Oncologie pédiatrique et traitement homéopathique de support

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61 pratiques Oncologie pédiatrique et traitement homéopathique de support Paediatric oncology and homeopathic support treatment Patricia Le Roux (1)...

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Oncologie pédiatrique et traitement homéopathique de support Paediatric oncology and homeopathic support treatment Patricia Le Roux (1) (1) Pédiatre Marseille (13) [email protected]

Abstract

Résumé

The treatment of the solid tumours in paediatrics is based on very heavy protocols. Homeopathic support treatment enables the patient to feel the toxic effects of the treatment less, to strengthen their resistance, to improve their comfort and to give him(her) a better chance to fight against the disease. In this article, the medical aspects of children’s cancers will be approached, with a reminder of diagnoses and conventional treatments. Then two cases will be presented, a brain tumour and a nephroblastoma, both with their conventional and homeopathic treatments.

Le traitement des tumeurs solides en pédiatrie repose sur des protocoles très lourds. L’homéopathie de support permet au patient de moins ressentir les effets toxiques du traitement, de renforcer sa résistance, d’améliorer son confort et lui donner de meilleures chances de lutter contre sa maladie. Dans cet article, les aspects médicaux du cancer de l’enfant, avec un rappel des diagnostics et des traitements conventionnels, seront abordés. Puis deux cas, une tumeur cérébrale et un néphroblastome, avec leurs traitements, conventionnels et homéopathiques, associés, sont présentés.

Mots-clés Cancer de l’enfant Chimiothérapie Homéopathie de support Mucite Néphroblastome Tumeur cérébrale Key-words Children’s cancers Chemotherapy Homeopathic support treatment Mucositis Nephroblastoma Brain tumour

L

e cancer de l’enfant reste rare et représente 1 % des cancers. Du fait de cette rareté en pédiatrie, la pathologie fait souvent l’objet d’un diagnostic médical tardif (encadré 1). La plupart des cancers infantiles ont une évolution rapide avec une forte prolifération et une grande sensibilité à la chimiothérapie. Cette grande sensibilité, ainsi qu’une excellente tolérance aux traitements lourds, permettent 75 % de guérison des cas. Toutefois le cancer infantile représente la deuxième cause de mortalité chez les enfants de plus de 12 mois, après les accidents.

Prise en charge des tumeurs solides chez l’enfant En tant que pédiatre, je possède une expérience de 10 ans, dans le service d’oncologie pédiatrique de la ville où j’exerce. Il s’agit d’un réseau ville-hôpital, qui permet la prise en charge de l’enfant cancéreux à la fois par une équipe de ville et par l’hôpital. Ce réseau, qui se nomme

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Resop (Réseau d’oncologie pédiatrique), organise l’activité de l’équipe qui va s’occuper de l’enfant. Le financement provient de la région et de l’Assurance maladie.

Encadré 1. Épidémiologie du cancer de l’enfant t*ODJEFODFOPVWFBVYDBTTPOUEJBHOPTUJqués chaque année en France. Ce qui signifie que FOGBOUTQFVWFOUEÏWFMPQQFSVODBODFSBWBOU 15 ans. t¬HFNPZFOEFEÏDPVWFSUFBOT t3ÏQBSUJUJPOTFMPOMFTFYF HBSÎPO GJMMF t²UJPMPHJFMFGBDUFVSFOWJSPOOFNFOUBM CJFODPOOV pour l’adulte, a un rôle méconnu chez l’enfant ; en revanche, une étiologie génétique est fréquente. Certaines pathologies sont des facteurs prédispoTBOUTBOPNBMJFTDISPNPTPNJRVFT 3FDLMJOHIBVsen, Sturge Weber.

© Elsevier Masson SAS, Paris 2011

Conflit d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêts en relation avec cet article.

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En ce qui concerne l’équipe de ville, c’est la famille qui choisit son médecin et deux infirmières ; en cas de carence des parents, ces soignants peuvent être proposés par le service hospitalier. Dès que l’enfant est inclus dans le réseau, les deux équipes se réunissent. Le Resop leur apporte des informations spécifiques au type de tumeur et à sa prise en charge. Un contact régulier s’établit entre la ville et l’hôpital. Au domicile de l’enfant, les intervenants remplissent un carnet de suivi qui contient toutes les prescriptions (y compris celles du médecin de ville). Si l’état de l’enfant se modifie ou nécessite des soins palliatifs, l’équipe se réunit à nouveau. Les oncologues, les chirurgiens pédiatriques, les radiothérapeutes, le praticien spécialisé en anatopathologie, le médecin de famille, les pédiatres et les infirmières, tous ces partenaires ont un rôle à jouer dans la prise en charge de l’enfant. Dans cette équipe multidisciplinaire, le médecin homéopathe, par l’attention particulière qu’il apporte à l’enfant et son soutien à sa famille et à sa fratrie, trouve aussi une place.

Un diagnostic souvent trop tardif Le problème principal dans le domaine des tumeurs solides est le retard de diagnostic. Pour en déterminer les paramètres systémiques et démographiques et identifier ce qui le provoque, une étude rétrospective a été effectuée sur 315 enfants atteints de tumeur solide dans notre hôpital, incluant les données sociales, économiques et médicales concernant l’enfant, sa famille, le système médical et la tumeur. Le délai estimé entre les premiers symptômes et le diagnostic final, incluant le délai d’alerte parental et celui du diagnostic des médecins, a été estimé pour chaque enfant à un temps minimal de 15,75 semaines (s) ; en moyenne 7 s ; rang : 0-208 s. Les délais les plus courts ont été observés dans les tumeurs rénales et les plus longs dans les tumeurs épithéliales, cérébrales et les sarcomes des tissus mous. Le délai parental minimal est alors de 4,42 s ; en moyenne : 1 s ; rang : 0-130 s. Quant au délai médical minimal, il est de 11,17 s ; en moyenne : 4 s ; rang : 0-206 s. Parmi les paramètres démographiques et personnels, les meilleurs indicateurs du délai de diagnostic sont l’âge de l’enfant et l’origine ethnique du père. Différents facteurs ont influencé ce délai.

Identifier ces facteurs permettrait un diagnostic plus précoce, et l’amélioration des chances de survie de l’enfant atteint de cancer. Le traitement des tumeurs solides en pédiatrie en France, en Europe et dans le monde repose sur des protocoles très lourds. L’homéopathie de support permet de moins ressentir les effets toxiques du traitement (les doses pédiatriques sont en général plus fortes que celles de l’adulte). Cela renforce la résistance et améliore le confort du patient et lui donne de meilleures chances de lutter contre sa maladie. L’homéopathie est une opportunité pour le patient de traverser la maladie avec plus de confort et de mieux gérer sa pathologie mais, en aucun cas, l’homéopathie ne doit prétendre guérir à elle seule un cancer de l’enfant. Deux cas sont présentés dans cet article, une tumeur cérébrale et un néphroblastome, avec les traitements, conventionnels et homéopathiques, associés.

Le néphroblastome Le néphroblastome ou tumeur de Wilms, rare chez l’adulte, représente plus de 90 % des tumeurs rénales avant l’âge de 6 ans.

Circonstances de découverte Les signes ne sont pas faciles à systématiser. On rencontre, parfois une tumeur abdominale, de la fièvre, du sang dans les urines. Plus rarement, c’est la rupture de cette tumeur qui exprime le diagnostic. Dans 15 % des situations, le néphroblastome apparaît dans un contexte de malformation (nephroblastomatose, aniridie, hémi-hypertrophie corporelle, rein en fer à cheval, syndrome de Drash…). Certaines cellules du néphroblastome (contenant des blastes embryonnaires) sont localisées à l’intérieur du rein dans 90 % des cas.

Diagnostic Pour la tumeur de Wilms, le diagnostic repose sur l’échographie et le scanner. Le scanner révèle la présence d’une tumeur dans un ou les deux reins et montre son extension. Cela permet de savoir si elle a disséminé dans l’abdomen ou les poumons. Dans la plupart des cas, le rein doit être enlevé. Un examen anatopathologique est pratiqué pour déterminer l’agressivité de la tumeur. Parfois,

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elle est si volumineuse que le rein est totalement refoulé. Le scanner l’identifie comme une masse rétropéritonéale refoulant le tissu rénal contre le pôle tumoral, comme un kyste qui prend le contraste avec une aire centrale nécrotique, ou des kystes multiples qui soufflent le rein. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) peut être utile si la veine cave inférieure est atteinte.

La tumeur cérébrale Une étude rétrospective a été faite dans un service de neurochirurgie de janvier 1995 à décembre 2006, incluant des patients âgés de 0 à 15 ans souffrant de tumeur cérébrale. Le scanner a été le seul moyen de diagnostic, avant l’opération. Pour tous les patients, les facteurs économiques, cliniques, biologiques et leurs modalités de soins ont été notés. Sur une année, les tumeurs cérébrales (57 cas) ont représenté 15,74 % de toutes les tumeurs (362 cas), avec sex-ratio de 1/2 (18 garçons et 27 filles) âgés de 8 ans et demi en moyenne. Le délai de diagnostic a été de 289 jours en moyenne. Des céphalées et une hypertension intracrânienne (HTIC) ont été les motifs de consultation les plus fréquents, suivies par des signes de focalisation. Les tumeurs supratentorielles ont été les plus fréquentes (54,38 % contre 33,33 % pour les infratentorielles), surtout les astrocytomes. Dans 31,58 % cas étudiés, une hydrocéphalie a été observée ; une intervention chirurgicale et une histologie ont été pratiquées (70 %) ; 15,8 % des patients ont reçu une chimiothérapie et plus rarement de la radiothérapie (un seul dans la série). La mortalité a été forte (22 %).

questions concernant le traitement, sa longueur, les chances de guérison. La plupart du temps, le médecin ne dispose pas d’assez de temps ou de suffisamment d’éléments pour répondre à toutes les questions, les réponses doivent donc être nuancées et le pronostic réservé. Dès qu’il y a plus d’éléments, le médecin doit en informer les parents. Il est à noter que lors de cette première consultation, ils vont surtout retenir le nom de la maladie et les chances de guérison. Une infirmière peut être présente lors de ce premier entretien pour apporter ensuite des réponses aux questions que le médecin n’a pas abordées. Le recours à Internet est quasi systématique et très mauvais, mais tous les parents y ont recours. Il doit aussi être prévu rapidement une entrevue des parents et de l’enfant avec un psychologue.

Traitement conventionnel, principes et résultats Concernant les cas de tumeur cérébrale et de néphroblastome précédemment décrits :

Pour les tumeurs cérébrales Il y a en général trois étapes pour les tumeurs cérébrales : la chirurgie, après avoir fait baisser l’HTIC, la radiothérapie et la chimiothérapie.

Pour le néphroblastome Pour décider du traitement du néphroblastome, chaque patient est évalué en fonction des résultats du scanner. La tumeur de Wilms est traitée par la combinaison de la chirurgie et de la chimiothérapie, puis par de la radiothérapie dans certains cas.

Annonce du diagnostic L’annonce du diagnostic est une phase délicate dans le déroulé de la prise en charge de la pathologie, car pour les parents c’est très éprouvant. Il y a quelques recommandations sur ce sujet, mais pas grand-chose dans le domaine de l’éthique. C’est la qualité de cette annonce qui va permettre aux parents d’accorder leur confiance à l’équipe soignante. Cette annonce ne doit jamais se faire dans un couloir ou en présence d’autres personnes étrangères à la famille. Un endroit spécial doit être prévu de façon à respecter les réactions émotionnelles des parents. La consultation doit être prolongée pour leur permettre de poser des

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Situation générale en France De façon générale, voici les structures mises en place pour lutter contre le cancer en France.

Le conseil génétique Il s’agit d’une consultation spécialisée donnée par un médecin généticien pour évaluer le risque de survenue d’une maladie héréditaire en général, et en particulier de cancer. Dans les cas où il y a une suspicion génétique, la tumeur de Wilms peut être traitée en se référant aux différents protocoles de cancérologie clinique pédiatrique.

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Le suivi à long terme

Possibilités en pratique

Le taux de guérison de la tumeur de Wilms est de 90 %, mais quand ils grandissent les patients peuvent avoir à faire face à d’autres problèmes de santé. À Marseille, il y a un centre pour les rémissions du cancer avec la prise en charge à court, moyen et long termes des pathologies.

t La prescription clinique, liée aux symptômes dus au traitement : aphtes, nausées, mal-être, fièvre liée à l’aplasie. Le support homéopathique apporte dans ce cadre un réel bien-être aux patients. tL’isothérapie des médicaments conventionnels, où il faut toujours rechercher le simillimum. C’est ce qui a le plus d’effet sur le bien-être de l’enfant.

L’attitude conventionnelle

Prise en compte de l’aspect émotionnel du traitement

Le plan Cancer 2009-2013 et l’Institut national du cancer (INCa) ont mis au point des recommandations concernant la prise en charge des patients cancéreux et, en particulier, des enfants. La recherche est permanente en matière de médicaments anticancéreux, mais encore beaucoup de molécules classiques sont encore utilisées : méthotrexate, cyclophosphamide… Entre les années 1980 et 2000, sont apparues de nouvelles molécules : sels de platine, ifosfamide, anthracyclines. Puis une troisième génération : taxanes, oxaliplatine, irinotecan. On observe aussi une bonne progression des traitements palliant les effets secondaires de ces médicaments. Il est important d’avoir des traitements consensuels. En France, toute application de ce type de traitement est soumise à l’avis de deux équipes. Existent aussi des possibilités de bénéficier de médicaments en cours d’essai. La qualité de vie est un aspect largement développé en France par l’INCa et le plan Cancer 2009-2013 qui préconisent une prise en charge globale du patient. Plusieurs aspects ont été développés : l’annonce du diagnostic, les actes invasifs, les essais cliniques, les thérapies alternatives. Le traitement conventionnel ouvre la possibilité d’intégrer l’homéopathie et d’autres thérapies alternatives dans la prise en charge multidisciplinaire du patient, ceci pour son bien-être.

Traitement homéopathique et stratégies de support On le verra dans les cas cliniques qui suivent, il semble toujours important de se rapprocher de la recherche du simillimum pour le bien-être du patient. Même si beaucoup des symptômes qui apparaissent sont liés aux effets toxiques du traitement. De ce fait, certaines techniques d’homéopathie clinique trouvent ici leur place.

L’homéopathie va aider le patient au niveau émotionnel et physique. Comment identifier l’émotionnel ?

t"WBOUMFEÏCVUEVDBODFSMBDBUBMZTF Si la catalyse est identifiée, cela permet d’agir dessus. Si une émotion négative est responsable du début de la maladie, il n’est pas sûr que le fait de l’identifier puisse changer son évolution dans un processus malin déjà en route, bien avant. Chez l’enfant, seuls les facteurs génétiques peuvent être identifiés, ce qui est très différent de la situation rencontrée chez l’adulte. Rétention et sycose sont rares chez l’enfant. En ce qui concerne la catalyse, on connaît bien certains facteurs exogènes cancérigènes (produits toxiques, tabac…), mais aussi les émotions. Des auteurs ont listé l’impact émotionnel sur le développement du cancer. En France, Laborit a listé trois points : la peur (théorie de l’échappement) ; le chagrin, la tristesse, la honte et l’humiliation (théorie de l’inhibition) ; la colère et l’indignation (pour combattre l’inhibition). Ces émotions toxiques feraient le lit du cancer. Cette approche peut être utilisée chez l’enfant s’il y a un environnement émotionnel de la grossesse identifié comme toxique, ou si le contexte familial juste avant la grossesse peut expliquer l’émergence de la pathologie. Je n’ai personnellement aucune expérience personnelle sur cela.

tPendant le cancer Des médicaments peuvent être donnés pour aider le patient à supporter son traitement.

tAprès le cancer Quand le malade est guéri, l’homéopathie peut aussi aider le patient à rester en bonne santé. Il est important alors de connaître la notion de réversibilité ou non de la maladie.

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Cas cliniques Voici deux cas tirés de mon expérience personnelle de pédiatre homéopathe.

Camille Camille présente une tumeur rhabdoïde tératoïde atypique de la fosse postérieure. Elle est née à terme le 25 avril 2001 et pesait 3,6 kg. Elle a des antécédents de fausse-route à répétition, elle a été hospitalisée en 2001. La maman est comptable, le papa exporte des marchandises chez un transitaire, Camille est leur premier enfant ; le décès de la grand-mère maternelle pendant la grossesse a été très mal vécu. Dans les antécédents familiaux, sont décrites une paralysie du nerf optique chez le père après un traumatisme à la naissance (une sage-femme l’aurait laissé tomber au sol !), des cas de tuberculose (oncle paternel et grand-mère maternelle).

tCamille est suivie par mes soins depuis la naissance. C’est une enfant très appliquée, douce, au fort caractère, qui sait ce qu’elle veut. Très méthodique, elle ne s’arrête pas, passe d’une activité à l’autre. Elle est coquette et aime les jolis vêtements, elle est passionnée par les papillons. Ils la fascinent. Concernant ses goûts alimentaires, elle a le désir de choses légères, mais aime le sandwich au fromage ! Ses parents sont attentifs et très anxieux. La famille croit vraiment à l’homéopathie et à l’aide qu’elle peut apporter. Toute sa première année se passe sans encombre.

On constate un tableau majeur d’HTIC. Je l’envoie à l’hôpital où la tomodensitométrie (TDM) cérébrale montre une importante hydrocéphalie avec une tumeur médiane de la fosse postérieure. L’enfant est adressée en neurochirurgie infantile début octobre 2002. Lors de l’entrée dans le service, elle est somnolente et geignarde, présente une hypotonie axiale, elle pèse 10,3 kg. L’IRM cérébrale montre une volumineuse lésion de la partie haute de la fosse postérieure refoulant la face dorsale du tronc cérébral et semblant prendre son origine à la partie haute du vermis. C’est une lésion hétérogène, partiellement calcifiée, s’engageant dans l’aqueduc de Sylvius et responsable d’une hydrocéphalie supratensorielle importante. Il est procédé à une ventriculocysternostomie endoscopique le 24 septembre. Les suites opératoires sont simples avec une amélioration spectaculaire. Puis lors d’une intervention, le 20 septembre, il est procédé à une exérèse macroscopiquement complète à l’aide du Dissectron®. On ne constate pas d’infiltration du plancher du ventricule. Camille est hospitalisée en réanimation 24 heures. On note dans les suites opératoires des épisodes de vomissements et la survenue d’une phlébite du membre inférieur droit en relation avec un cathéter fémoral. Puis après la mise en place d’une voie veineuse centrale jugulaire pour héparinothérapie, l’œdème régresse, Camille se réalimente et se remet à marcher. Il s’agit d’une tumeur tératoïde atypique. La TDM de contrôle montre sur la fosse postérieure une séquelle du geste opératoire avec une zone hyperdense prenant le contraste et pouvant correspondre à un résidu tumoral.

Bibliographie

tUne décision thérapeutique est prise

t,B"4 *NQFSU1 .PSFJSB$  /JBOH" #BVKBU( 4FZF./  (VZPO1&QJEÏNJPMPHJFFUQSPOPTUJD des affections malignes de l’enfant Ë%BLBS.FE5SPQ

t$FTUFOKVJORVFMFTDIPTFTTFHÉUFOU Les parents consultent, car Camille n’a pas pris de poids depuis un mois, et souffre d’une diarrhée chronique. Le bilan ne montre rien. Camille, très Sepia, reçoit ce remède en 200 K avec des consignes diététiques. Pendant mes vacances, elle est suivie par un gastro-entérologue tout l’été avec des épisodes diarrhéiques et une perte de poids de 500 g.

t&OTFQUFNCSF Alors âgée de 16 mois, Camille arrive à mon cabinet en consultation pour des vomissements et une somnolence et, depuis quelques jours, une régression de la marche et une instabilité.

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Une chimiothérapie intensive selon le protocole pour les tumeurs neuro-ectodermiques du système nerveux central à haut risque de la Société française d’oncologie pédiatrique (SFOP). Le traitement consiste en deux fois 1 000 U d’enoxaparine sodique (Lovenox®). Le 10 octobre 2002, Camille pèse 10 kg et subit sa première chimiothérapie avec VP 16 [protocole de chimiothérapie à base d’étoposide (Vépéside®), ndlr] et carboplatine pendant cinq jours. La tolérance au traitement est bonne. On lui enlève un cathéter obstrué. Au niveau de la phlébite, un contrôle doppler est fait, la situation est également bonne.

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On met en place un cathéter de Broviac le 18 octobre. Fin 2002, elle reçoit du melphalan, puis du cysplatil ; puis à nouveau, en 2003, du melphalan les 22 et 24 janvier. Camille est devenue très exigeante et capricieuse, elle jette les objets, désire du sel et du jambon et réclame du lait la nuit depuis la chimiothérapie. Je lui prescrit Muriatic acidum 200 K, en doses redynamisées.

t&OGÏWSJFS On lui administre en perfusion cysplatil et méthylprednisolone (Solumedrol®), qui lui provoquent de fortes nausées. Puis on commence le lénogastrim (Granocyte 13®) et on lui transfuse des plaquettes le 21 février. En tout, Camille a reçu quatre drogues sur une durée totale de quatre mois et, à chaque chimiothérapie, un traitement de soutien homéopathique. Elle n’aura jamais de mucite lors des séances de chimiothérapie ! Elle reçoit la veille de la chimiothérapie une dose de Sepia 200 K, puis 4 doses de Sulfuric acidum en 9, 12, 15 et 30 CH. Entre les chimiothérapies, au début elle reçoit Thymuline 9 CH : 3 granules matin et soir pendant 3 semaines. Hospitalisée à nouveau le 25 février 2003 pour des douleurs abdominales et une somnolence, elle a vomi plusieurs fois. Elle émet des selles diarrhéiques avec des caillots de sang. Lors d’une deuxième selle hémorragique dans l’après-midi, l’échographie met en évidence une invagination intestinale dans la fosse iliaque gauche, un lavement par insufflation confirme le boudin d’invagination qui se réduit progressivement. Camille est mise sous tiémonium (Viscéralgine®) et ceftriaxone (Rocéphine®), et reprend une alimentation au bout de 48 heures, alors qu’une transfusion pour pallier l’hémorragie a fait passer l’hémoglobine à 6 g/dL. Elle reçoit alors une dose de Staphysagria en 30 CH. Le scanner, réalisé en mars 2003, montre des images séquellaires postopératoires, sans image tumorale nette, le long de l’axe spinal en de multiples prises de contrastes disséminées à la face postérieure de la moelle dorsale et lombaire. Des images très douteuses pouvant évoquer une dissémination métastatique…

t&ONBSTFUBWSJM Tout va bien, sont prévues une ponction lombaire et une nouvelle IRM.

Du fait de travaux dans le service de Marseille, Camille est transférée en région parisienne à l’Institut Gustave-Roussy pour traitement par thiotépa et une cinquième greffe, avec aciclovir dès la mise en route des antibiotiques. Le traitement provoque des vomissements et des diarrhées. Pas de mucite, ce qui suscite l’étonnement des équipes et un appel de l’Institut Gustave-Roussy ! Est donné alors Nux vomica 9 CH répété dans la journée. Après le traitement, on observe une aplasie et de la fièvre et on retrouve un Pseudomonas dans les selles contre lequel est prescrit du colistiméthate (Colimycine®) pendant 10 jours ; puis en raison de fièvre en période de neutropénie : amykacine (Amiklin®), imipénem (Tienam®) et vancomycine. Les antibiotiques sont arrêtés le 26 mars et elle sort le 1er avril.

tEn consultation au cabinet le 2 avril De retour à Marseille, je la revois en consultation au cabinet début avril. Je me souviens de sa passion pour les papillons, si petite à 20 mois ! D’ailleurs, après sa mort, sa maman s’est fait tatouer un papillon sur le pied. Camille a une forte personnalité, est très gaie, mais parle avec une voix toute douce. Elle aime le jambon, surtout en sandwich ; mais elle a souvent un appétit capricieux. Enfin, elle souffre souvent d’obstruction nasale. Concernant son comportement avec ses parents, elle s’oppose à sa maman et est un peu difficile. En utilisant le répertoire, je détermine : – généralités : aliments, désir de jambon ; – esprit : joie, gaieté, bonheur ; – estomac : appétit capricieux, elle a faim, mais ne sait de quoi. Elle reçoit alors une dose Limenitis bredowi 200 C. Une phase d’accalmie arrive, la chimiothérapie est terminée… Elle retourne à l’hôpital de La Timone le 27 juin 2003 pour retrait du site implantable. La radiothérapie est très bien supportée, l’examen neurologique est bon et on observe une augmentation du polygone de sustentation, Camille commence à dire quelques mots. Le remède lui a fait un grand bien. L’été se passe en rémission, sans traitement, avec juste des contrôles réguliers. Elle reçoit une dose de Limenitis bredowi 1 M en août 2003.

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t&OTFQUFNCSF

Lorianne

Camille fait sa rentrée à l’école qui se passe bien. Elle reçoit des traitements préventifs habituels, notamment Thymuline 9 CH, une fois par semaine. Mais, début novembre 2003, les troubles de l’équilibre et les vomissements reprennent. Après trois semaines de vomissements, la rechute est confirmée, puis l’hôpital annonce l’entrée en phase palliative. Je retrouve les parents chez eux et les empêche de dépenser 7 000 euros sur internet pour un médicament miracle sans garantie. Ils contactent Gustave-Roussy pour rentrer dans un protocole d’essai, ils sont fous de douleur. Le soutien est quotidien, je passe chez eux le soir pendant plusieurs semaines, Limenitis bredowi s’est épuisé. Je donne successivement Pulsatilla, Cicuta, puis des remèdes de symptômes, Ipeca, Phosphorus, Nux vomica.

Loriane est atteinte d’un néphroblastome métastatique. Née le 23 août 2003, âgée de 4 ans et 4 mois, elle a un demi-frère âgé de 16 mois, fils du père. Elle est née à terme, c’était un bébé normal, sans problème. Elle a eu la varicelle en avril 2007 et a reçu les vaccins BCG et Pentavac®. Il n’y a pas eu de cas de néoplasie dans la famille. Fin novembre 2007, elle présente un épisode fébrile de trois jours qui nécessite un examen cytobactériologique des urines (ECBU) stérile, mais qui se résout. Depuis le 18 décembre 2007, elle présente une fièvre autour de 38°5, une toux sèche et une asthénie. Le 29 décembre, ses parents consultent son médecin de famille qui palpe une masse abdominale du flanc gauche. Lorianne est hospitalisée à Hyères. Le scanner révèle une masse tissulaire hétérogène au rein gauche, quelques calcifications mesurant 20 x 9 cm. On note la présence d’adénopathies rétro-péritonéales, d’une thrombose de la veine rénale gauche, de métastases pulmonaires en lâcher de ballon. Le foie est normal. On émet l’hypothèse d’un néphroblastome (tumeur de Wilms), on la transfère en oncologie à Marseille. Il s’agit d’un néphroblastome métastatique pulmonaire avec atteinte ganglionnaire locorégionale. Il y a un doute à ce moment-là sur l’atteinte controlatérale. Finalement, le diagnostic complet est celui d’un néphroblastome du rein gauche stade IV (métastases pulmonaires multiples), s’associant à quatre micronodules sur le rein controlatéral.

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Un traitement palliatif par VP16 (Vépéside®) est instauré. Je passe le soir du 24 décembre chez Camille, elle part toute belle chez ses grandsparents, car le père Noël l’attend. Le 31 décembre au soir, ses parents appellent, car elle n’est pas bien et vomit de nouveau. Je leur prescris Arsenicum album par téléphone et les exhorte à aller à l’hôpital, ce qu’ils font. Samedi 11 janvier 2004, elle s’endort le soir et ne se réveille pas le matin, les parents affolés l’amènent dans le service, elle recevra une dernière dose de Limenitis bredowi dans son sommeil et restera dans un coma vigil jusqu’à son décès dans le calme et la sérénité le 14 janvier 2004 au petit matin.

L La Revue d’Homéopathie L Volume 2 L n° 2 L Juin 2011

tAu niveau histologique C’est une forme à bas risque de type entièrement nécrotique, et la présence de reste néphrogénique associé est identifiable. Il s’agit d’un stade III en raison de métastases ganglionnaires, elles aussi entièrement nécrotiques. Le protocole Siop 2001 [protocole de traitement des néphroblastomes (sujets > 6 mois et < 18 ans), ndlr] est instauré. Un site implantable est installé le 31 décembre 2007 pour une première séance de chimiothérapie : vincristine (Oncovin®) avec ondansétron (Zophren®), alizapride (Plitican®) et méthylprednisolone (Solumédrol®). Une transfusion est effectuée, car le taux d’hémoglobine est limite. La deuxième séance de chimiothérapie est faite le 8 janvier 2008. Lorianne est en aplasie du 7 au 16 janvier, elle reçoit un nadir de plaquettes et une nouvelle transfusion,



pratiques

t1PQPXTLJ1-FDBODFSEFMFOGBOU suivi par un pédiatre homéopathe. $BIJFSTEFCJPUIÏSBQJF+VJO+VJMMFU  t3BTIJEJ. %BTJMWB73 .JOBHBS"  3VULB+5/PONBMJHOBOUQFEJBUSJD CSBJOUVNPST$VSSOFVSPM/FVSPTDJ 3FQ   t3FEEZ"5"EWBODFTJOCJPMPHZ and treatment of childhood brain UVNPST$VSS/FVSPM/FVSPTDJ3FQ    t3FOFWFZ' "NZPU: (FPGSPZ(  7BOBTTF.5VNFVSTDÏSÏCSBMFTEF l’enfant en milieu canadien-français. $BOBEJBO+PVSOBMPGOFVSPMPHJDBM TDJFODFT   t4DIMJFOHFS. 5PVCPVM& #BMPTTP+  )PVTTFU.5VNFVSTDÏSÏCSBMFTIn: "OESJFV+. $PMPOOB1$BODFST ²WBMVBUJPO USBJUFNFOUFUTVSWFJMMBODF 1BSJT&TUFNXXXNFEFTQBDF com/cancero/doc/cerebr.html t4UFWFOT.$ $BNFSP")  .VJS,3 1BSLFT4& 3FJE)  8IJUXFMM)%FTDSJQUJWFFQJEFNJPMPHZ of primary central nervous system UVNPVSTJODIJMESFOBQPQVMBUJPO CBTFETUVEZ$MJO0ODPM 3DPMM SBEJPM    t5TFOH+) 5TFOH.:4VSWJWBM analysis of children with primary malignant brain tumors in England BOE8BMFTBQPQVMBUJPOCBTFETUVEZ 1FEJBUS/FVSPTVSH  

Oncologie pédiatrique et traitement homéopathique de support

car l’hémoglobine est à 7,3. On constate alors une baisse de la taille de la tumeur. Mais Lorianne reste fébrile : entre 38 et 40° depuis le début. Elle présente alors une mucite très importante qui nécessite la prise de morphine. On arrête, le 21 janvier, vancomycine, ceftazidime (Fortum®) et amphotéricine (Ambisom®) et on donne ceftriaxone (Rocéphine®) jusqu’au 25. À ce momentlà, il n’y a pas de suivi homéopathique. Elle sort le 26 janvier après quatre cures de chimiothérapie. Elle revient le 1er février pour la cinquième cure et reçoit vincristine (Oncovin®), actinomycine et doxorubicine (Doxorubine®), sous couverture d’ondansétron (Zophren®). L’intervention chirurgicale est pratiquée le 15 février. Le 25 février, elle reçoit à nouveau vincristine (Oncovin®).

tElle vient en consultation le 27 février Sulfuric acidum et Borax sont prescrits pour la prochaine chimiothérapie. C’est une enfant très câline avec sa maman, sociable, mais timide si elle ne connaît pas. Elle n’aime pas être observée. Elle aime plutôt jouer avec les garçons, elle a d’ailleurs un “copain-amoureux” depuis l’âge de 2 ans. Elle aime faire des puzzles et elle est passionnée par les masques. Elle n’est pas craintive, elle écoute et se plie bien aux consignes. Elle aime sortir. Elle dessine et range tout parfaitement, elle emballe ses surprises dans des petits paquets faits par elle. Dans les antécédents familiaux, on note une origine juive et la déportation de parents. Elle apprécie le salé, les laitages, et surtout beaucoup le chocolat, elle boit d’ailleurs du lait avec du chocolat. Elle a une aversion pour le jus de citron. Son poids est de 15 kg. Enfin, il y a eu une séparation avec le papa deux mois après sa naissance. Je lui prescrit une dose de Germanium en 15 CH.

tCritères de prescription de Germanium

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Le protocole prend en compte le passif “IIIe Reich”, le côté méthodique, le désir de chocolat. Il s’agit du groupe 14 : il assure une action de façade et se cache derrière un masque pour ne pas prendre de responsabilités. Lorianne subit une nouvelle chimiothérapie le 3 mars, puis d’autres, postopératoires, le 10, le 17, le 18 et le 25 ; elle est hospitalisée pour la prise en charge d’une aplasie fébrile le 24 mars. Une antibiothérapie avec ceftazidime (Fortum ®) et amikacine (Amiklin ®) est mise en

place. Une 6e séance de chimiothérapie postopératoire a lieu le 27 mars. Le 14 avril, un bilan intermédiaire est prévu avec un scanner et une échographie. Le 22 avril est réalisée une thoracoscopie qui montre une lésion métastatique de 1,5 cm, responsable d’adhérences entre le lobe et le diaphragme. Les adhérences sont sectionnées. Les séances de chimiothérapie continuent jusqu’à la semaine 18 avec vincristine (Oncovin®), actinomycine et doxorubicine (Adriamycine®).

t+FMBWPJTFODPOTVMUBUJPOMFBWSJM Elle reçoit une dose de Germanium 30 CH. Le 4 juillet, un scanner thoracique est effectué : à droite, des troubles de la ventilation au niveau du lobe supérieur sont constatés, mais pas d’adénopathie. Au niveau abdominal, au rein droit, tout est normal, pas d’anomalie au niveau de la néphrectomie à gauche. On arrive le 15 juillet à la 18e cure. En août, l’état est réévalué par scanner. On note l’apparition d’une neuropathie due à la vincristine (Oncovin®) et on baisse les doses de moitié.

t&MMFSFWJFOUFODPOTVMUBUJPOMFKVJMMFU Elle est en forme malgré les chimiothérapies répétées. Elle me parle alors de son papa qui est parti, mais qui va venir la chercher à l’hôpital. Je note le désir d’acide et qu’aucune mucite n’est apparue depuis le traitement homéopathique. Elle reçoit Phosphoric acidum 200 K. Puis elle reprend sa chimiothérapie jusqu’à fin septembre 2008 où le traitement se termine. Il a donc consisté en une néphrectomie gauche et une chimiothérapie avec trois produits (vincristine, actinomycine et adriamycine). Lorianne a repris l’école, et tout va bien à ce jour. Une surveillance échographique et une radio du thorax mensuelle sont effectuées. Je l’ai vu en janvier 2009. Elle a pris Germanium en doses régulières, selon son état de fatigue. Jusqu’à ce jour, elle a reçu deux prises de 200 K en six mois.

Conclusion L’homéopathie aide les enfants atteints de cancer et les soutient lors de leurs traitements lourds. Un réel travail de recherche est à effectuer dans un domaine où tout reste à faire. En effet, l’approche homéopathique dans ces situations permet d’augmenter la force vitale et la résistance : nos jeunes patients en ont vraiment besoin ! 

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