80 un seuil de variation supérieur à 0,15. Une diminution supérieure à ce seuil serait associée à un risque plus élevé de dégradation des symptômes et de revascularisation. Quelques travaux suggèrent un lien entre la diminution de l’IPS lors du suivi et l’augmentation du RECV. A contrario, une amélioration des symptômes en termes de distance de marche n’est pas corrélée à une amélioration de l’IPS. Lors du suivi des revascularisations, les modifications d’IPS sont médiocrement corrélées avec l’état fonctionnel. En outre son intérêt de manière isolée pour juger de la perméabilité d’une revascularisation est discuté, ce test évalue l’hémodynamique globale du membre, mais ne préjuge pas de la localisation des lésions, ainsi on ne peut séparer ce qui est propre à la revascularisation et à l’évolution de la maladie par ailleurs. Après angioplastie, une amélioration de 0,10 à 0,15 serait prédictive d’un bon résultat. La cinétique de modification de l’IPS post-revascularisation est à prendre en compte ; l’amélioration pouvant être différée. Conclusion.— Lors du suivi, une variation supérieure à 0,15 de l’IPS traduit une évolution de la maladie. Vu ses limites, l’IPS ne doit pas être utilisé de manière isolée lors du suivi des revascularisations. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2012.12.118 SCS 3
Mesure de l’index de pression systolique. Quels sont les outils disponibles ? S. Kownator Cabinet de cardiologie, 1, allée Raymond-Poincaré, 57100 Thionville, France Mots clés : Index de pression systolique ; Doppler L’index de pression systolique, mesure du rapport des pressions aux chevilles à celles mesurées aux bras, repose sur les mesures effectuées à chacun des sites grâce au Doppler continu [1]. Ces mesures sont aujourd’hui bien validées, même si le choix de la méthodologie de la mesure a fait l’objet de discussions. Un document de consensus récent permet, à cet égard, de faire le point [2]. La technique de référence nécessite donc un appareil de Doppler continu de type « Doppler portable », muni d’une sonde de 8 MHz. Malgré une mise en œuvre facile, et un coût limité, il faut reconnaître que l’IPS reste très insuffisamment utilisé en pratique. De manière à simplifier la mesure et surtout afin d’en élargir l’utilisation, plusieurs techniques de substitution ont été proposées et évaluées. De manière logique, certains ont étudié la méthode palpatoire, avec des résultats intéressants, notamment en termes de valeur prédictive négative [3]. Il faut signaler à cet égard que cette méthode avait été choisie pour établir le diagnostic d’AOMI dans l’étude HOPE [4]. La méthode auscultatoire a été également évaluée, elle s’avère insuffisante pour établir le diagnostic d’artériopathie des membres inférieurs, elle semble cependant suffisamment performante pour exclure le diagnostic [5]. Bien évidemment avec l’apparition des « tensiomètres automatiques » on a pensé à utiliser cette méthode oscillométrique automatisée pour évaluer l’IPS. Plusieurs études ont été réalisées mettant surtout en exergue, là aussi, la bonne valeur prédictive négative de la méthode [6]. Enfin des systèmes complètement automatisés, reposant sur une méthode pléthysmographique, sont proposés. Ces systèmes, destinés à faciliter la mesure, permettent d’enregistrer simultanément la pression aux quatre membres. Si le principe est séduisant, le prix, le taux d’échec des mesures et la nécessité de les renouveler semblent encore des facteurs limitants. Au total, la mesure de l’IPS repose à l’heure actuelle essentiellement sur le Doppler, même si à défaut, les mesures oscillométriques automatisées peuvent avoir une valeur prédictive négative intéressante.
Séances communes avec les sociétés Références [1] Norgren L, Hiatt WR, Dormandy JA, Nehler MR, Harris KA, Fowkes FG, TASC II Working Group. Inter-society consensus for the management of peripheral arterial disease (TASC II). J Vasc Surg 2007;45(Suppl. S):S5—67. [2] Aboyans V, Criqui MH, Abraham P, Allison MA, Creager MA, Diehm C, et al. Measurement and interpretation of the Ankle-Brachial Index: a scientific statement from the American Heart Association. Circulation 2012. [3] Migliacci R, Nasorri R, Ricciarini P, Gresele P. Ankle-brachial index measured by palpation for the diagnosis of peripheral arterial disease. Fam Pract 2008;25:228—32. [4] Ostergren J, Sleight P, Dagenais G, Danisa K, Bosch J, Qilong Y, et al. Impact of ramipril in patients with evidence of clinical or subclinical peripheral arterial disease. Eur Heart J 2004;25:17—24. [5] Takahashi O, Shimbo T, Rahman M, Musa R, Kurokawa W, Yoshinaka T, et al. Validation of the auscultatory method for diagnosing peripheral arterial disease. Fam Pract 2006;23: 10—4. [6] Beckman JA, Higgins CO, Gerhard-Herman M. Automated oscillometric determination of the ankle-brachial index provides accuracy necessary for office practice. Hypertension 2006;47:35—8. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2012.12.119 SCS 4
Comment mesurer l’IPS en 2013 ? V. Aboyans a,b,∗ , P. Lacroix b,c Service de cardiologie, CHU Dupuytren, 2, avenue M.L-King, 87042 Limoges cedex, France b Inserm U 1094, faculté de médecine, 2, rue du Dr-Marcland, 87000 Limoges, France c Unité de médecine vasculaire, CHU Dupuytren, 2, avenue M.L.-King, 87042 Limoges cedex, France
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Mots clés : Index de pression systolique ; Méthodes ∗ Auteur correspondant. Plus de 60 ans après sa première description par Winsor, l’index de pression systolique (IPS) est reconnu comme étant la méthode paraclinique la plus simple pour faire le diagnostic de l’AOMI ou pour identifier des sujets à haut risque cardiovasculaire. L’IPS a fait l’objet de près de 5000 publications, mais paradoxalement, malgré sa simplicité, innocuité et faible coût, la méthodologie de sa mesure n’avait pas été standardisée jusqu’à peu. Or le choix du matériel, de l’artère jambière choisie et le mode de calcul peuvent considérablement influencer les résultats, rendant alors l’interprétation difficile, et entravant la comparaison adéquate des données issues de différentes études. De même, à côté de la valeur classique de 0,90 pour définir l’AOMI, des chiffres limites autour de cette valeur doivent être considérés avec attention. Enfin, à côté de l’artériopathie oblitérante classique, la médiacalcose est responsable d’une augmentation anormale de l’IPS, dont les limites étaient encore débattues. Récemment, un document de référence de l’American Heart Association issu d’une collaboration internationale a permis de standardiser les conditions et la méthodologie de mesure de l’IPS et de définir l’interprétation qui dépend aussi de son indication (outil diagnostique versus marqueur pronostique). Le respect de cette méthodologie permettra dans l’avenir une approche uniforme indispensable si l’on veut promouvoir l’utilisation de l’IPS, tant en milieu spécialisé qu’en médecine de soins primaires. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2012.12.120