Lucite polymorphe secondaire aux ultraviolets C (UVC)

Lucite polymorphe secondaire aux ultraviolets C (UVC)

Annales de dermatologie et de vénéréologie (2011) 138, 639 NOTE DE PHARMACOVIGILANCE Lucite polymorphe secondaire aux ultraviolets C (UVC) Polymorph...

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Annales de dermatologie et de vénéréologie (2011) 138, 639

NOTE DE PHARMACOVIGILANCE

Lucite polymorphe secondaire aux ultraviolets C (UVC) Polymorphous light eruption caused by ultraviolet C light J.-L. Schmutz a,∗, P. Trechot b a

Service de dermatologie, CHU de Nancy-Brabois, bâtiment Philippe-Canton, 5, rue du Morvan, 54500 Vandœuvre-Les-Nancy, France b Centre régional de pharmacovigilance, hôpital central, CHU de Nancy, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France Disponible sur Internet le 12 juin 2011

Majoie et al. [1] rapportent chez des soudeurs professionnels la survenue d’une lucite polymorphe induite par des ultraviolets C (UVC). Une réaction de photosensibilisation aux UVC est un phénomène rarement signalé. En effet, les UVC étant complètement arrêtés par la couche d’ozone, ils n’arrivent pas sur terre. Cependant, dans certaines situations, on peut être confronté à des UVC, notamment lorsque l’on pratique la soudure. Les soudeurs sont normalement bien protégés avec un casque et des vêtements spécifiques à leur travail. Or, certaines de ces protections étant « malcommodes », les soudeurs ont parfois tendance à ne pas toujours les utiliser. C’est ainsi que peuvent survenir des érythèmes à type de brûlures et plus rarement des réactions de photosensibilité. Majoie et al. rapportent donc, sur une période de dix ans, une photosensibilisation aux UVC chez quatre soudeurs âgés de 32 à 45 ans. L’éruption maculopapuleuse apparaissait sur les zones exposées, deux à trois heures après le travail de soudure et disparaissait en 12 à 48 heures. Boonstra et al. [2] ont eux, retrouvé une sensibilité aux UVC chez neuf patients (huit hommes et une femme) sur 110, vus pour lucite polymorphe. Il existait dans les neuf cas une dose érythémateuse minimale (DEM) abaissée en UVC. Les cas de photosensibilité aux UVC chez les soudeurs sont rarement rapportés dans la littérature et il faut donc savoir y penser devant toute lucite lors de l’interrogatoire.



Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-L. Schmutz).

Sur le plan dermatologique, il existe fréquemment chez les soudeurs de petites cicatrices de brûlures et un cas d’hyperplasie angiolymphoïde avec éosinophilie, apparaissant sur une telle cicatrice vient d’être récemment rapporté par une équipe taïwanaise [3]. Par ailleurs, s’il ne semble pas y avoir de relation entre cancer cutané et soudure à l’arc, un risque accru de mélanome oculaire pourrait exister [4].

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références [1] Majoie IML, Van Weelden H, Sybesma IM, Coenraads PJ, Sigurdsson V. Polymorphous light eruption-like skin lesions in welders caused by ultraviolet C light. J Am Acad Dermatol 2010;62:150—1. [2] Boonstra HE, Van Weelden H, Toonstra J, Van Vloten WA. Polymorphous light eruption: a clinical, photobiologic, and follow-up study of 110 patients. J Am Acad Dermatol 2000;42:199—207. [3] Tseng HW, Chien SH, Wu CS, Tseng HH, Tseng CE. Angiolymphoid hyperplasia with eosinophilia developing on an antecedent welding burn: a case report. Kaohsiung J Med Sci 2010;26:266—70. [4] Dixon AJ, Dixon BF. Ultraviolet radiation from welding and possible risk of skin and ocular malignancy. Med J Aust 2004;181:155—7.

0151-9638/$ — see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annder.2011.05.005