A106
73e Congrès franc¸ais de médecine interne, Lille, 29, 30, 1er juillet 2016 / La Revue de médecine interne 37S (2016) A89–A200
valeur prédictive des adénopathies hilaires bilatérales pour la sarcoïdose versus lymphome [2]. À l’inverse, l’apparition de nouvelles adénopathies ou d’une atteinte splénique au cours d’une sarcoïdose doit faire évoquer le lymphome. Récemment, une étude sur l’ensemble de la population suédoise montrait une incidence du lymphome de Hodgkin après une sarcoïdose 10 fois supérieure à celle dans la population générale [3]. Il s’agissait d’un lymphome de Hodgkin classique chez des patients jeunes et dans la première année suivant le diagnostic de sarcoïdose. Ce délai court pouvait correspondre à une analyse histologique erronée. La présence de cellules épithélioïdes voire de granulomes a été décrite dans des cas de lymphome de Hodgkin. Mais l’erreur de classification n’explique pas tout car le risque de lymphome de Hodgkin persistait des années après la sarcoïdose. Dans notre cas, la relecture des lames dans un autre centre ne changeait pas le diagnostic. C’est la dérégulation lymphocytaire T au cours de la sarcoïdose avec la lymphopénie, l’augmentation des CD4+ et la baisse des CD8+ qui ferait le lit du syndrome lymphoprolifératif. Conclusion L’évolution défavorable de la sarcoïdose malgré une escalade thérapeutique doit faire rechercher un autre diagnostic. L’hypothèse d’une lymphoprolifération, et en particulier d’un lymphome de Hodgkin, doit être évoquée, devant des caractéristiques communes et une continuité dans la physiopathologie. Il ne faut pas hésiter à répéter les biopsies. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Brincker H. The sarcoidosis-lymphoma syndrome. Br J Cancer 1986;54:467–73. [2] Papanikolaou IC, Sharma OP. The relationship between sarcoidosis and lymphoma. Eur Respir J 2010;36:1207–19. [3] Landgren O, Engels EA, Pfeiffer RM, et al. Autoimmunity and susceptibility to Hodgkin lymphoma: a populationbased case-control study in Scandinavia. J Natl Cancer Inst 2006;98:1321–30. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.04.045 CA033
Organes lymphoïdes tertiaires dans l’artérite de Takayasu : les lymphocytes B sont-ils impliqués dans la pathogénie ? Galy 1 ,
Clément 2 ,
Bruneval 3 ,
Hyafil 4 ,
Papo 1 ,
A. M. P. F. T. A. Nicoletti 2 , K. Sacré 1,∗ 1 Médecine interne, hôpital Bichat–Claude-Bernard, Paris, France 2 Inserm U1148, hôpital Bichat–Claude-Bernard, Paris, France 3 Anatomopathologie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France 4 Médecine nucléaire, hôpital Bichat–Claude-Bernard, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Sacré) Introduction Le rôle des lymphocytes B dans la pathogénie de l’artérite de Takayasu est discuté. Notre objectif était d’étudier la présence d’organes lymphoïdes tertiaires dans la paroi aortique de patients présentant une artérite de Takayasu. Patients et méthodes Des sections colorées à l’éosine et à l’hématoxyline de segments d’aorte prélevés chez des patients suivis pour une artérite de Takayasu ont été analysés à la recherche d’organes lymphoïdes tertiaires. La recherche d’agrégats de lymphocytes B (CD20), de cellules dendritiques folliculaires (CDF, CD21), et de veinules à endothélium épais (VEE, PNAd) était réalisée par immunohistochimie. Pour un patient, les cellules immunitaires présentes dans l’adventice ont été caractérisées par cytométrie de flux. Les données démographiques, les antécédents médicaux, l’histoire de l’artérite de Takayasu et ses traitements, son suivi, et les données biologiques ont été récupérés rétrospectivement dans les dossiers médicaux.
Résultats Des segments aortiques prélevés par la technique de Bentall étaient disponibles chez 7 patients (cinq femmes, âgés de 22 à 57 ans) suivis pour une artérite de Takayasu. Le traitement chirurgical avait été réalisé au diagnostic de l’artérite de Takayasu (n = 4) ou après une médiane de suivi de 108 [84–156] mois après le diagnostic. L’artérite de Takayasu était considérée comme active au moment de la chirurgie chez quatre patients selon le score NIH. Des agrégats de lymphocytes d’organes lymphoïdes tertiaires contenant des veinules à endothélium épais ont été observés dans l’adventice de tous les patients sauf un. Des follicules ectopiques contenant des cellules dendritiques folliculaires étaient retrouvés chez 5 patients et étaient associés à la présence d’une fixation aortique du fluorodésoxyglucose lors des PET-scanner. L’analyse par cytométrie de flux confirmait l’accumulation de cellules B mémoires de type centre germinatif dans l’adventice et montrait la présence de lymphocytes T CD4+ folliculaires. Conclusion Une néogenèse de tissu lymphoïde ectopique fonctionnel a pu être observée dans la paroi aortique de patients présentant une artérite de Takayasu. Nos données suggèrent que les lymphocytes B jouent un rôle clé dans la pathogenèse de l’artérite de Takayasu. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.04.046 CA034
Ganglionopathie autonomique auto-immune et syndrome d’Evans associés à un clone lymphocytaire B circulant de signification indéterminée : petit mais costaud M. Desgrouas 1 , M. Chilles 2 , A. Gochard 1 , S. Jeffredo 1 , N. Gavrylova 1 , P. Assor 3 , J.F. Calvez 4 , A. Bongrani 2 , N. Ferreira-Maldent 2 , F. Maillot 2 , B. Lioger 2,∗ 1 Neurologie, CH de Blois, Blois, France 2 Médecine interne, CHU de Tours, Tours, France 3 Gastroentérologie et hépatologie, CH de Blois, Blois, France 4 Laboratoire de biologie clinique, CH de Blois, Blois, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Lioger) Introduction La ganglionopathie autonomique auto-immune est une neuropathie autonome rare affectant de manière diffuse les systèmes nerveux sympathique et parasympathique, se traduisant par une pandysautonomie aiguë ou subaiguë [1]. Les causes paranéoplasiques sont majoritaires devant un tableau de pandysautonomie, et la ganglionopathie autonomique auto-immune primitive reste un diagnostic d’élimination. Les anticorps antirécepteur nicotinique à l’acétylcholine jouent un rôle majeur dans la pathogénie de la ganglionopathie autonomique auto-immune, mais ne sont positifs que dans 50 % des cas. En cas de syndrome paranéoplasique, leur positivité est souvent associée à la positivité des anticorps anti-neuronaux. Quelques cas de ganglionopathie autonomique auto-immune secondaire à un lymphome ont été décrits dans la littérature. Nous rapportons l’observation d’une ganglionopathie autonomique auto-immune associée à un syndrome d’Evans secondaire à un clone lymphocytaire B circulant de signification indéterminée. Observation Un homme de 60 ans, aux antécédents de colique néphrétique, était hospitalisé pour deux syndromes occlusifs hauts sur iléus réflexe à un mois d’intervalle. L’examen clinique retrouvait un tableau de pandysautonomie sévère avec une hypotension orthostatique, une neuropathie autonome cardiaque, des troubles de l’érection, une rétention urinaire, une anhydrose, un syndrome sec oculosalivaire et une mydriase bilatérale. Le diagnostic de ganglionopathie autonomique auto-immune était confirmé par la positivité de la recherche d’anticorps anti-récepteur nicotinique à l’acétylcholine à 291 pmol/L (norme < 100 pmol/L) et l’absence