L’enseignement à distance, un enjeu pour la formation tout au long de la vie et le suivi des compétences

L’enseignement à distance, un enjeu pour la formation tout au long de la vie et le suivi des compétences

198 Symposia / Transfusion Clinique et Biologique 22 (2015) 183–200 en fer au cours des programmes au long cours. De plus en plus de centres d’aphér...

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Symposia / Transfusion Clinique et Biologique 22 (2015) 183–200

en fer au cours des programmes au long cours. De plus en plus de centres d’aphérèse, du fait d’une demande accrue de la part des médecins référents en drépanocytose, se mettent à faire des échanges érythrocytaires dans toutes les régions. Les indications des échanges au long cours sont surtout les vasculopathies cérébrales qui sont des indications à vie avec une espérance de vie croissante chez nos patients drépanocytaires. Mes remerciements à tous les médecins des centres d’aphérèse qui m’ont permis de présenter cette enquête. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.242 S15-3

Physiopathologie de l’anticoagulation au citrate

M. Monchi ∗ , V. Manda Réanimation, centre hospitalier de Melun, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Monchi) L’anticoagulation régionale au citrate permet de minimiser les risques de saignement par rapport à une anticoagulation systémique. Le citrate exerce une activité anticoagulante par sa capacité à chélater le calcium (création de complexes citrate–calcium). Le calcium ionisé (forme active du calcium) est indispensable à la cascade de la coagulation, mais également à l’activation des plaquettes, des granulocytes et de la voie alterne du complément. Ainsi, l’absence de calcium ionisé au niveau du circuit extracorporel empêche l’ensemble des interactions entre le matériel et les éléments sanguins. Une anticoagulation efficace est obtenue par addition de 4 à 5 mmol de citrate par litre de sang, permettant de diminuer le calcium ionisé à moins de 0,3 mmol/L. L’emploi du citrate doit s’accompagner du maintien d’un taux de calcium ionisé normal chez le patient. Chez le patient, le citrate est rapidement métabolisé par le cycle des acides tricarboxyliques au niveau du foie, des muscles et du cortex rénal. Le métabolisme du citrate chez des patients cirrhotiques est diminué d’environ 50 %. Les principaux risques potentiels de l’anticoagulation au citrate sont l’hypernatrémie (en cas d’utilisation de solutés concentrés de citrate trisodique), l’alcalose métabolique (la métabolisation du citrate engendre la production de 3 molécules de bicarbonate par molécule de citrate), l’hypomagnésémie (le citrate est également un chélateur du magnésium), l’hypocalcémie ou hypercalcémie (en cas d’apports inappropriés de calcium) et l’accumulation de citrate en cas de pathologie hépatique. Le citrate n’a pas de toxicité directe et sa toxicité ne s’exerce que pas son action de chélation du calcium. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.243 S15-4

La LDL-aphérèse : principes et indications S. Saheb Centre clinique d’hémobiothérapie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière–Charles-Foix, Paris, France Adresse e-mail : [email protected] En pratique clinique, une proportion significative de patients avec une hypercholestérolémie familiale sévère n’atteint pas les objectifs thérapeutique et présentent par conséquent un risque accru de maladies cardiovasculaires (MCV). Les médicaments hypolipémiants disponibles sont souvent insuffisamment efficaces dans les formes les plus graves ; cela survient le plus souvent chez les patients porteurs d’une hypercholestérolémie familiale homozygote, mais aussi chez les patients hétérozygotes réfractaires ou intolérants aux médicaments. Il est essentiel de recourir à des séances d’épuration extracorporelle du LDL-cholestérol (LDL-C) [LDL-aphérèse] pour les rapprocher de l’objectif thérapeutique préconisé par les dernières recommandations des sociétés savantes, soit un LDL-c inférieur au seuil de 1 g/L, voire 0,7 g/L [1]. Cette approche thérapeutique agressive, développée comme traitement de secours est justifiée par la gravité du pronostic de ces patients à haut risque

coronarien. Elle est essentielle pour la survie à long terme dans la forme homozygote [2]. La LDL-aphérèse est une technique invasive utilisant un dispositif de circulation extracorporelle semblable à la dialyse, qui permet l’extraction sélective des lipoprotéines athérogènes (LDL-C, VLDL-C, lipoprotéine [a]) et des triglycérides avec une baisse significative de leurs taux plasmatiques. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] European Association for Cardiovascular Prevention, Rehabilitation, Reiner Z, Catapano AL, et al. ESC/EAS Guidelines for the management of dyslipidaemias: the Task Force for the management of dyslipidaemias of the European Society of Cardiology (ESC) and the European Atherosclerosis Society (EAS). Eur Heart J 2011;32(14):1769–818. [2] Thompson GR, Miller JP, Breslow JL. Improved survival of patients with homozygous familial hypercholesterolemia treated with plasma exchange. Br Med J 1985;291(6510):1671–3. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.244

S16 – Formation et transfusion Modérateurs : J.-J. Cabaud et J.-Y. Py S16-1

L’enseignement à distance, un enjeu pour la formation tout au long de la vie et le suivi des compétences A. Rauzy Université Pierre et Marie Curie, Paris, France Adresse e-mail : [email protected] La Loi ESR de 2013 puis la nouvelle loi du 5 mars 2014 ont modifié de fac¸on importante le cadre de la formation continue à l’université. Le premier changement a consisté à faire de la formation tout au long de la vie (FTLV) une mission de l’enseignement supérieur. Le second fut de créer pour les employés le compte personnel de formation qui permet au salarié de suivre une formation initiale différée s’il est sorti sans diplôme du système éducatif ou de franchir un niveau de qualification supplémentaire qui doit s’accompagner d’une reconnaissance dans la carrière. De plus, le droit à la formation du salarié hors du temps de travail devient un droit opposable ce qui donne encore un peu plus de force au nouveau dispositif. Nous nous trouvons donc face à un droit à la formation qui est attaché au salarié, qu’il conserve en changeant d’entreprise. Dans le même temps, l’employeur est le prescripteur de la formation. Il s’agit que les connaissances du salarié soient renouvelées et mises à jour pour que la valeur du salarié, dans l’entreprise et sur le marché de l’emploi soit maintenue ou renforcée. En réaffectant les 32 milliards de la formation continue, l’état veut faire de la FTLV un facteur de croissance économique en formant d’abord les 150 000 décrochés annuels du système éducatif mais aussi un outil des ressources humaines en permettant aux entreprises d’augmenter les compétences de leur salariés et même en favorisant les transitions d’emploi. À partir de là, l’employé doit concilier son temps professionnel, son temps personnel et son temps de formation. La réponse des universités et des organismes de formation en général est de proposer des formations à distance. L’objectif est ici de proposer un temps de formation adapté au rythme de l’apprenant. La solution à distance peut n’être que partielle, la solution hybride (alliant présence et distance) ayant souvent les faveurs des stagiaires. Il faut donc de trouver le financement en amont puisqu’en comparaison d’un cours classique, l’enseignement à distance est plus cher avant le cours et moins cher pendant la formation. La connaissance et la maîtrise des coûts sont essentielles, d’autant que cette une offre de formation à distance est souvent construite pour un public assez restreint. Bâtir une offre de formation à distance en FTLV se heurte à deux barrières. Les universités sont habituées le plus souvent à travailler à distance en formation initiale ; le personnel de formation continu est lui, en général, presque exclusivement familier de la présence. L’enjeu est alors de réussir la fusion de deux cultures. L’une

Symposia / Transfusion Clinique et Biologique 22 (2015) 183–200 est celle de la flexibilité et de l’adaptation, elle vient de la formation continue. L’autre est celle du temps choisi, de l’accompagnement en ligne, de la qualité des ressources, elle a pour origine l’enseignement à distance. L’isolement n’est pas souhaitable pour les salariés en formation tout au long de la vie. Ils ont besoin de contacts entre apprenants et de contacts avec l’équipe pédagogique. La solution hybride semble assez naturellement s’imposer même si les classes virtuelles peuvent permettre de limiter les regroupements physiques lorsqu’ils sont trop difficiles. Mais l’adaptation des formations à un public adulte peut aussi être compliquée. Transformer une formation initiale en formation tout au long de la vie peut lui faire perdre son sens. Que fait-on des programmes d’insertion professionnelle par exemple ? Ils ont leur pertinence pour un public jeune. Sans modifications radicales, ils n’ont plus de sens en FTLV. On arrive assez rapidement à la conclusion que proposer l’offre de formation à distance existante en FTLV ne suffira pas, il faudra la retravailler en grande partie pour le nouveau public. Par exemple, les formations doivent s’adapter aux règles de la formation continue. En particulier, les formations diplomantes doivent être inscrites au RNCP, le Répertoire national des certifications professionnelles sinon elles ne sont pas éligibles et ne peuvent être financées par le compte personnel de formation. Certaines formations non diplomantes sont inscrites dans « l’inventaire » si elle sont intéressantes pour le marché du travail mais ne sont pas au niveau d’un diplôme. Ces certifications peuvent être nécessaires pour être en conformité avec la réglementation (certifications dans les domaines de la sécurité, des transports, de la santé, correspondant à des normes de marché, en langues par exemple, ou certifications professionnelles exigées pour exercer dans certaines branches). Ces règles correspondent au monde de la formation continue et sont souvent étrangères au mode de fonctionnement de la formation initiale. Elles amènent en fait à travailler par bloc de compétences que l’on accumule pour éventuellement arriver à un diplôme. C’est une fac¸on de former qui entraîne des débats dans les universités où l’on est souvent attaché à un parcours de formation défini qui correspond à une accréditation et qui est voté dans les conseils. Il faut ici mentionner l’émergence des MOOC comme base pédagogique pour les formations tout au long de la vie. Utilisés en « communauté privée », ils permettent de former de cohortes importantes tout en conservant les données des étudiants à l’usage exclusif de l’établissement. Par exemple, une grande entreprise demande à une université une formation pour l’ensemble de ses salariés. Plusieurs plateformes proposent ces services qui n’ont de sens que si un accompagnement de l’apprenant est proposé. Le recul est aujourd’hui encore assez faible pour connaître l’intérêt réel (économique et pédagogique) de cette démarche. S’il est sûr que l’on sait aujourd’hui vérifier les compétences acquises en suivant un MOOC, les certificats émis sont loin d’être admis facilement par tous. Tout aussi difficile à faire accepter par la formation initiale, l’adaptation de l’offre de formation à la demande du marché est normale dans la démarche de formation continue. Elle est largement étrangère au monde de la formation initiale non professionnalisante. La construction de l’offre de formation nouvelle adaptée à la FTLV demande une évolution forte des habitudes et des modes de pensée dans les universités. Mais il faut repenser aussi la structure TICE (par exemple, la plateforme d’apprentissage, les systèmes de classe virtuelle) des universités. Travailler par bloc de compétences suppose de décrire les compétences associées à chaque formation et de relancer le travail sur les portfolios. Contrôler le travail à distance du stagiaire pour satisfaire les critères des financeurs suppose des analytiques d’apprentissages plus précis, donc un travail sur le système d’information de l’établissement, sur les formes d’apprentissage et sur les modes d’évaluation. Au total, au fur et à mesure de l’aboutissement des changements imposés par les nouvelles lois, l’offre de formation à distance et la formation continue des universités seront sensiblement modifiées. L’évolution qui se dessine augmentera la modularité. Elle fera intervenir plus les enseignants-chercheurs en formation continue dans le cadre de leur service, elle permettra la description des formations en terme de compétences, elle fera progresser les analytiques d’apprentissages, elle obligera la formation initiale à calculer ses coûts, elle rapprochera la formation initiale du monde de l’emploi. Sans doute seule une partie des objectifs seront-ils atteints. On peut en espérer qu’à la faveur de ces changements, les universités s’empareront d’une part plus importante du marché de la formation continue dont elles n’ont aujourd’hui que 3 % et que la FTLV amènera une possibilité de changement de carrière et une d’adaptation au marché du travail qui manquent au système actuel.

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Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.245 S16-3

Le renouveau de la simulation dans les apprentissages médicaux : pourquoi, pour qui et comment ? P. Staccini Département d’ingénierie du risque et informatique de santé (IRIS), faculté de médecine, université Nice Sophia Antipolis, Nice, France Adresse e-mail : [email protected] Aussi loin qu’il nous en souvienne, notre apprentissage initial durant les études médicales a fait appel très tôt à la simulation. Les études médicales ont ensuite peu à peu emboîté le pas aux autres formations professionnelles, en particulier celles nécessitant la répétition de gestes, l’acquisition d’habiletés, la décision en situation d’urgence avec la coordination d’une équipe, autant de situations difficiles à mettre en œuvre en pratique. Nous avons équipé nos facultés de centres de simulation. Les étudiants sont initiés sur mannequins et s’exposent lors des séances de débriefing. Si l’enrichissement est indéniable, toutes ces « nouvelles » méthodes ne sont pas exclusives des anciennes. Leur première limite est l’absence de possibilité de « replay » une fois la séance de simulation passée. La seconde concerne la formation des patients de plus en plus impliqués dans la gestion de leur maladie chronique. L’expérimentation des territoires de santé numériques est au cœur de cette problématique. Pour les patients, l’information doit être adaptée sans être dénaturée, et, pour faciliter la compréhension, les situations doivent être imagées, interactives, « vivantes ». Nous sommes donc peu à peu passer d’une virtualisation du réel à une réalification du virtuel. Les environnements pour les étudiants, les professionnels en exercice, les patients bénéficient des avancées technologiques (interfaces tactiles, dispositifs avec retours de force) que l’on peut tout à fait imaginer en jouant à un ou plusieurs à un jeu sur console. Un outil fait l’objet d’une attention particulière depuis près de 10 ans. Il s’agit des jeux appliqués à la santé qui adaptent aux situations cliniques la technologie des jeux vidéo. Cette adaptation n’est pas sans contraintes financières. Elle nourrit de fait de nombreuses approches créatrices à type de « moteur générique de serious game ». Elle fait appel au concept de gamification que les chercheurs tentent désormais d’adapter au domaine de la santé. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.246 S16-4

Les tests de concordance de script, une méthode d’évaluation des connaissances et des compétences J.-Y. Py EFS Centre Atlantique, Orléans, France Adresse e-mail : [email protected] Le raisonnement clinique, qu’il ait un but diagnostic, d’investigation ou de traitement, repose sur un mélange variable de processus analytique et non analytique. Ces processus vont s’appuyer sur l’organisation des connaissances de l’individu. La théorie des scripts définit le script comme étant une architecture de connaissances adaptée à une action spécifique. Le raisonnement clinique suivra donc une démarche adossée à de tels scripts. Le test de concordance de script est un outil d’évaluation du raisonnement clinique. Il s’oppose en cela aux techniques classiques d’évaluation des compétences qui, souvent, n’interrogent que sur le résultat du raisonnement et non le raisonnement lui-même. C’est le cas de toute évaluation par questions isolées (à réponses « uniques », « multiples » ou « ouvertes et courtes »). L’enchaînement de questions, par exemple dans un dossier clinique progressif, améliore un peu les choses. Le test de concordance de script va également partir d’un cas proposé, mais évaluer le raisonnement