77e congrès de médecine interne, Lyon du 27 au 29 juin 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A118–A252
par tocilizumab 8 mg/kg mensuel. Septembre 2017 : rémission clinique, avec possibilité de décroissance de la corticothérapie et arrêt de l’azathioprine. Février 2018 (dernier suivi) : rémission clinique sous prednisone 5 mg/j. Bonne tolérance du traitement. Patient 2 : homme de 41 ans. Kératosclérite bilatérale compliquée de scléromalacie et de kératopathie lipidique, évoluant depuis l’âge de 18 ans. Janvier 2017 : diagnostic de syndrome de Cogan atypique. Début d’une corticothérapie à 1 mg/kg/j et de méthotrexate per os à 0,3 mg/kg/sem. Corticosensibilité, mais corticodépendance à 60 mg/j. Mars 2017 : début d’un traitement par tocilizumab 8 mg/kg mensuel. Évolution favorable avec possibilité d’épargne cortisonée jusqu’à 12,5 mg/j. Nette dépendance au tocilizumab avec effet fin de dose. Février 2018 (dernier suivi) : corticodépendance à 12,5 mg par jour (reprise modérée de la sclérite) en association au méthotrexate 0,3 mg/kg/sem. Bonne tolérance du traitement. Patient 3 : homme de 67 ans. Septembre 2017 : diagnostic de sclérite nodulaire gauche. Explorations à visée étiologique négatives. Octobre 2017 : début d’une corticothérapie per os à 1 mg/kg. Absence d’efficacité. Réalisation de bolus de solumédrol 1000 mg/j pendant 3 jours. Corticosensibilité initiale, mais effet rebond majeur avec nouveau nodule de sclérite. Novembre 2017 : début d’un traitement par tocilizumab 8 mg/kg mensuel. Évolution favorable avec possibilité d’épargne cortisonée. Février 2018 (dernier suivi) : activité minime de la sclérite sous prednisone 20 mg/j, avec décroissance programmée. Bonne tolérance du traitement. Patient 4 : homme de 64 ans, aux antécédents d’hépatite B. Uvéosclérite bilatérale chronique évoluant depuis 2015, corticodépendante. Juin 2016 : diagnostic de polychondrite atrophiante devant un épisode de chondrite auriculaire et d’une chondrite laryngée. Absence d’atteinte nasale, trachéale, aortique ; pas d’arguments pour une myélodysplasie. Début d’une corticothérapie générale à 1 mg/kg en association à du méthotrexate 0,3 mg/kg/sem. Mai 2017 : échec du méthotrexate à visée d’épargne cortisonée. Début d’un traitement par infliximab 5 mg/kg/8 sem. Octobre 2017 : échec de l’infliximab à visée d’épargne cortisonée, avec corticodépendance à 20 mg/j. Début d’un traitement par tocilizumab 8 mg/kg mensuel. Février 2018 (dernier suivi) : rémission clinique sous prednisone 8 mg/j, avec décroissance programmée. Bonne tolérance du traitement. Discussion Dans cette série de patients (polychondrite atrophiante : 2 ; Cogan atypique : 1 ; idiopathique : 1) avec sclérite (nodulaire : 3 ; diffuse : 1), le tocilizumab a eu une efficacité rapide et nette sur le contrôle de la pathologie et l’effet d’épargne cortisonée. La tolérance a été bonne, sans événements indésirables sévères. Conclusion Le tocilizumab peut représenter une option thérapeutique dans le cadre des sclérites non nécrosantes réfractaires, corticodépendantes à haut niveau, en échec des DMARDS conventionnels et d’éventuelles biothérapies antérieures. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.179 CA158
Les aspects cliniques et étiologiques des vascularites rétiniennes chez l’enfant D. Saadouli 1,∗ , S. Yahyaoui 2 , A. Sammoud 2 , M.A. Afrit 3 Ophtalmologie, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 2 Médecine infantile C, hôpital d’enfants Béchir Hamza, Tunis, Tunisie 3 Ophtalmologie, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Saadouli)
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Introduction Les vascularites rétiniennes chez l’enfant est un ensemble de maladies caractérisées par une inflammation vasculaire rétinienne. Il s’agit d’une manifestation rarement décrite chez
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l’enfant, mais grave pouvant mettre en jeu le pronostic visuel et parfois même vital. But Étayer les particularités épidémiologiques et cliniques des vascularites rétiniennes de l’enfant. Patients et méthodes Notre étude est rétrospective portant sur 17 yeux de 13 enfants présentant une vascularite rétinienne colligés de janvier 1998 à décembre 2011. Tous les patients ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet, d’une angiographie rétinienne en fluorescence et d’une enquête étiologique orientée. Résultats L’âge moyen des patients était de 10,8 ans avec un sexratio de 2,25. L’atteinte était bilatérale chez 4 patients. Une uvéite était associée dans 13 yeux (76,5 % des cas). Les étiologies étaient : la toxoplasmose (5 yeux), la toxocarose (3 yeux), le syndrome de Voght Koyanagy Harada (3 yeux), le lupus (2 yeux), la maladie de Behc¸et (2 yeux). Aucune étiologie n’a été retrouvée chez un patient présentant une atteinte bilatérale. Une occlusion veineuse a été observée dans 1 œil et une ischémie rétinienne dans 3 yeux. Conclusion Les vascularites rétiniennes chez l’enfant constituent une pathologie rare mais graves car elles peuvent compromettre le pronostic visuel mais également vital des enfants. Une enquête étiologique exhaustive doit être conduite impérativement. Le pronostic visuel dépend essentiellement de l’étiologie mais également de la précocité de la prise en charge clinique et thérapeutique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.180 CA159
Profil clinique étiologique et thérapeutique de l’uvéite chez l’enfant D. Saadouli 1,∗ , S. Yahyaoui 2 , A. Sammoud 2 , M.A. Afrit 1 Ophtalmologie, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 2 Médecine infantile C, hôpital d’enfants Béchir Hamza, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Saadouli)
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Introduction Les uvéites de l’enfant sont rares. Le diagnostic est souvent tardif, fait au stade de complications, du fait de l’évolution généralement insidieuse chez l’enfant. La mise en jeu du pronostic visuel impose une enquête étiologique exhaustive car elles peuvent être révélatrices de maladies systémiques invalidantes. But Analyser les caractéristiques cliniques et évolutives des uvéites de l’enfant et identifier les causes de cécité et de malvoyance dans cette population. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 32 enfants (43 yeux) présentant une uvéite colligés sur une période de 11 ans allant de janvier 1998 à décembre 2010 au service d’ophtalmologie CHU la Rabta de Tunis Tunisie. Pour chaque patient nous avons analysé : l’âge le sexe, l’existence d’une pathologie systémique, le mode d’installation et le profil évolutif de l’uvéite, les complications oculaires, les stratégies thérapeutiques ainsi que les facteurs de risque lié à la cécité et la malvoyance. Résultats Une pathologie systémique a été retrouvée dans 15,6 % des cas (5 patients) et l’arthrite chronique juvénile était la manifestation la plus fréquente (9,4 %). Les uvéites infectieuses représentent l’étiologie la plus fréquente (65,6 % des cas) dominée par la rétinochoroïdite toxoplasmique (34,4 %). L’uvéite était idiopathique dans 15,62 % des cas. Le nombre moyen de récurrences était de 3,66 avec des extrêmes de 1 à 8. Une complication de l’inflammation a été observée dans 26 yeux (60,5 % des cas). Une corticothérapie locale a été prescrite dans 26 yeux (60,5 %). Une corticothérapie systémique a été prescrite chez 24 patients (75 %) avec une durée totale moyenne de 5,28 mois (15 jours à 24 mois). Un traitement immunosuppresseur indiqué à titre d’épargne cortisonique (azathioprine) a été instauré chez 3 patients. Nous avons objectivé une amélioration nette de l’acuité visuelle qui est passée de 1,33/10 en pré traitement à 5,15/10 en post traitement. Une mal-