Manifestations ophtalmologiques de l’artérite à cellules géantes

Manifestations ophtalmologiques de l’artérite à cellules géantes

A214 77e congrès de médecine interne, Lyon du 27 au 29 juin 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A118–A252 CA177 CA178 Manifestations ocu...

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A214

77e congrès de médecine interne, Lyon du 27 au 29 juin 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A118–A252

CA177

CA178

Manifestations oculaires au cours de l’artérite à cellules géantes

Manifestations ophtalmologiques de l’artérite à cellules géantes

T. Ben Salem ∗ , M. Tougorti , M.S. Hamdi , M. Lamloum , I. Ben Ghorbel , M.H. Houman Service de médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Ben Salem) Introduction L’atteinte oculaire est une manifestation fréquente et grave au cours de l’artérite à cellules géantes (ACG). Le but de ce travail était de décrire les atteintes oculaires de l’ACG, leurs traitement et évolution. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective sur une période de 16 ans (entre janvier 2000 et décembre 2015). Nous avons inclus 96 patients hospitalisés pour une ACG et répondant aux critères de l’ACR de la maladie de Horton. Résultats Trente-huit patients avaient une atteinte oculaire (40,9 %) : 19 hommes et 19 femmes. L’âge moyen au moment de diagnostic de l’ACG était de 72 ± 7,11 ans. L’atteinte oculaire était révélatrice de l’ACG chez 18 patients. Une amaurose était signalée par trois patients. Une cécité était notée d’emblée chez 11 patients, une baisse de l’acuité visuelle et un flou visuel étaient retrouvés respectivement chez 34 et 13 patients. Une amputation verticale du champ visuel était signalée par quatre patients. Un œdème papillaire était objectivé chez 27 patients. La névrite optique antérieure ischémique antérieure aiguë était l’atteinte la plus fréquente et diagnostiquée chez 27 patients. Trois patients avaient une thrombose de l’artère centrale de la rétine, deux patients avaient une névrite optique rétrobulbaire et un autre avait une sclérite antérieure. Les manifestations extraoculaires associées étaient de type céphalée (n = 37), claudication des mâchoires (n = 16), pseudopolyarthrite rhizomélique (n = 16), arthralgie (n = 10) et fièvre (n = 10). La vitesse de sédimentation et la C-réactive protéine étaient augmentées chez respectivement 30 et 27 patients. L’examen anatomopathologique a retrouvé un infiltrat inflammatoire chez 17 patients avec la présence d’un granulome dans 10 cas. La comparaison entre les patients avec et sans atteinte oculaire a montré qu’en cas d’atteinte oculaire, il y avait significativement moins d’altération de l’état général (31,6 % vs 60 % ; p = 0,007), de cervicalgies (36,8 % vs 60 % ; p = 0,028), d’hypergammaglobulinémie polyclonale (20 % vs 45,5 % ; p = 0,024) et de cholestase (17,1 % vs 39,6 % ; p = 0,028). Le traitement était basé sur la corticothérapie : prednisone 0,5 à 1 mg/kg/jour (précédé par des boli de méthylprednisolone chez 25 patients). L’évolution de l’atteinte oculaire s’est faite vers l’atrophie optique chez huit patients (bilatérale chez trois patients), une cécité définitive chez 10 patients (bilatérale dans deux cas), une stabilisation chez trois patients et une amélioration dans trois cas. Seul le patient qui avait la sclérite a fait une rémission complète. Les autres patients étaient perdus de vue. Conclusion Dans notre série la fréquence de l’atteinte oculaire au cours de l’ACG était comparable aux autres séries. La NOIAA était l’atteinte oculaire la plus fréquente comme déjà décrit. Malgré le traitement, le pronostic visuel reste réservé avec un taux de cécité élevé. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.199

M. Kechida 1,∗ , I. Ksiaa 2 , N. Abroug 2 , R. Klii 1 , S. Hammami 1 , I. Khochtali 1 , M. Khairallah 2 1 Médecine interne et endocrinologie, CHU Fattouma-Bourguiba, Monastir, Tunisie 2 Service d’ophtalmologie, CHU Fattouma-Bourguiba, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : kechida mel [email protected] (M. Kechida) Introduction L’artérite à cellules géantes (ACG) est une vascularite nécrosante des vaisseaux de gros calibre touchant les sujets de plus que 50 ans. L’atteinte ophtalmique y est fréquente (26–50 %) pouvant constituer une urgence diagnostique responsable d’une cécité dans 15 % des cas. Notre objectif est de décrire les particularités cliniques des patients suivis pour ACG ayant une atteinte ophtalmique. Patients et méthodes Les dossiers de 27 patients (âge médian = 72 ans et sex-ratio F/H = 0,8) suivis pour ACG selon les critères de l’ACR, aux services de médecine interne et d’ophtalmologie du CHU Fattouma-Bourguiba de Monastir, Tunisie, entre janvier 2004 et décembre 2017 sont revus de fac¸on rétrospective. Seuls les patients avec atteinte ophtalmique sont étudiés. Résultats Sur les 27 patients, 15 (55,5 %) avaient une atteinte ophtalmologique. L’âge médian était de 68 ans (52–86 ans) et le sexratio F/H = 2. Les signes généraux étaient à type d’asthénie (41,7 %), amaigrissement (41,7 %), anorexie (25 %) et fièvre (29,2 %). Les céphalées étaient présentes chez 85 % des patients. Le pouls temporal était aboli ou induré dans 51,8 % des cas. L’hyperesthésie du cuir chevelu était présente dans 45,8 % des cas et la claudication des mâchoires dans 58,3 %. La biopsie de l’artère temporale faite chez 12 patients a confirmé le diagnostic dans 33,3 % des cas. Les signes fonctionnels ayant motivé la réalisation d’un examen ophtalmologique étaient une altération du champ visuel chez 8 % des patients, des douleurs oculaires chez 4 % des patients, une baisse de la vision chez 44 % des patients, un ptosis chez 4 % des patients, une diplopie chez 8 % des patients et une amaurose chez 4 % des patients. Dans 24 % des cas, l’atteinte ophtalmologique était totalement asymptomatique. Les manifestations ophtalmologiques étaient à type de névrite optique ischémique antérieure aiguë (NOIAA) chez 6 patients (25 %), d’occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR) chez 4 patients (16,7 %), de paralysie oculomotrice chez 2 patients (8,3 %) et d’une occlusion d’une branche artérielle rétinienne chez un patient (4,2 %). L’ACG était associée à une pseudopolyarthrite rhizomélique dans 25 % des cas. Le traitement était basé sur la corticothérapie dans tous les cas avec l’adjonction d’un immunosuppresseur dans un cas et une anti-agrégation efficace dans tous les cas. L’évolution était marquée par la corticorésistance de la maladie générale dans 21,1 % des cas et la corticodépendance dans 15,8 %. Conclusion Conformément aux données de la littérature, l’atteinte ophtalmique au cours de l’ACG est deux fois plus fréquente chez le sexe féminin et découverte à l’occasion d’une baisse de l’acuité visuelle en rapport avec une NOIAA unilatérale dans la majorité des cas. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.200