Localisation des acides gras d'origine exogène et endogène dans les molécules de triglycérides des chylomicrons lymphatiques du rat aprés administration d'un régime contenant simultanément des acides oléique 3H et stéarique14 C

Localisation des acides gras d'origine exogène et endogène dans les molécules de triglycérides des chylomicrons lymphatiques du rat aprés administration d'un régime contenant simultanément des acides oléique 3H et stéarique14 C

414 BIOCHIMICA ET BIOI’HYSICA ACT.1 SHORTCOMMUNICATIONS SC 53060 Localisation des acides gras d’origine exog&ne et endogene dans les mokules de ...

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BIOCHIMICA

ET BIOI’HYSICA

ACT.1

SHORTCOMMUNICATIONS

SC 53060

Localisation des acides gras d’origine exog&ne et endogene dans les mokules de triglyckides des chylomicrons lymphatiques du rat apr&s administration d’un regime contenant simultanement des acides okique 3H et st6arique14 C Dans un travail antPrieurl, nous avons montrir l’importance des acides gras endogknes dans la lymphe receuillie k des temps diffkrents aprits administration de triglyckrides mixtes: [14C]stCarique-[3H]ol&que. Les acides olkique et stkarique exog&nes se trouvaient diluks dans les trigly&rides et les phospholipides de la lymphe par des quantitks importantes d’acides palmitique, linolkique, olkique et stitarique d’origine endog+ne. Devant de tels rksultats, on peut se demander comment sont localis& dans les mokules de triglydrides des chylomicrons lymphatiques les acides endogknes et exog&nes. Pour rkaliser une telle Ctude, nous avons administrit au rat, simultankment, des acides [3H]ol&que et [14H]stkarique comme seuls acides gras,maisincorporCs au ritgime sous deux formes diffkrentes: libre et estCrifi6e. L’expkience est conduite de la faGon suivante: on pratique la fistulation du canal lymphatique principal chez un rat qui a re$u z h auparavant : 200 mg de trigly&rides mixtes non marquks “stkarique-ol&que” (I : I en moles), incorporks 2 I g de mie de pain & laquelle on ajoute I g de saccharose. 24 h plus tard, le rat reqoit le repas comportant les acides gras radioactifs. Ce repas, identique par ailleurs au pr&Cdent, comporte, soit 200 mg de triglyckrides mixtes olkique-stkarique marquk (Exp. I), soit 200 mg d’un mklange B parties &gales d’acides [3H]olitique et [X] stkarique (Exp. II). Les acides qui constituent ces rkgimes sont des acides [I-%] stkarique et [~-IO aH]o16ique purifiks par chromatographie en phase gazeuse prkparative et diluCs par des acides stkarique et olkique inactifs, purs j 9976. Nous nous sommes assurb, par action de la lipase pancrkatique, que l’olkique et le stkarique des triglyckrides mixtes ktaient rkpartis Cgalement entre les 3 positions du glycilrol. La lymphe est recueillie B o” pendant les 8 h qui suivent le repas radioactif. On isole les chylomicrons selon la mitthode de BRAGDON ET KARMEN *. Leurs triglyckrides sont s&parks sur colonne d’acide silicique, pesCs, puis soumis k la lipolyse pancrkatique. Apr&s saponification, les acides gras des triglychides et des monoglyckrides issus de la lipolyse sont &par& par chromatographie gaz-liquide. En outre, les acides olkique et stkarique sont collect& individuellement3 & la sortie de la colonne pour dkterminer leur activitk spkcifique. NOUS nous sommes assurk, par des pro&d& de comptage appropriks, que les acides stkarique et olkique de la lymphe ktaient exclusivement marquks au carbone I4 et au tritium respectivement, et nous avons vCrifi6, par ailleurs qu’il n’y await pas passage notable d’activitk sur d’autres acides gras (ce rkultat est en parfait accord avec un travail ant&ieur4). Dans ces conditions, la comparaison des activitks spCciBiocFim. Biophys. Acta, 106 (1965) 414-4’6

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fiques des 2 acides gras marques dans la lymphe a celles des m&mes acides gras du regime, permet de connaitre pour chacun d’eux la part endogene et exogene. On observe tout d’abord (Fig. I) que pour un meme temps de collecte, la lymphe est plus riche en triglycerides dans 1’Exp. I que dans 1’Exp. II, mais dans les z cas. l’acide oleique a et6 davantage absorb6 que l’acide stearique.

Expmence

cl

Aades

gros

I

endoghes

Experence

4 Accldes gras 1

If

exog&nes

Fig. 1. QuantitCs d’acides gras prksentes dans les triglyckides de chylomicrons (durCe de la collecte 8 h) apr&s administration d’acides [3H]ol&quc et [“CjstCarique sous forme de triglycdrides mixtes (Exp. I) ou sous formc libre (Exp. II).

Nos resultats montrent en outre a l’appui de ceux de KARMEN et aL6ts l’importance de l’apport endogene; les chiffres que nous trouvons sont en accord avec les leurs, la dilution pouvant atteindre dans certains cas plus de 1oo0/ ; elle est peut-&tre particulierement importante dans nos experiences oh l’on utilise un triglyceride comportant seulement 2 acides gras, mais l’administration d’un tel triglyceride permet de preciser la nature et les proportions des divers acides qui les diluent. Comme on l’avait observe dejal, cette dilution est realisee a la fois par des acides gras de nature differente, principalement palmitique et linoleique et par les acides de m&me nature que les acides marques administres. La proportion d’acides endogenes par rapport aux acides exogenes est voisine dans les 2 experiences, mais la dilution est realisee d’une facon differente. Dans 1’Exp. I, on voit comme on l’avait deja signal&l que les quantites d’acide oleique d’origine endogene sont toujours superieures a celles de l’oleique exogene. 11 n’en est pas de m&me pour l’acide stearique, pour lequel on trouve mains d’endogene que d’exogene. Dans 1’Exp. II, l’acide oleique exogene est dilue par une m&me quantite d’acide endogene, et cette fois, il y a plus d’acide stearique endogene que d’exogene. La proportion de chaque acide gras en position @ dans les molecules de triglycerides est calculee selon MATTSON ET VOLPENHEIN' en effectuant le rapport:

o/o en moles dans les monoglycerides:< o/0en moles dans les triglycerides

IOO

>: 3

Les resultats ainsi obtenus montrent (Tableau I) que les molecules rides ont une structure differente dans 1’Exp. I et dans 1’Exp. II : Biochim.

Biophys.

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de glyce-

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(a) Dans les 2 experiences, le 18:o (total) et le 16: I sont surtout localises en positions externes, les acides 18 : 2 et 18 : I (total) en position p; le 16 : o serait surtout en position p dans 1’Exp. I, alors que dans 1’Exp. II il occuperait une position indifferente. (b) Examinons maintenant les fractions exogenes et endogitnes des 2 acides qui se trouvent marques dans le regime: (I) Dans les 2 experiences, l’oleique endogene est toujours localise preferentiellement en position p, il en est de meme pour l’oleique exogene dans 1’Exp. II; par-

contre dans 1’Exp. I, ce dernier est reparti egalement entre les 3 positions de la molecule du triglyceride. (2) Pour le stearique, on note une difference plus nette entre les 2 experiences: si la part endogene est relativement faible en position /?dans les 2 cas, dans 1’Exp. I, le stearique exogene est nettement localise en position /‘. La difference de comportement des acides exogenes et endogenes au tours de la resynthese des triglycerides dans la muqueuse selon la forme sous laquelle ils sont ingeres, resulte, pour une part, pensons-nous, d’une difference dans l’absorption des produits issus de l’hydrolyse intraluminaire: on peut penser que la p-monostearine issue de la lipolyse des triglycerides mixtes ingeres, que l’on retrouve en position centrale dans les glycerides lymphatiques, a et4 davantage absorbee que l’acide stearique libre alors que la monooleine et l’acide oleique l’ont CtC a des vitesses voisines. Quoiqu’il en soit, ces phenomenes de dilution des acides exogenes par des acides endogenes ainsi que leur localisation diffitrente dans les molecules de triglycerides sont dus vraisemblablement a des exigences de compositionet de structure au moment de la resynthese. Nous nous efforcerons de preciser ces points en effectuant des experiences de m&me type que celles-ci mais avec des acides gras differents. Laboratoire de Physiologic Aninzale et de la Nutrition, des Sciences, Dijon (Frame)

Faculte’

I PH. BOUCROT ET J. CLEMENT, Cow+. Rend. Acad. Sci., 260 (1965) 4083. L J. H. BRAGDON ET A. KARMEN,]. Lipid Res., I (1960) 167. 3 J. BEZARD, PH. BOVCROT ET G. CLEMENT, J.Chromatog., 14 (1964) 368. 4 PH. BOUCROT ET J. CLEMENT, Arch. Sci. Physiol., sous presse. 5 A. KARMEN,M.WHYTE ET D. W. S.GOODMAN, J.LipidRes., ~(1963)31r. 6 M. WHYTE, A. KARMEN ET D. W. S. GOODMAN, J. Lipid Res., 4 (1963) 3”. 7 F. T. MATTSON ET R. A. VOLPENHEIN, J. LipidRes., z (1961) 58.

Iiecu le g Avril,

Biochim.

Biophys.

1965

Acta,

106 (1965) 414-416

PH. BOUCKOT J. CLEMENT