Manifestations cliniques au cours des vascularites pauci-immunes : analyse comparative entre granulomatose avec polyangéite et polyangéite microscopique

Manifestations cliniques au cours des vascularites pauci-immunes : analyse comparative entre granulomatose avec polyangéite et polyangéite microscopique

Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 12 (2016) 333–382 ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Ponlot) Introducti...

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Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 12 (2016) 333–382 ∗

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Ponlot)

Introduction La glomérulonéphrite à C3 (GN–C3) fait partie, avec la glomérulonéphrite à dépôts denses (GN-DD), d’un ensemble de glomérulopathies chroniques rares caractérisées par des dépôts dominants de C3 en immunofluorescence. Ces maladies sont associées à des anomalies constitutionnelles ou acquises de la voie alterne du complément. Observation Une patiente de 41 ans nous est référée pour hématurie, protéinurie et insuffisance rénale chronique de stade V. La biopsie rénale montre une prolifération mésangiale segmentaire, un croissant et 4 glomérules sclérotiques sur 7 en microscopie optique. L’immunofluorescence est marquée par des dépôts mésangiaux et endomembraneux de C3 (3+), et des dépôts endomembraneux d’IgA (1+) et de C4d (1+). La microscopie électronique montre des double-contours compatibles avec un pattern membrano-prolifératif, sans aspect évocateur de GN-DD. Les analyses fonctionnelles confirment une activation de la voie alterne du complément et une analyse génétique détaillée met en évidence le variant c.463A>C (p.Lys155Gln) (MAF ∼ 0,01) du gène C3, sans autre anomalie. Il n’y a pas de facteur néphritique ni d’anticorps antifacteur H, et l’examen ophtalmologique ne montre pas de drusens. La patiente progressera vers l’insuffisance rénale terminale 22 mois après le diagnostic et bénéficiera d’une transplantation 2 mois plus tard. Discussion Nous rappelons les critères histologiques et les facteurs prédisposant à la GN-C3. Chez notre patiente, l’unique anomalie génétique de la voie alterne du complément est le variant du gène C3 c.463A > C dont nous discutons du caractère pathogène potentiel. Sur le plan épidémiologique, ce variant est associé à un risque accru de dégénérescence maculaire, une affection également associée à une activation anormale de la voie alterne du complément. Sur le plan fonctionnel, il confère une résistance du C3b au clivage par le facteur I et le facteur H. Cependant, aucune donnée épidémiologique ne permet, à ce jour, d’affirmer de manière formelle le caractère pathogène de ce variant dans la genèse de la GN-C3. Conclusion Le diagnostic de GN-C3 repose sur l’étude anatomopathologique et sa mise au point sur un bilan approfondi de la voie alterne du complément. L’identification de variants requiert une analyse critique et multidisciplinaire afin d’en évaluer la pathogénicité éventuelle. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.152 PMN.15

Manifestations cliniques au cours des vascularites pauci-immunes : analyse comparative entre granulomatose avec polyangéite et polyangéite microscopique M. Hajji 1,∗ , S. Barbouch 1 , F. Jaziri 1 , I. Gorsane 1 , A. Harzallah 1 , R. Aoudia 1 , H. Kaaroud 1 , F. Benhmida 2 , K. Benabdelghani 1 , T. Ben Abdallah 1 1 Service de médecine A, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie 2 Laboratoire de recherche de pathologie rénale lr00sp01, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Hajji) Introduction Les vascularites pauci-immunes sont caractérisées par une grande variété clinique imposant une rigueur dans la démarche diagnostique. On se propose d’identifier les atteintes systémiques les plus spécifiques de chaque type de vascularite. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 64 malades atteints de granulomatose avec polyangéite (GPA)

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et de polyangéite microscopique (PAM) colligés entre 1970 et 2013. Nous avons mené une étude statistique comparative des manifestations cliniques spécifiques de chacune d’elles. Résultats L’âge moyen au moment de la découverte de la vascularite était de 47,9 ans ± 22,4 [18–78 ans]. Le délai médian entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic était 10,3 mois [1–25 mois]. Au cours de la GPA, le tableau clinique était dominé par les signes respiratoires dans 18 cas, ORL dans 16 cas et neurologiques dans 15 cas avec des fréquences respectives de 48,6 % ; 43,2 % et 40,5 %. Au cours de la PAM, les signes extra-rénaux étaient dominés par l’hémorragie intra-alvéolaire (HIA), retrouvée dans 18 cas (28,1 %). Au cours de la GPA, l’atteinte neurologique prédominante était centrale alors qu’au cours de la PAM, elle était plutôt périphérique. Les signes cardiaques étaient présents dans 21,6 % des cas dans la GPA et dans 11,1 % des cas dans la PAM. Des corrélations statistiques significatives existaient entre HIA et PAM (p = 0,002) et atteinte neurologique périphérique et PAM (p = 0,03) alors que l’atteinte ORL, l’atteinte neurologique centrale et l’atteinte cardiaque étaient plus spécifiques de la GPA avec respectivement (p = 0,001 ; p = 0,002 et p = 0,01). Discussion Nos résultats concordaient globalement avec ceux relatés dans la littérature sauf pour la fréquence élevée de l’atteinte cardiaque qui était expliquée par la fréquence des facteurs de risque cardiovasculaires chez nos malades et la fréquence plus faible de la neuropathie périphérique qui était due probablement à la pratique limitée d’EMG (électromyogramme). Conclusion Il ressort de notre étude que l’atteinte ORL et neurologique centrale ainsi que l’atteinte cardiaque sont plus spécifiques de la GPA alors que l’HIA et l’atteinte centrale périphérique sont plus spécifiques de la PAM. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.153 PMN.16

Évaluation du protocole de Pozzi au cours des néphropathies à IgA M. Hajji 1,∗ , A. Harzallah 1 , H. Kaaroud 1 , H. Hedri 1 , R. Goucha 2 , F. Benhmida 2 , S. Barbouch 1 , T. Ben Abdallah 1 1 Service de médecine A, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie 2 Laboratoire de recherche de pathologie rénale lr00sp01, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Hajji) Introduction La néphropathie à IgA (NIgA) est la glomérulopathie la plus fréquente dans le monde. Elle peut évoluer vers un certain degré d’insuffisance rénale. Il n’existe pas de traitement spécifique et la prise en charge thérapeutique repose sur le contrôle strict de la pression artérielle (PA) et de la protéinurie. On se propose de préciser le taux de rémission obtenu chez nos malades en adoptant le protocole de Pozzi. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les patients ayant une NIgA confirmée, ayant bénéficié du protocole de Pozzi durant la période de 2007 à 2015. Le protocole de Pozzi consistait en 3 boli de 1 g de méthylprednisolone pendant 3 jours consécutifs à 1, 3 et 5 mois, plus de la prednisone orale (0,5 mg/kg tous les 2 jours) pendant 6 mois. Résultats On a colligé 13 malades avec un âge moyen de 43,7 ans [31–56] avec un sex-ratio H/F à 0,8. Les circonstances de découverte de la néphropathie étaient une hématurie macroscopique dans 4 cas, des œdèmes des membres inférieurs dans 10 cas et une HTA dans 7 cas. À l’examen, la PA moyenne était de 140 mmHg [120–180], avec une hématurie microscopique dans 9 cas. La protéinurie de 24 h moyenne était de 5,2 g/24 h [2,7–9] et la créatinine moyenne était de 230 ␮mol/L [114–318]. Un syndrome néphrotique était noté dans 10 cas (76,9 %). Sept patients étaient mis sous inhibiteur de l’enzyme de conversion, cinq étaient sous