Annales de pathologie (2012) 32S, S140—S142
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COMMUNICATIONS ORALES
Communications orales de la SFCC et pathologie urogénitale — Mercredi 21 novembre 2012 CO48
Lésions folliculaires de signification indéterminée en cytopathologie thyroïdienne (Bethesda 2010) J. Ratour a , M. Polivka a , H. Dahan b , M. Laloi-Michelin c , L. Hamzy b , R. Kania d , B. Cochand-Priollet a a Service d’anatomie et cytologie pathologiques, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France b Service de radiologie centrale, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France c Service d’ORL, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France d Service de médecine interne - endocrinologie, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France Introduction.— La terminologie de Bethesda 2010 pour la cytopathologie thyroïdienne propose six catégories : non diagnostique ; bénin ; lésion folliculaire de signification indéterminée ou atypies de signification indéterminée (LFSI) ; néoplasme folliculaire incluant le sous type à cellules oncocytaires ; suspect et malin. Chacune de ces catégories est liée à un risque estimé de cancer et détermine une prise en charge spécifique ainsi qu’une sélection des patients devant bénéficier d’une chirurgie. La catégorie LFSI représente une catégorie hétérogène incluant les cytoponctions non bénignes mais dont les critères architecturaux ou cytologiques ne suffisent pas à la classer dans les catégories « néoplasme folliculaire » ou « suspect ». Elle repose néanmoins sur 9 critères diagnostiques bien déterminés. Compte tenu des données de la littérature cette catégorie ne devrait pas dépasser 7 % des ponctions et elle devrait être associée à un risque de malignité estimé entre 5 et 15 %. Il est nécessaire, afin de valider la reproductibilité de cette catégorie lésionnelle, que les équipes en charge des ponctions thyroïdiennes publient et analysent leurs résultats pour cette catégorie de LFSI. Méthodes.— De 2009 à 2010, 2277 ponctions thyroïdiennes ont été adressées dans le service d’anatomie et cytologie pathologique de l’hôpital Lariboisière. Trois cent soixante-quatre ont été classées en LFSI ce qui représente 9,2 % des ponctions ; ce chiffre est dans la fourchette inférieure des résultats actuellement publiés dans la littérature. Objectifs.— Nos objectifs sont les suivants : — déterminer les critères cytologiques conduisant au diagnostic de LFSI et les comparer à ceux publiés dans la littérature ; — de répertorier les résultats de l’analyse des secondes ponctions ; — analyser les résultats de la chirurgie (à ce jour contrôle histologique disponible pour 35 lésions avec 17,2 % de cancers) ; — d’étudier l’apport de l’examen immuno-cytochimique avec l’application systématique de deux anticorps CK19 et HBME1. Les premiers résultats sont encourageants puisque sur 26 LFSI avec étude immuno-cytochimique, cinq cas ont pu être reclassés correctement en malin.
0242-6498/$ — see front matter
Résultats.— Les derniers résultats mis à jour et incluant les données et suivis de l’année 2011 seront présentés lors de la réunion de Carrefour pathologie. http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2012.09.187 CO49
Les enseignements du génotypage dans les lésions ASC-US des frottis cervico-utérins A.L. Naneix a , A. Si-Mohamed b , C. Shaar-Chneker a , K. Hadid a , E. Barranger c , B. Cochand-Priollet a a Service d’anatomie et cytologie pathologiques, hôpital Lariboisière, 2, rue A. Paré, 75475 Paris cedex 10, France b Service de virologie, hôpital européen Georges Pompidou, 20—40, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 10, France c Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Lariboisière, 2, rue A. Paré, 75475 Paris cedex 10, France De janvier 2011 à mars 2012, nous avons effectué dans notre structure 83 diagnostics d’ASC-US, ce qui représente 3,1 % de l’ensemble des frottis cervico-utérins (FCU). La recherche des HPVs a été réalisée dans tous ces cas avec le test « Linear Array » ciblant 37 génotypes. Cela permet en plus du diagnostic virologique une analyse plus fine des HPV génitaux au sein d’une population de femmes venant consulter dans un hôpital de l’AP—HP, majoritairement issues d’un milieu socio-économique défavorisé et ne bénéficiant pas d’un suivi régulier ni aisé. Il s’agit de 83 femmes âgées de 18 à 63 ans, moyenne : 36,7 ans ; six sont en attente de résultats virologiques ; cinq ont eu ce diagnostic lors du suivi de conisations pour CIN2-3 et cinq pour des raisons de FCU antérieur anormal réalisé ailleurs que dans notre hôpital ; 67 ASC-US ont été diagnostiqués dans le cadre d’un « dépistage » occasionnel. Douze femmes sont HIV positives ; comme attendu huit d’entre elles présentaient des infections HPV multiples oncogènes et non oncogènes ; deux étaient HPV négatives (femmes traitées et CV faible) ; deux avaient un seul HPV détecté, l’un oncogène et l’autre non oncogène. Pour les 77 patientes avec résultats des tests HPV, 36 étaient HPV négatives (46,7 %) et 39 étaient HPV positives (50,6 %) dont dix avec uniquement un HPV non oncogène (12,9 %) ; dans deux cas le test n’a pas pu être réalisé (ADN insuffisant). Si l’on analyse les HPV détectés, la liste en est très variée : les HPV oncogènes 52,16, 53, 66, 51, sont présents respectivement dans 6 %, 5,1 %, 3,8 %, 2,5 % et 1 % des cas alors qu’ils représentent à eux seuls, dans la littérature, plus de la moitié des HPV oncogènes retrouvés dans les lésions malpighiennes intra-épithéliales de bas grade. D’autres HPV oncogènes sont retrouvés dans des proportions analogues, de 1 à 3 % chacun : HPV 18, 31, 35, 39, 45, 56, 58, 59, 68 ; ces cas sont souvent associés à des HPV non oncogènes 6, 42, 54, 67, 70, 81, 84 et CP 6108. Si le pourcentage d’ASC-US est, dans notre
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série, relativement peu élevé comparé aux 4,65 % rapportés par le Collège des pathologistes Américains, le pourcentage de femmes HR-HPV positives (37,7 %) est très superposable à celui retrouvé dans l’étude ATHENA (32,6 %). Le risque cumulatif de CIN2+ étant de 50,6 % pour l’HPV16 et de 4,7 % à 29,5 % pour les autres HR-HPV le suivi des ASC-US sera à reconsidérer. Dans notre étude, la faible prévalence de l’HPV16 devra nous inciter à explorer les distributions des génotypes HPV dans les situations cliniques plus sévères (CIN1/3) afin d’envisager une meilleure prise en charge de ces patientes.
Conclusion.— La ponction ganglionnaire par voie transbronchique est une technique de prélèvement non invasive, utilisable en première intention dans le diagnostic étiologique des lymphadénopathies médiastinales, complétée par la médiastinoscopie en cas d’échec. Plus encore que dans le contexte de la détermination du statut ganglionnaire des cancers bronchopulmonaires, l’interprétation anatomopathologique doit intégrer les données cliniques et radiologiques.
http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2012.09.188
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Apport de la ponction ganglionnaire médiastinale par voie endobronchique, dans le diagnostic étiologique des lymphadénopathies médiastinales, en dehors de la détermination du statut ganglionnaire des carcinomes bronchopulmonaires
http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2012.09.189
Optimisation de la prise en charge cytologique des prélèvements vitréens pour le diagnostic de lymphomes vitrorétiniens. Expérience du CHU de Toulouse
A. Fontaine a,b , C. Delattre b , B. Bouchindhomme b , P. Ramon c , C. Fournier c , M.-C. Copin b a Service d’anatomopathologie, CH Roubaix, 11, boulevard Lacordaire, 59100 Roubaix, France b Centre de biologie-pathologie, institut de pathologie, CHRU de Lille, avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille cedex, France c CHRU de Lille, clinique des maladies respiratoires, hôpital Albert Calmette, boulevard du Pr-Leclercq, 59037 Lille cedex, France
M.-L. Quintyn-Ranty a , J. Aziza a,b , C. Laurent b , L. Lamant b , L. Mahieu c , P. Olle c , J.-C. Quintyn c , L. Denis d , J. Bienvenu d , M.-B. Delisle a , M. Courtade-Saidi a a Service d’anatomie pathologique et d’histologie-cytologie, hôpital de Rangueil, 1, avenue Jean-Poulhes, TSA 50032, 31059 Toulouse cedex 9, France b Service d’anatomie pathologique, France c Service d’ophtalmologie, hôpital de Purpan, place du Dr Baylac, TSA 40031, 31059 Toulouse cedex 9, France d Laboratoire d’immunologie, centre de biologie Sud, 165, chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre Bénite cedex, France
Introduction.— Des lymphadénopathies médiastinales isolées peuvent révéler de nombreuses pathologies, bénignes ou malignes. Leur diagnostic étiologique nécessite parfois un examen anatomopathologique. Leur abord délicat justifie l’évaluation de techniques de prélèvement peu invasives afin d’éviter la survenue de complications. L’intérêt de la ponction ganglionnaire par voie endobronchique, d’abord utilisée pour déterminer le statut ganglionnaire des cancers pulmonaires, a été peu étudié en dehors de ce contexte. Matériel et méthodes.— Nous avons inclus rétrospectivement 85 patients ayant bénéficié d’une ponction ganglionnaire par voie endobronchique, échoguidée ou non, de janvier 2009 à avril 2011, après exclusion de tous les cas adressés pour détermination du statut ganglionnaire de cancer pulmonaire. Nous avons classé ces patients en trois groupes selon l’indication diagnostique : — suspicion de sarcoïdose ; — antécédent de néoplasie ; — adénopathies médiastinales isolées. Après relecture des lames, nous avons analysé les résultats obtenus dans chaque groupe. De janvier à mars 2009, les échantillons ont été adressés sous forme d’étalement du produit de ponction cytologique sur lames, selon la méthode dite conventionnelle. Le produit de rinc ¸age de l’aiguille fixé par le formol a fait l’objet d’un cytobloc. Entre avril et mai 2009, la technique en milieu liquide se mettant progressivement en place, les prélèvements ont été à la fois pris en charge selon la méthode conventionnelle (CM), et selon la technique en milieu liquide (LBC). De juin 2009 à avril 2011, les échantillons ont été traités uniquement selon la technique en milieu liquide avec obtention d’un cytobloc. Résultats.— Les sensibilités et spécificités de l’examen varient selon le groupe. La ponction permet de détecter une inflammation granulomateuse avec une sensibilité de 89 % dans le groupe de patients suspects de sarcoïdose. Elle permet de mettre en évidence une métastase ganglionnaire ou une récidive de lymphome avec une sensibilité de 64 % et une spécificité de 100 % dans le groupe de patients aux antécédents de néoplasie. Enfin, dans le groupe de patients sans orientation diagnostique (adénopathies médiastinales isolées), elle a une sensibilité de 56 % et une spécificité de 98 % pour le diagnostic d’une inflammation granulomateuse compatible avec une sarcoïdose, d’une localisation secondaire d’un cancer viscéral ou d’une récidive de lymphome.
Le diagnostic cytologique de lymphome vitrorétinien est difficile à établir en raison notamment de l’absence de consensus sur la prise en charge technique du liquide de vitrectomie. Compte tenu de la faible quantité de liquide prélevé, une coopération étroite entre les différents acteurs est essentielle lors d’une suspicion clinique. Afin d’optimiser le rendement diagnostique de ces échantillons précieux, nous avons mis en place depuis le premier septembre 2010 un protocole de prise en charge multidisciplinaire, adapté aux multi sites des hôpitaux de Toulouse (distants de 5 km). Matériel et méthodes.— Le prélèvement de vitré est réalisé par l’ophtalmologiste sur le site de Purpan sur un milieu contenant du RPMI-1640 et 10 % de SVF décomplémenté. Le tube contenant le prélèvement est acheminé en urgence à 4 ◦ C en cytologie sur le site de Rangueil. Trois analyses sont alors effectuées sur ce prélèvement : — examen cytologique et immuno-cytochimique CD3, CD20, CD79a (service d’anatomie pathologique et histologie/cytologie, Rangueil) ; — recherche d’un réarrangement clonal des gènes des chaînes lourdes et légères des immunoglobulines par PCR (service d’anatomie pathologique, Purpan) ; — étude du rapport interleukine (IL) IL-10/IL-6 vitréen (CHU Lyon, laboratoire d’immunologie). Résultats.— Entre janvier 2009 et avril 2012, nous avons rec ¸u 28 échantillons de vitré. Parmi ceux-ci, huit vitrectomies (pour cinq patients) ont concerné des prélèvements pour lesquels le diagnostic final était un lymphome vitrorétinien. Trois de ces lymphomes vitrorétiniens ont été diagnostiqués sur l’aspect cytologique et immuno-cytochimique, en association avec la présence d’un réarrangement clonal des gènes des immunoglobulines et/ou d’un rapport IL-10/IL-6 supérieur à 1. Pour les deux autres patients, le diagnostic a été porté sur une biopsie rétinienne ou sur le dosage des interleukines avec une forte suspicion clinique. Pour les autres patients, il s’agissait de cytologies inflammatoires chroniques (19 cas) ou d’une endophtalmie aiguë (un cas). Discussion.— Les lymphomes primitifs vitrorétiniens les plus fréquents sont des lymphomes B non hodgkiniens de haut grade, appartenant au groupe des lymphomes B à grandes cellules du système nerveux central (OMS 2008). Leur diagnostic cytologique sur liquide de vitrectomie permet d’éviter le recours à la biopsie rétinienne. L’optimisation de la prise en charge de ces prélèvements particulièrement fragiles nécessite que tous les intervenants soient prévenus à l’avance, y compris et surtout, le personnel assurant la logistique (transport entre les différents sites, envois extérieurs).