Posters Commentés / Néphrologie & Thérapeutique 15 (2019) 290–300
PC-T03
Non-adhérence, sous immunosuppression et DSA de novo : une place pour la mesure de la NA par auto-questionnaire ? M. Prezelin-Reydit 1,2,∗ , V. Dubois 3 , G. Guidicelli 4 , J. Visentin 4 , P. Merville 1 , O. Thaunat 5 , L. Couzi 1 1 Service de Néphrologie-Transplantation-Dialyse-Aphérèse, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 2 Inserm U1219-BPH, Equipe Biostatistique, Bordeaux, France 3 EFS de Lyon, Lyon, France 4 Service d’Immunologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 5 Service de Transplantation rénale, CHU de Lyon, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Prezelin-Reydit) Introduction En transplantation rénale (TR), l’apparition de DSA de novo (DSAdn), la survenue d’un rejet et d’une perte de greffon (PG) sont associés à la non-adhérence (NA). Trouver un outil de mesure prospectif de la NA utilisable en consultation, capable de prédire ces évènements, est primordial. Méthodes La NA était mesurée à 3, 6, 12 et 24 mois post-transplantation par l’échelle de Morisky chez des adultes transplantés rénaux précédemment inclus dans l’étude franc¸aise sur la NA. Les résiduelles d’anticalcineurines (CNI) étaient recueillis aux mêmes temps. L’impact de la NA et du régime de CNI sur le risque de PG défini par le premier évènement parmi le décès, la remis en dialyse ou une nouvelle TR, ont été étudiés par des modèles de Cox multivariés, avec variables dépendantes du temps. L’impact de la NA et du régime de CNI sur l’apparition des DSAdn ont été étudiés par des modèles de régression logistique multivariés. Résultats obtenus ou attendus Trois cent un patients ont été inclus et suivi pendant 10 ans. A 24 mois post-TR, les patients sans CNI avaient un risque significativement augmenté d’apparition de DSAdn comparé aux patients avec CNI (OR 6.09 ; IC95 % 1,24–30,0). Aucune différence significative n’était retrouvée entre les patients adhérents et NA à n’importe quel temps post-TR. Concernant le risque de PG, celui-ci n’était statistiquement pas différent entre les patients adhérents et NA, quel que soit le temps de mesure mais on retrouvait une augmentation significative de ce risque chez les patients sans CNI ou avec des résiduelles basses de CNI à 24 mois comparés aux patients avec un régime standard (RR 2,36 ; IC95 % 1,40–6,67). Conclusion La NA mesurée par auto-questionnaire, dans les deux premières années de la greffe, n’est pas associée à l’apparition de DSA de novo, de rejet aigu ou de PG. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2019.07.085 PC-T04
Syndrome urémique et hémolytique associé à la présence de shiga toxine chez les patients transplantés rénaux : une association pas si fortuite ? [Expérience rétrospective d’un centre de greffe] P. Tremolieres 1,∗ , P. Mariani 2 , S. Bonacorsi 2 , M. Rabant 1 , J.S. Diana 3 , V. Frémaux-Bacchi 4 , J. Zuber 1 , C. Legendre 1 , F. Martinez 1 , A. Scemla 1 1 Service de transplantation, hôpital Necker, Paris, France 2 Service de microbiologie, hôpital Robert Debré, Paris, France 3 Service de biothérapie, hôpital Necker, Paris, France 4 Service de génétique, hôpital Georges Pompidou, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Tremolieres)
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Introduction Les épisodes de microangiopathie thrombotique (MAT) surviennent chez 1 à 5 % des patients après transplantation rénale. Ces MAT sont principalement secondaires à un rejet humoral, à une toxicité médicamenteuse, ou à une anomalie du complément. Le syndrome hémolytique et urémique lié à la présence de shigatoxine (SHU typique) est une cause classique mais très rare après transplantation rénale chez l’adulte. Méthodes Nous avons rétrospectivement recueilli les données cliniques, biologiques et anatomopathologiques des patients adultes ayant eu un SHU typique en 2017 et 2018 dans notre centre après transplantation rénale. Résultats obtenus ou attendus Huit patients (5 femmes), âgés de 54,7 ans [36,7–72,8] en moyenne ont été inclus. Il existait une insuffisance rénale aiguë chez tous les patients (augmentation moyenne de créatinine au diagnostic : + 347 mol/L [59–1091]), des signes biologiques de MAT chez 50 %, et une diarrhée chez 7/8 patients. La biopsie rénale (n = 7) a retrouvé des lésions de MAT glomérulaires dans 100 % des cas, et de MAT artériolaire dans 71 % des cas. Aucun patient n’avait de rejet humoral. Les dosages résiduels d’anticalcineurines, l’exploration du complément et l’activité anti ADAMTS13 étaient normaux chez tous les patients. Un E. Coli entérotoxinogène de sérotype O80 était présent dans les selles de 7 patients. Des manifestations extra-rénales graves sont survenues chez 3 patients (syndrome confusionnel n = 2 ; péricardite n = 1), 4 patients ont rec¸u 6 culots globulaires en moyenne. Deux patients ont développé une insuffisance rénale terminale dans les 15 jours. Les 6 autres patients avaient une augmentation de créatinine moyenne de 23 mol/l [5 ; 38] à 3 mois et de +8 mol/L [−24 ; +61] au dernier suivi à 290 jours[74 ; 524]. Conclusion Le SHU typique est une cause fréquente, grave mais méconnue de MAT après transplantation rénale de l’adulte. Il peut être responsable de perte de greffon. La recherche de shigatoxine dans les selles devrait être systématique en cas de MAT. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2019.07.086 PC-T05
Étude du virus de l’hépatite E et de la protéine de capside ORF2 dans le sang et les urines de patients transplantés d’organe solide O. Marion 1,∗ , S. Lhomme 2 , A. Del Bello 1 , F. Abravanel 2 , L. Esposito 1 , L. Lavayssiere 1 , O. Cointault 1 , D. Ribes 1 , J. Izopet 2 , N. Kamar 1 1 Département de Néphrologie et Transplantation d’Organes CHU Rangueil, Toulouse, France 2 Laboratoire de Virologie, CHU Purpan, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (O. Marion) Introduction Le virus de l’hépatite E (VHE) est responsable d’hépatites aiguë et chronique chez les patients transplantés d’organe solide. Bien que le foie soit considéré comme le principal site de réplication virale, l’ARN du VHE ainsi que l’antigène de capside (Ag) ont été détectés dans le tractus digestif ou les reins dans des modèles animaux, laissant supposer l’existence de sites de réplication extra-hépatiques. Méthodes Nous avons étudié l’excrétion urinaire du VHE de génotype 3 chez des patients transplantés d’organe solide à la phase aiguë de l’infection. Nous avons également évalué la valeur pronostique des marqueurs viraux (ARN/Ag) dans le sang et l’urine. Nous avons analysé les urines de 24 patients transplantés au diagnostic de l’infection à VHE, en recherchant l’ARN viral par qRT-PCR et l’antigène de capside par technique ELISA (Wantaï test). Les particules virales isolées ont été par la suite caractérisées par ultracentrifugation.