350
Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 14 (2018) 335–402
Pour en savoir plus Chauvet S, Bridoux F, Ecotière L, Javaugue V, Sirac C, Arnulf B, et al. Am J Kidney Dis 2015;66:756–67. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.224 PN34
Néphropathies glomérulaires : profil épidémiologique, thérapeutique et évolutif dans l’oriental Marocain
S. Alaoui Mhammedi ∗ , F. Hamdi , H. Meghraoui , Y. Bentata , I. Haddiya CHU Mohammed VI, service de néphrologie, Oujda, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S.A. Mhammedi) Introduction Les néphropathies glomérulaires NG constituent un problème clinique fréquent, aussi bien en pratique de ville qu’en milieu hospitalier. L’une des principales difficultés pour déterminer leur situation épidémiologique dans notre pays est l’absence de registres nationaux. Le but de notre étude était de déterminer la fréquence de cette atteinte ainsi que décrire leurs différentes caractéristiques démographiques, clinicobiologiques et leur profil étiologique et évolutif. Patients/matériels et méthodes Étude rétrospective au service de néphrologie du CHU Mohammed VI entre 2009 et septembre 2017. Résultats Quatre-vingt-treize patients colligés. L’âge moyen : 34,8 ans. La clinique était dominée par le syndrome néphrotique, l’hématurie et l’hypertension artérielle. Les néphropathies glomérulaires ont été primitives dans 70,96 % des cas. La glomérulopathie à lésions glomérulaires minimes, la hyalinose segmentaire et focale et la néphropathie membrano-proliférative ont représenté les types histologiques les plus fréquents. Les NG secondaires ont concerné 29,04 % des cas. Leurs étiologies ont été dominées par les néphropathies lupiques. Dans les glomérulopathies primitives; l’utilisation d’une corticothérapie seule a été proposée dans 53,7 % des cas. Après un recul de 6 mois la rémission complète a été obtenue chez 54 % des cas, et la rémission partielle chez 32 %. L’échec thérapeutique a été noté chez 14 % des patients. Discussion L’épidémiologie des NG est disponible en Europe à partir de registres nationaux ou régionaux, ce qui n’est pas le cas pour les pays d’Afrique, où il s’agit souvent de cas rapportés ou d’expériences monocentriques avec un petit nombre de malades [1]. Nous avons constaté qu’elles étaient souvent diagnostiquées à un stade avancé l’expression clinique était dominée par le syndrome néphrotique et l’insuffisance rénale alors que les équipes occidentales biopsient plus de glomérulopathies cliniquement peu symptomatiques et dont les seules anomalies sont retrouvées à l’étude du culot urinaire [2]. La biopsie rénale est un examen essentiel au diagnostic précis du type et de l’étiologie des néphropathies glomérulaires. Nos résultats histologiques et étiologiques sont peu différents de celles des données de la littérature. L’évolution, à moyen et à long terme, était dominée par la survenue d’une IRC dans 26,4 % des cas. Conclusion L’approche épidémiologique des maladies glomérulaires demeure insuffisamment développée dans notre pays. L’évolution vers une IRC était retrouvée dans plus d’un quart des cas. Ceci devrait nous conduire à s’interroger sur les moyens de diagnostic précoce et les thérapeutiques de prévention à mettre en œuvre, afin d’éviter sinon de ralentir ce cours évolutif. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Références [1] Barsoum, et al. Spectrum of glomerulonephritis in Egypt. Saudi J Kidney Dis Transpl 2000;11:421–9. [2] Stratta P, et al. Incidence of biopsy proven glomerulonephritis in an Italian province. Am J Kidney Dis 1996;27:631–9. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.225
PN35
Atteintes rénales associées aux gammapathies monoclonales N. Dammak 1,∗ , Y. Chaabouni 1 , I. Agrebi 1 , M. Kharrat 1 , K. Kammoun 1 , J. Hachicha 1 , T. Boudawara 2 , S. Yaich 1 , M. Ben Hmida 1 1 Service de néphrologie, CHU Hédi Chaker, unité de pathologie rénale, ur12es14, Sfax, Tunisie 2 Laboratoire d’anatomopathologie, CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Dammak) Introduction L’atteinte rénale au cours des dysglobulinémies est fréquente. Sa présence constitue un facteur de mauvais pronostic. L’objectif de notre étude est de déterminer le type de l’atteinte rénale au cours des gammapathies monoclonales et d’étudier son pronostic rénal et vital. Patients/matériels et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 17 ans (janvier 2001–février 2017) incluant les patients hospitalisés dans le service de néphrologie ayant atteinte rénale associée à une gammapathie monoclonale. Résultats Nous avons colligé 100 patients d’âge moyen de 66 ± 10 ans et d’un sex-ratio de 1,56. Les circonstances de découverte étaient une insuffisance rénale chronique dans 80 % des cas, des signes généraux dans 70 % et des douleurs osseuses dans 46 % des cas. Une hypercalcémie a été retrouvée dans 29 % et un syndrome néphrotique dans 64 % des cas. Le taux moyen de la créatinine était à 668 ± 547 mol/L et de la protéinurie à 2,4 ± 2,3 g/24 h. À l’électrophorèse des protéines sériques, on a noté la présence d’un pic monoclonale dans 90 % des cas : en zone gamma, bêta et ␣2 dans respectivement 60 %, 27 % et 3 % des cas. L’immunoélectrophorèse des protéines plasmatiques a montré une gammapathie monoclonale dans 90 % à type de chaînes légères, d’Ig G, d’IgA et d’IgD dans respectivement 48, 25, 14 et 3 % des cas. La plasmocytose était inférieure à 10 % dans 5 % des cas, entre 10 % et 60 % dans 44 % et supérieure à 60 % dans 27 % des cas. La radiologie a montré des localisations osseuses dans 68 % des cas. Ainsi ces gammapathies ont été classés bénigne dans 5 % des cas, maligne de type myélome multiple indolent dans 5 % et symptomatique dans 80 % des. La biopsie rénale a été pratiquée dans 29 % des cas montrant une tubulopathie myélomateuse, amylose AL et une maladie de Randall dans respectivement 17 %, 8 % et 4 % des cas. Sur le plan thérapeutique, une abstention a été décidée devant le caractère bénin chez 7 % des patients, une autogreffe de CSH dans 3 % des cas, une chimiothérapie à base de melphalan-dexaméthasone dans 66 % des cas et une association de bortézomide-thalidomidedexaméthasone dans 24 % des cas. La mortalité à un mois était de 27 %. La fonction rénale était améliorée dans 12 % des cas et un passage en hémodialyse dans 59 % des cas. Sur le plan hématologique, 17 % des patients sont arrivés à une rémission complète. Conclusion L’atteinte rénale au cours des gammapathies monoclonales assombrit le pronostic d’où la nécessité d’une collaboration entre hématologue, interniste et néphrologue. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.226 PN36
Néphropathie lupique avec anticorps antiphospholipides
M. Somaï ∗ , F. Daoud , I. Rachdi , H. Zoubeidi , Z. Aydi , E. Boussema , B. Ben Dhaou , F. Boussema Hôpital Habib Thameur, service de médecine interne, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Somaï)
Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 14 (2018) 335–402
Introduction La prévalence des anticorps antiphospholipides (aPL) associés à la néphropathie chez les patients atteints d’un lupus érythémateux systémique (LES) varie de 10,4 à 34 %. Identifier un profil clinique des patients ayant une néphropathie lupique (NL) avec des aPL positifs permettrait de prévoir un éventuel syndrome des aPL. Notre objectif était de décrire les caractéristiques cliniques, paracliniques et histologiques des patients ayant une NL avec des aPL positifs. Patients/matériels et méthodes Étude rétrospective et descriptive, colligeant les patients suivis pour un LES, dans un service de médecine interne durant la période 1997 et 2017, présentant une NL avec des aPL positifs. Une étude comparative entre groupe 1 : les patients ayant une NL avec aPL positifs et groupe 2 : NL avec aPL négatifs. Résultats Il s’agissait de 21 patients (18 femmes et 3 hommes). L’âge moyen était de 33,3 ± 14,8 ans (extrêmes : 15–73). Les anticorps anticardiolipines étaient positifs chez 19 patients (90,47 %). Les anticorps anti-2glycoprotéïne1 étaient positifs chez 7 patients (33,33 %). Ces deux anticorps étaient associés dans 5 cas. L’anticoagulant lupique était trouvé chez une seule patiente. Ces anticorps entraient dans le cadre d’un syndrome des antiphospholipides dans 3 cas. Un antécédent de fausses couches était retrouvé chez 5 femmes. Des accidents thromboemboliques étaient observés dans 3 cas. Les signes rénaux étaient dominés par la protéinurie dans tous les cas (moyenne 2,0 ± 1,9 g/24 h), le syndrome néphrotique impur dans 4 cas et l’hématurie dans 13 cas. L’insuffisance rénale aiguë était notée dans 8 cas et l’insuffisance rénale chronique dans 3 cas : stade 2 (n = 2) et stade 3A (n = 1). L’hypertension artérielle et l’œdème étaient présents respectivement dans 5 cas et dans 4 cas. Les données biologiques étaient prédominées par l’hypoalbuminémie (n = 18), l’hypoprotidémie (n = 13), l’hypergammaglobulinémie (n = 16), la vitesse de sédimentation accélérée (n = 19) et la lymphopénie (n = 17). L’histologie rénale, pratiquée chez 18 patients, était dominée par les atteintes prolifératives : une classe IV (n = 8), une classe III (n = 4) et une classe III + V (n = 3). Pour les trois autres cas, une glomérulonéphrite extramembraneuse, une glomérulonéphrite mésangiale ou une néphropathie tubulo-interstitielle était notée dans un cas chacun. La néphropathie lupique initiale, la fièvre, l’arthrite, la pleurésie et le syndrome inflammatoire biologique (SIB) étaient plus fréquents dans le groupe 1 par rapport au groupe 2 (n = 27), respectivement 76,2 % vs 40,7 % (p = 0,014), 65 % vs 11,5 (p < 0,001), 42,9 % vs 14,8 (p = 0,03), 47,6 % vs 11,1 % (p = 0,005) et 65 % vs 26,1 % (p = 0,01). Conclusion Notre étude permettait d’identifier le profil des patients ayant une néphropathie lupique avec aPL positifs, fait d’une jeune femme avec un tableau de fièvre et un SIB associée une sérite. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.227 PN37
Néphropathie lupique séronégative M. Omrane 1,∗ , R. Aoudia 1 , I. Ouertani 1 , F. Jaziri 1 , H. Gaied 2 , M. Jerbi 2 , H. Kaaroud 1 , T. Ben Abdallah 1 , R. Goucha 2 1 Hôpital Charles-Nicolle, médecine interne, Tunis, Tunisie 2 Hôpital Mongi Slim, néphrologie, La Marsa, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Omrane) Introduction Les critères immunologiques du lupus érythémateux systémique (LES) font partie des critères de l’ACR et des critères SLICC. Ils sont parfois absents malgré un diagnostic histologique authentique de glomérulonéphrite lupique (GL) et la présence d’autres critères clinicobiologiques de LES. Le but de cette étude est de rapporter les cas de LES avec atteinte rénale objectivée par biopsie rénale mais sans critère immunologique. Patients/matériels et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle sur 17 ans (1998–2015) concernant les patients
351
atteints d’une GL sans critères immunologiques et non infectés par le VIH mais qui présentent d’autre critères de SLICC permettant de retenir le diagnostic du LES. Résultats Parmi 174 patients ayant une néphropathie lupique documentée par ponction biopsie rénale, nous avons retenu cinq patientes (2,9 %) dont le bilan immunologique est resté négatif au cours du suivi. Leur moyenne d’âge était de 39,6 ans [27–58 ans]. Les critères permettant de retenir le diagnostic de LES, en plus de la GL retrouvée chez toutes les patientes, étaient : un lupus cutané aigu (5 patientes), des ulcérations buccales (2 patientes), une arthrite (5 patientes), une pleurésie (2 patientes), une psychose (1 cas), une leucopénie (1 cas). Les différentes classes histologiques observées étaient : une classe V (2 cas), une classe IV active (1 cas) et une classe III active (1 cas) et une classe II (1 cas). L’immunofluorescence était positive dans tous les cas. Après traitement adapté à chaque classe et un suivi moyen de 54,4 mois, l’évolution était marquée par une rémission complète et durable chez 2 patientes, une rémission partielle après 3 rechutes chez 2 patientes et une maladie rénale chronique stade 5 chez une patiente. Discussion Les GL séronégatives ont une présentation clinicobiologique qui peut poser le problème du diagnostic différentiel type glomérulonéphrite fibrillaire ou glomérulonéphrite postinfectieuse. Conclusion Les GL séronégatives ne sont pas fréquentes. L’absence du critère immunologique ne doit pas mettre en doute le diagnostic du lupus surtout lorsque d’autres critères sont réunis, et ne doit pas retarder le traitement pour ne pas compromettre le pronostic rénal. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.228 PN38
Syndrome des antiphospholipides au cours du lupus de l’homme K. Melek 1,∗ , A. Raja 1 , J. Fatima 1 , C. Soumaya 1 , B. Mohmed Mongi 1 , G. Hanene 2 , J. Mouna 2 , O. Mondher 1 , B.A. Taib 1 , G. Rim 2 1 Hôpital Charles Nicole, service médecine A, Tunis, Tunisie 2 Hôpital Mongi Slim, service néphrologie, Marsa, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Melek) Introduction Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est une thrombophilie caractérisée par l’association d’un événement clinique thrombotique (artériel et/ou veineux) ou obstétrical, associé à la présence durable d’anticorps antiphospholipides. L’élément constitutif du SAPL est représenté par le risque thrombotique qui s’exerce au niveau artériel, veineux, capillaire voire au niveau de la circulation placentaire. Les désordres d’hémostase qui soustendent les complications thrombotiques du SAPL sont de nature très diverse. Patients/matériels et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les patients de sexe masculin suivis pour un lupus érythémateux systémique (LES) avec atteinte rénale confirmée par ponction biopsie rénale (PBR) pendant la période s’étalant entre 1979 et 2016. Le diagnostic de LES a été retenu devant l’existence d’au moins 4 des critères de l’American College of Rheumatology. Résultats Il s’agit de 41 patients suivis pour LES. Le diagnostic de SAPL a été retenu dans 6 cas (14,6 %). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 29,8 ans (extrêmes : 19 et 44 ans). La durée moyenne de suivi était de 66 mois (extrêmes : 1 mois et 120 mois). Les circonstances de découverte étaient représentées surtout par la survenue d’évènements thromboemboliques : thromboses veineuses (3 cas), thrombose artérielle (1 cas) et un accident vasculaire cérébral ischémique (1 cas). La recherche d’un SAPL a été incitée par l’existence d’une zone évoquant une atrophie sous corticale à la PBR puis confirmée par la présence d’anticorps anticardiolipines.