Nutrition clinique et métabolisme 28 (2014) S67–S240
Tableau - Communication P051. Femmes : r (IC95 %)
Hommes : r (IC95 %)
Age (ans)
0,01 (-0,01 ; 0,03)
0,001 (-0,02 ; 0,02)
Δ poids (kg)
0,01 (-0,03 ; 0,002)
0,02 (-0,03 ; 0,0003)
Δ FFMI (kg/m2)
– 0,32 (-0,46 ; -0,19)*
– 0,12 (-0,26 ; 0,03)
Δ FMI (kg/m2)
0,02 (-0,08 ; 0,05)
0,09 (-0,17 ; -0,01)*
* p < 0,05
La variation de l’Aph était prédite par la diminution du FFMI chez les femmes (p < 0,001) et par la diminution du FMI chez les hommes (p < 0,03). Conclusion. – La diminution de la masse maigre chez les femmes et la diminution de la masse grasse chez les hommes semblent prédire la variation de l’angle de phase lors de la réduction pondérale observée après un by-pass gastrique. Cette discrépance entre les 2 sexes suggère que les variations de l’Aph sont liées à d’autres facteurs que la composition corporelle.
P052 Métabolisme énergétique, performance et récupération post-exercice dans un modèle murin (HFE-/-) de surcharge en fer P. Noirez1,2,3,*, R. Thomasson1,3, C. Bamberg1,3, H. Djemai1,3, F. Desgorces1,2,3, Z. Karim4, S. Luquet5, C. Magnan5, J.-F. Toussaint1,3,6, R. G. Denis5 1 EA7329, Université Paris Descartes, 2 Ufr Staps, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, 3 IRMES, Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance, 4INSERM U1149, Université Paris Diderot, 5CNRS UMR 8251, Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, 6Centre d’Investigation en médecine du Sport, Hôtel-Dieu, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Paris, France Introduction et but de l’étude. – Les mutations homozygotes du gène HFE conduisent à l’hémochromatose, caractérisée par une surcharge en fer. Chez les sportifs de haut niveau, la fréquence d’apparition de mutation hétérozygote du gène est quasiment doublée comparée à la population témoin. Cette mutation favoriserait la performance. Notre objectif est d’estimer les différences phénotypiques, métaboliques et comportementales entre des souris knockout (KO) et sauvage ou wild type (WT) pour le gène HFE. Matériel et méthodes. – Dix souris KO et 12 souris WT SV129, mâles, âgées de 6 mois, ont été analysées en cages calorimétriques pour ces paramètres : dépense énergétique (DE), consommation d’O2 (VO2), ratio de l’échange respiratoire (RER = VCO2/VO2), la prise alimentaire et l’activité locomotrice. L’enregistrement de ces paramètres s’est fait en trois reprises sur une durée de 24 h : avant, juste après et 60 h après l’exercice. Les animaux ont été soumis à deux protocoles d’exercice le même jour : un test incrémental (+ 1 cm. s-1 toutes les 15 sec) puis un test à charge sous maximale (75 % Vmax). Leur poids et leur composition corporelle ont été suivis. Résultats et Analyse statistique. – Les souris KO sont plus grosses (30,25 ± 1,57 vs 27,49 ± 2,60 g ; p < 0,01) et plus grandes (10,00 ± 0,08 vs 9,62 ± 0,31 cm ; p < 0,05) que les WT. Rapportée à la masse corporelle, elles ont plus de masse maigre (74,55 ± 2,78
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vs 70,58 ± 2,86 %; p < 0,01) et moins de masse grasse (12,92 ± 3,03 vs 16,92 ± 3,37 %; p < 0,01) que les WT. La prise alimentaire des souris KO est supérieure à celle des WT la nuit 60 h après l’exercice (155,87 ± 17,83 vs 132,74 ± 17,25 g. kg-1; p < 0,05). Il n’y pas d’autres différences entre les deux groupes avant ou après l’exercice. Il n’y a pas de différence entre les deux groupes au repos comme à l’exercice. En réponse à l’exercice, le RER des souris WT est augmenté le jour qui suit l’exercice (respectivement 0,91 ± 0,08 vs 0,88 ± 0,06 avant et juste après l’exercice; p < 0,0001) alors que celui des souris KO est diminué la nuit qui suit l’exercice (1,03 ± 0,03 vs 1,00 ± 0,07; p < 0,0001). La DE des souris KO (21,4 ± 2,2 vs 22,4 ± 2,7 kcal. kg-1.h-1) et des souris WT (22,3 ± 2,7 vs 24,1 ± 2,9 kcal. kg-1.h-1) est augmentée le jour qui suit l’exercice (p < 0,0001). Le jour, 60 h après l’exercice, la DE des souris WT retourne à des valeurs similaires à celles d’avant l’exercice alors que celle des KO reste élevée (22,2 ± 2,4 kcal. kg-1.h-1). La DE des souris KO est diminuée la nuit qui suit l’exercice (24,6 ± 2,5 vs 23,9 ± 3,0 kcal. kg-1.h-1 p = 0,02). Conclusion. – Leur plus grande taille et leur proportion de masse maigre augmentée pourraient conférer aux souris KO (Hfe-/-)unavantagesélectifpourlaperformance. Une plus grande disponibilité en glucose chez les souris KO (Hfe-/-) pourrait expliquer leur meilleure performance sur le test incrémental. De plus, le RER post-exercice diminué chez les KO suggèrerait une augmentation des capacités de récupération. Leurs tissus devraient être bientôt analysés afin d’explorer les mécanismes impliqués dans la régulation de la dépense énergétique en fonction de la surcharge en fer.
P053 Quels sont les patients que l’activité physique fait grossir ? J.-F. Brun1,*, A. J. Romain1, A. Sferlazza1, E. Calas1, C. Fédou1, E. Raynaud de Mauverger1, J. Mercier1 1 Service Central de physiologie Clinique, CERAMM, INSERM U1046, Montpellier, France Introduction et but de l’étude. – Il est bien démontré que de hauts volumes (15-20h/sem) d’activité physique d’intensité > 60 % VO2max ou basse (30-40 % VO2max), ainsi que de faibles volumes (2-3 h/sem) à faible intensité ciblés au LIPOXmax (40 % VO2max) permettent une perte de masse grasse importante et prolongée. On observe par contre des patients dont la masse grasse augmente lors de la pratique de faibles volumes d’activité d’intensité > 60 % VO2max, et cette situation en apparence paradoxale a peu retenu l’attention. Ce sont ces patients que nous avons voulu caractériser. Matériel et méthodes. – Sur 2 ans ont été observés et explorés 26 patients (5 hommes et 13 femmes) âgés de 21 à 69 ans qui ont pris du poids lorsqu’ils ont entrepris de pratiquer une activité physique. Ils pèsent 62 à 144 kg. Ces patients ont réalisé une calorimétrie d’effort et une impédancemétrie segmentaire et nous les avons comparés à 15 sujets appariés (2 hommes et 13 femmes) qui maigrissent progressivement en réalisant un protocole d’activité physique régulière d’intensité faible à modérée. atique. Résultats et Analyse statistique. – Il n’y a pas de différence de composition corporelle. La calorimétrie d’effort objective une oxydation lipidique un peu moindre et décalée vers des puissances plus basses, culminant à 8,10 ± 0,49 vs 10,8 ± 1,04 mg/min/kg de muscle p < 0,02, à une puissance inférieure : 36,43 ± 2,64 vs 47,16 ± 4,77 watts p = 0,05, et s’annulant pour laisser place à une
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utilisation exclusive de glucides à 61,7 ± 3,1% vs 75,18 ± 5,90 % vs de VO2max p < 0,05. Tous ces patients qui grossissent en faisant de l’exercice font en fait des volumes d’activité faibles (2-3 h/sem) ciblés nettement au dessus de la zone d’oxydation des lipides ainsi caractérisée. Ce ciblage est déterminé par l’influence des coachs des salles de gymnastique ou de par leur représentation personnelle particulière du « sport ». Ils décrivent des sensations de faim accrue après exercice, accompagnées ou non d’hyperphagie et de grignottage. Des exercices en milieu aquatique (piscine) semblent également être orexigènes et entraîner chez certaines personnes une prise de poids. Conclusion. – Au total les prises de poids paradoxales lors de la pratique sportive de faible volume à > 60% VO2max ne sont pas rares bien que leur aspect a priori illogique les fasse largement méconnaître. Elles semblent essentiellement déterminées par un ciblage au dessus de la zone d’oxydation des lipides qui détermine des hypoglycémies orexigènes, notament chez des sujets initialement faibles oxydeurs de lipides, et semblent favorisées par l’effet hypoglycémiant de l’exercice en milieu aquatique.
P054 Efficacité à 2 ans de l’activité physique ciblée au LIPOXmax dans l’obésité J.-F. Brun1,*, A. J. Romain1, A. Sferlazza1, E. Calas1, C. Fédou1, E. Raynaud de Mauverger1, J. Mercier1 1 Service Central de physiologie Clinique, CERAMM, INSERM U1046, Montpellier, France Introduction et but de l’étude. – L’activité physique en endurance à faible intensité, ciblée sur l’oxydation maximale des lipides (LIPOXmax) est efficace sur l’inflammation de bas grade et le métabolisme lipidique, et semble avoir une efficacité amaigrissante au moins équivalente à celle des protocoles à plus hautes intensités dont la compliance est moindre, notamment en raison de ses effets davantage satiétogènes qu’orexigènes qui en font un modulateur du comportement alimentaire. La plupart des études portent sur des durées limitées (3 mois en moyenne dans la méta-analyse de Romain, perte : -2,9 kg). L’étude LIPOXmax Réunion sur 5 mois montre une perte de 5 kg. Le suivi sur 1 an que nous avons rapporté en 2013 montrait une perte moyenne de -7,84 ± 2,83 kg (variation de poids de -23 à +4 kg), contre -8,92 ± 2,35 kg sous régime hypolipidique. Nous présentons ici les premiers résultats de suivi sur 2 ans. Matériel et méthodes. – Ont été suivis par consultation mensuelle durant 2 ans 79 sujets d’IMC moyen 35,08 ± 0,94 (extrêmes : 24 à 53) réalisant ce type de réentraînement sans prescription de diète restrictive (mais avec entretien initial mettant en évidence les erreurs nutritionnelles). Par comparaison sont suivis en parallèle deux groupes de même âge et de même IMC : 45 sujets réalisant un régime hypolipidique et 62 sujets ne modifiant pas leurs habitudes. Le comportement alimentaire était suivi avec l’échelle de Hill. Résultats et Analyse statistique. – Les sujets entraînés au LIPOXmax ont perdu après 6 mois : -3,91 ± 0,83 kg (vs 4,49 ± 0,7 kg sous régime hypolipidique, NS) ; après 12 mois 5,84 ± 1,69 kg contre -9,05 ± 2,36 kg sous régime hypolipidique (NS). À 24 mois la perte de poids se poursuit sous entraînement LIPOXmax (-10,98 ± 1,65 kg p < 0,001) alors que sous régime hypolipidique la perte de poids se détériore et n’est plus que de -
1,62 ± 1,7kg. À ce stade la différence devient significative entre les deux groupes (p = 0,004). En l’absence en de modification de mode de vie le poids augmente régulièrement (à 6 mois : +0,86 ± 0,48; à12 mois +3,34 ± 1,35; à 24 mois +8,63 ± 0,14 kg). Dans le groupe LIPOXmax le volume d’activité physique spontanée hebdomadaire augmente au cours du suivi (+125,5 ± 44,6 minutes p < 0,01), les sujets pensent moins à la nourriture (-1,12 ± 0,42 p < 0,02) et leur grignotage diminue (-1,67 ± 0,81; p < 0,05). 2,611741064 Conclusion. – Ces données de suivi en condition de « vraie vie » confirment que ce type d’activité physique présente dans l’obésité une efficacité amaigrissante qui se poursuit à deux ans, alors que l’effet de la diététique seule diminue. Ceci suggère que sur le long terme, après un an, les stratégies impliquant l’activité physique douce sont plus efficaces que la diététique seule. Ces effets semblent en partie liés à une modification du comportement alimentaire et de l’activité physique spontanée comme précédemment rapporté.
P055 Les maigreurs constitutionnelles : quel profil nutritionnel ? I. Motaib1,*, G. Elmghari1, N. Elansari1 1Service d’endocrinologie diabétologie maladies métaboliques et nutrition, CHU Mohammed VI, Marrakech, Maroc Introduction et but de l’étude. – La maigreur constitutionnelle est définie comme étant un état non pathologique d’insuffisance pondérale. À la différence de l’anorexie mentale, la maigreur constitutionnelle se caractérise d’une part par l’absence de trouble du comportement alimentaire, et ne répond donc pas aux critères DSM IV de cette pathologie, et d’autre part par l’absence de désordres hormonaux et métaboliques. Le mécanisme à l’origine de l’insuffisance pondérale dans la maigreur constitutionnelle est encore méconnu. Le caractère familial ou héréditaire de cette maigreur a été décrit. Les auteurs suggèrent l’association de facteurs génétiques et de mécanismes physiopathologiques non encore élucidés. L’objectif de notre étude est de déterminer le profil anthropométrique et nutritionnel des patients en maigreur constitutionnelle, ainsi que l’évolution pondérale sous traitement. Matériel et méthodes. – Nous avons mené une étude prospective transversale, durant la période allant de Décembre 2012 à Avril 2013. 15 patients en maigreur constitutionnelle ont été recrutés, selon les critères suivants :l’IMC est < 18, 5kg/m² ; l’absence de troubles du cycle menstruel,et le désir de gain de poids comme la principale motif de consultation médicale, l’absence des critères DSM IV de l’anorexie mentale. Un examen clinique minutieux, a été pratiqué chez tous les patients afin d’éliminer une pathologie sous-jacente. Les données suivantes ont été recueillies : – Les paramètres anthropométriques des patients à savoir, le poids, la taille, l’IMC avec calcul du déficit pondéral, par rapport au poids idéal, calculé selon la formule de Lorentz (Taille (cm) – 100 – [Taille (cm) – 150] / a a = 2,5 chez la femme a = 4 chez l’homme). – La ration calorique journalière des patients, calculée à partir des données de l’enquête alimentaire, basée sur le rappel des 24 h, ainsi qu’une analyse qualitative des apports nutritionnels avec précision des rations protidiques, glucidiques et lipidiques.