SFE Nancy 2018 / Annales d’Endocrinologie 79 (2018) 463–501
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Résultats Il s’agit d’une population ayant un âge moyen de 58,8 ± 9,4 ans, un sex-ratio (H/F) de 0,95 et une ancienneté moyenne du diabète de 12,2 ± 7,8 ans. La prévalence de l’hyperuricémie était de 6,1 % et elle était comparable en fonction du genre (9,5 % chez les hommes versus 3 % chez les femmes, p = NS). La prévalence de l’hyperuricémie était plus importante chez les hypertendus (11,8 % vs 1,8 %, p = 0,044). L’uricémie était positivement corrélée à l’IMC (r2 = 0,156; p = 0,030), à l’ancienneté du diabète (r2 = 0,171; p = 0,016), au taux de triglycérides (r2 = 0,289; p < 10−3 ). L’uricémie était inversement proportionnelle à la clairance rénale (r2 = −0,415; p < 10−3 ). Conclusion L’hyperuricémie n’était pas fréquente dans notre population de patients diabétiques de type 2. Elle était associée à l’ancienneté du diabète, à l’hypertriglycéridémie et à l’hypertension artérielle. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.990
créas divisum compliqué par un faux kyste du pancréas dans un cas et suite un insulinome dans l’autre cas. Le diabète était détecté après la découverte de la pancréatopathie (11 cas), concomitant (4 cas) et la précédant (6 cas) avec un délai moyen de 3 ans. Ces 6 patients ont été considérés au début comme diabétiques de type 2 devant l’âge, l’obésité et la présence d’antécédents familiaux de diabète. Huit patients ont été traités par les antidiabétiques oraux. Treize patients ont nécessité le recours à l’insulinothérapie. Une acidocétose diabétique était notée (5 cas). Le traitement du cancer du pancréas était palliatif (8 cas) et chirurgical (2 cas). Une prothèse biliaire précédant la chimiothérapie était indiquée (5 patients). Un enzymothérapie était administrée (5 cas). Discussion Le diabète de type 3 a des similarités avec le diabète de type 1 ou de type 2 rendant le diagnostic parfois difficile, mais il a certes ses propres caractéristiques métaboliques et hormonales. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.992 P824
Hypoglycémie révélant un diabète MODY 3
P826
Dr O.K. Sallem a,∗ , Pr H. Jamoussi b , Dr H. Sayadi a , Pr I. Khochtali a a CHU Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie b Institut national de nutrition, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (O.K. Sallem)
Les complications dégénératives : diabète type 1 vs diabète de type 2
Introduction Le diabète MODY 3 peut se révéler par une cétose mimant la présentation d’un diabète de type 1. Le traitement insulinique chez ces patients se compliquera le plus souvent des hypoglycémies iatrogènes. Observation Nous rapportons le cas d’une patiente diagnostiquée diabétique type 1 à l’âge de 12 ans, chez qui on a identifié une mutation du gène HNF1A à l’occasion d’hypoglycémies itératives. Discussion Le diabète chez cette patiente a été révélé à l’âge de 12 ans par une cétose. La patiente était diagnostiquée diabétique type 1 et mise sous insulinothérapie schéma basale, à la dose de 0,27 UI/kg. Depuis la patiente faisait des hypoglycémies récurrentes, avec récurage et prise de poids de 20 kg en 5 ans. Le dosage des anticorps anti-GAD, anti-IA2 et anti-îlots est revenu négatif. On a complété par le dosage du peptide C qui était à 0,8 ng/mL. L’enquête familiale trouve des antécédents familiaux de diabète, dont une sœur diagnostiquée à l’âge de 28 ans, répondant bien aux sulfamides à faible dose et une mère diabétique type 2 sous antidiabétiques oraux. L’étude moléculaire a identifié une mutation non-sens du gène HNF1A. On a pu reprendre chez cette patiente les sulfamides avec un bon équilibre glycémique et l’absence de récidive d’hypoglycémie. À travers ce cas nous montrons l’intérêt d’évoquer le diagnostic de diabète MODY 3 en cas d’hypoglycémies récurrentes et de prise de poids manifeste sous faible dose d’insuline chez un diabétique type 1. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.991 P825
Diabète secondaire aux pancréatopathies : à propos de 21 cas
Dr S. Haddad ∗ , Dr I. Rojbi , Dr I. Ben Naceuf , Pr N. Mchirgui , Pr K. Khiari , Pr N. Bena Abdallah Service de médecine interne A, unité d’endocrinologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Haddad) Introduction Le diabète secondaire aux pancréatopathies est classé comme un sous-type de diabète sucré ou de type 3. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant 21 cas de diabète secondaire aux pancréatopathies dans une unité d’endocrinologie entre 1980 et 2016. Résultats Il s’agit de 15 hommes et 6 femmes d’âge moyen de 65 ans (extrêmes: 19–85 ans). Neuf patients avaient une pancréatite chronique calcifiante. Dix patients avaient un adénocarcinome de la tête du pancréas. Deux patients avaient une pancréatectomie après une pancréatite aiguë sur un pan-
Dr M. Khiari ∗ , Dr S. Zribi , Dr H. Zahra , Dr F. Boukhayatia , Dr R. Mizouri , Dr A. Temessek , Pr F. Ben Mami Institut national de nutrition de Tunis, Service C, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Khiari) Les complications dégénératives du diabète représentent un lourd fardeau en termes de morbimortalité et de coût socioéconomique. L’objectif de notre étude était de comparer les complications dégénératives entre les deux types du diabète. Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur un échantillon de 260 patients hospitalisés entre novembre 2017 et février 2018 au service C de l’INN comparant 104 diabétiques type 1 à 156 diabétiques type 2. Les diabétiques type 2 étaient statistiquement plus âgés (p < 0,001). Le sex-ratio était de 0,70 dans le groupe I et de 1,03 dans le groupe II. La durée d’évolution du diabète était statistiquement plus importante chez les diabétiques type 2 (p < 0,001). Le diabète était précaire dans les deux groupes. La prévalence de la rétinopathie était de 22,11 % chez les diabétiques type 1, sévère dans 8,69 %. Elle était de 41,02 % chez les diabétiques type 2, sévère dans 32,81 %. La néphropathie était présente chez 7,7 % des diabétiques type 1 et chez 17,3 % des diabétiques type 2. La neuropathie était 3,37 fois plus fréquente dans le groupe II. Les complications macroangiopathiques étaient rares chez les diabétiques de type 1. Seulement une ischémie des membres inférieurs a été notée chez 1,9 % du groupe I. Alors que chez les diabétiques de type 2, la coronaropathie était présente dans 20,5 % des cas, 5,8 % des patients avaient un antécédent d’accident vasculaire cérébral et 8,3 % avaient une artérite des membres inférieurs. Les complications dégénératives engagent le pronostic fonctionnel et vital du diabétique quel que soit le type de son diabète. Il est important de les prévenir/détecter pour lui assurer une meilleure qualité de vie. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.993 P827
Prévalence du syndrome métabolique dans une population féminine de diabétiques
Dr M. Khiari ∗ , Dr S. Zribi , Dr F. Boukhayatia , Dr H. Zahra , Dr R. Mizouri , Dr A. Temessek , Pr F. Ben Mami Institut national de nutrition, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Khiari) Le syndrome métabolique est le reflet du phénomène d’insulinorésistance annonciateur de maladies cardiovasculaires graves. Notre objectif était de déterminer la prévalence du syndrome métabolique dans une population féminine de diabétiques. Il s’agit d’une étude transversale descriptive auprès de 100 patientes diabétiques suivies à la consultation externe du service C à l’INNT. Les critères
SFE Nancy 2018 / Annales d’Endocrinologie 79 (2018) 463–501 de la fédération internationale du diabète (2009) ont été utilisés pour définir le syndrome métabolique chez nos patientes. L’âge moyen de notre population était de 49,61 ± 11,62 ans. Elles étaient diabétiques type 2 dans 86 % des cas dont 69,77 % traitées par insuline. La sédentarité était présente dans 41 % des cas, le tabac dans 7 %. Un IMC ≥ 25 kg/m2 était calculé chez 81 % des patientes. L’obésité abdominale a été notée chez 93 % des patientes avec un tour de taille moyen à 107,22 ± 13,83 cm. L’hypertension artérielle était présente dans 59 % des cas. Vingt-cinq pour cent des patientes avaient des triglycérides supérieurs à 1,5 g/L et 35 % avaient une hypoHDLémie. La prévalence du syndrome métabolique était de 75 % dont 97,33 % diabétiques de type 2. Sa présence était positivement corrélée avec l’âge et l’ancienneté du diabète. Le syndrome métabolique est fréquent parmi nos patientes diabétiques. La pratique d’une activité physique régulière reste faible. Nous devons les sensibiliser sur le risque vasculaire et mettre en marche un programme d’éducation adaptée afin de mieux dépister et prendre en charge ces patientes. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.994 P828
Prévention cardiovasculaire chez le diabétique type 2 : ou est-on des objectifs thérapeutiques?
Dr H. Abdesselem ∗ , Dr S. Mahjoubi , Dr I. Rezgani , Dr I. Ksira , Pr I. Kammoun , Pr L. Ben Salem Institut national de nutrition, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Abdesselem) Objectif La maladie cardiovasculaire est la principale cause de décès chez les diabétiques. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’état des lieux concernant l’atteinte des objectifs thérapeutiques de prévention cardiovasculaire dans une population de diabétiques type 2 tunisiens. Méthodes Étude transversale comparative ayant concerné 90 patients diabétiques type 2. Tous les patients étaient sous antidiabétiques oraux. Nous avons utilisé comme référence les objectifs thérapeutiques de prévention cardiovasculaire, fixés par la Société européenne de cardiologie publiés en 2016. Résultats Notre population était composée de 39 hommes et 51 femmes. L’âge moyen était de 56,2 ± 8,5 ans. La durée moyenne d’évolution du diabète était de 7 ± 3,9 ans. Environ le quart était tabagique. L’HbA1c moyenne était de 7,6 ± 1,5 %. Environ un tiers seulement de nos patients avait une HbA1c dans l’objectif (< 7 %). Une pression artérielle < 140/90 mmHg était notée chez 59,8 % des malades. Pour les lipides; l’objectif du LDL cholestérol était atteint chez 16,9 % des patients tandis que la majorité (75,6 %) avait des triglycérides dans l’objectif (< 1,7 mmol/l). Un HDL cholestérol > 1 mmol/L chez les hommes et > 1,2 mmol/L chez les femmes était retrouvé chez 30 % des patients. Seulement 2,3 % de nos patients avaient à la fois une HbA1c, une pression artérielle et un LDL cholestérol dans les objectifs thérapeutiques. Discussion Notre travail a montré un pourcentage insuffisant de contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire chez les diabétiques type 2. Cependant notre population était réduite et non représentative de la population d’où la nécessité de mener des études à large échelle. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.995 P829
Décompensation acidocétosique diabétique en rapport avec une poussée d’ulcère duodénal : à propos d’un cas
Dr D. Abid ∗ , Dr M. Riahi , Dr I. Ben Nacef , Dr I. Rojbi , Dr B. Ben Abdallah , Dr N. Mchirgui , Pr K. Khiari , Pr N. Ben Abdallah Service de médecine interne A, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Abid)
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Introduction L’acidocétose diabétique fait partie des complications aiguës du diabète. Une pathologie gastroduodénale, en particulier un ulcère, peut parfois être à l’origine de cette décompensation. Observation Il s’agit d’un patient âgé de 38 ans, diabétique type 1 depuis 8 ans sous analogues d’insuline. Il s’est présenté aux urgences pour épigastralgies et vomissements évoluant depuis deux jours. Le diagnostic d’acidocétose diabétique a été retenu devant: une glycémie à 5,9 g/L, une glycosurie et une acétonurie significatives avec un pH sanguin à 7,15. Cliniquement: le patient était apyrétique, déshydraté, abattu avec une sensibilité épigastrique. La biologie montrait: une hyponatrémie à 132 mmol/L, une hypokaliémie à 3.4 mmol/L, une hypochlorémie à 98 mmol/L, une créatinine plasmatique à 71 mol/L, une hyperleucocytose à 19 000 éléments/mm3 , une CRP négative et une lipasémie normale. L’enquête infectieuse était négative. Des scanners abdominal et cérébral ont été faits et revenus normaux. L’évolution initiale était marquée par la persistance des symptômes digestifs et de l’acétonurie malgré l’insulinothérapie, la réhydratation et le traitement antiémétique. Un complément d’endoscopie digestive haute a été alors indiqué, concluant à un ulcère bulbaire en poussée avec des lésions d’œsophagite peptique. L’instauration de traitement antiulcéreux s’est accompagnée d’une nette amélioration clinique et biologique. Discussion Les troubles digestifs, en particulier les vomissements, sont fréquents au cours de la décompensation acidocétosique. Leur persistance malgré une prise en charge adéquate doit faire évoquer, entre autres, une pathologie gastroduodénale, en premier lieu et chez un sujet jeune: un ulcère duodénal. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.996 P830
Impact de l’annonce de l’hospitalisation sur l’équilibre glycémique chez les diabétiques de type 2 mal-équilibrés
Dr I. Hedfi ∗ , Dr Z. Jenouiz , Dr A. Jaidane , Dr C. Zouaoui , Dr M. Bennour , Dr H. Jenzri , Dr H. Ouertani Hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, service d’endocrinologie, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Hedfi) Dans notre pratique courante, nombreux sont les patients diabétiques de type 2 qui restent mal-équilibrés malgré l’optimisation thérapeutique, ce qui nous amène à les hospitaliser pour une meilleure prise en charge. L’objectif de notre travail est d’évaluer l’effet de l’annonce de l’hospitalisation sur l’équilibre glycémique. Notre population était à prédominance féminine: 27 femmes versus 13 hommes (sex-ratio = 0,48). L’âge moyen était de 57,4 ans (les extrêmes: 32–80 ans). L’IMC moyen était de 31,8 kg/m2 . Parmi les patients, 57,5 % étaient sous antidiabétiques oraux et 42,5 % étaient sous Insuline. Le délai moyen entre l’annonce de l’hospitalisation et l’hospitalisation était à 48 jours (minimum 5 jours; maximum 163 jours). L’IMC a diminué chez 60 % des patients, a augmenté chez 20 % et 20 % ont gardé un IMC stable. La glycémie à jeun s’est améliorée chez 85 % des patients, dont 7 (soit 17,5 %) ont atteint une glycémie à jeun inférieure à 6,6 mmol/L. Une amélioration de l’HBA1c a été retrouvée chez 90 % des patients, dont 16 (soit 40 %) ont eu une amélioration de plus de 1 %. Une amélioration de la triglycéridémie a été objectivée chez 45 % des patients, dont 21 (soit 52,5 %) ont atteint une triglycéridémie inférieure à 1,7 mmol/L. À la sortie, 45,5 % des patients ont été gardés sous le même traitement. Les résultats de notre étude montrent que l’écart de régime constitue une pierre angulaire dans le déséquilibre du diabète de type 2 notamment dans notre culture où la consommation de pain et de pâtes est prépondérante. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.997