actualités |épidémiologie
Staphylococcus aureus méthicilline-résistant
S
taphylococcus aureus représente la principale cause d’infections humaines à travers le monde. La sévérité de ces infections varie considérablement, allant d’une infection cutanée mineure à la pneumonie nécrosante fatale. Cet agent pathogène est aussi une bactérie commensale de certaines personnes, et environ 30 % des individus sains n’étant pas en institution sont colonisés de manière asymptomatique par S. aureus au niveau des narines. Ces données ne sont pas anodines car le portage nasal de S. aureus est souvent associé à une infection.
Différentes résistances acquises Le staphylocoque doré a acquis des résistances aux antibiotiques. Durant les 60 dernières années, on a assisté à des épidémies ou des pandémies de Staphylococcus aureus résistants. Ainsi, la benzylpénicilline n’est plus efficace comme traitement de la plupart des infections à S. aureus dans les 10 jours suivant son introduction en raison de l’acquisition d’un plasmide codant une bêta-lactamase. La résistance à la pénicilline est devenue pandémique à la fin des années 1950 et au début des années 1960.
Une forte dissémination des SARM
La première souche de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) a été rapportée en 1961, deux années après que cet antibiotique eut été introduit pour traiter les souches résistantes à la pénicilline. Les SARM se sont disséminés à travers le monde durant les années suivantes et sont maintenant endémiques dans la plupart des hôpitaux des pays industrialisés. Aux États-Unis, ce type de germe est parmi les principales causes de décès par agent infectieux. Le problème du traitement de ces souches est la prévalence croissante de la résistance à divers antibiotiques, avec la présence de multirésistances. Les infections à SARM peuvent survenir chez des individus sains, suggérant que cette bactérie a un haut pouvoir de virulence. Certaines de ces souches ont la particularité de pouvoir disséminer rapidement, ce qui explique la présence de ces germes dans de nombreux pays. | OPHÉLIE MARAIS
Le VRS lié aux infections respiratoires mortelles chez les jeunes enfants
L
es infections aiguës respiratoires basses (IARB) représentent la principale cause de décès chez les enfants. Le virus respiratoire syncytial (VRS) est reconnu comme étant le plus important pathogène viral responsable de ce type d’infection chez les jeunes enfants. Une équipe de chercheurs internationaux a tenté d’estimer les conséquences des IARB à travers le monde chez les enfants âgés de moins de 5 ans.
99 % des décès dus au VRS dans des pays développés Ainsi, au cours de l’année 2005, on estime à 33,8 millions le nombre de nouveaux épisodes d’infections respiratoires basses aiguës dues au VRS survenant à travers le monde chez des enfants âgés de moins de 5 ans, avec 3,4 millions d’épisodes sévères nécessitant une hospitalisation. Dans ce contexte, ils auraient occasionné entre 66 000 et 199 000 décès en 2005 – 99 % de ces décès survenant dans des pays développés.
Source Deleo F, Otto M, Kreiswirth BN, Chambers HF. Community-associated meticillin-resistant Staphylococcus aureus. Lancet. 2010 ; 375: 1557-68.
Un vaccin nécessaire Le développement de nouvelles méthodes de prévention et de nouvelles stratégies thérapeutiques doit représenter une priorité de santé publique. Ainsi, une diffusion large d’un vaccin doit être envisagée. Ce dernier devrait être capable d’immuniser très précocement les nourrissons car les formes sévères d’infection surviennent entre l’âge de 2 et 6 mois. Ces enfants peuvent répondre insuffisamment au vaccin du fait de leur immaturité immunologique ou de la présence d’anticorps maternels. Le vaccin doit protéger aussi bien contre les infections à VRS de type A ou B. Enfin, le vaccin doit être suffisamment atténué pour ne pas être responsable de manifestations cliniques lors d’une réinfection ultérieure de l’enfant. | OPHÉLIE MARAIS
médecin biologiste, Paris
[email protected]
de décès chez les jeunes enfants atteints d’infectiond respiratoired, après les pneumonies à pneumocoque et à Haemophilus influenzae de type b.
Une cause majeure d’hospitalisation Globalement, le VRS représente une cause majeure d’hospitalisation et
Source Nair H, Nokes J, Gessner BD. Global burden of acute lower respiratory infections due to respiratory syncytial virus in young children: a systematic review and meta-analysis. Lancet. 2010 ; 375 : 1545-55.
Diabète en hausse en Chine
L
es pathologies cardiovasculaires représentent la principale cause de décès en Chine.
Une incidence du diabète multipliée par 3 en 30 ans Dans une étude réalisée en 2000-2001 comprenant un échantillon représentatif de plus de 15 000 adultes âgés entre 35 et 74 ans, la prévalence du diabète et de l’intolérance au glucose est respectivement de 5,5 % et 7,3 %.
4
92 millions de diabétiques À cause du changement de style de vie en Chine, le diabète est en train de se développer de manière épidémique. C’est pourquoi une étude réalisée au niveau national entre les mois de juin 2007 et mai 2008 a cherché à réévaluer la prévalence du diabète parmi les adultes chinois. Un échantillon national représentatif de près de 50 000 adultes âgés de plus de 20 ans provenant de 14 provinces
différentes a participé à cette étude. Les résultats montrent que les prévalences respectives de diabète et d’intolérance au glucose sont de 9,7 % et 15,5 %, ce qui représente au total quelque 92 millions d’individus avec un diabète et 148 millions d’individus avec une intolérance au glucose. La prévalence du diabète augmente avec l’âge (3 %, 11 % et 20 % parmi les personnes ayant respectivement entre 20 et 39 ans, 40 et 59 ans et plus de
OptionBio | Lundi 21 juin 2010 | n° 439
60 ans) et avec l’augmentation du poids. La prévalence du diabète est plus élevée chez les résidents urbains que chez les ruraux. La majorité de ces cas de diabète n’étaient pourtant pas diagnostiqués. Une stratégie de prévention est donc nécessaire et doit être rapidement mise en place. | OPHÉLIE MARAIS Source Yang W, Lu J, Weng J et al. Prevalence of diabetes among men and women in China. NEJM. 2010 ; 362 : 1090-101.