les antibiotiques, c'est pas automatique!

les antibiotiques, c'est pas automatique!

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flash-info

les antibiotiques,

c’est pas automatique

.

/es chiffres

-*_

cl&

consommation 100 millions de prescriptions chaque annee en France. 80 % de ces I’hopital. nent

Plus d’un tiers des maladies

d’antibiotiques

prescriptions

se font

des prescriptions virales.

La consommation par an.

delivrees

en ville

et 20 % a

d’antibiotiques

d’antibiotiques

concer-

progresse

de 2 a 3 %

prescription Avec 36 doses d’antibiotiques tants, la France est le premier ces medicaments.

parjour consommateur

Sur 9 millions de prescriptions traitement d’un angine, seuls deux

pour

1 OOCl habid’Europe de

d’antibiotiques millions sont

40 % des rhinopharyngites, 80 % des bronchites des angines sont traitees par des antibiotiques. 37 % des prescriptions d’antibiotiques mauvais escient, car contre des infections virales.

sont

pour justifies.

le

et 90 %

redigees respiratoires

a

rksistances 50 % des souches de pneumocoques diminuke a la penicilline. 20 % des staphylocoques biotiques. XI.

dares

ont une sensibilite sont

resistants

I’exemple

des pays scandinaves

Les pays du nord connaissent les niveaux de resistance les plus bas. 11ssont aussi parmi ceux ou la consommation des antibiotiques est la plus faible d’Europe. Au Danemark, il existe une culture de l’usage rationnel des antibiotiques qui est entretenue par plusieurs methodes : utilisation de tests de diagnostic rapide, reduction dissuasive du taux de remboursement de certains antibiotiques, courriers de sensibilisation regulierement diffuses aux medecins, tours sur le bon usage des antibiotiques in&s dans la formation initiale des mtdecins, presence dans les pharmacies de brochures sur le bon usage de ces medicaments. En Islande, en 1991, le taux de resistance des pneumocoques a connu une rapide augmentation B cause de la propagation d’une souche virulente venue d’Espagne. Les autoritts sanitaires ont alors decide le dtremboursement des antibiotiques pour la medecine de vi&. En Finlande, en 1992,l e p ouicentage de streptocoques du groupe A resistants a l’erythromycine etait de 16,5 %. En 1996, suite B une campagne de sensibilisation, le taux a CtC ramene B 8,6 %.

I’exemple

belge

En novembre 2000, les pouvoirs publics belges ont lance une campagne d’information aupres du grand public sur l’usage rationnel des antibiotiques et la resistance aux antibiotiques. Les moyens mis en place (spots televises et radio, brochures, creation de sites web, lettre d’information pour les medecins generalistes) ont entrain& une baisse de 12,6 % des ventes d’antibiotiques en medecine ambulatoire.

auxanti-

- _~.

amorce

La situation des pays europeens est t&s heterogene. La France dttient toutefois le triste record du continent en mat&e de resistance des batteries. Ceci nous conduit a examiner de plus pres les experiences de ces pays pour en tirer des enseignements constructifs. JOURNAL DE P-kDIATRIE ET DE PUiRICULTURE

!

II’ I

2003

de la dkouverte

des antibiotiques

A la fin du XTW siecle, Antonien Van Leeuwenhoek observe a I’aide d’un microscope rudimentaire plusieurs types de microorganismes : protozoaires, microbes, champignons.. . prouvant ainsi l’existence d’Ctres vivants invisibles capables de causer des maladies. Cette decouverte est approfondie au tours du XIX~ siecle avec le dtveloppement de la microscopic optique. L’etude 45

des principaux micro-organismes progresse de pair avec la genese de certaines maladies et leur transmissibilite. A la fin du XIX~ siecle, plusieurs chercheurs decident d’orienter leurs travaux sur I’observation des moisissures et sur l’analyse de leurs facultes d’alteration et de multiplication. Parmi ces scientifiques (Roberts, Tyndall, Duchenses), l’histoire retient les noms de Pasteur et Joubert qui, en 1877, prouvent I’impact des batteries (saprophytes) sur la croissance de bacilles (ou BuciLLusant/&z&). 11ssont ainsi les premiers B illustrer I’antagonisme entre certains champignons et certains microbes. Ces travaux initiariques amorcent la decouverte des antibiotiques et alimenteront les recherches d’iilexander Fleming.

couverte I” Alexon En 1929, Alexander Fleming dtcouvre, par hasard, des zones d’inhibition dans des cultures de staphylocoques dares au contact de champignons. 11 observe que ces derniers produisent un fluide bactericide qui agit en inhibant ou en supprimant les staphylocoques. En apprenant par un autre chercheur le nom de la moisissure en question, le ~~penicillium notdttim )), il dPcide de nommer ce fluide antibacterien ct penicilline )). S’il comprend immtdiatement i’interet de sa dkcouverte, Alexander Fleming ne parvient pas techniquement a isoler la substance. Ce sont Howard Florey et Boris Chain, chercheurs de l’universite d’oxford, qui parviennent en 1940 B cristalliser la penicilline grace a une technique de refroidissement pour lui donner une forme stable. Fleming vtrifie le degre d’activite du produit dans le sang et, d&s 1941, concretise sa decouverte par la guerison de patients. Les besoins de la Seconde Guerre mondiale accekrent la production et le commercialisation de la ptnicilline. Les approvisionnements de fournitures medicales sont maintenus jusqu’a la fin du conflit, des milliers de vies sont sat&es.

La decouverte de la penicilline a ouvert la voie B beaucoup d’autre antibiotiques tels que les sulfamides (1932), la streptomycine, le chloramphenicol, la tkracycline.. . Leur nombre et leur varitte ont augment& a tel point que les rkgles de prescription sont progressivement devenues indispensables. Au debut du x~e siecle, les maladies bacteriennes Ctaient la principale cause des decks. Mais la decouverte des antibiotiques a permis de soigner des maladies mortelles comme la tuberculose, la diphterie, la pneumonie, la syphilis ou encore le tetanos, la typho’ide, la scarlatine, ie cholera, la fievre jaune.. . A titre d’exemple, la pneumonie et la tuberculose, responsables de 25 % des d&s aux &ats-Unis en 1900, ne representaient plus que 4 % des decks en 1990. Grace aux antibiotiques, la duree moyenne de vie de l’espece humaine a ainsi et6 prolongte dune dizaine dam&es. En contrepartie, certaines maladies ne repondent aujourd’hui plus aussi bien a cette therapie. Au El1 des ans, de nombreuses souches bacteriennes sont en effet devenues resistantes aux antibiotiques. A titre d’exemple, le taux de resistance du pneumocoque aux penicillines est passe de O,5 % en 1984 B 42 % en 1999 et, pour la population des enfants, ce taux atteignait m&me GO h 70 % en 200 I. Ce phtnom&e est naturel, mais ii est largement aggrave par l’utilisation inconsideree des antibiotiques. En effet, plus ils sent utilises et plus la probabilite de selectionner des souches resistantes est importante. Certaines souches bacte’riennes sont d’ailleurs dtsormais resistantes a plusieurs antibiotiques. Leur production, relevant de plus en plus de la chimie et du genie gemkique, a fortement ralenti la decouverte de nouvelles substances. Afin de preserver la richesse des antibiotiques dont nous disposons, le probleme de leur sur-consommation et de leur surprescription est done devenu primordial.

JOURNAL DE PtDIATRIE ET DE WERICULTURE

no 1 - 2003