Les mouvements anormaux : mise au point

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G Model

ARTICLE IN PRESS

REVMED-5414; No. of Pages 9

La Revue de médecine interne xxx (2017) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

Mise au point

Les mouvements anormaux : mise au point Movement disorders: An update M. Béreau a,∗ , C. Tranchant b,c a

Service de neurologie, hôpital Jean-Minjoz, CHRU de Besanc¸on, 3, boulevard Alexandre-Fleming, 25030 Besanc¸on cedex, France Service de neurologie, hôpital de Hautepierre, CHU de Strasbourg, 1, avenue Molière, 67200 Strasbourg, France c Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC), Inserm-U964/CNRS-UMR7104, université de Strasbourg, 1, rue Laurent-Fries, 67400 Illkirch-Graffenstaden, France b

i n f o

a r t i c l e

Historique de l’article : Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Mouvements anormaux Ganglions de la base Maladies métaboliques traitables Neurogénétique Stimulation cérébrale profonde

r é s u m é Les mouvements anormaux (tremblement, chorée, dystonie, tics, myoclonies) sont des symptômes liés à un dysfonctionnement des noyaux gris centraux et/ou de leurs connexions. L’examen clinique est une étape essentielle permettant de caractériser le mouvement anormal (MA) et d’identifier des signes associés qui peuvent orienter le diagnostic étiologique. Les causes iatrogènes sont systématiquement recherchées avant d’envisager d’autres explorations, qu’il s’agisse d’une IRM cérébrale pour exclure notamment des causes lésionnelles, ou plus rarement d’un examen électrophysiologique qui peut aider à caractériser le MA. La connaissance des causes génétiques s’améliore régulièrement mais l’utilisation des techniques de génétique moléculaire reste peu développée. Certaines causes génétiques, comme la maladie de Wilson, justifient un traitement spécifique et doivent systématiquement être recherchées. Les encéphalites auto-immunes constituent une autre cause curable à ne pas méconnaître. Dans la majorité des cas, le traitement reste cependant symptomatique reposant sur des traitements médicamenteux per os adaptés à chaque MA. Un traitement par radiochirurgie ou stimulation cérébrale profonde peut être proposé dans certains cas de tremblement ou de dystonie. ´ e´ Nationale Franc¸aise de Medecine ´ Interne (SNFMI). Publie´ par Elsevier Masson SAS. © 2017 Societ ´ ´ Tous droits reserv es.

a b s t r a c t Keywords: Movement disorders Basal ganglia Treatable metabolic diseases Neurogenetics Deep brain stimulation

Movement disorders (tremor, chorea, dystonia, tics, and myoclonus) are related to basal ganglia and/or interconnected brain areas dysfunction. Clinical examination is a key point in order to characterize the abnormal movement and identify associated signs that can guide etiological approach. Iatrogenic diseases will be systematically ruled out before conducting additional investigations (brain MRI, electrophysiological studies). Wilson disease, but also other treatable metabolic and/or genetic diseases, and auto-immune diseases will be systematically considered. Therapeutic management is symptomatic and based on specific oral drugs appropriate to each movement disorders. In some cases, radiosurgery and deep brain stimulation should be helpful, especially for tremor and generalized dystonia. ´ e´ Nationale Franc¸aise de Medecine ´ Interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS. © 2017 Societ All rights reserved.

Les mouvements anormaux (MA) sont divisés classiquement en mouvements anormaux hypokinétiques (akinésie) et hyperkinétiques (tremblement, chorée, dystonie, tics, myoclonies). La plupart sont en relation avec un dysfonctionnement des noyaux gris centraux, du cervelet ou de leurs connexions.

La démarche diagnostique repose sur une première étape sémiologique qui permet de caractériser le mouvement anormal, de préciser son mode de survenue, sa localisation, les signes cliniques associés, les éventuels antécédents familiaux et les prises médicamenteuses. En effet, les étiologies sont nombreuses, qu’elles soient

∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Béreau). https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.09.001 ´ e´ Nationale Franc¸aise de Medecine ´ ´ ´ 0248-8663/© 2017 Societ Interne (SNFMI). Publie´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserv es.

Pour citer cet article : Béreau M, Tranchant C. Les mouvements anormaux : mise au point. Rev Med Interne (2017), https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.09.001

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génétiques ou acquises. Ces dernières années ont vu l’explosion des connaissances génétiques, mais aussi l’apparition de nouvelles maladies jusque-là inconnues, comme certaines encéphalites autoimmunes par exemple. Au plan thérapeutique, les traitements symptomatiques sont parfois décevants, mais il existe quelques maladies traitables qui peuvent se manifester par des MA et qui sont indispensables à dépister. Nous développerons successivement les principaux MA, en excluant les syndromes parkinsoniens et les ataxies cérébelleuses, qui à eux seuls pourraient faire chacun l’objet d’un article. Pour chaque MA, nous insisterons sur les aspects les plus récents du diagnostic ou de la prise en charge. 1. Tremblement Le tremblement se définit comme une oscillation régulière du corps ou d’une partie du corps autour de sa position d’équilibre. Le caractère rythmique du tremblement le distingue de la plupart des autres MA. La classification clinique et l’orientation étiologique reposent principalement sur ses circonstances de survenue (repos, attitude ou intention) et sa topographie (chef, face, voix, membre, proximal ou distal, uni- ou bilatéral). 1.1. Le tremblement de repos Il apparaît lors du relâchement musculaire. Il cesse à l’action volontaire et lors du sommeil. Il est potentialisé par le calcul mental, les émotions, et par la marche lorsqu’il touche les membres supérieurs. Sa fréquence varie entre 4 à 7 Hz. Il concerne volontiers la partie distale des membres, mais peut également toucher la partie basse du visage (mandibule), les lèvres et la langue. Il épargne en règle générale le chef. Pur, le tremblement de repos est pathognomonique d’un syndrome parkinsonien qu’il s’agisse d’une maladie de Parkinson idiopathique [1], d’un autre syndrome parkinsonien dégénératif, ou d’un syndrome parkinsonien iatrogène (prise de neuroleptiques) [2]. En cas de doute diagnostique entre un syndrome parkinsonien dégénératif et un syndrome parkinsonien iatrogène, ou en cas de tremblement mixte (composante posturale ou intentionnelle associée à la composante de repos), un DATscan permettra de confirmer la perte de neurones dopaminergiques. Chez un sujet jeune (moins de 50 ans), une maladie de Wilson doit systématiquement être éliminée. Le tremblement parkinsonien est amélioré par les traitements dopaminergiques (lévodopa, agonistes dopaminergiques) [3]. Il est parfois nécessaire d’augmenter les doses de lévodopa pour obtenir un effet clinique suffisant. En cas de tremblement invalidant, les traitements anticholinergiques peuvent apporter un bénéfice clinique, au prix parfois d’effets indésirables (confusion, somnolence) qui contre-indiquent leur utilisation au-delà de 60 ans. 1.2. Le tremblement d’action Le tremblement postural et le tremblement intentionnel sont classés parmi les tremblements d’action. La manœuvre du serment et celle du bretteur (opposition des 2 index à l’horizontale) mettent en évidence le tremblement postural. L’épreuve « doigt-nez », une épreuve d’écriture, la réalisation d’une spirale ou l’épreuve du verre objectivent un tremblement intentionnel. 1.2.1. L’exagération du tremblement physiologique Tremblement essentiellement postural, peut être soit iatrogène (Tableau 1), soit liée à l’absorption de substances excitantes, soit d’origine endocrinienne ou métabolique (hyperthyroïdie, hypercorticisme, maladie de Wilson). La prise en charge thérapeutique repose sur le traitement de la cause.

Tableau 1 Principales causes médicamenteuses de tremblement. Antiarythmiques Antidépresseurs Antiépileptiques Bronchodilatateurs Traitement gastroentérologique Chimiothérapie Immunosuppresseurs Autres

Amiodarone, méxilétine Amitriptyline, lithium, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine Acide valproïque Salbutamol Métoclopramine, cimétidine Tamoxifène, citarabine, ifosfamide Tacrolimus, ciclosporine, interféron-alpha Théophiline, caféine

1.2.2. Le tremblement essentiel (TE) Le TE est un tremblement d’action d’installation progressive sur plusieurs années, de fréquence rapide (8 à 12 HZ), touchant en général les deux membres supérieurs, parfois le chef, les membres inférieurs, le menton et la voix [4]. Il s’agit d’un tremblement initialement postural, bilatéral, parfois asymétrique s’aggravant progressivement au cours du temps (augmentation de l’amplitude, extension de la topographie du tremblement). L’émergence d’une composante intentionnelle au cours de l’évolution du TE perturbe la réalisation des mouvements volontaires, et rend compte de la gêne fonctionnelle et du retentissement social et professionnel qui peuvent être majeurs [5]. Le TE est augmenté par les émotions, l’effort physique et les substances excitantes. Il peut être nettement amélioré par l’alcool. Un caractère familial est fréquent. Deux pics d’incidence sont décrits. Un premier pic autour de l’âge d’acquisition de l’écriture, un second pic au-delà de 55 ans, de pronostic plus péjoratif [6]. La physiopathologie du tremblement essentiel reste mal connue. Les principaux traitements pharmacologiques du TE sont le propranolol (60 à 320 mg/j), la primidone (250 à 750 mg/j à instaurer de manière très progressive en commenc¸ant par 25 mg/j) et le topiramate (400 mg/j) [7]. Le traitement médicamenteux doit être initié de manière personnalisée en tenant compte du terrain et des contre-indications. Dans les formes sévères de TE, la stimulation cérébrale profonde du noyau VIM du thalamus et la thalamotomie par gammaknife peuvent être discutés [8]. La thalamotomie par ultrasons focalisés guidée par résonance magnétique et la stimulation cérébrale non invasive constituent des pistes thérapeutiques prometteuses [9,10]. 1.2.3. Le tremblement cérébelleux Il est intentionnel, proximal, de grande amplitude et de fréquence basse (4 Hz) ; ses causes sont nombreuses : toxiques, lésionnelles (sclérose en plaques, accidents vasculaires cérébraux) mais aussi hérédo-dégénératives génétiques (maladie de Friedreich, ataxies spinocérébelleuses. . .) ou acquises (atrophie multisystématisée). Parmi les causes récentes, citons le FXTAS (Fragile X tremor associated syndrome), caractérisé par un tremblement intentionnel, une ataxie à la marche pouvant s’associer à un syndrome dysexécutif, une neuropathie, une dysautonomie et un syndrome parkinsonien, et touchant plus volontiers l’homme, autour de 60 ans [11]. Aucun traitement n’a à ce jour fait la preuve de son efficacité dans le tremblement cérébelleux. Dans certains cas, la stimulation du noyau VIM du thalamus peut être discutée. 1.2.4. Le tremblement de Holmes Il est un tremblement de grande amplitude présent aux 3 temps : repos, posture et intention, de fréquence lente (< 4,5 Hz). Il est lié à une lésion du noyau rouge, du thalamus ou du mésencéphale, et doit toujours faire rechercher une cause lésionnelle [12]. Un intervalle libre est fréquent entre la lésion et la survenue du tremblement de Holmes. Une hémiparésie sensitive ou motrice, une ataxie ou des éléments dystoniques y sont souvent associés. Les traitements restent décevants en dehors de la prescription de lévodopa dans quelques cas incluant, notamment une lésion du thalamus.

Pour citer cet article : Béreau M, Tranchant C. Les mouvements anormaux : mise au point. Rev Med Interne (2017), https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.09.001

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1.2.5. Le tremblement spécifique d’une tâche Il apparaît uniquement lors de la réalisation de cette tâche qui peut être par exemple l’écriture (tremblement de l’écriture), la boisson (tremblement de la mandibule lors de la boisson), la réalisation d’un geste sportif (golfeur). . . La question du diagnostic différentiel avec une dystonie de fonction ou un tremblement dystonique peut être posée.

intraveineuse (trihexiphénydine 5 à 10 mg), et les dyskinésies tardives par la tétrabénazine (25 à 100 mg/j) (dont le risque est l’apparition d’un syndrome dépressif et/ou d’un syndrome parkinsonien). Les dyskinésies liées au traitement par lévodopa, observées dans les syndromes parkinsoniens et préférentiellement dans la maladie de Parkinson, disparaissent avec la réadaptation des doses d’antiparkinsoniens [17].

1.2.6. Le tremblement dystonique Il associe dans le même territoire ou dans des territoires différents, un tremblement d’action et une dystonie focale ou plurifocale. Son origine génétique est présumée, et son traitement difficile, reposant à la fois sur les traitements du tremblement essentiel et sur ceux des dystonies focales.

2.2. Causes lésionnelles

1.3. Le tremblement orthostatique primaire (TOP) Le TOP est une entité difficile à diagnostiquer : il correspond à un tremblement postural des membres inférieurs apparaissant uniquement à la station debout [13]. Il n’est en général pas perc¸u par le patient ni son entourage. Le TOP est révélé par une sensation d’instabilité en position debout, s’aggravant à la station immobile prolongée. Il cède à l’initiation de la marche. L’examen attentif des cuisses à l’orthostatisme peut montrer un frémissement musculaire des quadriceps. Le diagnostic est confirmé par l’enregistrement électromyographique qui montre une activité musculaire rythmique rapide et synchrone entre muscles homologues (15 à 17 Hz). La prise en charge thérapeutique repose sur la gabapentine, la prégabaline, l’acide valproïque, les bêta-bloquants et les benzodiazépines. 1.4. Tremblement psychogène L’origine psychogène d’un tremblement peut être évoquée devant une fréquence irrégulière, mise en évidence notamment lors des manœuvres de distractibilité, ou la notion d’un début brutal avec parfois un facteur déclenchant. L’enregistrement électromyographique peut être d’une aide précieuse et mettre en évidence une irrégularité du tremblement lors des manœuvres de distractibilité, un phénomène d’entraînement défini par une synchronisation du tremblement lorsque l’examinateur bat une pulsation à un rythme variable [14]. 2. Dystonie La dystonie se définit par des contractions musculaires soutenues ou intermittentes, responsables de mouvements et/ou de postures anormaux (volontiers en torsion), souvent répétitifs, typiquement reproductifs chez un même patient [15]. La dystonie est souvent déclenchée ou majorée par le mouvement volontaire et associée à un phénomène d’overflow (contraction musculaire involontaire qui dépasse le territoire anatomique de la dystonie). Un geste antagoniste, qui permet au patient d’atténuer transitoirement le mouvement ou la posture dystonique, est très évocateur de ce diagnostic. 2.1. Causes iatrogènes La première cause à évoquer est médicamenteuse, secondaire à la prise de neuroleptiques ou de neuroleptiques cachés. Les dystonies iatrogènes peuvent être aiguës (à l’instauration du traitement) et disparaître rapidement à l’arrêt de celui-ci, ou tardives, apparaissant après plusieurs années de traitement par neuroleptiques, ou parfois à l’arrêt brutal de ceux-ci [16]. Lorsqu’elles ne disparaissent pas à l’arrêt du traitement, les dyskinésies aiguës sont améliorées par la prescription d’anticholinergiques par voie

En l’absence de cause iatrogène, une cause lésionnelle (lésion des noyaux gris centraux), infectieuse ou auto-immune doit être recherchée devant une dystonie aiguë ou subaiguë, par la réalisation d’une imagerie cérébrale (IRM cérébrale), d’une étude du liquide céphalorachidien, voire un dosage d’anticorps antineurones. En cas d’accident vasculaire touchant les noyaux gris centraux, d’intoxication au monoxyde de carbone, ou d’arrêt cardiorespiratoire avec anoxie cérébrale, l’apparition de la dystonie peut être retardée (plusieurs mois à plusieurs années) [18]. Une hémi-dystonie est en faveur d’une lésion des noyaux gris centraux. Les causes infectieuses surviennent dans un contexte de signes généraux et/ou d’immunodépression (toxoplasmose,. . .). Les causes auto-immunes sont méconnues mais réalisent des tableaux d’encéphalopathie diffuse grave avec possibles troubles de la conscience. La présence d’anticorps anti-neurones (antirécepteur NMDA, anti-neurexin-3␣ notamment. . .) en confirme le diagnostic et justifie la réalisation d’IgG IV, voire d’une corticothérapie [19,20]. 2.3. Dystonies primaires Dans les formes chroniques, les dystonies primaires correspondent à des affections où la dystonie est toujours au premier plan du tableau clinique, et où une origine génétique est suspectée. 2.3.1. Les dystonies focales primaires Les dystonies focales primaires sont fréquentes : blépharospasme, dystonie cervicale (torticolis spasmodique), dystonie de fonction (crampe des écrivains, crampe des musiciens). Plusieurs gènes ont été impliqués récemment dans des formes familiales de dystonie focale, de transmission autosomique dominante (CIZ1, ANO3, TUBB4A, GNAL) [21], mais ne sont pas recherchés en routine, car ne modifient par la prise en charge thérapeutique qui reste dominée par les injections de toxine botulique. 2.3.2. Dystonie génétique généralisée primaire Les causes les plus fréquentes de dystonie génétique généralisée primaire correspondent aux mutations du gène de la torsine (DYT1) ou de THAP1 (DYT6) [15]. L’orientation diagnostique dans les autres formes génétiques primaires, peut se faire par la localisation (cranicervicale par exemple), par la présence de signes associés : myoclonies pour DYT 11 (gène de l’epsilon sarcoglycane ou ε SG) ou DYT15 (dystonie myoclonique), signes parkinsoniens pour DYT 12 (ATP1A3), DYT16 (PRKRA). Bien que plusieurs gènes aient été individualisés ces dernières années, il s’agit d’affections très rares, à rechercher préférentiellement en cas d’histoire familiale évocatrice. 2.3.3. La dystonie dopa-sensible (DYT5) La dystonie dopa-sensible (DYT5) qui conduit à un traitement spécifique ne doit pas être méconnue [22]. Elle débute le plus souvent aux membres inférieurs, chez l’enfant ou l’adulte jeune. Elle peut être prise à tort pour une paraplégie spastique, qui en constitue le principal diagnostic différentiel. Un traitement d’épreuve par lévodopa (300 à 400 mg) puis l’étude génétique en confirment le

Pour citer cet article : Béreau M, Tranchant C. Les mouvements anormaux : mise au point. Rev Med Interne (2017), https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.09.001

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diagnostic. La forme la plus fréquente est celle liée à une mutation du gène de la GTP cyclohydrolase A. D’autres gènes impliqués dans le métabolisme de la LDopa (gène de la tyrosine hydroxylase ou gène de la sépiaptérine réductase) peuvent être responsables de formes plus sévères débutant dès la petite enfance. Le dosage des neurotransmetteurs dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) peut orienter le diagnostic génétique. 2.4. Différentes maladies métaboliques traitables Elles peuvent se manifester par une dystonie, même si celle-ci n’est pas toujours au premier plan (Tableau 2). 2.4.1. Maladie de Wilson La maladie de Wilson (cf. infra) doit systématiquement être exclue devant toute dystonie débutant avant 50 ans [23]. 2.4.2. Les déficits en transporteur du glucose GLUT1 (syndrome de De vivo, mutation SLC2A1) Ils se manifestent par une symptomatologie fluctuante, favorisés par le jeûne, un taux de glucose effondré dans le LCR, et peuvent être améliorés par un régime cétogène [24], 2.4.3. Les autres causes métaboliques traitables Elles sont résumées dans le Tableau 2 ; hypermanganèsémie primaire, maladie de Niemann-Pick de type C, maladie de Gaucher, déficit en vitamine E (qui peut débuter par une dystonie cervicale avant l’apparition des signes cérébelleux), la xanthomatose cérébrotendineuse, aciduries organiques [25]. 2.5. Autres causes génétiques Citons : • le groupe des NBIA (neurodegenerescence with brain iron accumulation), caractérisé par la présence de dépôts de fer dans les noyaux gris centraux et parmi lesquelles est classé le PKAN (pantothenate kinase-associated neurodegeneration) dont l’aspect radiologique en « œil de tigre » pallidal est évocateur [26]. Ces maladies débutent le plus souvent dans l’enfance ou chez le sujet jeune, réalisant des tableaux associant un syndrome parkinsonien, des signes pyramidaux, des signes psychiatriques, voire un retard mental, à une dystonie [27] ; • certaines ataxies cérébelleuses récessives pouvant se révéler par une dystonie (ataxie télangiectasie, ataxie avec apraxie oculomotrice,. . .) 2.6. Les dystonies paroxystiques Elles constituent un groupe particulier. Elles peuvent être primaires d’origine génétique (Tableau 3) [28] ou secondaires à des affections inflammatoires du système nerveux central (spasmes toniques souvent douloureux de la sclérose en plaques ou de la neuromyélite optique par exemple) [29–31]. 2.7. Traitement Le traitement repose en première intention sur la lévodopa pour exclure une éventuelle dystonie dopa-sensible. Les anticholinergiques, le baclofène, les benzodiazépines sont les principales classes thérapeutiques utilisées. La tétrabénazine est indiquée particulièrement dans les dyskinésies tardives ou lors des crises d’orage dystonique. La toxine botulique reste le traitement de choix dans les dystonies focales (blépharospasme, dystonie cervicale, dystonie de fonction). Dans les formes sévères de dystonie primaire, sans lésion à l’IRM, la stimulation cérébrale profonde (pallidum interne)

donne de bons résultats fonctionnels. Les indications ont tendance à s’étendre à des formes plus focales, invalidantes et résistantes au traitement par toxine botulique, et aux dyskinésies tardives postneuroleptiques rebelles aux autres traitements. 3. Chorée Les mouvements choréiques sont arythmiques, aléatoires, souvent distaux, interférant avec le mouvement volontaire normal et survenant sur un fond d’hypotonie [32]. La chorée se distingue du ballisme qui est stéréotypé, plus ample, proximal, et d’avantage explosif. La chorée peut toucher toutes les parties du corps. Elle peut être discrète et difficilement identifiable lorsqu’elle est masquée dans un mouvement volontaire. Elle est plus facilement reconnue, lorsqu’elle intéresse la sphère bucco-linguo-faciale. La chorée est classiquement augmentée par le stress, la fatigue et l’action. En cas d’antécédents familiaux, le séquenc¸age du gène HTT sera réalisé en première intention dans l’hypothèse d’une maladie de Huntington. 3.1. La maladie de Huntington (MH) La MH est la plus fréquente des chorées héréditaires [33]. De transmission autosomique dominante, elle est liée à une expansion de triplets CAG du gène HTT codant la protéine huntingtine. La MH se manifeste habituellement entre 30 et 50 ans, mais peut débuter plus tôt ou plus tard, en fonction du nombre de répétitions des triplets CAG (la maladie débute d’autant plus tôt que le nombre de triplets CAG est important). Le tableau clinique associe progressivement des troubles psychiatriques, des troubles cognitivo-comportementaux et des mouvements anormaux. L’installation est le plus souvent insidieuse et le mode de révélation (psychiatrique, cognitif ou moteur) variable d’un patient à l’autre. Les troubles psychiatriques observés sont la dépression, les troubles psychotiques, les conduites suicidaires. En parallèle, une modification du caractère et du comportement tels qu’une impulsivité, une agressivité ou une apathie peuvent être identifiés. Les troubles cognitifs sont d’ordre dysexécutifs et évoluent progressivement vers un tableau démentiel. Les mouvements choréiques peuvent débuter de manière discrète à la face ou aux membres avant d’être plus diffus et d’avantage perc¸us par le patient, et son entourage. D’autres mouvements anormaux hyperkinétiques, en particulier la dystonie, les myoclonies ou des tics, peuvent être mis en évidence. Une ataxie, et un syndrome parkinsonien (souvent inaugural dans les formes juvéniles) sont parfois associés aux mouvements choréiques. Une dysarthrie et une dysphagie contribuent également à la perte d’autonomie. Le décès survient en général après 10 à 20 ans d’évolution. L’IRM cérébrale peut mettre en évidence une atrophie des noyaux caudés. Le séquenc¸age du gène HTT confirme le diagnostic, lorsqu’une expansion de triplets > 36 est mise en évidence. Aucun traitement ne permet à ce jour de ralentir la progression de la MH. La prise en charge est symptomatique. Les troubles psychiatriques peuvent justifier l’introduction d’un traitement antidépresseur par citalopram ou fluoxétine. Les troubles du comportement peuvent être améliorés par des neuroleptiques atypiques tels que l’olanzapine. Les mouvements choréiques peuvent être diminués par la tétrabénazine (contre-indiqués en cas de dépression ou de syndrome parkinsonien) ou les neuroleptiques [34]. La stimulation cérébrale profonde est utilisée dans des protocoles thérapeutiques pour des formes extrêmement sévères de chorée, mais son utilisation doit encore être validée. Une prise en charge diététique, une kinésithérapie et une rééducation orthophonique sont également primordiaux dans la prise en charge de la MH. Plusieurs essais thérapeutiques, dont le principe est de limiter l’évolution de la maladie en agissant directement sur l’expression

Pour citer cet article : Béreau M, Tranchant C. Les mouvements anormaux : mise au point. Rev Med Interne (2017), https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.09.001

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Tableau 2 Principales causes génétiques de mouvements anormaux traitables. Pathologie

Mouvements anormaux

Signes cliniques associés

Analyses biochimiques Imagerie cérébrale

Maladie de Wilson

Dystonie faciale Tremblement Syndrome Parkinsonien

Hépatopathie Anneau de Kayser Fleisher

Hépatosplénomégalie Maladie de Dystonie Niemann-Pick de type Ataxie cérébelleuse Troubles C Paralysie oculomotrice psychiatriques supra-nucléaire

Cuprémie totale diminuée Cuprurie augmentée Céruléoplasmine diminuée Biomarqueurs : oxystérols ; lysosphingolipides ; acides biliaires

Xanthomatose cérébrotendineuse

Choléstanol sérique élevé

Ataxie cérébelleuse Dystonie

Xanthomes cutanés et tendineux Cataracte précoce Syndrome pyramidal Neuropathie Troubles psychiatriques Neuronopathie Déficit en vitamine E Dystonie cervicale sensitive Ataxie cérébelleuse Rétinite pigmentaire Cardiomyopathie Syndrome pyramidal Maladie de Segawa ou Dystonie dopadystonie dopa-sensible sensible ± fluctuante Hypotonie axiale (DYT 5) des membres inférieurs Syndrome dépressif Signes parkinsoniens Migraine

Hypermanganésémie

Maladie de Gaucher

Dystonie Syndrome parkinsonien Apraxie oculomotrice Épilepsie myoclonique Ataxie

Diagnostic

Traitement

Hypersignaux T2 Flair Séquenc¸age du gène des noyaux gris ATP7B centraux à l’IRM cérébrale

Chélateurs du cuivre D-pénicillamine Trientine Sels de zinc

Peut-être normale Atrophie cortico-sous corticale

Test à la filipine (culture de fibroblastes sur biopsie cutanée) Séquenc¸age des gènes NPC1 et NPC2 Séquenc¸age du gène CYP27A1

Inhibiteur de la glycosylcéramide ® synthase (Miglustat )

Normale ou atrophie Vitamine E plasmatique diminuée médullaire

Séquenc¸age du gène TTPA

Supplémentation en vitamine E à fortes doses

Diminution des Normale ptérines, des métabolites de la dopamine (HVA, acide homovanillique) et de la sérotonine (5-HIAA) dans le LCR Hypermanganésémie Hypersignaux T1 des noyaux gris centraux (> 2000 nmol/L)

Séquenc¸age du gène Lévodopa à faibles GCH-I et des gènes doses (300 à 400 mg/j) codant la sépiaptérine réductase et la thyrosine hydroxylase

Hépatomégalie Cirrhose hépatique Polycythémie Hépatosplénomégalie Diminution de Ostéopénie/ostéoporosel’activité de la glucocérébrosidase Cytopénies

Leucopathie périventriculaire et atteinte des noyaux dentelés

Aspécifique

Acide chénodésoxycholique

Séquenc¸age du gène SLC30A10

Traitement chélateur du manganèse

Séquenc¸age du gène GBA

Enzymothérapie substitutive ® (Cerezyme )

NPC : Niemann-Pick de type C ; TTPA : gène de la protéine de transfert de l’alpha-tocophérol ; GCH-1 : GTP cyclohydrolase I ; GBA : gène de la glucocérébrosidase ; 5-HIAA : acide 5-hydroxy-indolylacétique.

Tableau 3 Mouvements anormaux (MA) paroxystiques d’origine génétique (à l’exclusion des ataxies épisodiques) [28]. Gène

MA paroxystiques

Âge de début

Durée des épisodes

Autres manifestations cliniques ictales

Manifestations cliniques inter-ictales

PRRT2 (transmission autosomique dominante, pénétrance incomplète)

DPK DPNK DIE AE Convulsion et choréoathétose infantile DPNK

Enfance–adolescence

Très brève (< 1 min)

Migraine Épilepsie

Aucune si hétérozygote Déficience intellectuelle si homozygote

Enfance–adolescence

Quelques minutes à quelques heures

Aucune

Aucune

DIE DPK AE

Petite enfance–enfance

Quelques minutes à quelques heures, favorisées par le jeûne

Épilepsie Migraine Somnolence Autres troubles du sommeil

ATP1A3

DPK DIE AE

Petite enfance

Quelques minutes à quelques jours

Paralysie Épilepsie Dysautonomie Migraine MA oculomoteurs

ADCY5

DPK DPNK DIE

Petite enfance

Quelques minutes à quelques heures

MA paroxystiques nocturnes

Microcéphalie Hypotonie Dystonie/chorée Spasticité Ataxie Déficience intellectuelle Déficience intellectuelle Dystonie/chorée Hypotonie Syndrome Parkinsonien Ataxie Psychose Dystonie/chorée Tremblements/myoclonies Hypotonie axiale Myoclonies orofaciales

PNKD (transmission autosomique dominante, pénétrance complète) SLC2A1 (le plus souvent, mutations de novo)

DPK : dyskinésies paroxystiques kinésigéniques ; DPNK : dyskinésies paroxystiques non kinésigéniques ; DIE : dyskinésies induites par l’exercice ; AE : ataxie épisodique ; MA : mouvements anormaux.

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du gène HTT, sont actuellement en cours [35]. Une place importante est consacrée au diagnostic pré-symptomatique, qui doit être proposé aux apparentés sains des patients ayant une MH, et qui justifie une prise en charge spécifique et multidisciplinaire associant généticiens, neurologues, psychiatres, et psychologues. 3.2. Les autres causes de chorée héréditaire Les autres causes de chorée héréditaire, dont le tableau clinique peut être très proche de celui de la MH et de transmission autosomique dominante, sont la Huntington Disease Like (HDL) de type II (liée à une mutation du gène de la junctophilline), SCA 17, l’atrophie dentato-rubro-pallido-luysienne (ADRPL), les neuroferritinopathies, mais aussi les mutations du gène C9ORF72 [36,37]. Citons encore, la maladie de Wilson [23] et la neuroacantocytose, de transmission autosomique récessive, ou le syndrome de Mac léod, de transmission liée à l’X. La chorée héréditaire bénigne (transmission autosomique dominante, gène NKX2.1) est de bien meilleur pronostic que la MH, s’améliore avec l’âge, est parfois associée à des anomalies thyroïdiennes et pulmonaires [38]. Enfin, une chorée peut être la première manifestation de l’ataxie télangiectasie, d’AOA1, ou d’autres maladies récessives rares. 3.3. Les principales chorées médicamenteuses Les principales chorées médicamenteuses sont les dyskinésies aiguës et tardives, induites par les médicaments antidopaminergiques et les chorées induites par la lévodopa chez les patients parkinsoniens traités (cf. supra) [16,17]. 3.4. Les causes lésionnelles Les causes lésionnelles par AVC ou processus expansif touchant préférentiellement le striatum sont facilement diagnostiquées par l’IRM cérébrale, et se manifestent le plus souvent par une hémichorée [18]. Le VIH et ses complications sont parmi les principales causes de chorées infectieuses soit par l’action directe du virus, soit par l’intermédiaire d’infections opportunistes, telles que la toxoplasmose cérébrale, ou la neurosyphilis. 3.5. Les causes métaboliques Les causes métaboliques sont nombreuses : une hypo- ou une hypernatrémie, une hypocalcémie, une hyperthyroïdie, une hypoparathyroïdie, une hypoglycémie, une insuffisance rénale et une insuffisance hépatocellulaire. L’hyperglycémie sans cétose est également une cause classique de chorée métabolique. Elle survient chez des patients plus âgés et peut parfois révéler un diabète. Les mécanismes sont imparfaitement connus. L’examen clinique peut montrer une hémichorée et plus rarement une chorée généralisée. La biologie sanguine montre une hyperglycémie élevée, le plus souvent > 20 mmol/L, associée à une hyperosmolarité plasmatique > 310 mmol/L. La bandelette urinaire ne montre pas de cétonurie et l’IRM cérébrale met fréquemment en évidence des anomalies de signal putaminales [39]. L’évolution est généralement favorable après équilibre de la glycémie. 3.6. Chorées auto-immunes La chorée de Sydenham est la cause la plus fréquente de chorée chez l’enfant dans le monde [40]. Son incidence est nettement plus faible dans les pays développés. Elle débute en général entre 8 et 9 ans, 4 à 8 semaines après une infection oropharyngée au streptocoque bêta hémolytique du groupe A (SBHA). La phase d’état correspond à une chorée généralisée ou plus rarement à une hémichorée. De manière plus récente, ont été décrits des troubles du

comportement et des comorbidités psychiatriques, tels que des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH), un syndrome dépressif majeur, un trouble anxieux généralisé, une phobie sociale. La prise en charge thérapeutique est symptomatique associée dans certains cas à des traitements immunomodulateurs ou immunosuppresseurs. L’évolution clinique est favorable dans 1 cas sur 2 et défavorable dans les autres cas, avec la persistance d’une chorée au-delà de 2 ans. L’occurrence de la chorée dans le lupus érythémateux systémique (LES) ou le syndrome des anti-phospholipides (SAPL) est relativement rare (< 2 % des cas), mais il s’agit d’une cause indispensable à rechercher en cas de chorée aiguë ou subaiguë [41]. Elle est plus fréquente chez les patients LES ou SAPL jeunes, et peut être révélatrice. Le tableau clinique est celui d’une chorée généralisée, d’une hémichorée ou d’un ballisme, parfois associés à des manifestations neuropsychiatriques. L’imagerie fonctionnelle (PET au 18-FDG) met le plus fréquemment en évidence un hypermétabolisme du striatum controlatéral confirmant l’implication des ganglions de la base. Le mécanisme physiopathologique bien qu’imparfaitement élucidé repose sur une réaction inflammatoire croisée entre les auto-anticorps des patients LES et SAPL et des antigènes neuronaux. Dans le LES, des anticorps anti-DNA ayant une affinité pour les récepteurs NMDA, lesquels sont impliqués dans des tableaux neuropsychiatriques avec mouvements anormaux (encéphalites à anticorps anti-NMDAR), ont été mis en évidence. Dans le SAPL, l’hypothèse d’une hypoperfusion striatale secondaire à un mécanisme vasculaire est également discutée. L’IRM cérébrale est normale dans la plupart des cas. La prise en charge thérapeutique consiste en l’utilisation de traitements symptomatiques anti-choréiques, en particulier les neuroleptiques atypiques dont la tétrabénazine. Les traitements immunomodulateurs ou immunosuppresseurs (corticothérapie intraveineuse, immunoglobulines intraveineuses, et échanges plasmatiques) peuvent être proposés en cas d’échec des traitements précédents. Dans le SAPL ou en cas de LES associé à la présence d’anticorps anti-phospholipides, le recours à des traitements anti-thrombotiques peut être discuté. Les chorées paranéoplasiques précèdent le plus souvent la découverte du cancer. Le tableau clinique est d’installation subaigu, et la chorée est volontiers associée à d’autres signes neurologiques tels qu’une dystonie, une polyneuropathie et des manifestations encéphalitiques (troubles visuels, manifestations neuropsychiatriques). Les principaux auto-anticorps incriminés sont dirigés contre des antigènes neuronaux intracellulaires : anticollapsin-response mediated protein 5 (CRMP-5) associés aux cancers pulmonaires à petites cellules et aux thymomes et anti-HU également associés aux cancers bronchiques à petites cellules [19]. D’autres cancers tels que les lymphomes non hodgkiniens, les leucémies myéloïdes chroniques, les adénocarcinomes du sein et de la prostate peuvent être associés aux chorées paranéoplasiques. La prise en charge thérapeutique repose sur les traitements symptomatiques anti-dopaminergiques et le traitement du cancer sous-jacent. Les traitements immunomodulateurs ou immunosuppresseurs sont plus décevants. D’autres chorées auto-immunes plus souvent idiopathiques mais parfois aussi paranéoplasiques sont associées à des autoanticorps dirigés contre des antigènes membranaires tels que : contactin associated protein 2 (CASPR2), leucine-rich glioma inactivated 1 (LGI1) et anti-glutamic acid decarboxylase 65 (GAD65) ou N-methyl-d-aspartate antibody encephalitis (NMDAR) [20,42].

4. Les tics Les tics correspondent à des mouvements (tics moteurs) ou à des vocalisations et/ou verbalisations (tics verbaux) soudains, brefs,

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intermittents, involontaires ou semi-involontaires [43]. Ils peuvent être transitoirement contrôlés par la volonté au prix d’un phénomène de rebond et sont dans la plupart des cas précédés par une sensation prémonitoire. Ils peuvent persister lors du sommeil. Ils sont augmentés par le stress et durant la relaxation qui suit le stress, diminués par la concentration et la distraction. Ils évoluent de manière fluctuante avec des périodes d’accalmie et de résurgence. Il existe une certaine suggestibilité des patients se traduisant par la modification du répertoire de tics. Les tics moteurs simples affectent un groupe musculaire et peuvent être cloniques (clignement palpébral, secousse de la tête), ou plus soutenus réalisant un mouvement pseudo-dystonique (crise oculogyre, rotation de l’épaule) alors que les tics complexes correspondent à des séquences motrices coordonnées, se rapprochant du mouvement volontaire « normal ». L’intensité, la fréquence, le caractère répétitif du mouvement et la survenue dans un contexte incongru ou inapproprié, non dirigé vers un but, lui confère un caractère anormal. Les tics verbaux sont soit des vocalisations isolées sans signification (cri, grognement, reniflement, sifflement. . .), soit plus complexes (verbalisations sous forme de palilalies d’écholalies et plus rarement de coprolalies, verbalisations à caractère obscène). 4.1. Les tics bénins Ils sont les plus fréquents. Ils disparaissent dans la plupart des cas à l’âge adulte. Parmi les autres causes des tics, il faut évoquer les tics secondaires, qui peuvent être liés à des infections, des atteintes post-infectieuses, médicamenteuses (les neuroleptiques notamment), et plus rarement des affections génétiques rares (neuroacantocytose par exemple). 4.2. La maladie de Gilles de la Tourette (MGT) La MGT est une pathologie neurodéveloppementale dont l’étiopathogénie est mal connue [44]. Elle correspond sur le plan clinique à l’association de tics moteurs et verbaux chez un même patient pendant plus de 12 mois, retentissant sur le fonctionnement professionnel et/ou social, sans cause secondaire identifiable (critères du DSM-V). Les tics débutent typiquement chez l’enfant en âge scolaire (avant 10 ans). La fréquence et l’intensité des tics sont maximales durant la 2e décennie, puis diminuent ensuite dans plus de deux tiers des cas après l’âge de 20 ans. Des troubles psychiques et comportementaux sont fréquemment associés aux tics. Il s’agit principalement de TDAH, présent dans 60 % des cas, de troubles obsessionnels compulsifs (TOC), présent dans 30 % des cas, et incluant certains comportements répétitifs et plus rarement des automutilations, et des troubles du spectre autistique, présents dans 4 à 12 % des cas. L’impact de ces comorbidités psychocomportementales sur le fonctionnement social et la qualité de vie prédomine en général sur celui des tics et doit être soigneusement évalué. La prise en charge est multidisciplinaire, en particulier dans les formes sévères. Les mesures non médicamenteuses sont principalement basées sur la psychothérapie de soutien et les thérapies cognitivo-comportementales [45]. En cas de tics sévères, les neuroleptiques (NLP) de deuxième génération ou atypiques, notamment la rispéridone, l’olanzapine, et l’aripiprazole, sont actuellement préférés aux NLP de première génération en raison d’un risque moindre d’effets indésirables (prise de poids, dyskinésies tardives, syndrome parkinsonien) [44]. La clonidine et la guanfacine (agonistes alpha2-adrénergiques) peuvent être proposées en cas de tics moteurs ou vocaux modérés, notamment lorsqu’ils sont associés à un TDAH. La toxine botulinique peut être utile pour traiter les tics moteurs localisés ou limiter l’impact fonctionnel de certains tics moteurs cloniques ou dystoniques. La stimulation cérébrale profonde (SCP) à

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haute fréquence est réservée aux formes très sévères de MGT, résistantes aux traînements pharmacologiques. Les principales cibles de la SCP sont la zone associativo-limbique du thalamus et du pallidum interne (GPi) [46]. 5. Myoclonies Les myoclonies sont des secousses musculaires brusques et brèves, qui peuvent être positives (activation musculaire) ou négatives (brusque période de relaxation pendant le maintien d’une posture exemple : asterixis) [47]. Elles réalisent un déplacement unique avec retour à la position initiale. La classification étiologique distingue les myoclonies symptomatiques, les myoclonies épileptiques, les myoclonies essentielles et les myoclonies physiologiques. La classification anatomique tient compte de l’origine anatomique des myoclonies (myoclonies corticales, souscorticales, spinales ou périphériques), qui peut être suggérée par leur topographie (axiale et proximale pour les myoclonies souscorticales, focales ou multifocales et distales pour les myoclonies corticales) et leurs circonstances de survenue (spontanées, réflexes, action). Néanmoins, des examens électrophysiologiques (EEG et EMG) sont le plus souvent nécessaires. 5.1. Myoclonies à éliminer en priorité Avant la réalisation de ces examens (EEG et EMG), notamment dans les contextes aigus ou subaigus, certaines causes doivent être cherchées en priorité : myoclonies physiologiques (notamment les myoclonies hypnagogiques qui surviennent à l’endormissement), causes iatrogènes (antipsychotiques, antidépresseurs, lithium, anti-infectieux dont l’acyclovir, opiacés. . .), causes métaboliques (hypo- ou hypernatrémie, insuffisance rénale ou hépatique, hyperglycémie sans cétose), causes endocriniennes (hyperthyroïdie). On évoquera également rapidement une possible encéphalite infectieuse ou auto-immune. Les encéphalites virales peuvent toutes s’associer à la présence de myoclonies ; la maladie de Whipple est caractérisée par des myorythmies oculaires et masticatoires correspondant plutôt à une activité rythmique lente (1 à 4 Hz). Au cours des encéphalopathies auto-immunes (paranéoplasiques ou non), des myorythmies peuvent également être présentes ou un opsoclonus (mouvements arythmiques des globes oculaires, multidirectionnels) – myoclonus qui est particulièrement évocateur. 5.2. Myoclonies épileptiques Les myoclonies peuvent être de mécanisme épileptique et la réalisation d’un EEG s’impose rapidement dans le bilan : les épilepsies myocloniques juvéniles ou les épilepsies absence de l’enfant sont des épilepsies primitives [48] alors que le syndrome d’épilepsie partielle continue est plus souvent d’origine lésionnelle. Le groupe des épilepsies myocloniques progressives caractérisées par des myoclonies, des crises d’épilepsie et une neurodégérescence progressive (± déclin cognitif, ataxie, neuropathie, myopathie) comprend les céroïde lipofuscinoses, les cytopathies mitochondriales, la maladie d’Unverricht-Lundborg, la maladie de Lafora et les sialidoses [49]. 5.3. Myoclonies génétiques non épileptiques Parmi les autres causes génétiques de myoclonies, l’hyperekplexia, liée à une mutation du gène de la sous-unité alpha 1 d’un récepteur de la glycine se traduit par des sursauts inépuisables axiaux parfois sur un terrain d’hyper rigidité avec raideur généralisée [50]. La dystonie myoclonique liée à une mutation

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du gène de l’epsilon sarcoglycane, (DYT11) de transmission autosomique dominante est caractérisée par une dystonie le plus souvent focale ou plurifocales et des myoclonies localisées à la moitié supérieure du corps. Plus rarement, des myoclonies peuvent être observées dans l’ataxie télangiectasie ou dans d’autres maladies génétiques rares où elles ne sont pas isolées.

5.4. Autres myoclonies La présence de myoclonies au cours d’un certain nombre de maladies neurodégénératives (maladie de Creutzfeldt-Jakob, atrophie multisystématisée, maladie d’Alzheimer) est rarement révélatrice ou isolée. Le syndrome de Lance Adams qui correspond à des séquelles d’anoxie cérébrales se traduit par des myoclonies d’action, multifocales ou généralisées [51]. Les myoclonies périphériques ou spinales, caractérisées par leur topographie et leur durée (< 50 ms pour les périphériques et > 100 ms pour les médullaires) imposent la réalisation d’une imagerie explorant le métamère ou le niveau impliqué. Ainsi, une radiculopathie peut être à l’origine de myoclonies focales, ou une lésion médullaire peut causer des myoclonies des membres inférieurs. Les myoclonies du voile, parfois classées parmi les tremblements, car rythmiques, surviennent en cas de lésion au niveau du triangle de Mollaret (région du tronc cérébral comprenant l’olive bulbaire, le noyau rouge et le noyau dentelé, ainsi que leurs voies de connexion) [52]. Des formes idiopathiques de myoclonies du voile existent et peuvent être révélées par un click auriculaire ressenti par les patients.

6.3. Les encéphalites auto-immunes Elles constituent un enjeu important car elles sont le plus souvent améliorées par les traitements immunomodulateurs ou immunosuppresseurs. Il faut savoir rechercher un processus néoplasique sous-jacent, qui peut dans certain cas être associé à ces encéphalites auto-immunes. Les encéphalites à anti-LG1 se manifestent préférentiellement par des crises dystoniques brachiofaciales, les encéphalitites à anti-NMDAR par des mouvements choréiques, dystoniques, des myoclonies ou des myorythmies, les encéphalites à anti-GAD ou anti-récepteur à la glycine par un syndrome de l’homme raide [19,40,55]. 7. Conclusion La démarche diagnostique face à un mouvement anormal impose une analyse sémiologique initiale rigoureuse, dont l’objectif est de caractériser le mouvement anormal et d’identifier le cas échéant le cadre syndromique. L’enquête étiologique conduira à éliminer en premier lieu une cause iatrogène ou lésionnelle, puis devront être discutées les causes auto-immunes, infectieuses ou métaboliques traitables, avant d’envisager les maladies neurodégénératives ou génétiques. La mise au point de panels testant de manière simultanée de nombreux gènes impliqués dans les formes génétiques de MA et le développement des études d’exomes devraient faciliter à l’avenir le diagnostic de ces formes génétiques rares, mais dont le diagnostic peut avoir d’importantes implications en termes de pronostic et de conseil génétique. Les traitements étiologiques ou symptomatiques seront adaptés en fonction du type de mouvement anormal, de son retentissement et bien entendu de la cause. Dans certains cas, le recours à la stimulation cérébrale profonde (tremblement, dystonie) pourra être discuté.

5.5. Traitement Outre le traitement de la cause lorsque celui-ci est possible (myoclonies secondaires), le traitement symptomatique repose sur les antiépileptiques (valproate, clonazépam, piracétam) ou parfois sur la lévotonine [53].

6. Divers 6.1. Maladies génétiques traitables pouvant se manifester par des mouvements anormaux Certaines maladies qui peuvent se révéler par différents mouvements anormaux, associés ou non, se retrouvent dans plusieurs des chapitres ci-dessus (Tableau 2). Nous attacherons une importance particulière aux maladies pouvant se révéler ou se compliquer de mouvements anormaux et pouvant justifier un traitement spécifique. Il s’agit principalement de la maladie de Wilson mais aussi du déficit en vitamine E, de la maladie de Niemann-Pick de type C (NPC), de la xanthomatose cérébrotendineuse, de la dystonie dopasensible [23,25,54].

6.2. Mouvements anormaux paroxystiques Des mouvements anormaux (chorée, dystonie, parfois ataxie cérébelleuse) paroxystiques, isolés ou plus rarement intégrés à un tableau neurologique plus complexe peuvent se rencontrer dans diverses maladies génétiques (Tableau 3) [28]. En cas de début aigu, une cause symptomatique doit être exclue (spasmes toniques de la sclérose en plaques ou de la neuromyélite optique, limb shaking en cas de sténose carotidienne, lésion médullaire, troubles métaboliques, encéphalopathies auto-immunes) [18,29–31].

Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Deuschl G, Papengut F, Hellriegel H. The phenomenology of Parkinsonian tremor. Parkinsonism Relat Disord 2012;18(Suppl. 1):S87–9. [2] Savica R, Grossardt BR, Bower JH, Ahlskog JE, Mielke MM, Rocca WA. Incidence and time trends of drug-induced parkinsonism: a 30-year population-based study. Mov Disord 2017;32:227–34. [3] Jiménez MC, Vingerhoets FJG. Tremor revisited: treatment of PD tremor. Parkinsonism Relat Disord 2012;18(Suppl. 1):S93–5. [4] Lou JS, Jankovic J. Essential tremor: clinical correlates in 350 patients. Neurology 1991;41:234–8. [5] Gutierrez J, Park J, Badejo O, Louis ED. Worse and worse and worse: essential tremor patients’ longitudinal perspectives on their condition. Front Neurol 2016;7:1–7. [6] Louis ED, Dogu O. Does age of onset in essential tremor have a bimodal distribution? Data from a tertiary referral setting and a population-based study. Neuroepidemiology 2008;29:208–12. [7] Zappia M, Albanese A, Bruno E, Colosimo C, Filippini G, Martinelli P, et al. Treatment of essential tremor: a systematic review of evidence and recommendations from the Italian Movement Disorders Association. J Neurol 2013;260:714–40. [8] Niranjan A, Raju SS, Kooshkabadi A, Monaco E, Flickinger JC, Lunsford LD. Stereotactic radiosurgery for essential tremor: retrospective analysis of a 19-year experience. Mov Disord 2017;32:769–77. [9] Elias WJ, Lipsman N, Ondo WG, Ghanouni P, Kim YG, Lee W, et al. A randomized trial of focused ultrasound thalamotomy for essential tremor. N Engl J Med 2016;375:730–9. [10] Shih LC, Pascual-Leone A. Non-invasive brain stimulation for essential tremor. Tremor Other Hyperkinet Mov 2017;7:458. [11] Hagerman R, Hagerman P. Advances in clinical and molecular understanding of the FMR1 premutation and fragile X-associated tremor/ataxia syndrome. Lancet Neurol 2013;12:786–98. [12] Raina GB, Cersosimo MG, Folgar SS, Giugni JC, Calandra C, Paviolo JP, et al. Holmes tremor. Neurology 2016;86:931–8. [13] Benito-Leon J, Domingo-Santos A. Orthostatic tremor: an update on a rare entity. Tremor Other Hyperkinet Mov 2016;6:411.

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Pour citer cet article : Béreau M, Tranchant C. Les mouvements anormaux : mise au point. Rev Med Interne (2017), https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.09.001