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Nutrition clinique et métabolisme 28 (2011) S67–S240
Matériel et méthodes. – Des questionnaires anonymes ont été remplis par les soignants de 9 Unités de soin du CHU de Montpellier entre janvier et septembre 2014 AVANT ou APRES l’intervention de l’UTN. La profession ainsi que les stades de changement de comportement de soin vis à vis de la Nutrition ont été évalués chez 178 professionnels de santé à partir d’une adaptation du questionnaire Français de Prochaska et Di-clemente. Les soignants étaient classés en 6 stades (Précontemplation, Contemplation, Préparation, Action, Maintien, ou « Autre stade »). Résultats et Analyse statistique. – La population était composée de 34,8 % d’Aides-Soignants, 44,4 % d’IDE, 10,1 % d’Internes et Médecins, 10,7 % d’autres professionnels (Diététicien(ne)s, Élèves et Cadres de santé). Parmi les 140 personnes ayant rempli le questionnaire AVANT intervention, 29,3 % étaient en Pré-contemplation, 2,9 % en Contemplation, 10,0 % en Préparation, 42,9 % en phase d’Action et 10,7 % en Maintien. Parmi les 38 personnes ayant rempli le questionnaire après intervention de l’UTN, les stades de changement étaient respectivement 2,6 %, 5,3 %, 5,3 %, 15,8 % et 63,2 %. Seuls 53,6 % avaient déjà mis en place des actions Nutritionnelles dans le groupe « AVANT UTN » (Stade Action et Maintien), contre 78,9 % dans le groupe « APRÈS UTN ». Conclusion. – L’utilisation des stades de Changement de comportements est une méthode originale d’accompagnement des équipes soignantes dans l’amélioration des pratiques professionnelles. Une équipe où la majorité du personnel est déjà actif dans le diagnostic et la prise en charge de la Nutrition se verra donner des messages différents qu’une équipe où la majorité du personnel est encore au stade de Pré-contemplation. Reste encore à définir les processus de changement à mettre en œuvre en fonction des stades de changement. L’accroissement du nombre de sujets nous permettra de comparer les groupes AVANT et APRÈS passage de l’Unité Transversale de Nutrition et de travailler sur ces processus.
P076 Gastrostomie percutanée radiologique pour cancer ORL ou oesophagien : incidence des greffes tumorales sur l’orifice de stomie L. Dussaulx-Garin1,*, S. Layec1, D. Picot1, F. Trivin1 1Clinique Saint-Yves – Service de réadaptation digestive et nutritionnelle, Rennes, France Introduction et but de l’étude. – Une gastrostomie est fréquemment mise en place lors de la prise en charge des patients atteints de cancer ORL (K ORL) ou oesophagien (K oeso). Dans 2 études, l’incidence des métastases au niveau de l’orifice abdominale de la gastrostomie, posée selon la méthode endoscopique « pull » (GPE), était de 0,92 % (2/218) 1 et 1,9 % (6/316) 2 en cas de K ORL, et de 5,4 % (4/73) b en cas de K oesophagien. Le délai médian entre la pose de la GPE et le diagnostic de métastase pariétale était de 7 mois. La gastrostomie percutanée radiologique (GPR) est une méthode alternative « push » de mise en place de gastrostomie percutanée. Le but de cette étude était de préciser l’incidence des métastases au niveau de l’orifice abdominal des GPR, dans une population comparable.
Matériel et méthodes. – Étude rétrospective des patients ayant eu une GPR pour un cancer ORL ou oesophagien entre janvier 2005 (date de mise en place de cette technique) et décembre 2013. Seuls les cas ayant un cancer en place au moment de la pose de la GPR ont été inclus. Nous avons exclus les patients déjà opérés au moment de la pose de GPR, les séquelles post radique ou post chirurgie, ainsi que les cancers en dehors de la filière bucco-oro-pharyngée (cancers du cavum, de la thyroïde, ou les adénopathies cervicales sans primitif connus). Tous les patients ont eu un suivi nutritionnel et carcinologique. Les cas de greffe tumorale sur l’orifice pariétal de la GPR ont été recherchés. Résultats et Analyse statistique. – Entre le 01/01/2005 et le 31/ 12/2013, 1115 GPR étaient posées chez des patients atteints de cancers ORL ou oesophagien. 142 patients comportaient des critères d’exclusion. Nous avons suivi 973 patients (792 cancers ORL, 181 cancer oeso). Nous n’avons observé aucune greffe tumorale au niveau de l’orifice pariétal de GPR, avec un recul supérieur à 1 an après la pose de la GPR chez 939 patients, recul supérieur à 7 mois chez 973 patients. Conclusion. – Aucune métastase n’a été diagnostiquée au niveau de l’orifice pariétal de la GPR dans une cohorte de 973 patients atteints de cancer ORL ou oesophagien non traité. Ce résultat nous incite à recommander cette technique radiologique (méthode « push » ) dans cette population. Selon K S Chadha3 il y aurait également un inétrêt à utiliser la technique GPE « push-introducer ». Référencesþ: 1. Incidence of abdominal wall metastasis complicating PEG tube placement in untreated head and neck cancer. I. Cruz, J-J. Mamel, P-G. Brady, M. CassGarcia. Gastrointest Endosc 2005;62:708 -11. 2. Incidence des greffes tumorales sur l’orifice de sonde de gastrostomie en cas de cancer ORL ou oesophagien. C. Joubert, M.-P. Galais, E. Babin, K. Bouhier, T. Dao, M.-A. Piquet. Nutrition Clinique et Métabolisme 2007 ; vol 21 (suppl2) : S43 (abstract). 3. Chadha KS1, Thatikonda C, Schiff M, Nava H, Sitrin MD. Outcomes of percutaneous endoscopic gastrostomy tube placement using a T-fastener gastropexy device in head and neck and esophageal cancer patients. Nutr Clin Pract. 2010 Dec25(6):658-62.
P077 Formation permanente des aides-soignants : un thème « alimentation » pour aider à lutter contre la dénutrition en milieu hospitalier E. M. Joly1,*, V. Decroës2, M. Gits1, E. Lecourt1 1Alimentation et diététique, 2Département infirmier, Cliniques universitaires Saint Luc, Bruxelles, Belgique Introduction et but de l’étude. – Le dépistage et la prise en charge de la dénutrition se doivent d’être pluridisciplinaires. En effet, chaque acteur de soins peut dans son domaine de compétences aider à dépister mais également à prendre en charge la dénutrition. De part leur rôle au chevet du patient, nous avons souhaité intégrer les aides-soignants (AS) à cette démarche en leur proposant une formation adaptée à leurs connaissances. Matériel et méthodes. – Le thème de l’alimentation a été abordé lors d’une séance de formation d’une durée d’1h45. Il a été divisé en 3 parties de 35 minutes : – théorie sur la dénutrition,