aucune réaction grave n’a été déclenchée lors de la reprise du traitement à domicile. Ce protocole rapide montre l’inutilité d’une ré-introduction d’antibiotique en plusieurs jours pour la majorité des patients, ce qui n’est pas anodin par ailleurs (effets indésirables, sensibilisation. . .).