Société de Neurochirurgie de Langue Franc¸aise. Réunion annuelle de Paris (6-8 décembre 2010) / Neurochirurgie 56 (2010) 548–561
comitiale. L’imagerie réalisée en urgence retrouvait une image sous-durale frontale droite compatible avec une lésion hémorragique extra-parenchymateuse. Résultats ou cas rapporté.–L’épilepsie a été parfaitement contrôlée par Lamotrigine. Une surveillance radioclinique rapprochée, décidée collégialement, permettait ainsi d’attendre 34 SA pour une extraction fœtale raisonnable sur le plan néonatologique. La patiente bénéficiait le lendemain de la césarienne d’un traitement chirurgical du processus expansif intracrânien. L’examen anatomopathologique confirmait la nature méningiomateuse de la lésion. Conclusion.– Nous discutons de la prise en charge des tumeurs intracrâniennes au cours de la grossesse au vu des données de la littérature. Celle-ci doit faire l’objet d’une discussion collégiale multidisciplinaire adaptée au cas par cas, dans laquelle le rapport bénéfice–risque de chaque élément thérapeutique doit être évalué pour la mère et pour le fœtus. doi:10.1016/j.neuchi.2010.10.096 A24
Méningiome intraosseux lytique primitif : à propos d’un cas M. Abdennadher a,b,c , S. Goutagny a,c , J.-M. Colomban b,c , A. Redondo a,c a Service de neurochirurgie, hôpital Beaujon, AP–HP, Clichy, faculté de médecine, Paris-7, Paris, France b Radiologie, hôpital Beaujon, AP–HP, Clichy, France c Faculté de médecine, Paris-7, Paris, France Introduction.– Les méningiomes intraosseux primitifs représentent 2 % des méningiomes. Leur étiopathogénie est controversée. Les méningiomes intraosseux post-traumatiques sont un sous-groupe rare, avec six cas rapportés dans la littérature. Matériel et méthode.– Patient victime d’un traumatisme crânien à l’âge de deux ans. Un scanner et une IRM cérébraux à l’âge de 32 ans, motivés par des céphalées, sont sans anomalie en dehors d’une séquelle de fracture frontale gauche. Devant la persistance des céphalées, l’imagerie répétée à l’âge de 42 ans montre une lésion osseuse lytique frontale gauche adjacente à la séquelle de fracture et s’étendant à la paroi latérale de l’orbite avec composante tissulaire. Résultats ou cas rapporté.–L’intervention chirurgicale a permis l’exérèse complète de la lésion. L’examen anatomopathologique montre un méningiome fibroblastique OMS grade I. Conclusion.– Les méningiomes intraosseux sont souvent asymptomatiques, ou sont révélés par des céphalées ou une voussure. Le scanner cérébral est essentiel et montre un épaississement de l’os ou une lyse. Les méningiomes intraosseux sont ostéocondensants (59 %), lytiques (35 %) ou mixtes (6 %). Quatre hypothèses principales sont rapportées dans la littérature pour expliquer leur pathogénie : 1) le développement du méningiome à partir d’un tissu arachnoïdien résiduel au niveau des sutures, 2) le développement à partir de la migration de cellules arachnoïdiennes accompagnant les nerfs et les vaisseaux à travers les foramens de la base du crâne, 3) une greffe de cellules arachnoïdiennes dans la fracture lors d’un traumatisme crânien, 4) l’existence de cellules mésenchymateuses multipotentes pouvant acquérir une différenciation méningothéliale. doi:10.1016/j.neuchi.2010.10.097 A25
Présence d’un neurochirurgien à Kaboul depuis mars 2010 : expérience du blessé neurochirurgical de guerre O. Goasguen a,b , R. Dulou a , A. Dagain b , J.-M. Delmas a , E. Blondet a , B. Pouit a , G. Dutertre a , C. Bernard b , J. Fesselet b , J.-B. Billant b , P. Pernot a
a b
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HIA Val-de -Grâce, Paris, France HIA Sainte-Anne, Toulon, France
Introduction.– Depuis mars 2010, un neurochirurgien militaire franc¸ais est basé à l’hôpital de campagne (HMC) de Kaboul. Cette structure multinationale moderne, équipée d’un bloc chirurgical, d’une réanimation et d’un scanner multi barrettes est résolument dédiée à la prise en charge du blessé de guerre. Le soutien du service de santé des armées aux forces engagées sur le terrain est progressivement monté en puissance. La présence d’un neurochirurgien a permis de traiter plusieurs blessés. L’aspect particulier des blessures de guerre nécessite d’adapter la prise en charge pour rapidement stabiliser et stopper les hémorragies. Cette approche multidisciplinaire est illustrée au travers des cas neurochirurgicaux. Matériel et méthode.– Les blessés comprenant les militaires de l’OTAN et de l’armée nationale afghane ainsi que les civils ont été pris en charge à l’HMC de Kaboul. C’est ainsi que, de mars à juin, cinq patients ont été opérés pour des traumatismes cranio-cérébraux (trois plaies cranio-cérébrales ; deux traumatismes crâniens fermés) et trois patients pour traumatismes rachidiens (un plaie vertèbromédullaire ; un fracture cervicale ; un plaie par éclat cervical). Résultats ou cas rapporté.– Deux patients sont décédés, dont l’un dans les minutes qui ont suivis l’admission pour une plaie craniocérébrale par balle. Un autre patient est décédé dans les 72 heures pour un traumatisme crânien fermé associé à de multiples lésions de polycriblage abdominal, cervical et des membres. Le caractère particulier des blessés de guerre nécessite une coordination des équipes chirurgicales et de réanimation pour lutter rapidement contre l’hémorragie, la coagulopathie et l’hypothermie. Conclusion.– L’expérience du terrain amène à adapter la technique neurochirurgicale aux gestes simples, rapides et efficaces pour une chirurgie de sauvetage. L’objectif premier est la survie et le conditionnement du blessé pour pouvoir envisager des compléments de traitement à froid. doi:10.1016/j.neuchi.2010.10.098 A26
Hémorragie ventriculaire par rupture d’un anévrisme de l’artère communicante antérieure : description anatomique F. Scholtes , F. Signorelli , M.W. Bojanowski Centre hospitalier de l’université de Montréal, Montréal, Québec, Canada Introduction.– La rupture d’anévrysmes de l’artère communicante antérieure provoque souvent une inondation ventriculaire. Le cheminement anatomique n’en a pas été décrit. Il pourrait avoir des implications pronostiques. Matériel et méthode.– Nous rapportons deux cas de rupture d’anévrysmes de l’artère communicante antérieure avec inondation ventriculaire et rupture durant la tomodensitométrie (TDM). Les images d’angiographie par TDM ont été analysées pour déterminer le cheminement du saignement. Résultats ou cas rapporté.– L’hémorragie initiale avait créé une image ventriculographique hyperdense à la TDM. Sur ce fond, l’éjection du produit de contraste a pu être suivie. À partir de la scissure inter-hémisphérique antérieure, le produit de contraste pénétrait la lame rostrale du corps calleux (lamina rostralis) dans l’espace entre les feuillets du septum pellucidum et dans les cornes frontales des ventricules latéraux. La perforation de la lame rostrale peut établir une communication entre l’espace sous-arachnoïdien de la scissure inter-hémisphérique, où se trouve l’artère communicante antérieure, et l’espace entre les feuillets du septum et les cornes frontales. Conclusion.– Le sang provenant d’anévrysmes de l’artère communicante antérieure peut pénétrer dans le système ventriculaire à