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MORBIDITE AI LERGIQUE DANS UNE POPULATION DE TRAVAILLEURS R. W O L F I N (*) et J. D E N I S
RI~SUMI~ Cette
apr~s
SUMMARY
statistique des maladies allergiques effectu~e interrogatoire et examen clinique de 3 015 tra-
vailleurs de la R~gion Parisienne a permis de constater u n e proportion de 7,5 p. cent de sujets allergiqnes. Les m a n i f e s t a t i o n s retrouv~es ont ~t~, par ordre de fr~quence d$croissante : 1) ecz~mas, 2 ) rbinites allergiques, 3 ) asthmes, 4 ) urticaires chroniques, 5) allergies m~dicamenteuses. Les diff~rentes localisations sont critiqu~es en fonction de la cat6gorie professionnelle consid~rSe et cette statistique est rapport~e pour comparaison avec plusieurs 6tudes ant~rieures, et plus partieuli~rement avec une enqu~te semblable effectu~e en 1 9 7 0 aupr~s des ~tudiants de l'Universit~ de Paris.
MOTS CLES MEDLARS : A l l e r g i e
* 6pid6miolocjie - M a l a d i e s pro-
fessionnelles * 6pid6mioloqie - Statistiques.
Allergic morbidity in a working population. - - These statistics concerning allergies were drawn up after questioning and clinical examination of 3 015 workers in the Paris area they resulted in 7.5 per cent of them being found to be allergic. In decreasing order of frequency, they were found to have : 1 ) eczema, 2 ) allergic rhinitis, 3) asthma, 4 ) chronic urticaria, 5) drug allergies. The various localisations were examined in relation to the professional group under consideration and these statistics compared with several previous studies, in particular with a similar survery carried out in 1970 on students of Paris University.
INDEX TERMS : H y p e r s e n s i t i v i t y d i s e a s e s * occurence - Statistics.
* occurence
-
Occupational
En raison des incidences dconomiques et sociales des manifestations allergiques, il nous a paru intdressant de pratiquer des enqu~tes dans diffdrentes catdgories de population pour 6tablir la morbidit6 gdndrale des maladies allergiques en France. Nous r a p p o r t o n s ici le rdsultat d ' u n travail effectu6 aupr~s de travailleurs de la rdgion parisienne. Une statistique effectude aupr~s de jeunes recrues de la rdgion lyonnaise a dtd raport6e par ROUMACOUX et coll. [ 4 ] , l ' u n d'entre nous avec R. WOLFItOM s'est intdress6 h l'incidence allergique chez les dtudiants de l'Universitd de Paris [ 1] et tr~s r6cemment J.-P. GltILLIAT et ses dl~ves ont prdsentd h la Soci6td Fran~aise d'Allergologie une 6tude systdmatique des tests cutands h la poussi~re sur une population de 38 000 personnes de la ville de N a n c y [ 2 ] .
Sur les 3 015 travaiIleurs interrog6s nous avons relevd : 230 sujets porteurs de ou ayant prdsent6 ant6rieurement des manifestations allergiques, soit 7,5 p. cent de la population dtudi6e : 156 d'entre eux n'avaient q u ' u n e affection isolde, 74 prdsentaient plusieurs manifestations assocides. Ces 230 sujets repr6sentaient au total 322 affections allergiques diff6rentes.
CONDITIONS D'ENQUETE
RCPARTITION DES ALLERGIES
Cette enqu~te faite entre avril 1972 et avril 1973 a permis d'interroger et d'examiner 3 015 travailleurs dont l'~ge moyen se situe h 28 ans (extrSmes 16 h 65 ans) ; cette m o y e n n e d'~ge peu dlevde tient
Ces 322 affections allergiques se rdpartissent en : eczdmas, rhinites allergiques, asthmes, urticaires chroniques, allergies mddicamenteuses et allergies diverses (tableau I, fig 1).
(*) C e n t r e d ' A l l e r q i e (pr j. DRY), H 6 p i t a l R o t h s c h i l d , l e v a r d d e Picpus, 75571 PARIS CEDEX 12. Regu le 16 f6vrier 1974.
43, bou-
surtout h l'importance du groupe des jeunes travailleurs et la collectivitd dtudi6e comporte 60 p. cent d ' h o m m e s pour 40 p. cent de femmes, 15 p. cent des sujets sont des travailleurs migrants, europ6ens ou africains.
RESULTATS GLOBAUX
WOLFIN R., DENIS J. - - M c r b i d i t 6 a l l e r q i q u e d a n s latlon d e t r a v a i i l e u r s . Rev. /rang. Allerqol., 1974, 131-134.
une popu14 (no 3),
132
• R. WOLFIN ET ]. DENIS/
TABLEAU
NATUR~ DE LA MAL&DIE
Ecz6mas lZhinites allergiques Asthmes Urticaires chroniques Allergies m6dicamenteuses Allergies diverses
I
NOMBRE DE CAS
POURPOURCENTAGE CENTA.GE DEs IDES 3 015
_
~L~RG~ESDOSSieRS
86 80 79 35 22 20
26 24 ! 24 10,2 6,77 6,15
AHer.gic.~ ~
% 2,8 % % 2,6 % % [ 2,6 % % [ 1,19 % % / 0,72 % % 0,66 % FiG. 1. - - Rgpartition des allergies.
ECZI~MAS Les eez6mas repr6sentent les affections les plus frdquentes clans notre statistique, nous avons ddnombr6 86 cas soit 26 p. cent de l'ensemble des affections catalogu6es et 2,8 p. cent de la population consid6r6e. C'est une maladie qui atteint de fa~on prdf6rentielle les ouvriers du b~timent comme l'avait d6jh notd ROSIN et coll. [ 3 ] . Sur ces 86 cas, nous avons distingu6 : 28 cas d'ecz6ma constitutionnel et 58 cas d'eczdma de contact. L'interrogatoire permet de retrouver des antdcddents familiaux d'allergie dans plus de la moiti6 des cas d'eczdma constitutionnel et seulement dans un quart d'ecz6ma de contact. L'importance des dermites de contact inclinerait h p e n s e r h une origine professionnelle. L'allerg~ne en cause n'a pu 6tre mis en 6vidence que dans 16 cas ainsi r6partis : R6sines synth6tiques : 3 cas Chrome : 4 eas Compos6s e'n para : 4 eas Antibiotiques : 1 cas Primev~res : 2 eas Caoutchouc : 1 cas Pesticides : 1 eas AFFECTIONS ALLERGIQUES O R L Ces affections se placent au deuxi~me rang pour leur fr6quenee dans notre statistique avec 80 cas, soit 24 p. cent des maladies et 2,6 p. cent de la population. L'interrogatoire a permis de distinguer 15 cas de rhinites saisonni~res contre 65 rhinites perannuelles, une hdr6dit6 allergique une fois sur deux dans l'affection printani~re et une lois sur cinq dans les rhinites p6riodiques. L'~ge m o y e n de d6but des rhinites perannuelles est de 19 ans (6carts de 5 h 58 ans), celui des rhinites printani~res est de 26 ans (dcarts de 10 h 50 ans). Sur les 80 rhinites, quatre seulement ont b6ndfici6 d ' u n e d6sensibilisation spdcifique, les autres ont 6t6
traitdes p a r des mddications symptomatiques, essentiellement des antihistaminiques ou parfois des corticoides pour des dur6es variables. L'influence professionnelle parait tr~s exceptionhelle dans leur ddclenchement, toutefois pour trois malades : un polisseur sur mdtaux, u n menuisier, u n employ6 de pharmacie, les nuisances du travail peuvent, peut-~tre, se trouver en cause. ASTHMES La fr6quence de la maladie semble tr~s voisine de l'incidence de la rhinite spasmodique : 79 cas, cc qui repr6sente 24 p. cent des maladies allergiques et 2,6 p. cent de l'ensemble de la population 6tudide ; 49 cas chez les h o m m e s et 30 cas chez les femmes, ce qui correspond h la r6partition des sexes dans notre population. Dans 31 p. cent des eas, des maladies familiales allergiques ont pu ~tre retrouv6es par l'interrogatoire. Nous avons d6nombr6 40 cas encore dvolutifs contre 39 sujets apparemment gu6ris, e'est-h-dire, n ' a y a n t pas pr6sentd d'acc~s depuis, au m i n i m u m , p l u s d ' u n e ann6e. Cette distinction nous parait essentielle pour la comparaison avee des statistiques ant6rieures ; certaines d'entre clles lie tiennent compte, cn effet, que de l'asthme en activit6 au m o m e n t de l'interrogatoire. Solon la date d'apparition de l'asthme, l'6volution de la maladie, au jour de l'enqu~te a pu ~tre sch6matis6e (fig. 2). T r a i t e m e n t s de l'asthme
P a r m i los asthmes
[MORBIDITE ALLERGIQUE
133
~
AUTRES ALLERGIES
21 dvo{utif~
gegri~
I1 s'agissait de : Trach6ite spasmodique allergique : Prurigo prolong6 : Allergic oculaire : Erythrodermie desquamative : Allergic aux piqfires d'hymdnopt~res :
/3
~////
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_ _ _ 5/.$i: ~ : V///,, +-
cas cas eas cas cas
COMPARAISON AVEC D'AUTRES ENQUETES
V///, ....
i l l / ,
2 ~ anfance
adok~eence
e~$
21a~
FIG. 2. - - Evolution de l'asthme suivant l'~ge de d6but. L'influence de la profession n'a pu 6tre mise en 6vidence que dans des cas limit6s : u n asthme h la g o m m e arabique chez u n imprimeur, u n grave 6tat de mal h l'inhalation de vapeurs de moutarde du commerce chez une employ6e d'dpieerie, un asthme la farine chez u n boulanger, u n asthme aux poils d ' a n i m a u x ehez un fabricant de brosses. URTICAIRES
8 4 6 1 1
, / / / i
~///,
l ~-* e n f a n e e
Nous avons class6 dans cette catGgorie 20 cas dont 6 sont des malades prGsentant chacun plusieurs manifestations allergiques.
C H R O N I Q U E S E T (EDEME DE
QUINCKE
En raison de leur c o m m u n a u t 6 6tiopathologique nous avons groupd ces deux formes sous une m~me rubrique. Par contre, les urtieaires occasionnelles de courte durde et non r6cidivantes dans lesquelles un facteur atopique est rarement rencontrd ont 6td dlimindes de notre statistique de fa~on ddlibdrde. Nous avons d6nombr6 35 cas d'urticaires ehroniques dont 10 associds h l'cedbme de Quincke ; ce nombre reprdsente 10,2 p. cent des maladies et 1,19 p. cent de la population dtudide. Le traitement a toujours 6t6 symptomatique en dehors d ' u n malade qui a bdndfici6 d ' u n e cure de d6sensibilisation h la Candidine.
La plupart des enqu&es s'adresse h une population ddterminde et vivant dans un milieu qui lui est propre, ce qui risque de fausser toute comparaison statistique. Nous rappellerons, eependant, q u ' u n e enquSte ant6rieure effectude en France par le Service de Sant6 des Armdes aupr~s de la population militaire (ROUMAGOUX et coll.) a rapportd une statistique importante sur 100 000 jeunes recrues examindes lors de la sdlection qui prdcbde le service militaire. Cette enqu6te montre une proportion de 0,34 p. cent d'asthmatiques, chiffre trbs inf6rieur h celui de notre statistique. Mais cette discordance est, en fair, plus apparente que r6elle. Les m6decins militaires ne reconnaissent que les asthmes 6volutifs au m o m e n t de l'incorporation, sans tenir eompte des asthmes de l'enfance et de l'adolescence disparus au m o m e n t de l'examen ; de plus, l'~ge moyen des sujets examinds est de 18 ans ce qui exelut a f o r t i o r i les apparitions morbides ultdrieures. La comparaison avec l'enqu~te 6tudiante apporte des rdsuhats beaucoup plus concordants puisque pour les trois chapitres principaux - - asthme, eczdma et rhinite - - le ehiffre propos6 est voisin de celui de notre statistique (tableau I I et I I I ) .
TABLEAU II TRAVAILLEURS
]~UDL&NTS
ALLERGIES MI~DICAMENTEUSES q9
NOUS avons dt6 surpris du petit nombre des rdactions allergiques aux mGdicaments dGcompt6es dans notre eolleetivit6 : 22 cas ddnombrGs, soit 6,77 p . cent des maladies et 0,72 p. cent de notre collectivitG. L'interrogatoire a montr6 qu'il s'agissait de : Aspirine : 5 eas Antibiotiques : 9 cas Barbituriques : 1 eas Gammaglobuline : 1 cas PyrazolGs : 1 cas Divers : 5 cas Rev. ]ranf. Allergol., 1974, 14, 3
MALADIES
~
I~
~'~
i~
O , ~ "¢3
4
]~czGmas Rhinites allergiques Asthmes Urticaires chroniques Allergies m~dicamenteuses Allergies diverses
26 24 24 10,2 6,77 6,15
2,8 2,6 2,6 1,19 0,72 0,66
.~
2O,8O 23,51 19,86 O,8 22,13 12,90
3,48 3,82 3,32 0,135 3,71 2,16
134
0 R. WOLFIN ET I. DENIS/ TABLt~AU III ~TUDIANTS
Asthmes l(hinites t~ez6mas
3,32 % 3,82 % 3,48 %
TR&VAILLI~URS
2,6 % 2,6 % 2,8 %
Des discordances apparaissent cependant entre la population dtudiante et celle des travailleurs : pour les 6tudiants un tiers de rhinites perannuelles pour deux tiers de rhinites saisonni~res alors que chez les travailleurs nous trouvons une rhinite saisonni6re pour quatre rhinites perannuelles. L'allergie mddicamenteuse reprdsente une des affections les plus frdquentes dans la population 6tudiante (22,13 p. cent), alors qu'elle n'oceupe que la cinqui~me place dans celle des travailleurs (6,77 p. cent). Pour expliquer ce chiffre on peut invoquer la difficult6 de l'interrogatoire, sans m~me parler d'0bstacles linguistiques, hombre de personnes sont hors d'6tat de se souvenir du nora d'un mddicament absorb6, m6me rdcemment,, n'ont pas attach6 d'importance h une r6action dermique fugace, ou n'ont pas 6tabli de rapport entre celle-ci et la prise d'un mddicament. Ceci ne justifi'e pas une telle diff6rence ; il est probable q u ' u n travailleur absorbe moins de m6dicaments q u ' u n 6tudiant. L'urticaire chronique semble 6tre peu frdquente chez les 6tudiants : 0,8 p. cent d'e l'ensemble des affections allergiques alors que chez les travailleurs elle d6passe 10 p. cent. Cette diff6renee peut s'expliquer partiellement par la disparit6 des ~ges : I'fige moyen d'apparition de l'urtieaire est de 30 ans chez les travailleurs, alors que l'~ge moyen des 6tudiants interrogds se situait entre 23 et 24 ans. TRAITEMENTS ENTREPRIS
En rant qu'allergologues nous avons 6t6 surpris par le tr~s petit hombre de malades confi6s aux sp6cialistes pour des affections apparemment earact6ristiques. Seulement 10 p. cent des malades asthmatiques ou porteurs de rhinites ont bdndfici6 d'une enqu6te allergologique et par cons6quenee d'une ddsensibilisation sp6eifique. On peut voir lh, soit une certaine ndgligenee du mddecin, soit le manque d'information, mais surtout les difficult6s matdrielles, la perte de temps qu'imposent le diagnostic et le traitement d'une affection allergologique. CONCLUSION Cette enqu~te porte sur une eat6gorie de travailleurs et ne peut donc ~tre extrapol6e h l'ensemble de la population frangaise. Nous avons eu l'avantage de
ehiffrer des faits allergologiques et de ddboucher sur des conclusions prdventives de grand intdr6t pour un mddecin du travail. En mati6re de maladies allergiques, une sdlection du personnel, bien que souvent illusoire, pourrait permettre un certain choix des travailleurs en foncfion de l'emploi qu'ils auront h remplir et eette sdlection, sans 6tre autoritaire, pourrait aboutir h une orientation vers une profession parall~le, comportant moins d e risques mais susceptible de m'ettre en valeur les aptitudes professionnelles du travailleur. La prdvention porte aussi et surtout sur l'abolition des nuisances, la suppression de certains produits manipulds et hautement allergdniques, la surveillance des conditions de travail. Le d6pistage d'une maladie allergique d'origine professionnelle revient souvent au mddecin d'entreprise ; nul mieux que lui ne connait les conditions de travail, n'est plus apte h rapporter les effets h leur vdritable cause. I1 intervient 6ventuellement pour la ddclaration des maladies professionnelles et conseille le malade pour leurs rdparations. Dans l'6tat actuel des choses, la 16gislation fran~aise ne reconnait encore qu'une liste tr6s limitative d'all'ergies professionnelles ; il est vraisemblable que la r6pdtition des ddclarations constituera un dossier qui influencera le Ldgislateur et permettra ultdrieurement une r6vision de la classification. L'allergie professionnelle est loin de repr6senter, m6me dans une population de travailleurs, la plus gran4e part des affections allergiques. La similitude statistique des trois affections essentielles (asthme, ecz6ma et rhinite) avec l'enquSte 6tudiante laisse penser qu'il s'agit lh d'un ehiffre moyen vraisembiable pour toute la population fran~aise. Cependant pour les travailleurs il n'est pas sans int6r6t de penser que les conditions de vie souvent d6feetueuses et fortement allergisantes constituent des facteurs de d6veloppement de maladies allergiques. I1 faudrait aborder ici le caract~re social des affections allergiques, ce qui d6borde largement le cadre mddical. BIBLIOGRAPHIE i. DENIS J., BUSSUTIL1~..,VIE A., LACOURBI~1~., WOLI*ROMM I~. - - Fr6quenee des maladies allergiques dans la population 4tudiante. Enquire aupr6s de 8 ooo sujets. Rev. franf. Allergol., 197o, 10, 177-189. 2. MONIWEAU J.-P., B O U R A M., PALLONET, FAURE J., MONNE-
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