73e congrès franc¸ais de médecine interne, Lille, 29, 30, 1er juillet 2016 / La Revue de médecine interne 37S (2016) A27–A88
(143 ± 53 contre 491 ± 415/ml p < 0,05). En ce qui concerne le profil cytokinique, les patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite avaient des taux plus élevés de ST2 soluble (469 ± 268 contre 288 ± 102 pg/mL, p = 0,002) et d’IL25 (302± 405 contre 107 ± 99 pg/mL, p = 0,04). Comparativement aux sujets sains, les patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite en poussée avaient des taux plus élevés de TSLP (5,6 ± 5,9 contre 1,4 ± 1,3 pg/mL, p = 0,001), de la chémokine TARC/CCL17 (1143 ± 710 contre 709 ± 287 pg/ml, p = 0,05), d’IL-5 (2,8 ± 6 contre 0,53 ± 0,11 pg/mL, p < 0,0001), et d’IL-9 (1,6 ± 2 contre 0,58 ± 0,2 pg/mL, p = 0,03). L’interféron (IFN)␥ (2,1 ± 0,8 pg/mL contre 1,6 ± 0,2 pg/mL, p = 0,02) et l’interleukine (IL)-17 (10,2 ± 22 contre 1,3 ± 0,4 pg/mL, p = 0,03) étaient également plus élevés chez les patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite que chez les sujets sains. Des résultats similaires étaient observés pour l’IL-10 et L’IL-2. Il n’y avait pas de différence concernant les taux d’IL-33. Conclusion Nous avons observé que les patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite présentaient une polarisation lymphocytaire T de type Th2 et une tendance pour une polarisation Th9 et Th17, une activation lymphocytaire B et une diminution importante des ILC2 dans le sang périphérique lors des poussées. Cette diminution pourrait suggérer un recrutement accru de ces cellules au niveau des sites inflammatoires. L’augmentation de l’IL-25, de TSLP de TARC et des cytokines TH2 dans le sérum des patients actifs renforce l’hypothèse d’un dialogue entre l’immunité innée et l’immunité adaptative au cours de cette pathologie où les ILC2 joue vraisemblablement un rôle important. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.04.229 CO010
Analyse phénotypique et fonctionnelle des sous-populations lymphocytaires au cours de la granulomatose avec polyangéite J. London 1,∗ , N. Dumoitier 2 , S. Lofek 2 , J. Dion 2 , B. Chaigne 2 , P. Cohen 1 , C. Le Jeunne 1 , N. Varin-Blank 3 , L. Guillevin 1 , B. Terrier 1 , L. Mouthon 1 , Groupe franc¸ais d’étude des vascularites 1 Service de médecine interne, Centre de référence maladies auto-immunes et systémiques rares, hôpital Cochin, AP-HP, Paris, France 2 Institut cochin, Inserm U1016, CNRS UMR 8104, LabEx Inflamex, université Paris Descartes, Paris, France 3 Pres spc, Labex Inflamex, université Paris 13, UFR SBMH, Inserm, U978, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. London) Introduction La granulomatose avec polyangéite est une vascularite systémique associées à la présence d’anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA). Les perturbations de l’homéostasie lymphocytaire et les mécanismes conduisant à la rupture de tolérance sont mal connus. L’objectif de cette étude est de déterminer les caractéristiques phénotypiques et fonctionnelles des lymphocytes des patients atteints de granulomatose avec polyangéite présentant une vascularite évolutive. Patients et méthodes Dix-sept patients atteints de granulomatose avec polyangéite et 17 sujets sains ont été inclus dans l’étude. Les patients âgés de plus de 18 ans pouvaient être inclus dans l’étude s’ils répondaient aux critères diagnostiques de granulomatose avec polyangéite de l’American College of Rheumatology, s’ils avaient des anticorps anti-PR3 et/ou une preuve histologique de vascularite, et si la vascularite était évolutive au moment de l’inclusion (Birmingham vasculitis activity score [BVAS] > 3). Les prélèvements des sujets sains ont été obtenus auprès de l’Établissement
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franc¸ais du sang. Les cellules mononuclées étaient isolées à partir du sang périphérique et analysées par cytométrie de flux. Nous avons étudié le phénotype des lymphocytes B et T. Pour l’étude des lymphocytes T régulateurs (Treg), un marquage intracytoplasmique de FoxP3 était réalisé. La production des cytokines IL-4, IL-9, IL17, IFN-␥ et IL-6 était analysée par marquage intracytoplasmique après stimulation des cellules mononuclées de sang périphérique. Résultats Nous n’avons pas retrouvé de différence significative dans la proportion de lymphocytes B naïfs, mémoires commutés et de la zone marginale ou de différence d’expression des marqueurs d’activation lymphocytaire B (CD86, CD95, CD69 et CD40) et des récepteurs inhibiteurs (CD22, CD32, CD72 et FCRL5) entre les patients atteints de granulomatose avec polyangéite et les sujets sains. L’expression des récepteurs de cytokine IL-6R et IL-21R était également similaire entre les 2 groupes. Il existait en revanche une diminution significative de l’expression de BAFF-R chez les patients atteints de granulomatose avec polyangéite par rapport aux sujets sains (ratio de l’intensité médiane de fluorescence [MFI] à 11,8 contre 20,45 ; p < 0,01). Il était retrouvé significativement plus de lymphocytes B inflammatoires, caractérisés par la production d’IL-6, chez les patients que chez les sujets sains (26,2 % contre 14,8 % ; p < 0,002). Chez les patients en poussée de granulomatose avec polyangéite comparativement aux sujets sains, il était retrouvé une augmentation significative des lymphocytes Th2 (1,25 % contre 0,8 % ; p < 0,02) et Th9 (0,45 % contre 0,1 % ; p < 0,02) alors que les lymphocytes Th1 étaient diminués chez les malades comparativement aux sujets sains (7,2 % contre 16,1 % ; p = 0,0035). Les lymphocytes Th17 étaient en revanche comparable entre les 2 groupes. La proportion de Treg entre les 2 groupes était similaire (5,8 % contre 5,4 % ; p = 0,19). L’analyse plus fine des Treg retrouvait en revanche une diminution significative des Treg les plus suppresseurs FoxP3hi/CD25hi (0,7 % contre 1 % ; p = 0,04) chez les patients comparativement aux sujets sains, alors qu’il existait une tendance à une augmentation chez les patients atteints de granulomatose avec polyangéite des lymphocytes T CD4+ FoxP3low/CD25+ (5,3 % contre 4 % ; p = 0,06) regroupant à la fois les Treg naïfs et certains lymphocytes T effecteurs non régulateurs. Enfin, il n’y avait pas de différence significative entre les patients atteints de granulomatose avec polyangéite et sujets sains concernant la proportion de lymphocytes T helper folliculaires. Conclusion Le profil phénotypique des patients avec une granulomatose avec polyangéite en poussée est avant tout marqué par une augmentation des lymphocytes Th2 et Th9, une baisse des lymphocytes T régulateurs les plus suppresseurs et une augmentation des lymphocytes B inflammatoires. La baisse d’expression de BAFF-R sur les lymphocytes B chez les patients en poussée suggère un rôle de cette cytokine au cours de la granulomatose avec polyangéite. La diminution significative des Treg effecteurs pourrait favoriser l’émergence de lymphocytes B autoréactifs et ainsi favoriser la production des ANCA. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.04.230 CO011
Clonalité lymphocytaire B sur biopsie de glande salivaire accessoire : marqueur pronostic d’hémopathie dans le syndrome de Sjögren ? P. Belenotti 1,∗ , A. Benyamine 2 , F. Usseglio 3 , M. Devos 4 , J. Gabert 3 , P.J. Weiller 5 1 Médecine interne, hôpital de la Timone, Marseille, France 2 Médecine interne, hôpital Nord, Marseille, France 3 Biologie moléculaire, hôpital Nord, Marseille, France 4 Médecine interne, 264, rue Saint-Pierre, Marseille, France 5 Onco-hématologie, institut Paoli-Calmettes, Marseille, France