Les infections opportunistes graves dans le syndrome de Cushing : à propos de deux cas

Les infections opportunistes graves dans le syndrome de Cushing : à propos de deux cas

SFE Poitiers 2017 / Annales d’Endocrinologie 78 (2017) 303–325 310 Introduction Le syndrome d’interruption de la tige pituitaire (SITP) est une anom...

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SFE Poitiers 2017 / Annales d’Endocrinologie 78 (2017) 303–325

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Introduction Le syndrome d’interruption de la tige pituitaire (SITP) est une anomalie radiologique associée à des désordres endocrinologiques pouvant aller d’un simple déficit en GH jusqu’un hypopituitarisme. Nous rapportons l’observation de 3 patients porteurs de ce syndrome dont deux cas congénitaux et un acquis. Observation 1 Patient âgé de 16 ans, sans antécédents particuliers, admis pour bilan de micropénis avec gynécomastie bilatérale. L’hypophysiogramme a objectivé un hypogonadisme hypogonadotrope isolé sans autres anomalies. L’IRM hypophysaire a retrouvé une ectopie de la post-hypophyse avec aspect grêle de la tige pituitaire. Observation 2 Patient âgé de 23 ans suivi pour hypothyroïdie et insuffisance surrénalienne depuis l’âge de 11 ans, sans autres antécédents, admis pour retard staturale à (−4DS), pondérale à (−3DS) et pubertaire avec stade de TANNER G1P1. Le bilan a retrouvé une insuffisance antéhypophysaire, un âge osseux de 12 ans, une ectopie de la post-hypophyse à l’IRM. Observation 3 Patient âgé de 22 ans ayant un antécédent de traumatisme crânien à l’âge de 5 ans. Admis en réanimation pour un syndrome œdémateux généralisé à l’âge de 14 ans. L’examen clinique a trouvé une bradycardie, une hypoglycémie, un retard staturopondéral et psychomoteur. Le bilan biologique a montré une insuffisance antéhypophysaire et l’IRM une hypoplasie de la tige pituitaire sans visualisation du parenchyme anté- ou post-hypophysaire. Conclusion Le SITP est une anomalie rare révélée par un hypopituitarisme complet ou partiel, le diagnostic tardif peut retentir sur la croissance et la puberté. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.295 P025

Les infections opportunistes graves dans le syndrome de Cushing : à propos de deux cas

Dr N. Anoun ∗ , Dr N. Boufaida , Pr H. El Ouahabi Service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition, CHU Hassan II, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Anoun) Introduction Les infections opportunistes observées au cours du syndrome de Cushing sont liées à l’immunodépression secondaire à l’hypercorticisme. Leur survenue est assez rare, mais grevée d’une morbi-mortalité élevée. Nous rapportons deux observations de patients porteurs d’un syndrome de Cushing, ayant présenté des infections opportunistes graves. Observations Observation no 1 : patient âgé de 26 ans, admis pour prise en charge d’un syndrome de Cushing clinique (obésité faciotronculaire, érythrose faciale, vergetures larges et pourpres) confirmé biologiquement, et dont le bilan topographique a objectivé une maladie de Cushing sur macroadénome hypophysaire de 10 mm, avec comme retentissement endocrinien un hypogonadisme hypogonadotrope, sans retentissement endocrânien, avec un diabète et une HTA secondaires. Le patient a installé brutalement, avant la chirurgie, une détresse respiratoire aiguë en rapport avec une aspergillose invasive, évoluant vers un choc septique puis décès. Observation no 2 : patiente de 39 ans, ayant installé brutalement une mastite infectieuse bilatérale, non améliorée sous antibiothérapie, avec aggravation des lésions vers l’abcédation nécessitant un parage avec greffe cutanée. Un bilan étiologique approfondi a révélé un hypercorticisme biologique en rapport avec un adénome cortisolique. Une surrénalectomie unilatérale a été réalisée permettant une bonne cicatrisation des lésions mammaires. Conclusion L’hypercorticisme rend susceptible aux infections opportunistes, pouvant engager le pronostic vital. Il est ainsi, aussi urgent de corriger l’hypercorticisme chez ces patients, que de mettre en route les traitements antibiotiques. En l’absence de terrain immunodéprimé connu ou évident, il faut savoir penser au syndrome de Cushing devant une infection opportuniste. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.296

P026

Le profil clinique, étiologique et thérapeutique des gynécomasties : à propos de 70 cas

Dr N. Belmahi ∗ , Dr T. Bouziane , Pr H. El Ouahabi Service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition, CHU Hassan II, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Belmahi) Objectif La gynécomastie se définit par une hyperplasie du tissu mammaire chez l’homme, secondaire à une augmentation du rapport œstrogènes/testostérone. C’est une affection fréquente et les étiologies sont nombreuses. L’objectif est d’étudier les caractéristiques cliniques, étiologiques et thérapeutiques des gynécomasties afin d’améliorer sa prise en charge. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 70 patients, menée au service d’endocrinologie du CHU Hassan II de Fès sur 8 ans. Résultats Il s’agit de 70 patients présentant une gynécomastie. L’âge moyen était de 34,28 ans. La gynécomastie était diagnostiquée après une évolution moyenne de 3 ans. La gynécomastie était bilatérale dans 57,14 % des cas. Parmi les patients, 64,7 % présentaient une gynécomastie stade II, 14,7 % stade I et 20,6 % stade III. Concernant les étiologies, la gynécomastie pubertaire était trouvée dans 32,69 % des cas, l’hypogonadisme dans 17,3 %, une gynécomastie sénile dans 11,53 % des cas ; d’origine toxique dans 5,76 % des cas ; médicamenteuse dans 9,61 % des cas, idiopathique dans 19,23 % des cas et 1,92 % des cas présentait une tumeur testiculaire et une hyperthyroïdie pour chacun. Pour la prise en charge thérapeutique, 32 % des patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical, 28 % d’un traitement médical ; l’abstention avec surveillance dans 28 % des cas et l’arrêt du médicament en cause dans 10 % des cas. Une chirurgie pour tumeur testiculaire a été réalisée chez 1 patient. Discussion La gynécomastie est une pathologie fréquente souvent bénigne mais qui peut constituer le seul signe clinique d’une atteinte endocrinienne ou tumorale, d’où l’intérêt d’explorer toute gynécomastie. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.297 P027

Syndrome d’interruption de la tige pituitaire : à propos de 6 cas

Dr N. Boufaida ∗ , Dr N. Belmahi , Pr H. El Ouahabi Service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition, CHU Hassan II, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Boufaida) Introduction Le syndrome d’interruption de la tige pituitaire (SITP) est une anomalie congénitale de l’hypophyse responsable d’une insuffisance antéhypophysaire isolée ou combine. L’objectif de notre travail est d’étudier les particularités cliniques, hormonales et radiologiques en rapport avec une rupture de la tige pituitaire et apprécier l’évolution de cette pathologie sous traitement substitutif. Patients et méthodes Étude rétrospective descriptive à propos de 6 patients porteurs d’un SITP hospitalisés au service d’endocrinologie du CHU Hassan II de Fès entre janvier 2009 et décembre 2016. Résultats L’âge moyen de nos patients était de 15 ans, une prédominance masculine était nette avec un sex-ratio de 2 H/1 F. Le principal signe révélateur était le retard staturopondéral (93 %), associé à un retard pubertaire (93 %). Les explorations hormonales trouvaient un déficit somatotrope (83 %), un déficit corticotrope (80 %), un déficit thyréotrope (60 %), un déficit gonadotrope (53,3 %). L’IRM hypothalamohypophysaire trouvait une rupture de la tige pituitaire dans 100 % des cas, isolée dans 60 % des cas et associée à une hypoplasie de l’antéhypophyse dans 40 % des cas. L’enquête étiologique était négative dans tous les cas.