Médecins de santé publique en France 2006–2012 : et demain ?

Médecins de santé publique en France 2006–2012 : et demain ?

S330 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 Introduction.– Plusieurs études conduites da...

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S330

Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344

Introduction.– Plusieurs études conduites dans des services de court séjour montrent le lien entre durée de séjour hospitalier et précarité. Il est prévu d’étendre le système de la tarification à l’activité (T2A) aux hospitalisations en Services de soins de suite et de réadaptation (SSR), il nous a donc semblé important d’identifier les difficultés sociales pouvant retarder la sortie d’hospitalisation. Méthode.– Une étude a été menée dans un hôpital universitaire, en SSR gériatrique, portant sur l’ensemble des séjours d’une année, soit 1508 séjours en se basant sur les données cliniques et de dépendance des Relevés hebdomadaires du PMSI. De plus, les difficultés sociales et administratives des patients ont été relevées par les assistantes sociales et codées sous forme de « codes sociaux ». Résultats.– Non seulement, la durée moyenne de séjour est significativement plus élevée pour les patients en attente de solution d’aval mais aussi pour ceux présentant des difficultés sociales (p < 0,0001), qu’elles soient familiales, financières ou liées à l’habitat. Cette durée croit avec le cumul des difficultés sociales. Cette réalité devrait être prise en compte dans le financement des séjours en SSR gériatrique dans une tarification à l’activité. Ces difficultés pouvant être identifiées et codées selon la classification internationale des maladies (CIM10), une fac¸on simple serait de valoriser financièrement ces difficultés en tant que diagnostics associés dans le PMSI. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.428 P15-7

Mesures de prévention et coût de la prise en charge de l’hypertension artérielle en Côte d’Ivoire R. Dionkounda ACONDA-VS-CI, Abidjan, Côte d’Ivoire Introduction.– Dans notre pays où les revenus sont bas et où l’absence de protection sociale est la règle, il importe d’apprécier l’impact de cette affection. Objectifs.– Évaluer le coût direct de la prise en charge ambulatoire de l’hypertension artérielle et apprécier l’intérêt des mesures de prévention. Méthode.– Il s’agit d’une étude rétrospective basée sur l’analyse des dossiers de 3102 patients suivis en consultation à l’Institut de cardiologie d’Abidjan, établissement public, du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2004 et ayant eu au moins trois consultations. Les paramètres retenus pour le calcul du coût étaient la prise en charge médicamenteuse, le coût des consultations, le coût des examens complémentaires et le coût du transport. Résultats.– Les patients étaient constitués par 1635 hommes (54,1 %) et 1467 femmes (53, 6 %) âgés de 18 à 82 ans avec un âge moyen de 53, 9 ± 14,2 ans. Dans 64,6 % des cas (2005 cas), les patients étaient de niveau économique modeste. Le coût direct annuel global moyen par hypertendu était de 437,47 ± 179, 79 euros avec des extrêmes de 164,14 et 155,87 euros. Par mois, ce coût est évalué à 36,46 euros, soit 65,2 % du salaire minimum interprofessionnel garanti ivoirien. La prise en charge médicamenteuse, le coût des consultations, le coût des examens complémentaires et celui du transport représentaient respectivement, par rapport au coût moyen annuel global, 48,6 % (212,58 euros), 13 % (56,69 euros), 36,6 % (160,13 euros) et 1,8 % (8,07 euros). Conclusion.– Le coût de la prise en charge ambulatoire de l’hypertension artérielle demeure élevé pour nos pays en développement. Des mesures de prévention s’imposent avec l’intensification des campagnes d’éducation et d’information notamment sur les risques pour la santé de l’intoxication tabagique, de l’obésité et de la consommation excessive de sel. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.429 P15-8

Favoriser l’accès aux droits et aux soins des personnes en situation de précarité en milieu rural, Auvergne, France H. El Khoury , P. Dessenne , O. Lesens , A. Kartner , J.-F. Corty Médecins du Monde, Paris, France

La précarité n’est plus une particularité des grandes villes. Aujourd’hui, ce phénomène prend plus d’ampleur en milieu rural et se manifeste par de nouvelles formes. En conséquence, l’accès aux soins des personnes précaires vivant en milieu rural se voit entravé par plusieurs facteurs tels que la mobilité des individus et l’accessibilité géographique ou encore la rareté de l’offre médicale locale. Médecins du Monde ouvre une action innovante en Auvergne pour favoriser l’accès aux droits et aux soins des personnes en situation de précarité en milieu rural, qui repose essentiellement sur une coordination d’appui et une mise en réseau des professionnels médico-sociaux. Cette initiative a pour objectif de mettre à disposition d’acteurs locaux (médecins, infirmières, travailleurs sociaux, milieu associatif) une aide à la prise en charge médicale et sociale des personnes en difficulté, rompant ainsi leur isolement face à des situations complexes. L’objectif est d’aller vers les personnes notamment les plus isolées, de leur offrir une écoute privilégiée et d’identifier leurs besoins médico-sociaux pour les informer et les accompagner dans leur ouverture de droits à la santé et dans un parcours de soins du droit commun. Cette coordination d’appui viendrait renforcer le maillage entre les structures locales, sans s’y substituer. Cette initiative permettra de documenter l’état de santé des personnes en situation de précarité vivant en milieu rural et de témoigner des difficultés d’accès aux soins et aux droits qu’elles rencontrent. Par ailleurs, elle pourra démontrer des inégalités sociales de santé dans les territoires ruraux et les actions mettre en œuvre afin d’y remédier notamment par la mise en place d’une plateforme médico-sociale adaptée au milieu rural. Si elle est efficace, cette initiative pourra être modélisée et conduite dans d’autres territoires concernés par la problématique des déserts médicaux. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.430 P15-9

Médecins de santé publique en France 2006–2012 : et demain ? A. Fred , M. Lucas , C. Savalle , H. Marini , L. Froment , V. Josset , V. Merle , P. Czernichow Département d’épidémiologie et de santé publique, CHU Charles-Nicolle, Rouen, France Introduction.– En France, les médecins de santé publique regroupent ceux ayant validé le diplôme d’études spécialisées depuis 1984 et ceux qualifiés par le Conseil de l’Ordre des Médecins. Ils exercent en établissements de santé (information médicale, gestion des risques, recherche clinique) et en dehors (administration de la santé, prévention). Ce travail en décrit les caractéristiques démographiques. Matériel et méthodes.– Pour la période allant de 2006 à 2012, leurs caractéristiques démographiques ont été comparées à celles des autres spécialités à partir des données redressées de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques issues du répertoire Adeli. Après standardisation sur l’âge, une analyse par secteur d’activité et région d’exercice a été réalisée sur Epi Info V6. Résultats.– Sur six ans, les médecins de santé publique représentaient 0,6 % de l’ensemble des médecins ; ils étaient plus jeunes (22 % âgés de moins de 40 ans et 31 % âgés de 55 ans et plus versus respectivement 17 % et 35 % pour les omnipraticiens et 15 % et 38 % pour les autres spécialités). Ils exerc¸aient plus souvent en établissement de santé, dans l’administration et la prévention (respectivement 45 %, 44 % 10 % versus 19 %, 9 % et 6 % pour les omnipraticiens et 39 %, 16 % et 16 % pour les autres spécialistes). De 2006 à 2012 leur effectif a cru de 29 % et leur structure d’âge a vieilli. Leur densité variait de 1 à 4 selon les régions : plus faible dans le Nord-Ouest, le Centre et l’Est, alors que l’Île-de-France concentre 25 % des médecins de santé publique. La part des médecins de santé publique exerc¸ant en établissement était inégale selon les régions. Conclusion.– En l’absence d’exercice libéral, la spécialité de santé publique montre d’importantes disparités régionales de densité et de modes d’exercice ; le remplacement des médecins en poste dans certaines régions et certains secteurs d’activité sera problématique dans les prochaines années. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.431