Outils documentaires pour l’exercice de la pharmacie clinique : multiplicité des sources, validité et interêt

Outils documentaires pour l’exercice de la pharmacie clinique : multiplicité des sources, validité et interêt

Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47S:S11-S95 PO 52 Outils documentaires pour l’exercice de la pharmacie clinique : multiplicite´ des sourc...

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Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47S:S11-S95 PO 52

Outils documentaires pour l’exercice de la pharmacie clinique : multiplicite´ des sources, validite´ et intereˆt E. Jean-Bart, B. Charpiat Service de pharmacie, hoˆpital de la Croix-Rousse, hospices civils de Lyon, Lyon Introduction et objectifs.– L’exercice de la pharmacie clinique requiert l’emploi de sources documentaires fiables, re´gulie`rement mises a` jour et pour lesquelles les proce´dures re´dactionnelles sont de´finies et respecte´es. Ces sources doivent posse´der des caracte´ristiques ergonomiques qui rendent rapide la recherche d’informations. Le de´veloppement des activite´s de pharmacie clinique a eu pour corollaire un besoin croissant d’informations et celui-ci incite les pharmaciens a` constituer leurs propres outils documentaires. Ce travail a pour objectif de recenser les sources et documents francophones accessibles aux pharmaciens et d’analyser leur contenu et validite´ re´dactionnelle. Mate´riels et me´thodes.– Nous avons proce´de´ a` une consultation extensive du contenu des revues professionnelles, des sites Internet des associations re´gionales ou spe´cialise´es, des OMEDIT, des socie´te´s savantes, a` la recherche de documents francophones relatifs aux interactions me´dicamenteuses, aux adaptations de posologies dans des populations spe´cifiques (insuffisante re´nale ou he´patique, obe´site´, enfants), a` l’administration des formes pharmaceutiques (utilisation de sonde ente´rale, e´crasement des comprime´s). Les proce´dures re´dactionnelles ont e´te´ e´value´es par identification des modalite´s de re´daction, de validation et de mise a` jour des documents. Re´sultats.– Au total, 262 documents ont de´ja` e´te´ identifie´s. Seules 17 sources ont de´fini leurs proce´dures re´dactionnelles. Parmi celles-ci, on retrouve des organismes publics (HAS, Afssaps, InVS, Comite´ du me´dicament Que´be´cois, pharmacie des hoˆpitaux universitaire de Gene`ve, centre Belge d’information pharmacothe´rapeutique) et prive´s ayant une activite´ commerciale (VidalW, The´riaqueW, PrescrireW). Pour les autres, en majorite´, ces modalite´s ne sont pas de´finies et les conditions de mises a` jour sont absentes. Des contradictions existent entre les sources, comme par exemple pour les comprime´s a` ne pas e´craser. Pour la plupart, leur ergonomie et les conditions d’acce`s leur confe`rent une utilisabilite´ tre`s me´diocre en routine clinique. Discussion et conclusion.– Il faut s’interroger sur le rapport couˆt– efficacite´ du temps passe´ a` l’e´laboration des documents actuellement accessibles. Ce constat sugge`re de mettre un peu de cohe´rence en de´finissant des priorite´s en termes de besoins et en mettant en œuvre une strate´gie qui permettrait aux professionnels souhaitant poursuivre leurs engagements dans la construction d’outils documentaires, de travailler ensemble sur des syste`mes communs. doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.075

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« Gamme over » : suspicion d’e-iatroge´nie, une illustration J. Oliary, D. Hoang-Nguyen, I. Rebie`re, C. Vallet, M. Goulamhoussen, H. Barreteau Hoˆpital Lariboisie`re, AP–HP, Paris Objectif.– L’informatisation de la prescription me´dicamenteuse ame´liore la se´curite´, mais engendre aussi de nouveaux risques (e-iatroge´nie) [1]. L’erreur de nomenclature (exemple : prescription d’une forme a` libe´ration imme´diate [LI] a` la place d’une forme a` libe´ration prolonge´e [LP]) n’est pas rare [2]. Nous avons souhaite´ l’illustrer par la description d’une se´rie de cas probables survenus dans notre hoˆpital, ou` 90 % des lits sont informatise´s (logiciel Ge´noisW-Phe´draW), et ou`

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deux alpha 1-bloquants avec indication urologique sont re´fe´rence´s : alfuzosine LI (XatralW cp 2,5 mg) et tamsulosine LP (MecirW puis JosirW cp). Me´thode.– Analyse de toutes les prescriptions informatise´es d’alfuzosine LI sur 9 mois. Re´sultats.– Soixante-quinze prescriptions de XatralW cp 2,5 mg ont e´te´ retrouve´es, a` une posologie : – conforme a` l’AMM (33 %) : 1 cp  2 (n = 8), 1 cp  3 (n = 17) ; – infe´rieure (53 %) : 1 cp  1 (= en 1 prise) (n = 40) [A] ; – supe´rieure (13 %) : 2 cp  1 (n = 2), 3 cp  1 (n = 1), 4 cp  1 ([B], n = 4), 2 cp  2 (n = 3). Cinquante-neuf pour cent des prescriptions a minima (cas [A] et [B]) sont vraisemblablement errone´es (confusion LP/LI). Hypothe`ses causales.– – XatralW est l’alpha 1-bloquant le plus connu des me´decins (AMM 1987 (cp 2,5 mg)/1999 (cp LP 10 mg), Josir LPW 1995, Mecir LPW 2005), ce qui les conduit, au moment de la prescription d’un alpha bloquant LP dans le logiciel, a` appeler « XatralW » plutoˆt que « MecirW » ou « JosirW » ; – l’affichage du seul XatralW cp 2,5 mg encourage sa se´lection, mais la posologie prescrite est alors celle du LP 10 mg : 1 cp  1 [A] ou 10 mg (soit 4 cp)  1 [B], avec, dans ce dernier cas, risque iatroge`ne (hypotension). Conclusion.– En prescription, l’erreur de nomenclature est probablement fre´quente, potentiellement grave, et favorise´e par une he´te´roge´ne´ite´ et une diffe´rence de notorie´te´ entre spe´cialite´s d’une meˆme gamme. A` l’hoˆpital, cet e´le´ment doit eˆtre prise en compte dans la strate´gie de re´fe´rencement des me´dicaments afin d’ame´liorer la se´curite´ me´dicamenteuse. Re´fe´rences [1] Reckmann MH, Westbrook JI, Koh Y, Lo C, Day RO. Does computerized provider order entry reduce prescribing errors for hospital inpatients? A systematic review. J Am Med Inform Assoc 2009; 16(5):613–23. [2] Cohen MC. The role of drug names in medication errors, 2nd edition. American Pharmaceutical association, 2007. doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.076

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Vers une standardisation de la validation pharmaceutique au sein d’une unite´ de pre´paration des anticance´reux (UPAC) A. Bernard, A. Pelloquin, A. Pouliquen, A. Hurgon, S. Blondeel, L. Escalup Institut Curie, Paris Au sein de notre UPAC, la validation pharmaceutique est informatique sur le logiciel CHIMIOW apre`s consultation du dossier me´dical informatise´. Cette activite´ concerne les services d’oncologie adulte et pe´diatrique et de radiothe´rapie. Un recueil des interventions pharmaceutiques (IP) a e´te´ mis en place en 2008. Apre`s un recul de 3 ans, nous avons constate´ un manque d’exhaustivite´ de ce recueil (8 IP par mois en 2009 contre 3 en 2010). Afin de l’ame´liorer, nous avons cre´e´ en 2011 une fiche de recueil des donne´es de´rive´e de celle de´veloppe´e par la SFPC. Apre`s 2 mois de ce recueil prospectif, sur 3 600 prescriptions de chimiothe´rapie analyse´es, 49 ont donne´ lieu a` des IP (1,4 %). Sur ces 49 IP, 41 ont entraine´ un changement de prescription (89,8 %). Nos IP se composent de : 34,7 % de surdosage, 18,4 % de « ok chimio » donne´s a` tort, 16,3 % d’erreurs au sein d’un protocole, 14,3 % de sous-dosage, 10,2 % d’erreurs dans le choix d’un protocole et 6,1 % d’erreurs au niveau du sche´ma d’administration. Nous notions 6 % de surdosage de plus de 50 % (vinblastine et cyclophosphamide), 47 % de surdosage de plus de 20 % (dont 25 % sur un doce´taxel) et 47 % de surdosage